le féminisme

Discussions et revue de presse sur des thèmes ne relevant ni de la politique ni de l'économie et des finances: technologies, emploi, écologie, transport, sport...
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Re: le féminisme

#11651 Message par immoglobine » 09 févr. 2022, 08:37

pangloss a écrit :
09 févr. 2022, 02:10
Todd consacre de longs développements au fait que le terme de "patriarcat" a été dévoyé/sur-employé par les féministes "antagonistes"/"de troisième generation".
Rien d'étonnant, cette troisième générations ou prend place les idées de Butler et en arrière plan l'influence de Foucault, accorde beaucoup plus de place aux mots utilisés qu'aux preuves matérielles quantifiables.
La propriété privée nous a rendus si stupides et si bornés qu'un objet n'est nôtre que lorsque nous le possédons.
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Re: le féminisme

#11652 Message par pimono » 09 févr. 2022, 09:27

immoglobine a écrit :
08 févr. 2022, 14:56
Si tu as le droit à l'abonnement privilège de Paris Match et renvoyant la réduction tu n'es pas discriminé et ne peux donc demander réparation.
Si c'est juste un "sentiment de discrimination".... non est heureusement.
Ce n'est pas qu'un sentiment, c'est une insulte à mon genre, on ne traite pas des lecteurs masculins, de lectrices en insinuant qu'on est en présence de lectures féminimes. En plus, le produit auquel la publicité renvoi, le magasine paris match, ne devrait rien à voir avec le féminisme même s'il n'y a que de la propagande potinesque sans réel intérêt ! C'est une forme de sexisme je trouve, c'est pas normal.
"Ils feront le travail pour nous et nous prospérerons grâce à leurs dettes et leur dur labeur, ...nous continuerons à les faire vivre dans la peur et la colère par l’image et le son."

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Re: le féminisme

#11653 Message par immoglobine » 09 févr. 2022, 10:24

Soit tu t'insurges de la même manière face au mégenrage lorsque certain magazine s’adressent uniquement à leur lecteurs, soit tu es mûr pour rejoindre les nouvelles génération de militants woke…
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Re: le féminisme

#11654 Message par pangloss » 09 févr. 2022, 15:27

immoglobine a écrit :
09 févr. 2022, 08:37
pangloss a écrit :
09 févr. 2022, 02:10
Todd consacre de longs développements au fait que le terme de "patriarcat" a été dévoyé/sur-employé par les féministes "antagonistes"/"de troisième generation".
Rien d'étonnant, cette troisième générations ou prend place les idées de Butler et en arrière plan l'influence de Foucault, accorde beaucoup plus de place aux mots utilisés qu'aux preuves matérielles quantifiables.
Todd s'amuse effectivement à opposer ses montagnes de stats à l'idéologie sans preuve.
Cependant, comme tous ceux/celles qui lui répondent (et même certains qui l'interviewent) le font sans avoir lu son livre, ça donne le dialogue de fous/sourds habituel des médias d'aujourd'hui.
Finalement, je m'interroge sur sa stratégie de communication à base de polémique. Un des plus grands génies de l'anthropologie encore en vie, capable d'éclairer l'histoire humaine mondiale (son "hegelianisme statistique"... ) isolé dans la cacophonie des kon-formistes c'est triste...
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Re: le féminisme

#11655 Message par pangloss » 09 févr. 2022, 21:49


Remarquable interview par quelqu'un qui l'a lu et compris (Olivier Berruyer).
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Re: le féminisme

#11656 Message par DIGOU » 09 févr. 2022, 22:05

pangloss a écrit :
09 févr. 2022, 21:49

Remarquable interview par quelqu'un qui l'a lu et compris...
As-tu vu sa vidéo sur C'est ce soir (K.Rissouli)?

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#11657 Message par pangloss » 09 févr. 2022, 22:14

DIGOU a écrit :
09 févr. 2022, 22:05
As-tu vu sa vidéo sur C'est ce soir (K.Rissouli)?
Oui, je l'ai vue en direct et j'ai zappé au bout de cinq minutes tant le débat ne portait pas sur les propos de Todd, mais plutôt sur sa non conformité au discours gnangnan bien-pensant.
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Re: le féminisme

#11658 Message par DIGOU » 09 févr. 2022, 22:18

pangloss a écrit :
09 févr. 2022, 22:14
DIGOU a écrit :
09 févr. 2022, 22:05
As-tu vu sa vidéo sur C'est ce soir (K.Rissouli)?
Oui, je l'ai vue en direct et j'ai zappé au bout de cinq minutes tant le débat ne portait pas sur les propos de Todd, mais plutôt sur sa non conformité au discours gnangnan bien-pensant.
Tu devrais la revisionner, il se défend bien.
Seul contre tous !
Et la vieille blonde qui sort de ses gonds, c'est un pur bonheur :mrgreen:

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#11659 Message par pangloss » 09 févr. 2022, 22:28

Non, car c'est, presque physiquement, douloureux pour moi. J'ai grandi dans la révérence des savants.

Je sais pourtant que Todd aime la castagne...
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#11660 Message par pangloss » 11 févr. 2022, 07:39

pangloss a écrit :
28 janv. 2022, 15:54
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Tout à la fois, hypergamie et hypogamie féminines... :lol:
De l'hypergamie à l'hypogamie... :wink:
Où en sont-elles ?, d'Emmanuel Todd. Extrait du chapitre 9, pages 191 à 200

L'émancipation: 1950-2020

La place dans l'histoire des femmes occidentales étant établie, en descendantes directes de leurs ancêtres cueilleuses, le moment est venu du grand saut: essayer de comprendre ce qui se passe aujourd'hui. Je distinguerai trois courtes phases. D'abord, l'après-guerre (1950-1965), époque de conformisme apparent. Je passerai ensuite à la mutation anthropologique des années 1965-2000. Nous verrons alors à quel point le dépassement éducatif des hommes par les femmes est déjà ancien et ce que cela signifie pour notre présent. Enfin, viendront les années 2000-2020, notre monde immédiat. Recourant alors au concept d'intersectionnalité généralisée, j'étudierai l'interaction entre division des sexes et rapports de classes. Comprendre la pluralité des dominations plutôt que la pluralité des discriminations sera notre objectif.

Ce chapitre, comme les deux suivants, sera centré sur la France. Mais nous nous appuierons aussi sur le cas des États-Unis, qui ont eu jusqu'à une génération et demie d'avance sur nous dans la révolution féministe et constituent un indispensable point de comparaison. La Suède nous sera également nécessaire. Elle est devenue le porte-drapeau autoproclamé du féminisme mondial et son cas nous permet d'identifier certaines des limites de la révolution anthropologique que nous vivons.

1950-1965: l'apogée du conformisme petit-bourgeois

Entre 1950 et 1965, en Occident, il est impossible de parler d'un statut bas de la femme. La situation en Europe occidentale et aux Etats-Unis est alors très loin de ce qui existe au Maghreb, en Chine ou même au Japon et en Allemagne. Dans les mentalités occidentales autour de l'Atlantique, de la mer du Nord et de la Baltique, règne, du point de vue de l'anthropologie historique, une égalité basique et naturelle entre hommes et femmes qui n'empêche pas une prédominance politique, au sens large, du sexe masculin. Mais-et c'est ce qui induit notre perception souvent erronée-les sociétés occidentales sont très spécialisées dans leurs fonctions masculines et féminines.

Dans ce monde d'après-guerre, diversifié sur les plans économique et social, il faut pour ce qui concerne le statut des femmes distinguer les classes moyennes du populaire. Contrairement à ce que suggèrent les stéréotypes élitistes et antipopulaires actuels, le monde ouvrier, certes très différencié en termes de rôles masculins et féminins, était, dans bien des dimensions, plutôt matricentré, ainsi que l'ont montré les études déjà citées de Michael Young et Peter Willmott sur l'Angleterre (1) ou d'Olivier Schwarz (2) sur le nord de la France. Le rôle des femmes y était important, situation toujours normale lorsque l'objectif existentiel est la survie plutôt que l'épanouissement du moi. Bien sûr, les Trente Glorieuses ont vu les ouvriers commencer de se rêver petits-bourgeois et adopter par la même certains comportements moins favorables aux femmes. Mais, même si l'homme gagne les revenus du ménage et si sa femme reste à la maison, il lui remet sa paie et elle contrôle l'usage qui en est fait.

