Un peu comme un provincial qui viendrait à Paris pour travailler parce qu'il travaille dans le milieux de l'informatique par exemple.
Et qui est traité de "parigot" par les gens du pays s'il revient 20 ans après dans sa province natal... Bref...
Sur les sujets d'expatriation puisque je connais plein de gens dans ce cas. Au bout de quelques années dans un pays quel que soient les raisons qui t'aient poussé à le choisir tu en a épongé beaucoup de choses. Et tu as raté aussi beaucoup de choses dans ton pays d'origine qui a changé entre temps.
En général, les gens le sentent et se posent la question au bout d'une dizaine d'année. La question est "dois-je rentrer". C'est le point de non retour généralement admis. Ca marche pour l'expatriation lointaine comme pour l'expatriation proche. Généralement ceux qui ont passé le cap des dix ans finiront leur vie dans leur nouveau pays.
En fait quand tu vis à l'étranger (même en ayant prévu de revenir) tu as plusieurs phases :
- Pendant les deux ou trois premiers mois, c'est cool, tu découvres et les bons coté de ta nouvelle culture dominent. Il y a plein de choses que tu ne comprends pas mais tu ne t'en rends pas forcément compte.
- Progressivement les cotés difficiles de l'intégration vont apparaitre. Genre, je dois apprendre à parler cette langue bizarre (coucou aux potes qui ont émigré aux Pays-Bas) ou les gens peuvent avoir des réactions imprévisibles sur des questions plus personelles (amitié, amour, ...) ou dans un contexte d'interaction humaine au taf je ne saisir pas les subtilités et je perds. A partir de la, se met en place un conflit entre le Français que tu es et la culture de ton pays d'accueil. Avec le temps, une des deux cultures va gagner. Si dès le début tu sais que tu va rentrer (mon cas quand j'étais en Chine) c'est assez simple car finalement ce conflit n'a pas a avoir vraiment lieu. Tu peux en apparence rester spectateur. Même si c'est plus compliqué que cela dès que tu te prends au jeu et commence à interagir avec des locaux. A la fin je penses que ce bref passage était assez marquant malgrès tout (et j'y suis repassé plein de fois pour des raisons pros et familiales (mais ca je ne le savais pas quand je suis rentré)). La meilleure preuve est que, lorsque j'y retourne, les choses ne me semblent plus bizarres. Comme si le cerveau avait switché au moment de l'aterissage.
- Si la culture de ton pays d'origine domine le combat, tu as le mal du pays. Tu veux rentrer. Tu as toujours envie de rentrer. Tu peux simplement vouloir te goinfrer un vrai camembert, revoir les rues de Paris, avoir un climat supportable ou simplement être dans un endroit ou les relations humaines sont plus simples.
- A l'inverse, tu peux finir par aimer certain points de ton pays d'accueil au point de ne plus vouloir rentrer chez toi. Tu peux aimer avoir moins de pression sociale en France que chez toi, y être plus libre et moins contraint par le groupe. Tu peux si tu viens d'Europe du Nord, trouver que la bouffe est franchement mieux que dans ton pays (Les Kaaskroket et les Frikandel ou les divers Broodjes c'est limité au bout d'un moment !). Bref chacun a ses raisons.
Et effectivement ceux qui rentrent au bout de 10 ans s'apperçoivent qu'ils sont étrangers dans leur propre pays. Ce qui leur fait un choc s'ils avaient justement prévu de s'y réintéger.
Pour les expats Londoniens il faut comprendre un truc la culture de Londres n'a rien à voir avec le reste du royaume uni. C'est la nuit et le jour encore plus qu'entre Paris et la province française. Donc les mecs peuvent kiffer Londres (la ou ils sont) mais au bout de quelques escapades avoir une grande peur du "dehors" Quand tu leur annonce "le grand soir", et bien finalement les raisons de rester qu'ils avaient n'existent plus. La ville cosmopolite, internationale, le bouillon de culture et bien si tout cela doit changer... Ajoute que la France leur fait surement moins peur depuis que Macron a gagné. Et une partie va bien sur rentrer...