Vieux parisiens sans enfant : le portrait robot du 1% de très riches selon l'Insee
Posté : 12 mai 2020, 22:56
Vieux parisiens sans enfant : le portrait robot du 1% de très riches selon l'Insee
BELPRESS/MAXPPP
Par Louis Nadau
Publié le 12/05/2020 à 19:51
Ce mardi 12 mai, l’Insee publie une étude permettant d’esquisser un portrait-robot des plus aisés de l’Hexagone, à partir des données de l’année 2017.
Ils ont le “pognon de dingue” : qui sont les riches en France ? Ce mardi 12 mai, l’Insee publie une étude permettant d’esquisser un portrait-robot des plus aisés de l’Hexagone, à partir des données de l’année 2017. Revenu, source de ce dernier, région d’origine, âge, situation familiale : tout, tout, tout, vous saurez tout sur le nanti.
On le sait, le monde des riches se divise en deux catégories : les 1%, et les 0,1%. Soit les très riches et les ultra riches, les Picsou et les Super-Picsou. A partir de quand appartient-on à l’une ou l’autre de ces catégories : “Une personne se situe parmi les ‘très hauts revenus’, c'est-à-dire les 1 % les plus aisés de la population, si le revenu initial annuel de son ménage fiscal dépasse 108.670 euros”, explique l’Insee. Soit 9.060 euros mensuel brut pour une personne seule, et 19.020 euros pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans. Quant aux 0,1%, ils correspondent aux ménages dont le revenu initial annuel est supérieur à 268.350 euros. Cela est équivalent à un revenu mensuel - toujours brut - supérieur à 22.360 euros pour une personne seule et à 46.960 euros pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans.
Qui sont ces riches ? Ils sont d’abord plutôt âgés : la moitié d'entre eux ont un référent fiscal de plus de 60 ans, contre quatre sur dix pour l'ensemble des ménages. Ils ont également moins d’enfants - “37 % des ménages à très haut revenu sont des couples sans enfant, comparé à 24 % parmi l'ensemble des ménages”-, indique l’Insee, et son propriétaires de leurs logements dans 86% des cas, contre 59% pour l’ensemble des ménages.. Enfin, les familles des très riches sont également moins souvent monoparentales (4% pour eux, contre 11% pour la moyenne des ménages).
Le patrimoine, source principale d'argent dans 22% des cas
D’où vient leur argent ? Pour 47,4% des très riches et 39,8% des ultra riches, ces revenus sont principalement ceux issus du travail, sous forme de salaires ou de traitements. Logiquement, cette proportion est particulièrement élevée en Île-de-France (57 %) et en Auvergne-Rhône-Alpes (51 %). La moyenne nationale est cependant nettement inférieure à l’ensemble des ménages, de 55,1%. Le travail non salarié - artisans, commerçants, professions libérales, chefs d’entreprises - est la source principale de revenu de 19,6% des très riches et 22,2% des ultra riches (contre 3,1% pour l’ensemble de la popution. “Cette proportion est particulièrement importante à La Réunion (39 %), en Corse (33 %) et en Bourgogne-Franche-Comté (31 %), les emplois de cadres étant notamment moins présents dans ces régions”, note l’institut d’étude statistique.
Mais il n’y a pas que le travail qui paie. Les pensions, la retraite et les rentes sont le revenu principal de 10,2% des très riches et 3,2% des ultras riches. Mais surtout, pour 22% des fameux 1%, le patrimoine - soit les loyers, les dividendes, les intérêts, etc. - est la principale source de revenu du foyer. Chez les ultra riches, le patrimoine est le principal pourvoyeur d’argent dans 34% des cas, contre 4,6% pour considère l’ensemble des ménages. Ceux qui vivent de leurs possessions sont particulièrement nombreux… au soleil. Ils sont en effet 30% en Corse et dans la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur.
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Il faut également relever que les riches urbains, assez conformément à ce qu’on pourrait attendre, gagnent davantage en salaires, tandis que ceux présents dans des territoires ruraux tirent davantage leurs ressources d'activités non salariées ou de leur patrimoine. Cela ne va pas sans une différence de revenus : les très riches des communes densément peuplées perçoivent en moyenne 192.800 euros par an, contre 168.190 euros dans les communes très peu denses.
Où sont les riches ?
Au juste, comment se répartissent les riches géographiquement ? Sans surprise, l’Île-de-France, où les cadres représentent 30 % de l'emploi, contre 18 % au niveau national, concentre une grande partie des très riches (43%) et une majorité (54%) des ultra riches, pour une population de 275.900 personnes appartenant au 1%. En particulier, 20% des très hauts revenus habitent à Paris et 10% dans les Hauts-de-Seine. Avec 73.000 représentants des 1%, la région Auvergne-Rhône-Alpes concentre quant à elle 11% des plus riches.
Les départements du littoral méditerranéen de la Côte-d'Azur et de la Corse ont également une part de très hauts revenus élevée. Elle atteint 1,3 % de la population dans les Alpes-Maritimes, département cumulant les aspects frontaliers (Monaco et Italie) et littoraux (Côte-d'Azur). Et puis, ça ne s’invente pas : les très hauts revenus sont davantage présents dans certains départements frontaliers de… la Suisse : c’est le cas de la Haute-Savoie (2,0 % de très hauts revenus dans la population), l'Ain (1,3 %) et le Haut-Rhin (1,2 %). Et combien ces 1% paient-ils d’impôts directs - impôt sur le revenu, taxe d’habitation, CSG et CRDS, prélèvements sur les revenus déclarés des valeurs mobilières ? Les très riches reversent 30 % de leur revenu initial au trésor public. “Cette proportion atteint 35 % pour les très aisés, les 0,1%, contre 15 % pour l’ensemble de la population”, affirme l’Insee. Il faut ajouter à cela la taxe foncière et ce qui reste d’impôt sur la fortune immobilière. Pauvres premiers de cordée.
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