Oui, mais enfin, le concept de l'euro comme monnaie, il est conforme ou pas conforme avec l'idée que se faisait Keynes d'une monnaie indépendante ?Encore une fois, la proposition de Keynes permet la coopération sans aller trop loin dans l'intégration politique. Elle met un terme à la compétition des balances commerciales à l'intérieur de la zone euro. Compétition qui est des plus stupides puisque, ce qui compte, c'est la balance commerciale de la zone euro dans son ensemble.
C'est la première question que je me posais en vous lisant.
Et mon autre question y fait suite, savoir : /pourquoi si l'euro existe, l'integration ne suit pas?/
Mais la réponse, savoir : /il manque de la volonté politique/ cette réponse est problématique en son principe.
Je veux dire: la création de l'euro EST en soi une décision politique, au même titre que l'a été l'unification allemande que tu as très bien donné en contre-exemple.
Par conséquent, la volonté politique devait aller jusqu'à la création de l'euro.
Mais une fois l'euro en place, selon la logique monétaire de keynes (d'une monnaie fiat entre les mains d'un ou des Ministres), l'existence de l'euro devait d'elle-même imposer l'unification fiscale et budgétaire des Etats-Union... entre les mains des mêmes ministres.
C'est bien ce qui s'est fait d'ailleurs, avec la politique de grands projets européens, qui fonctionne en quelque sorte comme une redistribution par l'UE. Comme un système de compensation d'ailleurs.
Donc, la logique politique (toujours à partir de l'existence de la la monnaie-euro) voudrait qu'on continue jusqu'à l'unification des Ministères eux-mêmes, qui décident de l'émission de la monnaie, c'est à dire qu'on unifie les décisions fiscales et budgétaires sous le Ministère européen.
Notez que je ne suis pas sorti de ma première question initiale:
Selon la logique de Keynes /la création [politique] de l'euro conduit à l'union fiscale et budgétaire/
Mais actuellement, est-ce qu'on butte sur des limites réelles, structurelles à l'Union monétaire?
Autrement dit, est-ce que la logique de Keynes s'en trouve invalidée?
Car si la démonstration de Keynes est toujours valide, alors le vacarme politique qu'on écoute sur la sortie de l'euro (et le retour des nationalismes provinciaux), ce sont seulement des chiens qui aboient, et ce sont vraiment eux qui pissent en dehors du pot.
Dans ce cas, autant mettre l'accélérateur et faire passer la caravane le plus vite possible.
Les nationalismes, même à l'échelle de l'État-historique, ils s'en trouveront d'ailleuirs mieux, une fois qu'ils occuperont leur propre échelle régionale, et pas au delà, et qu'on leur aura enlevé la souveraineté monetaire (et donc aussi, fiscale et budgétaire, ou qu'on l'aura ramenée à l'échélle qui est la leur).
La démonstration de Keynes, elle tient toujours, ou est-ce que l'évolution actuelle de l'euro, de la BCE et des États-Union montre quelque part qu'elle est foireuse ? Et où est-elle foireuse, alors ?
C'est bien ce que je moi, en tout cas, je me demandais pendant que je lisais ce fil.