La « grande sécu »

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Slerocher
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La « grande sécu »

#1 Message par Slerocher » 16 janv. 2022, 20:43

Ci-dessous un article du Monde, réservé aux abonnés, je l’ai C/C ci-dessous, pas super lisible mais très intéressant !
A titre personnel, ce serait formidable si cela aboutissait car l’accès aux soins demeure trop inégalitaire

https://www.lemonde.fr/idees/article/2 ... _3232.html

DÉBATS
Le débat sur la « grande sécu » révèle les inégalités du système de couverture maladie
Si l’exécutif ne semble plus très convaincu par une réforme qui tranformerait l’Assurance-maladie en payeur quasi unique, ce « ballon d’essai » aura permis de mettre en lumière les inégalités dont pâtissent les inactifs – en particulier les retraités et les chômeurs.
Par Bertrand Bissuel
Par Bertrand Bissuel
Par Bertrand Bissuel
Le 09 janvier 2022 à 12h06 - Mis à jour le 09 janvier 2022 à 17h39.Lecture 4 min.


Article réservé aux abonnés


Analyse. En temps ordinaire, les travaux du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie (HCAAM) passent relativement inaperçus. Mais cette instance consultative vient, à son corps défendant, de sortir de l’ombre, grâce à Olivier Véran. Le ministre de la santé lui a demandé d’approfondir ses analyses sur plusieurs scénarios de réforme, dont l’un déchaîne les passions : il s’agit de la « grande Sécu ». Le HCAAM devrait publier, vers la mi-janvier, un rapport qui explore cette idée, consistant à élargir le périmètre des soins remboursés par l’assurance-maladie obligatoire. Un tel projet est synonyme de big bang car il taille en pièces les parts de marché occupées par les organismes complémentaires (mutuelles, assureurs, institutions de prévoyance).

Officiellement, la réflexion du HCAAM ne vise qu’à éclairer les décideurs publics et l’opinion. Mais le fait que M. Véran ait réclamé un surcroît d’expertise sur certains schémas, « notamment celui visant à renforcer l’intervention » de l’Assurance-maladie, a changé la donne. Pour les acteurs du secteur comme aux yeux de très nombreux spécialistes, le ministre de la santé a, en réalité, cherché à tester une mesure susceptible d’être reprise dans le programme d’Emmanuel Macron pour la présidentielle.

Lourdeur du système

Pourquoi plaider en faveur d’une transformation aussi radicale ? La réponse renvoie à l’architecture de notre système. Au rez-de-chaussée, il y a la Sécurité sociale, qui endosse près de 80 % des dépenses de santé. Au-dessus se déploient une myriade de mutuelles, compagnies d’assurances, institutions de prévoyance, appelées à couvrir ce que le régime de base ne rembourse pas (ticket modérateur, dépassements d’honoraires…).

Depuis plusieurs années, cette construction est critiquée en raison de sa lourdeur. Un même acte est traité deux fois – par l’Assurance-maladie et par les opérateurs privés –, ce qui crée d’innombrables doublons et mobilise des centaines de « petites mains ». Les « frais de gestion » des complémentaires sont, par ailleurs, jugés trop élevés : 7,6 milliards d’euros en 2019, une large partie de cette somme étant engloutie dans les opérations de promotion pour conquérir de nouveaux clients. Enfin, il y a des disparités criantes dans les couvertures offertes par les mutuelles, assurances et institutions de prévoyance. Les protections, accordées aux salariés par le biais de contrats collectifs, sont souvent bien meilleures et moins coûteuses que les assurances individuelles, souscrites – en particulier – par les retraités. Ces derniers sont, en outre, assujettis à une tarification qui est largement liée à l’âge.

Peu de partisans de la réforme

L’extension du champ de la Sécurité sociale est présentée comme une solution à tous ces problèmes. Elle aurait plusieurs avantages : procédures de paiement simplifiées, mise à contribution des individus à travers les taux de contribution sociale généralisée (CSG) – si bien que leur effort serait fonction de leurs ressources –, réduction des frais de gestion (l’économie réalisée étant redistribuée au profit des assurés), etc.

Mais cette idée de réforme est soutenue par peu de monde, tandis que ceux qui la combattent sont très nombreux. Il y a certes des forces politiques et syndicales, qui défendent des orientations comparables à la « grande Sécu » : c’est le cas de La France insoumise et de la CGT, mais on imagine mal Jean-Luc Mélenchon et Philippe Martinez faire cause commune avec MM. Véran et Macron, d’autant moins que le premier soupçonne l’exécutif de ne vouloir rembourser à 100 % qu’« une offre de soins a minima ».