L'épicentre de ce qu'on appelle aujourd'hui l'oppression des femmes (le « patriarcat » soft de l'Occident) se trouve au sein de la bourgeoisie, grande et petite. Les questions de survie s'y posent moins et la prédominance de l'homme dans l'obtention des revenus y est plus forte que dans le monde ouvrier. C'est là que l'on observe, comme c'était déjà le cas au xix siècle ou au xviii siècle, les velléités patrilinéaires et le plus fort puritanisme, terme moralisant qu'on peut traduire, pour rester technique, par « contrôle de la sexualité des femmes ». Le monde ouvrier est plus décontracté dans ses mœurs. Un article de Guy Desplanques et Michel de Saboulin nous apprend qu'en 1952-1954, les conceptions prénuptiales (signe que les couples ont fait l'amour avant le mariage) comptaient pour 11,6% des naissances chez les cadres supérieurs et 22 %, près du double, chez les ouvriers (3).

[1. Michael Young et Peter Willmond, Family and Kinship in East London, op cit
2. Olivier Schwartz, Le Monde privé des ouvriers, op.cit.
3. Guy Desplanques et Michel de Saboulin,«Première naissance et mariage de 1950 à nos jours» , Espace Population Sociétés. 2, 1986, p. 47-56]

Dans son Histoire de l'homosexualité en Europe, Florence Tamagne relève que le monde quvrier était aussi plus tolérant à l'homosexualité (1).
Le libéralisme sexuel du monde ouvrier ne doit pas être idéalisé. Ne soyons pas à notre tour des bourgeois du XIX siècle fantasmant, en positif désormais, sur la liberté des classes inférieures. Clellan S. Ford et Frank A. Beach signalent que dans la société américaine des années 1950, la seule pour laquelle nous ayons des indications à cette époque, la sophistication érotique des hommes qui avaient eu une éducation universitaire était un peu supérieure: ils négligeaient moins la stimulation orale des seins et des parties génitales feminines que les simples éduqués secondaires. L'Amérique fut pionnière dans l'étude des comportements sexuels, elle dispose donc de données rétrospectives inégalées et nous ne saurons jamais si on pouvait en dire autant des cadres supérieurs français de la même époque. La sociologie américaine nous vient d'un monde où les jeunes, avant même l'invention de la pilule, avaient le droit de s'envoyer en l'air sur les banquettes arrière des voitures. Ils ne le faisaient cependant qu'en vitesse et avec un appel immodéré à la fellation. Sans être tout à fait puceaux, ils arrivaient pour l'essentiel vierges au mariage.

Même en Amérique donc, le sexe était avant la pilule un risque autant qu'un plaisir. Faire l'amour, c'était prendre le risque, pour une femme de tomber enceinte, pour un homme de mettre une fille enceinte. Le contrôle des naissances était évidemment pratiqué, mais avec des moyens incertains: un mélange de préservatif, de méthode des températures, de coït interrompu et, surtout, d'abstinence, la technique la plus sûre pour éviter les accidents. Les filles n'étaient pas, contrairement au lieu commun actuel, surveillées par sexisme, mais pour leur propre protection, parce que devenir, comme on disait, « fille mère » était la voie royale vers une existence difficile. Il est un peu facile de dénoncer aujourd'hui le double standard sexuel d'autrefois qui privait les filles d'une liberté sexuelle laissée aux garçons.

[
Florence Tamagne, Histoire de l'homosexualité en Europe, Berlin, Londres Paris. 1919-1939, Paris, Seuil 2000
Clellan S Ford et Frans A Beach, Patterns of social behavior, New York, Harper, 1951, p. 41-Le Comportement sexuel chez l'homme et animal, Paris Robert Laffont, , 1970
]

L'interdit sur l'avortement, qui résultait du populationnisme français de la loi de 1920, ou plus souvent d'une prescription religieuse chrétienne, aggravait l'insécurité sexuelle et les risques d'accidents mortels resultant d'interventions clandestines. Le cadrage religieux de la vie sexuelle avait ici ramené la liberté des chrétiens au-dessous de celle des chasseurs-cueilleuses.

Ce contexte conduisait souvent, hors ou dans le mariage, à des rapports brefs et peu intéressants. On pourrait sans doute appliquer à la relation sexuelle idéale-typique des armées pré-pilule la formule de Thomas Hobbes sur la vie humaine: solitary, poor, nasty, brutish, and short, solitaire, pauvre, méchante, brutale et courte

La révolution éducative et sexuelle: 1965-2000

Pour comprendre le mouvement social et culturel des soixante-dix dernières années, allons directement au subconscient éducatif de la société, cet axe facile à tracer de l'histoire humaine, et voyons comment a évolué, à ce niveau, l'équilibre, ou le déséquilibre, entre hommes et femmes

En France, dès 1900, lire et écrire était un acquis universel pour les deux sexes dans les jeunes générations. C'est le taux d'obtention du baccalauréat qui importe tout au long du xx siècle. En 1896, selon la statistique nationale, on compte 7 241 bacheliers mais aucune bachelière.. En 1897 (année de la publication du Suicide, de Durkheim) pour la première fois, 2 filles bachelières sont enregistrées, pour 7 549 bacheliers. Le nombre de bachelières monte ensuite lentement à 400 en 1914, pour 7139 garçons. Lorsque s'ouvre la Seconde Guerre mondiale, en 1940, on atteint 9 292 filles bachelières pour 18 485 garçons. Deux tiers pour les garçons et un tiers pour les filles. En 1950, on est à 14 106 filles pour 19 039 garçons. Deux cinquièmes, trois cinquièmes. La régularité du rattrapage est frappante.

En 1960, la parité est presque atteinte: 29 864 filles pour 31 635 garçons, au cœur même pourtant de l'apogée conformiste et petite bourgeoise précédemment décrite. Le tournant définitif a lieu en 1968 (mon bac !) Ce fut un baccalauréat spécial pour bien des raisons.
[
Jean-Claude Chesnais, « La population des bacheliers en France. Estimation et projection jusqu'en 1995 ». Population, vol 30, no3, 1975, p. 527-550
]
On a souvent oublié qu'il a marqué l'écrasement des garçons par les filles (81492 bacheliers seulement contre 87 930 bachelières).
J'aimerais que le lecteur partage mon étonnement devant ces chiffres. En commençant les recherches pour ce livre, je pensais étudier une mutation en train de se produire du rapport de force entre les sexes, appelé à s'épanouir dans le futur. Sur le plan éducatif, le basculement a eu lieu il y a plus d'un demi-siècle !

L'évolution des mœurs a accompagné l'émancipation éducative des femmes et avant même que soient autorisés et disponibles les moyens de contraception modernes. La fécondité commence à baisser fortement en France entre 1965 et 1970. Dès 1965-1969, on observe une hausse des conceptions prénuptiales. De 11,6% en 1952-1954, chez les cadres. on l'a vu, elles passent à 18% on 1965-1969, avant de retomber, en 1970-1974, 16.6%. Chez les ouvriers, les conceptions prénuptiales passent de 22% en 1952-1954 à 27,3 % en 1965-1969, et, sans retomber atteignent 30% en 1970-1974. L'une des grandes illusions de l'époque actuelle est de croire que les catégories supérieures de la société ont impulsé le mouvement de libération sexuelle. La détente sur les mœurs a été plus forte et plus rapide chez les ouvriers que chez les bourgeois. Parce que cette évolution intervient dans un monde populaire qui n'était pas alors concerné par le baccalauréat, elle est une indication que l'évolution des mentalités doit être perçue comme un phénomène global, multidimensionnel. Nous devons supposer une émancipation des femmes qui traverse toutes les catégories sociales.

La pilule est autorisée par la loi Neuwirth en 1967 et l'interruption volontaire de grossesse par la loi Veil en 1975. En 1971, alors que le déclin de la fécondité est déjà bien engagé, seules 6% des femmes sont sous pilule ou stérilet (1). Le grand bond en avant de la contraception moderne se déroule entre 1970 et 1975, date à laquelle 25 % des femmes y ont recours.

