Je vais faire une petite analyse perso.
Imaginons la taille de ce réservoir, de base, sans ajustement :

La taille de la dette supportable croît jusqu'à ce qu'on atteigne les limites à la croissance évoquées plus haut que sont les ressources et la démographie où là, la quantité de richesses produites et le niveau de complexité doivent se remettre à diminuer.
La dessus intervient la dette réelle, comparée à la dette totale supportable. Là où c'est subtil, c'est que la dette totale supportable se voit modifiée d'un bonus/malus lié à la dérivée de la dette réelle. On obtient alors la dette totale supportable apparente. En effet, tant que la dette monte, l'afflux d'argent généré par cette montée de la dette, la montée des prix des actifs qu'elle induit, peut faire croire que sont solvables des emprunteurs qui en temps normal ne le seraient pas. C'est exactement ce qu'on a vu avec les subprimes ou les prêts à amortissement négatif, où le fait que les prix des actifs montaient devait compenser l'incapacité des pauvres à rembourser le principal.
La dette supportable a ainsi été augmentée artificiellement du fait que la dette montait.
A l'inverse, quand ça se retourne, on retrouve le même effet, mais en malus. Au fur et à mesure que la dette réelle diminue, les prix des actifs baissent, et des gens qui en temps normal seraient solvables ne le sont plus.

Je vous ai mis ça dans ce graphique. En bleu, on retrouve la dette maximale supportable sans ajustements. En marron, vous avez la dette réelle.
Tant que cette dette réelle monte, la dette maximale supportable se voit ajouter un bonus retardé lié à la dérivée de la dette réelle. Colorié en vert, vous voyez alors la marge qu'il y a entre la dette réelle et la dette maximale supportable apparente.
A partir du moment où la dette réelle croît moins vite (point d'inflexion), le bonus lié à la dérivée se remet à baisser. Car le déclencheur, ce n'est pas quand la dette réelle se met à baisser, mais quand elle n'arrive plus à croître de plus en plus vite, quand le Ponzi se grippe faute d'élargissement permanent de la base des nouveaux endettés pour maintenir solvables les endettés d'hier.
Ce point d'inflexion fait baisser la dérivée et le bonus procyclique lié à celle ci et la dette réelle se met alors à dépasser la dette maximale supportable apparente.
On passe alors dans le rouge.
La dette réelle doit alors nécessairement rebaisser pour revenir à des niveaux supportables. Il y a alors 2 moyens :
- la déflation de la dette : la dette diminue et donc la monnaie en circulation aussi. Les endettés font faillite jusqu'à ce que la dette réelle revienne à des niveaux supportables.
- l'inflation : la dette réelle se voit dévaluée en termes réels par l'inflation (au sens monétaire, planche à billets).
Aujourd'hui, c'est ce qu'on voit où ils contrent la déflation naturelle par du quantitative easing de sorte que la masse monétaire réelle ne baisse pas. Ça, à la rigueur, ça peut se justifier, bien que ce soit un jeu dangereux.
En revanche, ce qui est complètement suicidaire, c'est l'État qui se met à s'endetter comme un golmon pour contrer le désendettement des autres agents afin d'empêcher la dette réelle de baisser... Alors que justement, elle a besoin de baisser. Elle n'est juste plus supportable.