wasabi a écrit :guzy1971 a écrit :dudu91 a écrit :Il aurait voulu fermer canal qu'il aurait pas fait différemment.
Oui, j'avoue ne pas comprendre la stratégie de Bolloré, qui semble tout faire pour réduire son investissement à 0. De la part d'un homme d'affaires de ce calibre, c'est étrange.
Canal était malade avant l'arrivée de Bolloré, mais celui-ci applique des méthodes de médecins de Molière qui sont en train de tuer le malade.
De deux choses l'une : soit il perd totalement le sens de ses intérêts face une entreprise qui n'a rien à voir avec ses affaires habituelles en appliquant des méthodes inadaptées ; soit il a un truc derrière la tête.
si on pense qu'il est réellement en train de faire un investissement et pas des manœuvres politiques ou de représailles contre les ennemis de ses amis, alors ce qu'il fait consiste à :
considérer que les zones en clair qui coûtent cher mais ont peu d'audience avaient pour but de "donner envie de s'abonner" et pouvaient coûter plus qu'elles ne rapportaient vu qu'elles avaient une autre finalité. Mais qu'aujourd'hui elles n'ont plus cette fonction, vu que Canal+ est connu et que ces plages horaires coûtent un bras car les stars ont réussi à se faire plus payer que sur TF1. Résultat il taille dans tout ce qui coûte cher en clair, c'est à dire de façon logique, ce qui était le plus populaire en clair. Donc Guignol, petit journal, zapping... dans le même temps il vire toutes les starlettes qui étaient payées le plus cher : Biraben, Badou, de Caunes... Ou ces émissions de flux à 10 présentateurs.
Et si il fait ça c'est parce qu'il se rend compte que le temps est à une réduction des prix des abonnements TV (concurrence OCS, Netflix, BeinS..), que le marché est proche de la maturité et n'augmentera pas et que donc le chiffre d'affaire du secteur est en déclin. Donc pour dégager du profit il faut taper sur les coûts. Il a déjà tapé sur les coûts du sport en faisant moins de surenchère -et en perdant les droits-, en ayant une grille de films qui a fortement baissé en qualité, en quantité et en fraîcheur depuis une poignée d'années.
Le problème est que comme il fait ça sans diminuer le prix des abonnements, en espérant maintenir le plus longtemps possible des abonnements scandaleusement plus hauts que ceux de la concurrence, il y a une hémorragie d'abonnés.
Ah merci, il y a donc un semblant de rationalité éco, mais c'est une pure rationalité financière sans projet d'entreprise, donc donc in fine ça ressemble plus à une saignée qu'à une purge.
C'est compréhensible de comprimer les coûts dans une entreprise qui avait pris l’habitude de vivre sur un grand train à une époque où les affaires étaient plus faciles. Notons toutefois que l'ancien président avait déjà ramené un peu de raison par rapport à la grande époque caviar des années 80-90.
Mais si ça revient à dégrader la qualité, qui plus est à prix inchangé, alors les effets sur les comptes seront éphémères.
Bolloré, en bon entrepreneur, devrait savoir que des émissions emblématiques de la marque canal et de son esprit, même si elles coûtent chers, sont nécessaires. Et certaines décisions sur les guignols, les censures de documentaires etc... font plus penser à des règlements de compte politiques qu'à des décisions économiques et c'est très mal vécu par une partie des abonnés.
L'objectif de Bolloré est sûrement de normaliser Canal, OK :
- normalisation économique : inévitable, avec le changement du paysage audiovisuel, la rente de situation de la chaine a disparu
- normalisation éditoriale : c'est le lot de tous les médias actuellement, malheureusement, mais Canal, dont on pouvait railler légitimement le côté rebelle pas méchant, avait quand même un ton qui n'existait pas ailleurs. J'ai toujours trouvé que les Guignols étaient très bon et très percutants politiquement. Le Petit Journal, marrant mais déjà beaucoup plus conformiste et anecdotique, il représentait pour moi déjà une évolution négative de la chaine. En liquidant cette aspect de la boite, Bolloré liquide l'identité de canal et donc un de ses atouts sur le marché. Canal n'est pas D8, normaliser une boite qui a une histoire et une identité très particulière est risqué économiquement. C'est pour ça que je pense que Bolloré ne prend pas de bonnes décisions en terme managérial. Il passe totalement à côté d'une certaine culture d'entreprise et image de marque qui sont la force concurrentielle de l'entreprise.
Enfin bon, c'est pas mon argent, je ne suis pas abonné à Canal. A vrai dire pour moi, le ver était dans le fruit depuis quelques années. Finalement canal est le symbole d'une époque et d'une génération, elle évolue comme le PS, dont elle fut le pendant audiovisuel.