Le Temps
l’équipe du professeur Lino Guzzella, de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, a mis au point, une première mondiale, un prototype de moteur hybride pneumatique bon marché. Distingué par le «Watt d’or 2010» délivré par l’Office fédéral de l’énergie, il ne s’agit pas à proprement parler d’un moteur à air comprimé mais d’une invention qui se greffe sur le moteur à combustion traditionnel et qui permet d’en améliorer à faible coût la performance.
On le sait, le moteur à combustion a un rendement médiocre car l’essentiel de l’énergie transformée se dissipe sous forme de chaleur. En réduisant la cylindrée des moteurs, les constructeurs ont amélioré le bilan et la performance en y greffant un turbocompresseur. Mais la greffe a un défaut: le turbo ne donne toute sa puissance qu’à partir d’un certain régime. Pour pallier ce «trou d’air», les ingénieurs zurichois ont eu l’idée de stocker dans un petit réservoir de l’air comprimé pour épauler le turbocompresseur dont la charge s’opère à la décélération.
Les premiers tests sont concluants: le dispositif permet de réduire la consommation d’énergie de 35% pour un surcoût de 20% seulement alors que les batteries des hybrides dopent la performance des voitures mais renchérissent lourdement le coût final des véhicules.
Un tel moteur serait idéal pour des petites voitures. Si aucun industriel n’a pour l’instant signé de contrat avec l’équipe du professeur Lino Guzzella, le ministre chinois de la Science et de la technologie a été le premier à descendre dans les sous-sols du laboratoire de Lino Guzzella où ronronne le premier moteur hybride pneumatique.