Jeffrey a écrit : ↑21 sept. 2019, 10:07
wasabi a écrit : ↑21 sept. 2019, 08:57
deux catégories en math, pour les S et pour les L/ES. La deuxième catégorie doit sûrement vous plaire vu le sexe des gagnantes.
Blague à part, ça veut vraiment dire quelque chose le concours général ? Il y a des lycées où on ne le passe jamais, et d'autres tout le temps. Donc ça ne détermine pas les meilleurs, mais au mieux les meilleurs parmi ceux qui sont dans les lycées qui le passent.
ça c'est très amusant de votre part. Cela veut dire que malgré vos dénégations, vous avez été lobotomisé par la propagande égalitaire de l'éducation nationale avec son râteau à 800000 dents.
il y a une dizaine de gamins primés en maths au concours général, je vous parle pas du concours général de la catégorie cuisine ou plastiques et composites.
allez 20 gamins en tout, si on rapporte ça à une tranche d'âge de 800000 élèves, ça fait ...1 sur 40000. Un enseignant, d'un lycée de province ou banlieue ou de la creuse profonde, il a une classe de terminale par an, avec au pire 40 élèves. Donc la proba pour qu'il ait un phénomène capable de rentrer dans les 20 premiers, c'est 1 pour 1000. Vous rapportez cela à 35 ans de carrière, ça donne une chance sur 30 qu'il en voit passer un dans toute sa vie.
Des fois je me demande lequel des trois cas est la vérité :
-je me suis trop mal exprimé
-vous n'avez rien compris
-vous faites votre malin.
Dans le cas présent, alors évidemment dans les petits lycées de province en moyenne la chance de voir passer un profil exceptionnel elle est pas grande. Ai-je prétendu le contraire ? D'ailleurs je pense que votre calcul de probabilité il n'est pas bon. Déjà parce que la répartition des niveaux des élèves elle n'est pas homogène, dans le coin paumé on est en moyenne plus mauvais que sur toute la France, donc 1 / 40 000 sur toute la France peut être, mais en dehors des métropoles c'est sûrement encore moins, et encore plus dans les métropoles. Mais surtout parce que vous fixez l'enseignant. On peut peut être trouver un tel enseignant qui en verra passer plusieurs de tels profils. On peut imaginer une famille de "génie" dont les parents vivent en ermittes (à la captain fantastic
https://www.imdb.com/title/tt3553976/ )ou autre.
Je pense que si on cherche l'exception, commencer par faire une croix sur là où en moyenne ça a peut de chance d'arriver c'est une mauvaise stratégie. C'est comme si pour un plan de prévention de risques (incendie...), vous ne considériez que les endroits où le risque est haut en se disant qu'ailleurs il y a peu de chance que ça arrive et que donc on a qu'à faire comme si ça n'arrivera pas. Sauf que l'ensemble de ces endroits que vous ne considérez pas, multiplié par la proba du risque, ça fait peut être plus que l'ensemble des endroits que vous considérez multiplié par leur proba de risque. Bref que par exemple il y a plus d'incendies sur des sites non sensibles que sur des sites sensibles, par an.
Mon point de vue pour les maths, vu que c'est ce dont il est question ici, est que ça repose sur trois choses :
-la capacité intellectuelle a raisonner correctement et efficacement
-le bagage de théorèmes / techniques / notions / concepts en particulier hors programme
-la capacité à s'exprimer dans un formalisme compris par ceux qui peuvent le juger et qui n'est pas nécessairement au programme.
Le processeur, la bibliothèque, l'IHM en gros.
Quel est l'objectif de ces concours au niveau lycée ? Débusquer les brillants sur le premier point amha. Vu que le deuxième et troisième points sont plus liés à ce que le cadre dans lequel est l'élève ont pu lui apporter, en particulier le hors programme. Si donc on sélectionne sur les deux derniers critères, on ne fait que récompenser les enseignants. "Ah bravo à Henry IV et LLG il y a des bons enseignants" merci capitain obvious, vraiment utile d'organiser un concours pour ça. De la même manière "Ah bravo dans les lycées français de pays de langue allemande, et dans les lycées franco allemand on a beaucoup de vainqueurs du concours général en allemand", on récompense quoi exactement là ? Le fait d'être dans un environnement qui prédispose à la réussite ?