« Le ministre de la santé a-t-il lui-même crevé le ballon d’essai qu’il avait lancé quelques semaines plus tôt ? Beaucoup le pensent »
Quant aux opposants à une Assurance-maladie « XXL », ils forment une coalition large et influente. S’y retrouvent, bien sûr, les trois familles d’organismes complémentaires, hostiles à une vision « bureaucratico-stalinienne » de la santé, pour reprendre la formule toute en nuances d’une ex-figure du patronat. Ces acteurs ont des alliés dans le monde politique – les accointances entre la Mutualité française et des personnalités du Parti socialiste en sont une illustration. La plupart des syndicats de salariés et d’employeurs, très impliqués dans la gouvernance de groupes de protection sociale privés, sont également vent debout contre une Assurance-maladie métamorphosée en payeur quasi unique. Enfin, beaucoup de professionnels de santé expriment leur désapprobation.

Une piste sans avenir selon M. Véran

Pour le cartel du non, la « grande Sécu » recèle de multiples dangers. Elle ruinerait les démarches d’innovation et de prévention impulsées par les complémentaires. Elle fragiliserait la prise en charge des dépassements d’honoraires, essentiels à la survie de plusieurs spécialités (chirurgie, obstétrique) et à l’exercice de la médecine libérale dans certaines villes. Elle pourrait déboucher sur la constitution d’un panier de soins, intégralement payés par le régime de base mais définis au rabais.

Lire aussi
« Le projet de « grande Sécu » ne doit pas cloisonner les difficultés de notre système de santé »
Les protestations semblent avoir atteint leur but. Le 17 novembre 2021, au Sénat, M. Véran a laissé entendre que la piste d’une assurance-maladie étendue n’avait pas d’avenir, car elle impliquerait une hausse des prélèvements obligatoires pour être financée – ce dont le gouvernement ne veut pas.

Le ministre de la santé a-t-il lui-même crevé le ballon d’essai qu’il avait lancé quelques semaines plus tôt ? Beaucoup le pensent. Mais certains partisans de la « grande Sécu » considèrent que le débat soulevé par les travaux du HCAAM n’a pas été inutile : il a permis de « gagner quelques mètres », observe l’un d’eux. La focale a été mise sur les inégalités dont pâtissent les inactifs – en particulier les retraités et les chômeurs. Les dépassements d’honoraires, qui résultent, dans certains cas, de grilles de tarification inadaptées, ont également été placés sur le devant de la scène. Ce sont là deux enjeux importants qui mériteraient des réponses précises dans les programmes des prétendants à la magistrature suprême.

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Re: La « grande sécu »

#2 Message par neron » 16 janv. 2022, 21:36

Les coco, les syndicats n'aiment pas l'idée d'un régime de santé unique car ca ferait disparaitee leurs caisses, regimes, médecins conseils, centres, cotisation, mutuelles spéciales

A la base je suis pour l'égalité des français vie à vie tout les services d'état: Que ce soit la santé, la prévoyance, la retraite, le social mais aussi la justice, l'éducation, l'impôt, etc
La carte n'est pas le territoire - Le monde du Ā (1945) 1er axiome de sémantique générale.

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Re: La « grande sécu »

#3 Message par optimus maximus » 16 janv. 2022, 23:12

Pourtant la solution est simple : la franchise.

On ne rembourse pas les x premiers euros de depenses de santé et au-delà on rembourse tout. On peut moduler les franchises en fonction de l'âge et des ressources de l'individu. Pour les dépassements d'honoraires particulièrement élevés de certains médecins (la consultation de dix minutes chez le médecin spécialiste facturée à plus de 100 euros), on peut très bien imaginer un système où la prise en charge de la sécurité sociale serait de 0% et un régime fiscal très peu accomodant. Ça ferait réfléchir la très grande majorité d'entre eux.

Quant à la part prise en charge par les complémentaires santé dans la consommation de soins et de bien médicaux, elle était de 12,3% en 2020 et 13,4% en 2019. Ça représente en 2020 un montant de 25,7 milliards d'euros. Les quatre plus gros postes sont l'optique, le dentaire, la médecine de ville et les médicaments.

Donc un système sans mutuelle n'a rien d'insurmontable et il y a sans doute des économies qui peuvent être faites sur ces postes de dépense.

https://drees.solidarites-sante.gouv.fr ... -resultats

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Re: La « grande sécu »

#4 Message par alpha2 » 19 janv. 2022, 19:15

Le "bouclier sanitaire", cette proposition innovante pour baisser les dépenses de santé des ménages
https://www.capital.fr/votre-argent/le- ... es-1425887

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