Si la contraception moderne rend la vie sexuelle des hommes autant que celle des femmes plus plaisante, elle fait de la procréation une décision féminine. La perte de pouvoir masculin est ici totale, mais ce phénomène a été masqué par la complexité des rapports amoureux :
[
Voir Guy Desplanques et Michel de Saboulin, Première naissance et mariage de 1950 à nos jours.
]
On pense à des hommes qui ne veulent pas s'engager, à des femmes qui n'aiment pas assez leurs partenaires « pour leur faire un enfant », etc. La confusion des sentiments cache une réalité simple: en dernière instance, c'est désormais la femme qui décide d'avoir un enfant ou non. La position de faiblesse change de sexe: l'homme au sperme dédaigné remplace la fille mère.

Les femmes, les services et l'industrie

J'ai dit dans l'introduction que je ne séparerai pas les variables éducatives, anthropologiques et économiques, refusant entre elles toute hiérarchie. Passons donc maintenant à l'économie, sans considérer le métier comme a priori moins important que l'éducation, le mariage ou la vie sexuelle, même si l'arrivée massive des femmes sur le marché du travail est plutôt postérieure à 1975 et a progressé au rythme de l'éducation secondaire et supérieure. Cet accès à l'emploi brise une dépendance, elle abolit la nécessité économique de l'homme, en tout cas au niveau microéconomique des individus. On pourrait se contenter de dire qu'elle autorise les femmes à divorcer. Mais, très au-delà, elle supprime la nécessité du couple humain. Cela est une différence capitale avec les chasseurs-cueilleurs. Mais la notion d'inutilité du couple ne s'applique ici, je le répète, qu'au niveau des individus. La question de la viabilité macroéconomique et macrodémographique d'une société qui dépasse le couple humain reste posée.

Le taux d'activité des hommes était de 73,8% en 1975 et de 75,3% en 2019 (+ 1,4 %). Pendant la même période, celui des femmes est passé de 43,4% à 68,2 % (+24,8 %). La stabilité du taux masculin masque une assez large reconversion, du groupe et non des individus, de l'agriculture et de l'industrie vers les services. Dans le cas des femmes, même si on doit évoquer une rétraction de leur emploi dans l'agriculture et l'industrie, on doit surtout penser à une entrée directe dans les services. Notons que l'arrivée des femmes sur le marché du travail ne constitue pas un « ajout » à un monde industriel stable. Cette période est aussi celle d'une chute des effectifs industriels, qui commence entre 1975 et 1982.

De 1958 à 1964, la proportion de la population active employée dans l'industrie avait continué d'augmenter pour atteindre un plafond de 40 %, qui s'est maintenu pendant un peu plus d'une décennie (1). En 2014, cette proportion était tombée à 13.9%. En 1968, année où les filles dépassent définitivement les garçons pour l'obtention du baccalauréat, les hommes occupent 53 % des emplois dans les services, 67% des emplois agricoles, 71 % des emplois dans l'industrie de transformation, 91% dans la pêche, 95 % dans le bâtiment, 97 % dans les industries extractives. La division sexuelle du travail n'a pas tellement changé depuis l'époque des chasseurs-cueilleurs ou de l'agriculture intensive. Je renvoie le lecteur aux cartes du chapitre 7 et aux monopoles masculins sur la chasse, la pêche, la fabrication des bateaux et des maisons en dur, sur le partage des tâches agricoles, plus variable, et à ma catégorisation de l'élevage des enfants et des soins aux personnes âgées comme activités tertiaires plus féminines. Nul doute qu'en ôtant les activités textiles, plus féminines que les autres, de l'industrie de transformation, nous rapprocherions encore un peu plus la division sexuelle vers 1968 de ce qu'elle avait été durant les 100 000 années précédentes.
[
Alfred Nizard. La population active selon les recensements depuis 1946 Population 1971, vol.26, n 1. p.9-61.
]

En 1946, 42 % des femmes déjà étaient employées dans le secteur tertiaire et cette proportion a atteint 59% dès 1968. Si l'on essaie de penser simultanément l'économie et les rapports entre les sexes, on doit conclure que l'industrie fut masculine et que le développement du tertiaire a permis une croissance accélérée de l'emploi féminin. Mesurer la chute de l'emploi industriel, c'est faire la chronique du déclin de métiers masculins.

Ne nous contentons pas ici d'une vision mécanique du développement de l'économie, d'une réalisation du modèle développé par Colin Clark (1905-1989) puis Jean Fourastié (1907-1990), qui décrit un glissement de l'activité humaine du primaire vers le secondaire puis du secondaire vers le tertiaire, au rythme du développement différentiel de la productivité physique des secteurs agricole, industriel et des services. Nous verrons dans le dernier chapitre de ce livre que le mouvement vers le tertiaire ne s'est pas produit au même rythme dans tous les pays avancés et que les nations de tradition patrilinéaire ont été beaucoup moins rapidement et pleinement tertiarisées que l'Occident étroit. En Allemagne, par exemple, l'éducation supérieure des femmes a progressé moins vite et l'industrie a mieux résisté. Dans ce pays, les femmes n'ont pas été «libérées» au même degré qu'en France, en Suède, en Angleterre ou aux Etats-Unis. Nous devons admettre la possibilité que l'émancipation des femmes, si visible dans l'éducation, a été l'un des moteurs du développement du tertiaire.

Tout comme la deuxième phase du néolithique, agricole intensive, avait coïncidé avec le développement du principe patrilinéaire et l'abaissement du statut des femmes, la révolution postindustrielle a coïncidé avec l'émancipation des femmes et une élévation de leur statut.

La matridominance éducative: 2000-2020

En l'espace d'une génération, entre 1965 et 2000, la société a donc muté. Mais, sur le plan éducatif, le rapport hommes-femmes a basculé au-delà de ce qu'on imagine généralement. Le bac n'a été qu'une étape. Parce qu'il autorise l'accession à l'enseignement supérieur, une prépondérance féminine a fini par s'établir dans la partie la plus éduquée de la population française.

Les enquêtes «Emplois » de l'Insee nous permettent de connaitre le diplôme le plus élevé obtenu selon l'âge et le sexe dans la population active. Vers 2018, pour trouver une tranche d'âge dans laquelle plus d'hommes que de femmes avaient fait des études supérieures longues. il faut remonter aux 55-64 ans, avec 14,5% d'hommes et 12,1% de femmes. Dès que l'on passe aux 45-54 ans, l'équilibre s'inverse, avec 18,3% de femmes et seulement 17,9% d'hommes Quand on parle d'un dépassement des hommes par les femmes, on n'évoque donc pas aujourd'hui des gamins ou de jeunes gens, mais des personnes déjà mûres. La tendance s'accentue dans les générations plus récentes. Chez les 35-44 ans, 28,6 % des femmes mais seulement 24,7 % des hommes ont fait des études supérieures. Chez les 25-34 ans, 36,1% des femmes et 29,6 % des hommes, soit un sex-ratio de 122. Les jeunes générations sont passées en matridominance éducative. L'expression «les étudiants » est désormais trompeuse puisqu'elle est appliquée à une population majoritairement féminine. Il serait difficile de rejeter un changement grammatical qui exigerait que l'on dise, pour décrire des actions collectives, « les étudiantes »plutôt que « les étudiants » en précisant lorsque nécessaire « une étudiante de sexe masculin ». L'existence d'un genre grammatical neutre évite à l'anglais ce problème douloureux.

L'évolution a été rapide, elle est connue. Le problème de perception rétrospective, comme pour le baccalauréat, concerne la date : tout cela est déjà ancien. Les gens qui ont aujourd'hui 50 ans, et dont la génération a vécu l'inversion du sex-ratio dans l'éducation supérieure avaient 20 ans en 1990.

De l'hypergamie à l'hypogamie

Pour un anthropologue, la conséquence la plus importante de cette inversion du sex-ratio aura été le passage de l'hypergamie à l'hypogamie. La tradition était que les femmes, statistiquement, se marient avec des hommes plus âgés, plus riches ou /et plus éduqués. On parlait alors d'hypergamie d'âge, de richesse ou d'éducation. Les hommes du bas ou de la périphérie de la structure sociale-agriculteurs, ouvriers agricoles et manœuvres- avaient donc plus de difficulté à trouver une épouse et leur taux de célibat était plus élevé que la moyenne. En haut et au centre de la structure sociale, les femmes très éduquées, éventuellement cadres supérieures, ne trouvaient pas au-dessus d'elles les hommes nécessaires et présentaient un taux de célibat élevé.

