NON.
3 articles récents sur l'opinion de pointures peu connues pour leur vision d'apocalypse :
STIGLITZ et SOROS (Enjeux Les Echos de Vendredi), et Trichet (Les Echos début de semaine).
En gros, les mecs disent que les banques n'ont pas appris la leçon.
Elles continuent à prendre des risques, pour se gaver de bonus, au lieu de prêter à l'économie ou de renforcer leur bilan.
Je ne parle pas de Faber & Co (qui m'a bien marrer avec son concept de la "Zimbabwean school of Economics").
Mon sentiment c'est que la seule solution serait une régulation très forte des banques. Mais il y a deux obstacles :
- Il faut une volonté politique internationale. Sinon, si un pays régule fort, le business va dans un autre pays (comme Goldman qui a menacé de quitter UK à cause de l'impôt sur les bonus)
- C'est très dur techniquement, car le marché est hyper libre, et les produits utilisés hyper sophistiqués.
En fait, il faudrait une sorte de "Révolution" au sens 1789 ou 1917.
Du genre, fermeture des banques, interdiction des salaires élevés, peine de prison pour les opérations sur les dérivés. Sinon, tant que le casino est ouvert, les mecs jouent à fond.
Et, plus la menace de la régulation augmente, plus les mecs en place vont chercher à se gaver au maximum tant qu'ils le peuvent.
Je ne peux pas cependant souhaiter cette révolution.
Il faudrait un resserrement très fort de la régulation.
La taxe TOBIN, dans son concept "Taxation des opérations de change", me paraît pas trop difficile à mettre en place. Mais il faudrait qu'elle soit très forte pour être dissuasive, sinon cela ne serait qu'une taxe de plus pour les états dépensiers, et si elle est forte, elle va gêner les industriels "normaux".
Le seul truc, c'est d'ailleurs ce qui se met en place leeeennntement, c'est l'augmentation des exigences de fonds propres des banques, pour réduire les effets de levier.
Aujourd'hui, disons qu'avec 5 millions elles peuvent jouer avec 100 millions. Il faut réduire l'effet de levier: pour jouer avec 100 millions, il faut avoir 50 millions mini.
Mais il n'y a pas que les banques, il faut aussi réguler les sociétés de gestion, etc.
Mais les banques sont évidemment très innovantes, c'est la course du gendarme et du voleur.
Aujourd'hui, avec l'injection massive de liquidités, on soigne le symptome (injecter du cash pour éviter la faillite) mais on ne traite pas la maladie (les règles du jeu financier qui permettent la prise de risques excessifs qui mènent à la faillite)
Pour moi, on est en pleine crise systémique.
Comme un accidenté qui est dans l'ambulance.
Avec le masque à oxygène et le massage cardiaque, l'accidenté survit dans l'ambulance.
Mais après, on fait quoi ?
C'est tout le dilemne des banques centrales en ce moment.
Les taux bas ont entraîné l'excès de crédit qui a entraîné l'excès de risques qui a entraîné la crise et les quasi-faillites.
Et, pour éviter les faillites et relancer l'économie ... on baisse les taux !
Se préparer au pire. Espérer le meilleur. Prendre ce qui vient.