Le bouquin de Mylondo est très bien, je recommande, car il pose bien tous les problèmes
Sauf qu'à la fin, il s'arrête sur l'equation Quantité de travail = Montant du Revenu.
Comme ça, tout le monde comprend que si on s'arrête de travailler, on ne peut plus soutenir le RB, tra la la.
C'est habituel de tous ces exposés : ils n'assument pas la nécessité où ils arrivent de penser le RB dans son rapport politique, qu'il faut changer aussi, et se limitent simplement à prouver que le RB peut s'inscrire dans le rapport politique actuel, sans rien y changer. C'est faux.
Dans une société ou le revenu est associé au travail (à l'emploi, il veut dire en fait), le rapport citoyen est forcément biaisé par l'emploi: la feuille d'impôt ne joue aucun rôle politique, il y a d'un côté les créations d'emploi, les négociations salariales, et de l'autre, les grandes idées fumeuses qui se discutent à travers des élections. Et le Budget de l'État est décidé uniquement par ces gens qui sont élus sur des propositions idéales.
Mais si on veut mettre un Revenu par tête, alors il faut bien que les impôts deviennent une sorte de système de participation citoyenne, où l'on décide justement du revenu de tous, c'est à dire, des grands chapitres des dépenses de l'État. Alors on ne peut plus dissocier le l'Impôt, et les grandes idées, ni laisser à des élus en décider. Si l'Impôt produit le revenu de tous, alors il faut bien que tous aient le droit de décider à quoi sert l'Impôt : le budget national.
Dans un post, j'avais essayé de poser l'idée:
viewtopic.php?f=204&t=88059&start=300#p2027295
C'est à dire, qu'en instaurant le RB, au moment de faire sa déclaration IR, on détermine le mode de répartition du Revenu National : on aurait par exemple à donner la part qu'on veut affecter au RB, la part aux dépenses de santé, à l'éducation etc.
Dans le mois qui précède la campagne de la déclaration IR, on aurait les Services de l'État qui nous disent l'état des comptes, de sorte que nous sachions qu'en augmentant les dépenses de santé ou militaires, on réduit de tant le montant du RB de l'année suivante. Ensuite, chacun remplit une case en disant comment il souhaite répartir les dépenses, et donc déterminer le montant du RB-Socle.
Bref, que ce soit une manière de voter annuellement les différents chapitres du Budget national. Je ne sais pas la formule pour calculer des majorités démocratiques, mais des statisticiens ou matheux la trouveraient facilement (il y a plein de modèles de mode de scrutin dont on peut s'inspirer).
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Ce qui est paradoxal dans cette attitude des partisans du RB, c'est que cette modification nécessaire du rôle citoyen dans l'usage des impôts est en fait aussi "facile" à instaurer que le RB lui-même. Il suffit d'aménager le formulaire de déclaration d'impôts !
Je trouve que tous les auteurs que je lis se plantent en essayant de nous convaincre que le RB peut s'instaurer sans rien changer au rapport que les citoyens ont au Budget de l'État. Alors que s'ils adoptaient une approche conséquente, en assumant que le RB ne peut pas aller sans une interaction des citoyens via leur déclaration IR comme dans mon post cité), le résultat aurait le mérite d'être très concret, très pratique, et clair, et surtout, tout le monde y verrait clairement son intérêt.
Prétendre instaurer un RB sans donner aux citoyens le moyen d'en décider le montant, par exemple, lors de la déclaration d'impôts, c'est ce qui fait que ces propositions sont utopistes. Ils se présentent eux-mêmes comme des rêveurs et dans leur idée, le montant final du RB, ce serait "à l'État de décider". C'est là où on les coince: si le RB est le revenu socle de tous, ALORS, c'est forcément à TOUS d'en décider.
Comment voulez-vous que ces gens puissent convaincre personne, si les premiers ils ne comprennent pas que lier le revenu à la citoyenneté (et non plus à l'emploi) implique de commencer à revendiquer des droits de citoyenneté très concrets --- des droits politiques qui dans le régime actuel du Revenu-Emploi sont effectivement sous-développés ?