J'emploie ici le terme « mariage » comme on le fait en anthropologie pour désigner une union de fait présentant un minimum de stabilité, qui peut être consensuelle sans être légitimée par un enregistrement civil ou religieux. L'hypergamie exprimait, à un niveau variable, la prédominance masculine de toutes les sociétés humaines jusqu'à la nôtre, mais elle était d'intensité très inégale selon la culture. L'obligation de se marier avec un homme de condition plus élevée, avec une dot, était tellement forte dans les castes rajputs du nord de l'Inde qu'elle y conduisait, dans les familles qui avaient trop de filles, à un infanticide massif des bébés de sexe féminin. Nous étions en France loin de cette hypergamie explicite plutôt que statistique. Encore une différence que masquerait la notion de patriarcat.

Notre monde modérément hypergame n'est plus. On se doute que dans une société où les femmes font plus d'études que les hommes, la perpétuation d'un modèle selon lequel les femmes épousent majoritairement des hommes plus diplômés qu'elles devient impossible. Dans un article de 2015 sur « l'inversion de l'hypergamie féminine au fil des cohortes (c'est-à-dire des générations) en France », Milan Boucher Valat a mesuré une diminution, puis une disparition de l'hypergamie, et finalement une inversion en hypogamie (1). Ce sont désormais les hommes qui, statistiquement, se marient au-dessus de leur condition éducative. Son étude ne concerne pas les seuls éduqués supérieurs mais tous les niveaux - primaire, secondaire et supérieur, avec comme groupes entre lesquels les mouvements sont saisis, les « aucun diplôme » les « certificat d'études primaires », les « CAP, BEP et BEPC » regroupés, les « baccalauréats généraux, technologiques et professionnels », les « diplômes du supérieur inférieurs à la licence », et enfin les « diplômes du supérieur à partir de la licence ». Ce qui est frappant, à nouveau, c'est que le basculement est intervenu bien plus tôt qu'on ne l'imaginerair: au plus tard pour la génération née en 1955 et qui a donc atteint l'âge de se marier vers 1980. Lorsque l'on inclut les échelons éducatifs intermédiaires, et pas seulement entre le supérieur et le reste, le basculement apparaît donc encore plus précoce.

Milan Bouchet-Valat, qui m'a beaucoup aidé pour l'accès et la compréhension de ces données (sans être aucunement responsable de mes éventuelles erreurs), m'a confié sa propre surprise en découvrant la précocité du passage à l'hypogamie. Si l'on prend en compte non plus telle ou telle génération, mais l'ensemble de la population, l'hypogamie devient plus fréquente que l'hypergamie aux alentours de l'an 2000.

Bouchet-Valat se pose la question de savoir si le passage à l'hypogamie a été freiné par des normes. Pour cela, il confronte la distribution aléatoire des unions qu'auraient créées les proportions respectives d'hommes et de femmes ayant atteint tel et tel niveau d'études à ce qui s'est passé réellement. Sa conclusion est fascinante: aucune norme culturelle ne semble s'être opposée à la formation de couples hypogames. Peut-être même y a-t-il eu, à l'inverse, un effet d'accentuation de l'hypogamie par rapport à celle qui aurait dû exister. Dans tous les cas, l'hypothèse d'une résistance de la société favorisant un principe de domination masculine ne tient pas, du moins tant qu'on considère la société globalement.

[
Milan Bouchet-Valat, Plus diplômées, moins célibataires. L'inversion de l'hypergamie féminine au fil des cohortes en France, Population, vol. 70, 4, 2015, p. 705-73
]
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Re: le féminisme

#11661 Message par lecriminel » 11 févr. 2022, 13:03

Boucher Valat a mesuré une diminution, puis une disparition de l'hypergamie, et finalement une inversion en hypogamie (1). Ce sont désormais les hommes qui, statistiquement, se marient au-dessus de leur condition éducative.
je suis sans doute trop marginal pour comprendre mais dans notre société, c'est le POGNON qui compte, pas les études, si ? Quelle drôle d'idée de se baser là-dessus !?
Le résultats objectifs chez nous : 90% de la population éligible vaccinée en un an. Si on était resté à la chloroquine on serait tous mort. Mais ca doit être un détail.

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Re: le féminisme

#11662 Message par pangloss » 12 févr. 2022, 09:44

Où en sont-elles ?, d'Emmanuel Todd.
Chapitre 10 - extrait

Résistance masculine mais effondrement du collectif

L'émancipation des femmes dans les pays occidentaux depuis les années 1960 aura été un phénomène massif, rapide, et qui n'a pas rencontré beaucoup d'opposition au sein des sociétés qu'il a bouleversées. Cela ne signifie pas, nous l'avons vu, qu'on n'observe pas aujourd'hui des nuances selon que les femmes et les hommes appartiennent aux classes moyennes ou aux classes populaires. Cela ne signifie pas non plus que l'émancipation féminine ne se heurte pas actuellement à certaines limites. Dans ce chapitre, nous allons d'abord constater la persistance d'une division sexuelle du travail qui vaut bien celle des chasseurs-cueilleurs. J'abandonnerai ensuite la trop simple opposition entre classes populaires et classes moyennes pour m'intéresser, non pas aux 1% d'en haut comme on le fait désormais pour la critique du capitalisme globalisé, mais aux 4% d'en haut définis par la stratification éducative, groupe supérieur du supérieur qui reste patridominé. C'est la limite la plus connue à l'émancipation féminine: la résistance d'une fine pellicule masculine au sommet de la société

Je ne l'expliquerai pas par la volonté malfaisante d'un sexe que je n'oserai plus qualifier de fort, tant sa domination est désormais fragile. Les contradictions de la condition féminine et l'incertitude de la condition masculine expliquent beaucoup mieux que l'oppression l'omniprésence de måles potiches en haut de la structure sociale. La faiblesse de cette domination masculine résiduelle contribue en fait à une explication de la fragilité principale de l'Occident, l'effondrement du sentiment collectif. Mais j'admets d'avance que, lorsque je suggérerai que les excès du néolibéralisme résultent, pour une part, de
l'émancipation des femmes, je me situerai aux frontières de la science ouvrant une piste plutôt que donnant une conclusion.

La division sexuelle de travail, toujours et encore

Pour bien prendre la mesure de la persistance de la division sexuelle du travail, commençons par le pays féministe le plus avancé , la Suède dont nous avons déjà vu la position de numéro un mondial sur la carte 1. 3, tirée du Global Gender Gap Report 2020. Sa limite sera notre limite. Ses statistiques officielles, militantes mais honnêtes, publiées dans Women and Men in Sweden 2018 Facts and Figures, révélent d'étonnantes disparités professionnelles selon le sexe.

Partons du gouvernement: 52% de femmes ministres, et au niveau inférieur des secrétaires d'Etat, 54% Petite résistance, en revanche au niveau des top administrators, les directeurs d'administration toujours à 57% masculins. Nous retrouverons ces hommes bureaucrates proliférant sans contrôle en France. Mais, en Suède, dans l'ensemble de l'Etat, pas de problème: une parité à peu près satisfaisante peut être mesurée. Dans le champ de la politique partisane, au Riksdag par exemple, les résultats restent bons mais plafonnent dès 1998, 42% de femmes au Parlement; en 2002. 45 %;en 2010, toujours 45 %, en 2014,43 % Ce n'est pas mal même si les gros bataillons du politique restent à majorité masculine

Le plus intéressant, toutefois, est ailleurs, dans le secteur privé. Ses managers sont des hommes à 69 % tandis que ceux du secteur public sont des femmes à 65 %. En 2017, la distribution selon le sexe au sein des listed companies (c'est-à-dire des entreprises cotées en Bourse) permet de voir que les présidents sont des hommes à 94 %, les directeurs généraux à 92 % et les membres de conseil d'administration à 68 %. Dans les échelons supérieurs du secteur privé, la résistance masculine est donc , en Suède, extraordinaire. Ce que confirme l'examen des limited companies (équivalent à peu près de nos sociétés anonymes). dont les présidents sont des hommes à 85 % et les membres de conseil d'administration à 76%.

