lemiamat13 a écrit : ↑09 oct. 2020, 10:24
C'est l'intérêt même de l'assurance. Le risque 0 n'existant pas et les coûts liés à ce risque étant très supérieurs aux capacités d'un individu, il est plus intéressant pour la Société en général de mutualiser ce risque. Pour la santé, cela fonctionnerait mais comme nous sommes des êtres sociaux avec de l'empathie pour nos semblables, il est admis qu'une solidarité peut être réalisée.
Bonjour,
Je rebondis rapidement à partir de ce point. Il permet en particulier de cristalliser ce qui me pose problème par rapport aux indicateurs définis par les assurances.
L'assurance est un mécanisme de provisionnement du risque. Il joue sur l'effet de volume et de manière basique sur les valeurs d'utilité et de provisionnement des finances des particuliers.
Je prends un exemple de base :
si un risque est encouru à hauteur de 1% des cas d'une population et que chaque individu est en mesure de provisionner une dépense exceptionnelle à hauteur de 2% de ses ressources.
Supposons que la survenue de l'accident conduise à l'engagement de 120% des revenus individuels, alors
- il ne sert à rien de provisionner ces 2%, parce qu'ils ne suffiront pas à couvrir le montant des dépenses à engager si accident.
- en revanche, par mutualisation, avec 100 personnes, on dispose d'une provision de 200 % des revenus individuels, et un accident à une personne seule sera couverte.
Si on détaille le mécanisme en explorant les queues de probabilité (on fait croitre le nombre d'adhérents), on peut montrer que ça marche. La collectivisation du risque est au bénéfice de chacun.
Mais...
Il y a eu il n'y a pas longtemps un fil sur les mutuelles. J'étais moi même assez d'accord avec l'idée de souscrire aux mutuelles par défaut. Mais en analysant ce qui se passe réellement sur les secteurs mutualistes et l'évolution de la loi (Sarkozy), certains forumers ont avancé des arguments solides pour douter du retour de bénéfice de la démarche, y compris à titre individuel. Il faudrait relire ce fil qui a été intéressant je pense.
De plus,
le problème de la privatisation des assurances, est qu'elles choisissent et excluent des secteurs non rentables pour elles, ce qui exclue simplement le point de vue de l'individu. Par exemple, la question du confort médical pose problème, tout comme la question des traitements non curatifs. Enfin, surtout, ce qui pose le plus de problème est que l'analyse des assurances n'est pas orientée selon autre chose qu'un rapport qualité /prix, mais au sens où qualité n'est définie que sous un angle étroit, qui n'est pas directement celui de l'efficacité parfois.
Enfin,
il existe des organismes d'audit des rapports de performance et de qualité des services publics, notamment hospitaliers. Certains de ces services sont méconnus et pas du tout considérés, voire tenus secrets du grand public.
On trouve par exemple des indicateurs comme le nombre de maladies nosocomiales, mais ce n'est pas le seul. La DRESS est en charge d'une partie de ces indicateurs. Je pense qu'il existe aussi d'autres approches, notamment avec des associations d'usagers (60 millions de consommateurs..). Je serais plus partisan d'examiner les performances d'un service public en faisant appel à des associations d'usagers, avec un statut particulier associatif reconnu par le gouvernement qui leur confère à la fois une indépendance réelle et un pouvoir d'analyse.