pangloss a écrit :
Je vous le conseille.
pangloss a écrit :optimus maximus a écrit :Loin de moi l'idée de comparer le Portugal aux pays arabes, notamment en terme de démographie puisque ces derniers n'ont pas tout à fait fini leur transition démographique.
Mais la faible natalité au Portugal n'est pas un phénomène récent, uniquement explicable par l'émigration des jeunes Portugais.
Ce que je voulais dire, c'est que les naissances hors mariage au Portugal sont l'exception (à la différence de la France, qui est un cas vraiment particulier). Avec des mariages tardifs, des premières naissances nécessairement tardives, un taux d'emploi élevé des femmes, l'indice de fécondité ne peut être que bas.
On a le même phénomène dans d'autres pays hyper-modernes.
Ce n'est pas un signe d'hypermodenité, mais de relative arriération. On trouve le même dans tous les pays du sud de l'Europe (Espagne, Italie, Grèce, Autriche), mais aussi en Allemagne, où la société s'accroche à un modèle traditionnel et ne facilite pas la vie des mères. Celles-ci font la "grève des naissances". Le taux de fécondité y oscille entre 1 et 1.4.
Les vrais pays modernes sont ceux du nord de l'Europe, qui ont connu cette situation d'effondrement des naissances dans les années 70 et qui ont réagi par des politiques adaptées et progressistes. Le taux de fécondité y oscille autour de 1.8. La France est un peu particulière car une vieille obsession nataliste a suscité des politiques favorables à la conciliation de la vie familiale et professionnelle des femmes avant même qu'on observe une baisse de la natalité.
Les pays du maghreb connaitront probablement une évolution de type Europe du Sud, car le modèle traditionnel y est encore beaucoup trop pesant. Le taux de fertilité en Tunisie, par exemple, n'est déjà plus que de 1.8.
Bref, les pays qui s'accrochent au patriarcat sont voués à la mort lente. Bien fait!
C'est vrai, les pays qui s'en sortent ont une vision de la femme plus moderne au sens où ils cherchent à concilier vie professionnelle et vie de famille (ce n'est pas parfait j'en conviens, mais une conversation avec la cousine de ma femme qui a des enfants en Allemagne et ne peux travailler suffit à convaincre qu'on est bien loti en France, je t'assure).
J'aime pas qu'on parle d'obsession nataliste française, avec l'idée sous-jacente qu'une politique démographique c'est quasiment du pétainisme). L’obsession française s'explique : durant la première moitié du 20ème (et même la fin du 19ème) la France était la lanterne rouge de l'Europe en termes de démographie, alors que l'Allemagne croissait rapidement.
Une nuance sur les pays anglo-saxon : il y a en fait une légère surnatalité dans les classes inférieures (ça ouvre le droit à des aides sociales et les gamins font rarement des études longues)tandis que les classes supérieures font assez peu d'enfants (à cause du coût des études, de la nécessité d'épargner pour le retraite). En France, il n'y a pas d'écart significatif de fécondité selon les classes sociales. Je ne sais pas ce qu'il en est pour les pays scandinaves.
N'exagérons pas les aspects économiques. Il y a de vrais facteurs culturels concernant le rôle de la femme, contrecarré ou encouragé par la politique sociales du pays, c'est un système.
Et puis bon, avec une natalité qui permet un simple renouvellement de la population, c'est pas non plus une politique d'élevage de lapins qui nous menace d'explosion démographique.
NB
pauvres pays du sud de l’Europe. littéralement vidés de leur substance avec une faible démographie + exil économique vers le Nord. Merci l'UE