Avec la différenciation en métiers, la division sexuelle s'accuse encore. Sur les cartes du chapitre 7, qui concernaient des sociétés préindustrielles, nous avions vu la répartition si nette entre des hommes qui chassent, construisent des bateaux ou des maisons, et des femmes qui se consacrent à la cueillette ou à la poterie. En Suède, la différenciation des métiers selon le sexe persiste. Parmi les infirmières, on comple 93% de femmes: parmi les personnes qui s'occupent des vieux,87%; parmi les travailleurs sociaux, 84 %: parmi les assistantes ou secrétaires, 83 %: parmi les personnes travaillant avec des enfants, 82 % Enfin, 80% des enseignants des maternelles sont des enseignantes. À l'inverse, maçons, charpentiers et électriciens sont des hommes à 98%. Chez les travailleurs du métal et de la réparation mécanique, la proportion des hommes se situe toujours au-dessus de 95%

L'entrée massive des femmes dans l'emploi masque donc le plus souvent une résistance plus que forte, pour ainsi dire parfaite, de la division sexuelle du travail. Les femmes se spécialisent dans des métiers qui semblent les décalques salariés de leurs fonctions tertiaires dans la famille des chasseurs-cueilleurs les soins aux jeunes et aux vieux, l'enseignement, l'entretien de la maison devenant gestion administrative de la maison-nation.

La Suède ayant fixé notre attente maximum, je ne reprendrai pas la démonstration globale pour la France, me contentant de souligner l'actuelle division sexuelle du travail dans quelques métiers très qualifiés, à l'intérieur des classes moyennes éduquées : j'examineral successivement les cadres, les médecins et les mathématiciens

Le sexe de l'État

Dans « Insee Références » édition 2017, nous trouvons un article intitulé « Accès des femmes et des hommes aux positions de cadres en début de vie active: une convergence en marche ? », rédigé par une équipe apparemment mixte-Vanessa Di Paola, Arnaud Dupray, Dominique Epiphane, Stéphanie Moullet (1).
[
1. Vanessa Di Paola, Amand Dopray, Dominique Epiphane, Stéphanie Mouilles, Acces des femmes et des hommes aux positions de cadres en début de vie active : une convergence en marche ? «Insee Références » , 2017, p. 31-47.
]
«Pour la première fois, en 2013, la part de jeunes femmes qui occupaient, trois ans après leur entrée sur le marché du travail, un emploi de cadre, est devenue quasi équivalente à celle des jeunes hommes.» On a donc eu un mouvement de rattrapage. « Ce dernier, poursuivent les auteurs, est aussi à l'œuvre s'agissant des salaires [...] Il reste que l'accroissement des femmes dans les postes de cadres en début de vie professionnelle n'est toujours pas à la mesure de l'importance de leur investissement éducatif. A caractéristiques et diplômes identiques aux hommes, elles ont encore 30% de chances en moins de devenir cadres, que le poste soit associé ou non à des responsabilités hiérarchiques. » C'est tout à fait exact: si le nombre d'hommes et de femmes cadres est équivalent, alors qu'il y a plus de femmes diplômées, celles-ci sont désavantagées dans le passage des études au métier. Si l'on alignait en effet la structure économique sur les diplômes, nous réaliserions une société résolument matridominée

L'information cruciale est, cependant, encore à venir. Elle concerne la persistance d'une spécialisation sexuée à l'intérieur de la catégorie des cadres. Les femmes sont massivement cadres dans le secteur public et les hommes dans le secteur privé. « Les jeunes femmes cadres travaillent deux fois plus souvent dans ce secteur [le public] que les hommes (31% contre 16% en 2013). On observe de grandes différences selon les catégories: «Les jeunes femmes représentent ainsi 62% des cadres hiérarchiques dans la fonction publique, 69 % parmi les professeurs et professions scientifiques, 62% dans les professions de l'information des arts et des spectacles mais 46% des encadrants parmi les cadres administratifs et commerciaux d'entreprise et seulement 22 % des ingénieurs et cadres techniques d'entreprise. » Nous voici à nouveau dans un monde, adouci, de chasseurs-cueilleurs : les hommes continuent de fabriquer les outils et de transformer la matière.

Le corps médical

La division du travail qu'on observe au niveau des grands secteurs. secondaire et tertiaire, privé et public, ainsi qu'au niveau des métiers. persiste si nous descendons d'un cran supplémentaire dans l'analyse et examinons de l'intérieur les métiers les plus féminisés. Il est possible alors d'identifier de nouvelles divisions sexuées, plus fines, qui n'existaient pas avant l'entrée des femmes dans le secteur d'activité.

Prenons l'exemple de la médecine. En France, 7978 étudiants ont choisi leur spécialité d'internat en 2017. Les femmes étaient largement majoritaires : 57% des effectifs. Le Quotidien du médecin a analysé les affectations (1). Les femmes sont surreprésentées en pédiatrie, endocrinologie et dermatologie. Dans ces spécialités, leur proportion dépasse 75% Elle atteint désormais 98,4 % en gynécologie. Les hommes sont, quant à eux, surreprésentés dans les spécialités chirurgicales. Les effectifs sont restreints mais la différence est importante: la neurochirurgie arrive en tête (76,2% d'hommes), suivie par la chirurgie orale, puis orthopédique et vasculaire.

L'engagement masculin en chirurgie renvoie étrangement à leur prédominance dans l'industrie et la technique. Elle évoque à nouveau une attirance pour la manipulation de la matière, ici vivante plutôt qu'inerte. L'ophtalmologie aussi est dominée par les hommes (59,6 %) mais moins que la chirurgie. Pour l'obtenir, il fallait être classé parmi les 2 134 premiers. Cela peut expliquer la surreprésentation des hommes dans cette discipline très demandée. Les hommes sont en moyenne mieux classés: 52,2 % parmi les 1 000 premiers. Nous voyons surgir une pellicule masculine supérieure dont aucun traitement idéologique ne semble capable de nous débarrasser. J'en reparlerai plus loin.

Les mathématiques

La technique et la transformation de la matière semblent bien constituer le cœur de la résistance masculine. On en a une preuve supplémentaire quand on examine le rapport respectif des hommes et des femmes aux études scientifiques.

Si nous nous en tenons aux individus, il n'est évidemment pas difficile de penser à certaines femmes également aptes aux mathématiques de haut niveau que les hommes. Mais, statistiquement, les études scientifiques restent un bastion masculin et les rapports de l'Unesco s'en inquiètent (2). [
Le Quotidien du médecin, 25 novembre 2017.
2. Unesco, Women in science , Fact sheet, n 43, mars 2017.
]
C'est la face négative du basculement de l'éducation supérieure dans la matridominance : il est massif dans les lettres, les sciences humaines (avec, on l'a dit, une petite résistance en histoire), dans le secteur médical ou judiciaire. Mais le pourcentage de femmes parmi les doctorats en sciences, mathématiques et informatique n'était en 2007 que de l'ordre de 35 % (contre 65 % aux hommes selon l'Unesco), la France étant proche de cette moyenne et la Suède dépassant un peu le seuil de 40 %.

La science pure est le cœur de la pensée abstraite, avec en son centre ultime les mathématiques. L'évolution des études supérieures n'évoque pas, cependant, la pensée abstraite comme môle de résistance ultime et central du sexe masculin. Ce sont les études menant à la carrière d'ingénieur qui constituent ce point d'ancrage La moyenne féminine européenne tombe là à 25 % contre 75 % pour les hommes, la France étant à 23 % et la Suède à 27 %. Ce décalage observé entre science abstraite et technique est important parce qu'il établit une continuité (de nouveau!) entre la résistance masculine actuelle et la vieille division sexuelle du travail chez Homo sapiens, qui réservait au sexe masculin la fabrication des outils et, on l'a vu, des bateaux (voir à nouveau les cartes du chapitre 7), dénoncée par Paola Tabet comme stratégique dans la domination masculine.

Indubitablement, l'importance des grandes écoles scientifiques françaises et leur capacité à fournir des cadres et dirigeants au-delà de l'industrie en font l'un des instruments de la perpétuation de la pellicule supérieure de patridominance, encore observable dans toutes les nations avancées. En 2011, en France, la part des femmes à l'université était de 57,2%; dans les écoles de commerce de 49,91%: dans les classes préparatoires aux grandes écoles de 41,9 %; dans les écoles d'ingénieurs de 27,8% (1).

