ignatius a écrit : ↑23 oct. 2019, 07:55
Le but premier de la fiscalité n'est pas de corriger les différences entre situations individuelles, mais de financer les "services publics" (pris au sens large).
Qui décide de ce que doit être le but second de la fiscalité ? C'est un choix politique.
Je suis d'accord que la fiscalité doit prioritairement être pensée et appliquée pour financer les services publics, mais on peut faire d'une pierre deux coups.
Un second objectif de diminution (et certainement pas abolition) des inégalités et répartition modérée des richesses me parait faisable, souhaitable et bénéfique sur le long terme.
C'est d'ailleurs ce que permet la progressivité de l'impôt (contrairement à une flat taxe simple proportionnelle).
L'observatoire des inégalités montre très bien que le système d'impôt puis d'allocations permet de fortement diminuer les inégalités en France (
lien).
Aussi le
rapport de la DRESS :
Le rapport entre le 1er et le 9e déciles de niveau de vie est ainsi de 3,4, alors qu’il atteindrait 6,2 sans les transferts sociaux et fiscaux.
On diminue presque de moitié les inégalités et le système fiscal joue un rôle là dedans.
kamoulox a écrit : ↑22 oct. 2019, 21:22
Et donc si l’héritage a été gagné au mérite tu balances tut cela à la poubelle?
Tu serais pas communiste ?
Non je suis favorable au capitalisme et à la propriété privée qui me parait essentiellement pour donner des incitations, au travail, à l'effort et à la prise de risque.Si on ne tire pas un avantage (une récompense) de ses efforts et de son travail il y a fort à parier que les gens se donneraient moins de peine ou fuiraient le pays ce qui se traduit par un appauvrissement généralisé du fait d'une diminution des richesses crées.
Mais je suis aussi pour une propriété privée mais
limitée en terme de montant maximal de patrimoine (sans doute quelques millions) et
limitée dans le temps (redistribution à la mort).
Je suis aussi favorable à un système qui entraine des inégalités de salaires et de patrimoine (au sens mathématique du terme : que certains puissent gagner plus et accumuler plus que d'autres par leur mérite) car je pense que c'est légitime
dans certains cas et dans une certaine mesure.
Celui qui a accumulé un patrimoine légalement en payant des impôts dessus l'a peut être mérité mais celui reçoit cet héritage sans avoir ni travaillé ni pris de risque ne l'a pas mérité, c'est juste le hasard de la naissance.
Je pense qu'il faut arriver à trouver le juste milieu entre l'incitation qui doit permettre la récompense et la solidarité qui doit permettre de redistribuer à ceux qui ont eu moins de chances.
Actuellement le système bénéficie doublement aux héritiers :
- Ils peuvent obtenir en un instant l'équivalent de toute une vie d'économies d'un smicard
- Ils peuvent être exonérés de 200.000 euros sur cet argent tombé du ciel
Le travailleur pauvre lui n'aura ni l'un ni l'autre.Je propose juste un système pour qu'il puisse à minima bénéficier du même avantage fiscal.
Tu vois je suis loin de "l'héritage pour tous" tel que le défend Piketty dans son dernier livre.