Jeffrey a écrit :Bonjour (un peu sous le robinet ces temps ci).
Alors je pense que les choses deviennent plus claires. Ce qui vous angoisse ou terrifie, c'est l'absence de contrôle, l'absence de retenue, l'absence de recul. C'est le fait que les engagements soient unipolaires, qu'il n'y ait aucune distance par rapport aux décisions. Qu'il s'agisse d'un mouvement de groupe (
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_troisi%C3%A8me_vague), ou d'un abandon individuel à la violence, ou de l'expérience de Milgram (
https://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9 ... de_Milgram), la question du recul sur ses actions est au centre de votre interrogation.
Je comprends tout à fait.
Dans les grandes lignes, oui.
Et de plus, à l'opposé de la perte de contrôle, il y aurait aussi le contrôle total qui caractériserait plutôt les comportements de type prédateur.
Le lien commun aux deux cas de figure serait la conscience, un autre mot sémantiquement riche, comme "violence".
Dans un cas, on perd la conscience de soi, et l'auto-contrôle qui va avec.
On devient en quelque sorte le dupe de soi-même, en proie à des pulsions qui, si elles sont incontrôlables, sont potentiellement manipulables.
Dans l'autre, on perd la conscience de l'autre, au sens moral.
C'est à dire qu'on ne lui reconnaît plus sa dignité de sujet autonome, et le plein droit à son intégrité (physique, psychique, sociale).
Ce seraient peut-être même les 2 formes de violence qui s'opposeraient systématiquement dans les conflits sociaux, l'une répondant à l'autre.