Pour autant, aujourd'hui, dans notre monde tertiarisé, la transformation de la matière n'assure plus qu'une domination très limitée. Les ingénieurs, s'ils veulent très bien gagner leur vie, doivent souvent fuir vers la finance. Les ouvriers à l'abandon votent pour le Rassemblement national en France, Trump aux Etats-Unis ou Sverigedemokraterna en Suède. Et nous observons bien que l'effondrement industriel de certaines sociétés contribue à l'effacement de la patridominance.
[
1. Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche,«Egalité entre les femmes et les femmes Les chiffres clés de la parité dans l'enseignement supérieur et la recherche»
]


Les 4 % d'en haut: une patridominance résiduelle

Revenons à la catégorie éducative la plus élevée. La massification de l'éducation supérieure pose un problème de description analogue à celui des revenus. Le grand apport de Thomas Piketty à l'étude des inégalités de revenus aura sans doute été de cibler les 1% à l'intérieur des 20% d'en haut (les deux déciles supérieurs chers à l'OCDE) et de montrer à la planète entière que c'était du côté de ces 1 % qu'il fallait chercher les bénéficiaires du système économique globalisé dans son état actuel. [1. Thomas Piketty, Le Capital au xxieme siècle, Paris, Seuil, 2013,] Les 19 % suivants ont perdu de ce fait leur statut d'élite et se sont transformés, par la grace de l'analyse statistique des revenus fiscaux, en une petite bourgeoisie globale mollement contestataire.

Appliquons à l'université un ciblage du même type. Si 40% des jeunes (chiffre de modélisation) font désormais des études supérieures complètes, il est évident qu'ils ne vont pas constituer une « aristocratie de masse », l'oxymore absolu. Un supérieur du supérieur se dégage sur les plans pratique et symbolique aux États-Unis ou en Angleterre les meilleures universités (il faut tailler nettement plus large que l'Ivy League ou Oxbridge): en France, les plus grandes écoles et les classes qui y préparent. La place tenue par ce supérieur du supérieur est difficile à mesurer avec précision à cause des changements et recombinaisons dans les cursus étudiants, mais on peut l'évaluer, en France, à 10% du total des étudiants, sur la base du nombre d'élèves des écoles d'ingénieurs et des classes préparatoires: 10% de 40% feraient 4% d'une génération. Ce pourcentage est intéressant parce qu'il permet de pressentir l'émergence d'une stratification nouvelle en France : avec ces 4% d'en haut, nous ne prenons pas tous les cadres et professions intellectuelles supérieures qui représentent (à nouveau en modélisant) 20% de la population active.

Je suis conscient des difficultés que présente ce schéma. Il est évident qu'un certain nombre d'anciens élèves de grandes écoles se retrouvent, par la suite, en termes de revenus, dans la catégorie sociologique des cadres et professions intellectuelles supérieures « standards ». Qu'on songe aux normaliens professeurs de lycée. Et, à l'inverse, un certain nombre de personnes qu'on ne peut ranger ailleurs que dans la catégorie la plus dominante ne sont pas passées par de grandes écoles. Une Françoise Bettencourt Meyers, héritière de L'Oréal, n'a que le bac. Son fils ainé, Jean-Victor, ne semble pas non plus s'être particulièrement distingué au cours de ses études. En fait, si l'alignement des revenus sur les diplômes se vérifie jusqu'à un certain point, il se heurte, bien entendu, à des limites.

Cependant, les hommes constituent plus des deux tiers des effectifs des grandes écoles La division des éduqués supérieurs en deux catégories permet de situer à la source, le maintien de la pellicule supérieure patridominée. Ces 4% d'en haut peuvent ensuite se répandre sur le haut de la structure des métiers, puisque l'économie suit l'éducation. J'ai décrit, à la suite des travaux de Milan Bouchet-Valat, une homogamie en haut de la société, mais seulement si la description de l'éducation supérieure n'est pas trop fine. Nous pouvons ici pousser un cran plus loin l'analyse et imaginer que si nous taillons plus fin, nous retrouverons même un biais hypergamique interne au supérieur du supérieur. Une centralienne qui épouse un polytechnicien pourra être comptée, telle une femme rajput comme réalisant un mariage hypergamique. Je n'ai pas de statistiques aussi précises mais je connais deux couples de ce type, dont l'un a d'ailleurs réussi à produire un fils normalien et une fille polytechnicienne.

Encore plus haut: le capital n'a pas de sexe

Contentons-nous à ce stade de dire que le haut de la société reste patridominé. Ce haut ne restera pas bien longtemps un sommet. La réalité sociale n'est pas stable dans un monde économique qui évolue. certes, vers la régression du niveau de vie global, mais aussi vers l'accumulation de fortunes pour les 1 % et peut-être plus encore les 0,1% des revenus les plus élevés. Les travaux de Louis Chauvel et Thomas Piketty' ont montré, pour les générations nées après 1970,.......
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Re: le féminisme

#11663 Message par Indécis » 12 févr. 2022, 15:48

"J'AURAIS AIMÉ QU'ON ME DISE LA VÉRITÉ": CETTE MÈRE MILITE POUR UN "CONSENTEMENT À LA MATERNITÉ"
https://www.bfmtv.com/societe/j-aurais- ... 20015.html
Dans le livre "Choisir d'être mère", la journaliste et autrice Renée Greusard dénonce les tabous autour de la maternité. Des non-dits qui entretiendraient une image erronée.
Non, avoir un enfant, ce n'est pas toujours que du bonheur. Dans son ouvrage Choisir d'être mère qui vient de paraître, Renée Greusard dénonce l'image "fantasmée" de la maternité bienheureuse - un "mensonge", une sorte de "secret" qui se diffuserait de génération en génération, et qui interroge selon elle sur l'absence de "consentement" éclairé des futures mères.

On parle peu, argue-t-elle, de la nuit de java des tous premiers jours de bébé à la maternité - une agitation et une sollicitation importante du nouveau-né la deuxième ou la troisième nuit après la naissance. De l'injonction à l'allaitement maternel. De la solitude des mères. Du manque de sommeil. Des phobies d'impulsion - la peur à l'idée de blesser ou brusquer son bébé. Ou encore de la dépression post-partum. Autant de tabous autour de la maternité sur lesquels la journaliste et autrice entend lever le voile.

"Les jeunes parents ne sont pas assez informés", estime-t-elle, interrogée par BFMTV.com. "Et c'est d'autant plus difficile pour les femmes qui, on le sait, sont les premières victimes des inégalités dans le couple, des attendus liés à la parentalité et des nombreuses injonctions de la mère parfaite qui n'existe pas."
Renée Greusard évoque notamment la réaction de sa propre supérieure lorsqu'elle lui parle de ses difficultés avec son bébé - "ne dégoûte pas trop les autres quand même". Ou encore le message reçu d'une infirmière puéricultrice, elle aussi désillusionnée après son accouchement: "Elle m'a dit que quand elle a demandé à sa collègue psy pourquoi on ne lui avait rien dit, elle lui a répondu 'c'est pour ne pas faire peur'."

Autant de non-dits qui font que, selon la journaliste, les femmes se lancent souvent dans l'aventure de la maternité à l'aveugle. Pas suffisamment bien équipées ni outillées pour affronter les difficultés que représente l'arrivée d'un nouveau-né.

"J'utilise souvent la comparaison du trek au Népal. C'est super un trek au Népal et c'est une aventure extraordinaire mais il faut savoir dans quoi on s'engage et avoir les bonnes chaussures. "
Véronique Borgel Larchevêque, psychologue clinicienne spécialisée en périnatalité, a remarqué cette absence de transmission autour de ces difficultés. Dans son cabinet bordelais, certaines de ses patientes s'interrogent sur le décalage entre l'image de la maternité - forcément épanouissante - qui leur a été transmise et la réalité - parfois décevante et douloureuse.

