Non, le CAC 40 n'échappe pas à l'impôt
Les Échos, ce jour.
Si les géants du CAC 40 ont payé 34 milliards d'euros en impôt sur les sociétés l'an dernier, pratiquement le même montant que l'année précédente alors que leurs profits ont bondi, c'est pour des raisons techniques qui n'ont rien à voir avec la découverte d'un nouveau filon d'évasion fiscale. Comme d'importantes plus-values dégagées sur des cessions d'actifs en 2014, qui ont gonflé les bénéfices mais pas la taxation car elles sont non imposables.
s'ils paient moins d'impôts que les PME, c'est d'abord parce qu'ils empruntent davantage et font plus de recherche - deux activités donnant lieu à une défiscalisation rarement contestée.
Les emprunts peuvent donner lieu à défiscalisation ? C'est nouveau. Pour le Crédit Impôt Recherche c'est un filon de fraude massive pour les grandes entreprises, un pur effet d'aubaine.
Ne soyons pas naïfs pour autant. Les grandes entreprises françaises font de l'optimisation fiscale. Nombre d'entre elles ont d'étranges filiales implantées dans des paradis fiscaux. Mais le problème, ici, n'est pas seulement français.
Évidemment, ne soyons pas naïfs, le monde entier le fait, pourquoi nos entreprises françaises se devraient elles d'être plus vertueuses.
Dans un monde ouvert, la concurrence est aussi fiscale. Il faut donc avancer à l'échelle mondiale pour ravauder le filet du percepteur, troué par les petits arrangements accordés par de nombreux pays. Il y a dix ans, seuls quelques utopistes en rêvaient. Aujourd'hui, la donne a changé. La disette budgétaire et les injustices de la crise ont poussé les pouvoirs publics à bouger, sous la férule discrète mais efficace de l'OCDE. Des géants étrangers comme Amazon, construits pour minimiser l'impôt à l'échelle planétaire, commencent à changer. Et c'est tant mieux.
Luxleaks y est aussi peut être pour quelque chose ?