Immopaparis a écrit :La bourse est effectivement, en prenant suffisamment de recul, un moyen possible de plumer les pigeons (c'est à dire les classes moyennes).
On peut bien entendu s'enrichir grace a la bourse, là n'est pas la question. La question est la capacité à gérer le risque et à la jouer "très long terme" d'une part, et d'autre part les manipulations des médias.
=> Long terme: imaginez un actionnaire américain de la classe moyenne, qui s'approche doucement de la retraite. S'il voit le cours monter, il a le sentiment de s'enrichir, alors il investit encore plus. Maus lorsque la machine dérape (comme en 2008), il est pris d'une angoisse existentielle: il risque de tout perdre!!! Tout son argent est placé en bourse et dans la maison, et souvent les deux valeurs dégringolent en meme temps. Que fait-il? Il prend peur, réagi sous le coup de l'émotion, et vend au pire moment pour tenter de "limiter ses pertes".
Imaginez un actionnaire riche du top 1%: lui sait qu'il a les reins solides. Il est très investi en bourse, mais est certain qu'il ne finira jamais dans la misère. Il sait aussi que la bourse remonte toujours au final, et qu'il pourra attendre: alors il vend dans un premier temps à un certain seuil avant même que le crash n'arrive, mais lorsque les cours sont suffisamment bas il rachète massivement.
=> Les médias: mais pourquoi, vous demandez vous, le mec de la classe moyenne n'a pas su que le crash arrivait et a gardé ses actions trop longtemps, puis les a vendu trop tard, puis n'a pas racheté au bon moment, alors que le riche a tout bien géré? C'est a cause du système actuel (voir Chomsky pour les lectures). Vous avez toute une profession de bonimenteurs de la bourse qui ne font que distribuer des conseils et opinions extrêmement orientées à leur auditoire. Les plus riches ont les moyens d'influencer les politiques monétaires, ils sont au courant en avance des résultats des entreprises et des tendances, et leur pouvoir politique et économique leur donne la capacité d'enclencher des mouvements de hausse ou de baisse. Le plus simple est en influençant le public via les médias. La valorisation des actions étant basée en partie sur la confiance des gens, si vous leur faites peur et que vous enclenchez un mouvement de vente, les gens paniquent. Si au contraire vous leur présentez une situation de manière rassurante, ils seront rassurés...Et voilà comment les riches "couillonnent" de temps en temps les classes moyennes.
En vous écrivant cela, j'ai la conviction que les crises récentes arrangent bien certains, au final. La crise est le moment ou on fait un "reset" de la valeur des actions, pour que certains puissent les racheter à bas prix, alors que d'autres n'ont subi qu'une perte sèche...
Ma conclusion: si les actions s'effondrent au delà d'un certain seuil, ce sera le moment d'en acheter. Tant qu'elles sont hautes comme maintenant (DOW JONES en particulier), en acheter c'est littéralement donner votre argent aux plus riches qui vont vous rincer.
Pour info, j'ai trouvé sur le web des graphiques des tendances longues des actions, c'est édifiant. Certains actionnaires japonais ne se sont jamais remis des pertes, même en conservant aujourd'hui leur actions depuis plus de 20 ans...
C'est surtout un problème de culture financière et de compréhension. Si tu as un PEE ou tout ton argent est investi en actions de ta boite, c'est très risqué. La méthode des louches de mimile est très sécurisée : tu revends tes PV, tu rachètes tes pertes. Un japonais qui avait des actions il y a 20 ans, s'il a continué à acheter régulièrement, il s'est "refait la cerise". Le problème, c'est celui qui investi juste avant le krach, voit que ca baisse, et revend tout en disant : je me suis fait plumé. On donne toujours les règles d'or : diversifié, ne pas rentrer en plusieurs fois, savoir garder son calme, ne pas investir de l'argent dont tu pourrais avoir besoin demain.
Ever tried. Ever fail. No matter. Try again. Fail again. Fail better.
Vainqueur du concours de pronos Bulle-Immo 2018 et 2022.