"Elles me disent qu'elles ne s'attendaient pas du tout à ça", observe cette thérapeute pour BFMTV.com. "Elle se demandent pourquoi leurs mères, leurs grand-mères et leurs amies ne leur ont pas tout dit. Si c'est parce qu'elles ont oublié les mauvais moments pour ne conserver que les bons ou si c'est parce qu'elles ont préféré éviter de leur en parler."
Les patientes de Véronique Borgel Larchevêque confient, comme Renée Greusard, "des silences" et "des non-dits" autour des aspects plus difficiles de la maternité. "Elles ont l'impression que tout a été édulcoré", poursuit cette psychologue.

Ce qui interroge, estime la journaliste et autrice Renée Greusard, sur ce qu'elle appelle le "consentement à la maternité". "Peut-on consentir à la maternité si on ne sait même pas de quoi elle est faite?" se demande-t-elle. Car faute d'être bien informée, difficile de se décider de manière éclairée, juge-t-elle: "J'aurais aimé qu'on me prévienne plus et qu'on me dise la vérité."

Un message parfois difficile à porter: la publication de l'ouvrage de Renée Greusard et plus particulièrement cette notion de "consentement à la maternité" ont suscité une certaine controverse sur les réseaux sociaux, alimentant par exemple un débat avec Cécile Duflot. "Chaque enfant étant si spécifique tu ne peux pas savoir exactement à quoi tu consens", a notamment argué l'ancienne ministre et députée, avant d'échanger "tranquillement" avec l'autrice dans un échange enregistré sur Twitter.

La vision "édulcorée" de la maternité évoquée par Renée Greusard relèverait d'une fabrication historique, explique à BFMTV.com Manuela Spinelli, maîtresse de conférences à l'Université Rennes 2 et spécialiste des études de genre. Un idéal qui remonterait au XIXe siècle, en parallèle de la seconde révolution industrielle et de la mise en place de politiques natalistes.

"Il fallait mettre au monde de la force de travail. L'image de l'homme pourvoyeur des besoins a été renforcée quand le rôle de la femme a été cantonné à la sphère privée. La maternité a ainsi été présentée comme le destin des femmes, comme si la grossesse allait de soi. La conséquence a été de taire tout ce qui ne rentrait pas dans cette vision idéalisée."
En plus de cet idéal, Manuela Spinelli - également co-fondatrice de Parents & féministes, une association qui milite pour une parentalité égalitaire - déplore les nombreuses injonctions parfois contradictoires et intenables qui s'imposent aux femmes: faire des enfants tout en faisant carrière, allaiter au sein et reprendre le travail...

"Quoi qu'elles fassent, les femmes sont toujours jugées", continue-t-elle. "Ce qui empêche le partage d'expériences et entretient les tabous. Et ce qui les isole encore plus."
Dans son ouvrage, Renée Greusard témoigne justement de l'isolement dont elle a souffert à la naissance de son fils et de la dépression post-partum qui en a suivi - dépression qui touche entre 15% à 30% des mères.

"J'ai eu l'impression d'être dans un tunnel de couches et de pleurs", se souvient-elle. "On parle de congé maternité, mais c'est loin d'être un congé. On ne se rend pas compte à quel point un nourrisson demande de l'attention. Pas le temps de se doucher, d'aller aux toilettes, de manger. C'est Koh-Lanta."
Au sujet de ce grand sentiment de solitude, Renée Greusard écrit d'ailleurs: "Quand je sortais avec mon bébé en poussette, je regardais les immeubles autour de moi et je pensais, désespérée, à toutes les femmes qui comme moi étaient seules dans un appartement. En train de pleurer face à un bébé qui pleurait."

Et avec en plus l'impression de devoir se taire. Ce qu'a également constaté Déborah Schouhmann Antonio, thérapeute en périnatalité, spécialiste de la maternité et de l'infertilité. Car quand certaines femmes ont parfois eu des difficultés à tomber enceinte, ont suivi un parcours de PMA, ont désiré et attendu leur enfant pendant plusieurs années, impossible pour elles de dire à haute voix qu'elles ne baignent pas dans un bonheur rose layette.

"On leur dit: 'tu l'as voulu ce bébé', ou 'tu pouvais t'en douter que ça allait être compliqué', ou alors qu'elles s'en sortiront comme toutes les autres avant elles qui sont passées par là", raconte à BFMTV.com la thérapeute. "Cette forme de banalisation de leur difficultés et de leurs souffrances, c'est d'une grande violence."
Il y a deux ans, avec le hashtag #MonPostPartum, de nombreuses femmes ont témoigné sur les réseaux sociaux des difficultés rencontrées pendant leur grossesse et après leur accouchement. Déborah Schouhmann Antonio se félicite de cette libération de la parole.

"C'est salutaire et déculpabilisant de découvrir que d'autres femmes vivent, ressentent, pensent la même chose que vous", pointe-t-elle encore. "Et c'est surtout nécessaire."
Depuis peu, cette thérapeute conjugale et familiale reçoit d'ailleurs en consultation, des femmes avant même qu'elles ne tombent enceintes, en prévision des difficultés à venir. Elle leur recommande notamment d'anticiper, avant même la naissance de l'enfant, des relais dans leur entourage.

Mais pour l'universitaire Manuela Spinelli, la solution ne relève pas tant d'une logistique personnelle et l'erreur serait d'individualiser ces difficultés. "Il n'est pas question de la capacité d'organisation d'une personne mais d'un système qui isole les femmes", estime la spécialiste. Pour elle, "la maternité, c'est une question politique et sociale."
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Re: le féminisme

#11664 Message par clairette2 » 12 févr. 2022, 16:34

. . "Peut-on consentir à la maternité si on ne sait même pas de quoi elle est faite?" se demande-t-elle. Car faute d'être bien informée, difficile de se décider de manière éclairée, juge-t-elle: "J'aurais aimé qu'on me prévienne plus et qu'on me dise la vérité."
:shock: Monde d'assistés....
. "On parle de congé maternité, mais c'est loin d'être un congé. On ne se rend pas compte à quel point un nourrisson demande de l'attention. Pas le temps de se doucher, d'aller aux toilettes, de manger. C'est Koh-Lanta."
Excellent le coup du " congé maternité" :lol: . Elle a cru que c'était pour partir en vacances ??

Blague à part, oui, ça peut être dur de s'occuper d'un bébé.
Mais ce que je ressens en lisant ses plaintes, c'est plus le résultat d'une jeunesse trop protégée, et d'une société où la solidarité et le partage d'expérience intergenerationnels se sont étiolés.. ..

Enfin, il est peut-être devenu plus dur d'élever un môme en raison de toutes les exigences sociétales du moment (être de parfaits parents - pas de baffes, être à l'écoute, leur faire faire plein d'activités...-, poids de la société de consommation qui fait que les enfants sont des petits rois toujours insatisfaits, etc ...).
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Re: le féminisme

#11665 Message par wasabi » 12 févr. 2022, 17:06

clairette2 a écrit :
12 févr. 2022, 16:34

Mais ce que je ressens en lisant ses plaintes, c'est plus le résultat d'une jeunesse trop protégée, et d'une société où la solidarité et le partage d'expérience intergenerationnels se sont étiolés.. ..
ou des conséquences d'un féminisme conquérant et l'habitude d'avoir tout plus facilement pour les femmes jeunes actuelles "parce qu'elles le valent bien et que les difficultés passées ne venaient que du patriarcat" pour finalement se voir confronté à un vrai travail historique qui pour le coup les désarçonne complètement car cette fois ci tout ne tombe pas tout rôti dans la gueule en se plaignant en plus que ce n'est pas assez. Bref elles ont pris l'habitude d'en avoir plus en en faisant moins, et quand là on leur demande d'en faire autant que leurs aînées -et encore pas vraiment vu qu'il y a une forte assistance par rapport à il y a 70ans- ça coince. Et là elles peuvent pas accuser le patriarcat car les hommes en faisaient encore moins sur ce point avant, que maintenant.
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#11666 Message par pangloss » 12 févr. 2022, 19:11

Il n'y a aucune obligation d'enfanter...
L'humanité, déjà vieille, comptait 200 millions d'individus il y a 2000 ans, aujourd'hui 8 milliards.
Celles et ceux qui veulent passer leur tour devraient le faire sans culpabilité aucune...
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#11667 Message par optimus maximus » 12 févr. 2022, 19:21

pangloss a écrit :
12 févr. 2022, 19:11
Il n'y a aucune obligation d'enfanter...
L'humanité, déjà vieille, comptait 200 millions d'individus il y a 2000 ans, aujourd'hui 8 milliards.
Celles et ceux qui veulent passer leur tour devraient le faire sans culpabilité aucune...
La difficulté à ne pas vouloir enfanter, c'est accepter que le temps sera long. À la quarantaine, sans enfant, trouver la motivation dans « le métier de vivre » peut devenir compliqué. Il y a des prisons mentales qui réconfortent et permettent de maintenir un cap jusqu'à la vieillesse.

