INSEE le 11/10/2017
La crise, dix ans après
https://www.insee.fr/fr/statistiques/3135098
Les passages capitaux:
En France, sur données macroéconomiques et microéconomiques, nous identifions des ruptures à la baisse des tendances de la productivité du travail et de la productivité globale des facteurs dans les années 2000, plusieurs années avant la crise. Ces ruptures amènent ces tendances sur des rythmes historiquement faibles. Sur les données d’entreprises implantées en France, nous mettons en évidence que la productivité a accéléré à la frontière technologique, surtout sur la période récente, ce qui contredit l’hypothèse d’un épuisement de l’innovation. Les entreprises les plus productives une année donnée n’accentuent toutefois pas leur avantage relatif. La convergence de la productivité des entreprises ne paraît pas avoir ralenti dans les années 2000, ce qui ne confirme pas l’hypothèse d’une diminution de la diffusion de l’innovation. En revanche, la dispersion de la productivité entre firmes s’est accrue, ce qui suggère une augmentation des difficultés de réallocation des facteurs de production, travail et capital, entre firmes.
Les faits établis sont solides. Ils confortent l’hypothèse selon laquelle ce ralentissement n’est pas un phénomène conjoncturel, lié à la crise de 2008, mais un phénomène structurel dont les causes restent difficiles à saisir.
Dix années après l’éclatement des crises financières mondiale et européenne, la recherche tant économique que financière a enregistré des avancées notables et a permis de remédier aux lacunes des modèles théoriques et empiriques utilisés pour nourrir le processus de décision dans les sphères monétaire et financière
Nos résultats économétriques montrent que sur la période 1993-2012, au-delà de l’évolution tendancielle de la profitabilité qui est plus faible après crise, les banques qui augmentent leurs ratios de fonds propres plus que la moyenne améliorent leur profitabilité, sans qu’il soit possible de distinguer entre les augmentations volontaires et celles imposées par la réglementation
Au cours de la crise, l’ampleur de l’incertitude sur le revenu salarial futur augmente légèrement, et son asymétrie vers le bas se renforce aux extrémités de l’échelle salariale : les évolutions défavorables prennent un poids plus important dans l’incertitude au cours de la crise qu’au cours de la période précédente. Cela s’explique par une probabilité accrue d’évolutions individuelles défavorables en termes de volume de travail pour les salariés les moins rémunérés, en termes de salaire pour les mieux rémunérés.
En d'autres mots:Nous montrons que la révision à la baisse des anticipations concernant les rendements espérés des actions et les chocs sur les ressources courantes contribue à expliquer que les placements des Français sont de moins en moins investis en actifs risqués. En revanche, les préférences à l’égard du risque sont restées stables. Cependant le retour à l’optimisme des épargnants en 2014 ne s’est pas traduit dans les faits puisque le nombre d’actionnaires a continué de diminuer.
1) la crise n'explique pas le déclin économique, celui-ci est structurel.
2) le secteur financier a pompé toutes les ressources.
3) on est en droit de supposer que la reprise économique est un leurre, les fondamentaux n'ont pas changé.