Chute boursière d’Altice : coup d’arrêt aux ambitions américaines de Drahi
Après avoir introduit à Wall Street sa filiale, Altice USA, avec l’ambition de jouer un rôle dans la consolidation du câble outre-Atlantique, Patrick Drahi, en proie à une forte défiance des investisseurs, a dû mettre un terme à ses perspectives de fusions et acquisitions.
C'est d'ailleurs avec l'ambition de grossir outre-Atlantique que Patrick Drahi a introduit, en juin dernier, ses activités américaines à Wall Street, sous la bannière d'Altice USA. Trois mois plus tard, Dexter Goei, son patron, affichait la couleur :
« Nous voulons doubler de taille aux Etats-Unis au cours des cinq prochaines années. Nous sommes ouverts aux opportunités d'acquisitions. »
Mais cette perspective, Patrick Drahi doit aujourd'hui la mettre de côté. Les difficultés de
SFR, qui a perdu environ 2,5 millions d'abonnés depuis son rachat, ont provoqué un effondrement d'Altice. Il faut dire que l'opérateur au carré rouge pèse aujourd'hui près de la moitié du chiffre d'affaires du groupe, contre un gros tiers pour Altice USA. Face à cette défiance des marchés, Patrick Drahi s'est montré catégorique : désormais, priorité au désendettement et à la relance commerciale de SFR. Fini les rêves d'emplettes mirobolantes au pays de l'Oncle Sam. Celles-ci, dans le meilleur des cas, attendront.
Malgré des résultats jusqu'à présent honorables, Altice USA subit le contrecoup des mauvais résultats de SFR, qui a entraîné le plongeon boursier de sa maison-mère. Depuis le début du mois, le cours de la filiale américaine a dégringolé près de 22%, à 19,54 euros. Selon l'agence Reuters, près de
50 fonds spéculatifs ont vendu pour plus d'un demi-milliard de dollars d'action Altice USA au troisième trimestre « sur fond d'inquiétudes sur l'endettement du câblo-opérateur et de sa maison-mère ». Un associé d'un de ces fonds, qui a cédé la totalité de ses parts, ne cache pas son inquiétude : « Le problème avec une entreprise vraiment endettée est que le matelas n'est pas très épais en cas de pépin. Les gens prennent peur quand les graphes commencent à partir du mauvais côté, ils quittent le navire très vite. »
Dans certains milieux financiers, la confiance se perd rapidement.
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