Article dans Fluctuat.net du 29/06/10
http://societe.fluctuat.net/zoe-shepard ... epard.html
Fonctionnaires = tire-au-flanc. Le cliché est facile, forcément exagéré et un brin éculé. Pourtant, à la lecture du récit de Zoé Shepard, on réalise qu'on était peut-être loin du compte. Du moins est-ce la réalité de la mairie de province où la jeune femme a atterri après huit années d'études. Car l'auteur de "Absolument dé-bor-dée !" le martèle : son histoire personnelle ne doit pas justifier une condamnation globale de la fonction publique. Son vécu n'est pas celui de ses collègues de l'enseignement scolaire ou du milieu hospitalier.
Toujours est-il que le lecteur s'étouffera - ou pouffera - plus d'une fois en découvrant ce milieu malsain où les glandeurs professionnels doués pour le léchage de bottes chipent les promotions aux rares consciencieux. Un quotidien remplit de pauses café à répétition, de séminaires inutiles et de réunions interminables dont le seul but est de remplir des journées désespérément vides. Le tout encadré par des patrons nuls en management, et qui se gardent bien de bousculer la quiétude ambiante.
Les premiers mois, la situation était tellement ahurissante que j'ai sincèrement cru à un bizutage. En fait, pas du tout. C'était "pour de vrai".
Je suis passée par ce qu'Elizabeth Kübler-Ross a appelé "les cinq étapes du mourir" : déni, colère, marchandage, dépression. La dernière est l'acceptation que je doute d'atteindre un jour.
Et "ils" l'ont reconnu et "ils" n'apprécient pas ce "traitre" (selon un terme à la mode):A quel point ce récit est-il autobiographique, dans la forme et sur le fond ? N'avez-vous pas peur d'être démasquée par vos collègues ?
Ce livre est mon témoignage construit à partir d'expériences que j'ai vécues. Mis à part quelques transpositions pour préserver mon anonymat et le changement systématique des noms, je n'ai rien inventé. Hormis quelques-unes pour brouiller les pistes (moins de 10%), les anecdotes décrites ont toutes une base réelle.
Comme il s'agit d'un témoignage, la part de subjectivité existera toujours, mais l'une de mes collègues devenue amie qui a lu le livre l'a refermé en disant : "t'es foutue, tout le monde va te reconnaître, c'est exactement ça". Constat peu rassurant autant pour mon anonymat que pour la collectivité décrite, je vous l'accorde.
Sud-Ouest 30/06/2010 Dominique Richard
http://www.sudouest.fr/2010/06/30/conse ... 8-2780.php
conclusion logique, elle va sans doute être virée carL'affaire, longtemps conservée sous le boisseau par l'exécutif du Conseil régional d'Aquitaine, commence depuis quelques jours à faire le buzz sur le Net. Pour avoir écrit aux éditions Albin Michel, sous le pseudonyme de Zoé Shepard, un récit intitulé « Absolument dé-bor-dée ! », l'une des fonctionnaires les plus gradées de la Région, dirigée par le socialiste Alain Rousset, comparaîtra demain devant le conseil de discipline de la collectivité.
Cet organisme paritaire, présidé par un magistrat du tribunal administratif et composé de trois élus et de trois syndicalistes tirés au sort, émettra seulement un avis consultatif. Même s'il préconise la révocation (comme le souhaite la Région) de cette jeune femme de 32 ans à qui il est reproché de graves manquements à son obligation de réserve, la décision ultime appartiendra à Alain Rousset (1).
Un peu partout en France, les administrateurs territoriaux se sont mobilisés pour que « l'intrus » soit chassé des rangs du corps. Soumis à la pression de ses services et interpellé par des membres du personnel, Alain Rousset a mis à pied le trublion qui passait ses journées retranché dans son bureau après avoir été découvert.
Qui disait que la décentralisation permettait de mieux servir les citoyens se servir serait plus justeLe dossier disciplinaire constitué par le Conseil régional comprend une dizaine de témoignages à charge contre Zoé Shepard. Il n'est pas certain que cette dernière, plutôt esseulée depuis plusieurs années au sein de l'hôtel de Région, puisse en réunir autant pour sa défense. « De toute façon, prendre son parti serait un suicide professionnel », lâche une de ses collègues.