Quand j'étais en math sup, j'étais tombé par hasard sur le sujet de l'année précédente du concours général en math. Ce qui m'a frappé c'est que c'était assez facile à faire avec le formalisme et les concepts abordés en sup, mais qu'avec le bagage de terminale, c'était complètement impossible vu qu'il fallait "inventer" le programme de sup, sauf à être dans une classe avec un enseignant qui avait débordé allègrement de son programme. Qu'est ce qu'on récompense là ? le fait d'être dans la bonne classe ? L'enseignant qui n'a pas respecté le programme ? Dis autrement, c'est à dire qu'on récompense celui qui n'a pas fait ce qu'on lui a demandé ? Et on récompense aussi le lycée parce qu'il a inscrit ses élèves à ces concours ? Vu que l'inscription est aussi sélective que la sélection des inscrits
les concours où il y a une formation spécifique (olympiades...) ont beaucoup plus de sens. Voire en ont tout court.
Cela veut dire deux choses au moins:
- quand un groupe scolaire voit passer un môme pareil, c'est comme un ovni, ça se remarque et sauf si les enseignants sont très très kons, ils ont tout intérêt à encourager ces mômes à se donner des chances de réussite, surtout si c'est un établissement de la campagne profonde ou de la banlieue défavorisée. Et dans le même temps, ça doit percuter quand même un peu que les enseignants locaux sont pas à la hauteur pour alimenter des mômes pareil pour faire ressortir l'excellence.
- ça veut aussi dire que les gens qui évaluent ces pseudos inégalités ne se rendent pas compte de l'inanité de leur point d'observation.(*) (je mets une étoile (*) pour un renvoi dans la suite de ma réponse)
"sauf si les enseignants sont très très kons, ils ont tout intérêt à encourager ces mômes à se donner des chances de réussite"
Vous sous estimez la malveillance et la connerie.
Déjà on a un bac qui était, jusqu'à l'année dernière, anonyme et permettait de s'affranchir de l'opinion des profs et du tirage au sort de la grande loterie des affectations de début d'année, pour quelque chose de plus égalitaire. C'est donc que l'institution a considéré que ça avait un sens de faire ainsi.
Ensuite je ferais remarquer, et vous le savez très bien vu que vous avez dit des choses en ce sens vous qu'on voulait orienter en technique à la fin du collège parce qu'il était trop différent et qui y a échappé parce qu'il était trop jeune, que l'intelligence d'une personne A est évaluée par la B en fonction de sa propre intelligence, que si elle est dans un intervalle grosso modo de +/- 20 pts de QI par rapport à elle, elle arrive à l'évaluer, mais qu'en dehors de l'intervalle ce n'est plus le cas. Et donc B est incapable de distinguer clairement le supérieurement intelligent du stupide. Et pour peu que B ait des tendances malveillantes ou qui aime rester dans sa zone de confort... Et si on considère des gens qui ont la "vocation" de petit instit / prof de village dévoué pour apporter le progrès vs ceux qui ont la "vocation" du package social beaucoup de vacances / peu d'heures / emploi à vie, il y a peut être une des deux catégories qui a plus tendance à la malveillance et surtout à aimer rester dans sa zone de confort que l'autre.
Jeffrey a écrit : ↑21 sept. 2019, 10:07
wasabi a écrit :
Si de plus en plus on trouve les mêmes noms à ce concours qu'aux résultats de l'ENS, faut-il en déduire que ce concours général a un sens ou qu'on vit dans une société où la population évolue selon deux modes, entre la France périphérique et la France proche des lycées "de prestige" ?
Deux modes ça veut dire quoi ?
Vous vous imaginez quoi exactement ? Que les génies ruraux sont injustement privés des meilleures chances de réussite ? C'est le syndrôme jean Frêne ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Fr%C3%AAne
deux modes : deux gaussiennes de moyennes différentes additionnées. Les eloïs et les morlocks.
Imaginez vous qu'au lieu d'avoir passé votre enfance à Grigny en banlieue parisienne vous l'ayez passée dans l'homologue de grandes villes de Province, toutes choses égales par ailleurs. Et que donc la fameuse journée où vous êtes allé vous inscrire tout seul avec votre dossier à LLG en troisième, vous n'auriez pas pu le faire mais que finalement vous auriez été orienté vers la voie technique où on voulait vous mettre voire dans un lycée pourri du coin. Quelle serait votre vie actuellement ?
Ou bien tout pareil que pour vous, mais avec des parents qui ne vous laissent pas aller tout seul avec votre dossier et vous opposent un non catégorique "Y se prend pour qui l'autre couillon ? On n'est pas assez bien pour lui, il veut aller chez les bourges ? Faut pas que t'oublie d'où tu viens mon coco.". De là deux possibilités, faire les démarches d'émancipation ou accepter le joug parental. Quelle serait votre vie actuellement ? Y a la variante avec "on a besoin de toi aux champs / au restaurant / à l'atelier"
"Le marché peut rester irrationnel plus longtemps que vous ne pouvez rester solvable" - J.M. Keynes, 1936