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#11668 Message par pangloss » 12 févr. 2022, 19:24

optimus maximus a écrit :
12 févr. 2022, 19:21
pangloss a écrit :
12 févr. 2022, 19:11
Il n'y a aucune obligation d'enfanter...
L'humanité, déjà vieille, comptait 200 millions d'individus il y a 2000 ans, aujourd'hui 8 milliards.
Celles et ceux qui veulent passer leur tour devraient le faire sans culpabilité aucune...
La difficulté à ne pas vouloir enfanter, c'est accepter que le temps sera long. À la quarantaine, sans enfant, trouver la motivation dans « le métier de vivre » peut devenir compliqué. Il y a des prisons mentales qui réconfortent et permettent de maintenir un cap jusqu'à la vieillesse.
Michel (Houellebecq)! C'est toi ? :mrgreen:
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#11669 Message par optimus maximus » 12 févr. 2022, 19:37

pangloss a écrit :
12 févr. 2022, 19:24
optimus maximus a écrit :
12 févr. 2022, 19:21
pangloss a écrit :
12 févr. 2022, 19:11
Il n'y a aucune obligation d'enfanter...
L'humanité, déjà vieille, comptait 200 millions d'individus il y a 2000 ans, aujourd'hui 8 milliards.
Celles et ceux qui veulent passer leur tour devraient le faire sans culpabilité aucune...
La difficulté à ne pas vouloir enfanter, c'est accepter que le temps sera long. À la quarantaine, sans enfant, trouver la motivation dans « le métier de vivre » peut devenir compliqué. Il y a des prisons mentales qui réconfortent et permettent de maintenir un cap jusqu'à la vieillesse.
Michel (Houellebecq)! C'est toi ? :mrgreen:
Haha, pas du tout, mais j'avais oublié que la crise de la quarantaine était un de ses sujets de prédilection.
Faire des enfants c'est aussi une manière de tromper son ennui, c'est un investissement humain avec un plaisir quasi narcissique à vouloir faire de sa progéniture un autre moi. Trouver une autre activité avec un même investissement en terme de rapport humain et qui peut être aussi rempli de promesses (de revanche aussi, on veut qu'il soit le même en mieux) c'est rare. Quand on vieillit, je suppose qu'on devient de plus en plus solitaire, en particulier les hommes. Et aimer la solitude, ça demande quelques qualités car ça a beaucoup de défauts...

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Re: le féminisme

#11670 Message par henda » 12 févr. 2022, 20:08

Hallucinant cet article. Genre si elle avait été au courant de la nuit de la java (qui dure juste quelques jours), elle aurait pu renoncer à enfanter ? :shock:

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#11671 Message par pangloss » 12 févr. 2022, 20:54

henda a écrit :
12 févr. 2022, 20:08
Hallucinant cet article. Genre si elle avait été au courant de la nuit de la java (qui dure juste quelques jours), elle aurait pu renoncer à enfanter ? :shock:
Ça prouve qu'elle n'était pas mûre. Il n'y a aucun mal à différer.
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#11672 Message par Fluctuat » 12 févr. 2022, 21:23

Il y autre chose, qui rejoint le fil sur Orpea. Dans nombre de sociétés, on coexiste à plusieurs générations et avec des pairs : s'occuper d'un autre être humain, en début ou fin de vie est une experience de tous les jours, et l'on nes pas forcément seuls( le père et la mère) pour élever un enfant. Dans ces conditions, on ne part pas avec une représentation totalement artificielle de la parentalité, même idéalisée- en mode " moi je ferai mieux"- cela s'appuie quand même sur du réel.
Je pense que l'article mélange des choses très différentes : le post partum, c'est une vraie pathologie. En revanche le " horreur : je ne vais plus pouvoir me préoccuper seulement de mon nombril", c'est le résultat d'une société individualiste... Avec en plus la pression narcissique d'être un parent parfait, là où les générations précédentes considéraient que si l'enfant était nourri, logé, lavé et assez éduqué pour devenir autonome, le job était fait.

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#11673 Message par clairette2 » 12 févr. 2022, 22:53

henda a écrit :
12 févr. 2022, 20:08
Hallucinant cet article. Genre si elle avait été au courant de la nuit de la java (qui dure juste quelques jours), elle aurait pu renoncer à enfanter ? :shock:
Ça, je n'ai pas compris ce qu'elle raconte
.On parle peu, argue-t-elle, de la nuit de java des tous premiers jours de bébé à la maternité - une agitation et une sollicitation importante du nouveau-né la deuxième ou la troisième nuit après la naissance
Un bébé sollicite souvent pour manger pendant plus de 2 ou 3 nuits. Mais on le sait normalement....
Ou alors elle a cru adopter un poisson rouge ? Ou elle a confondu avec le tamagoshi de son enfance ( un jouet qu'il fallait"nourrir" régulièrement, mais pas la nuit quand même !)...
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#11674 Message par kamoulox » 12 févr. 2022, 22:58

Génération de fragiles

Sûrement une écolo, c’est typique de ces profils

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Re: le féminisme

#11675 Message par clairette2 » 13 févr. 2022, 08:04

Les vrais écolos sont courageux : faire son potager, fabriquer ses produits ménagers, transporter ses bocaux à la boutique de vrac, laver les couches de bébé et lui faire des repas maison bio, éplucher beaucoup de légumes aux formes variées, se débarrasser des fourmis sans produits chimiques, se déplacer en vélo ou à pied,.... C'est du boulot !!
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#11676 Message par achillemo » 13 févr. 2022, 08:19

pangloss a écrit :
12 févr. 2022, 20:54
henda a écrit :
12 févr. 2022, 20:08
Hallucinant cet article. Genre si elle avait été au courant de la nuit de la java (qui dure juste quelques jours), elle aurait pu renoncer à enfanter ? :shock:
Ça prouve qu'elle n'était pas mûre. Il n'y a aucun mal à différer.
Oui différer, encore une negation de la nature humaine. De plus en plus de cas autour de moi qui ont différé le bébé pour "voyager" et "profiter un peu" et qui n'arrivent pas à avoir d'enfants le moment venu, ou bien ont de graves complications (diabète pendant la grossesse, naissance très prématurée, trisomie 21). Et je parle juste d'autour de moi.
Pazuzu: "On s'en fiche un peu du nombre d'habitants, on va pouvoir coller une base à moins de 100km de St Petersbourg, la ville de Poutine."

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Re: le féminisme

#11677 Message par achillemo » 13 févr. 2022, 08:20

clairette2 a écrit :
13 févr. 2022, 08:04
Les vrais écolos sont courageux : faire son potager, fabriquer ses produits ménagers, transporter ses bocaux à la boutique de vrac, laver les couches de bébé et lui faire des repas maison bio, éplucher beaucoup de légumes aux formes variées, se débarrasser des fourmis sans produits chimiques, se déplacer en vélo ou à pied,.... C'est du boulot !!
+1.

Ils ont la foi!
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Re: le féminisme

#11678 Message par kamoulox » 13 févr. 2022, 08:38

achillemo a écrit :
13 févr. 2022, 08:19
pangloss a écrit :
12 févr. 2022, 20:54
henda a écrit :
12 févr. 2022, 20:08
Hallucinant cet article. Genre si elle avait été au courant de la nuit de la java (qui dure juste quelques jours), elle aurait pu renoncer à enfanter ? :shock:
Ça prouve qu'elle n'était pas mûre. Il n'y a aucun mal à différer.
Oui différer, encore une negation de la nature humaine. De plus en plus de cas autour de moi qui ont différé le bébé pour "voyager" et "profiter un peu" et qui n'arrivent pas à avoir d'enfants le moment venu, ou bien ont de graves complications (diabète pendant la grossesse, naissance très prématurée, trisomie 21). Et je parle juste d'autour de moi.
L’âge moyen du premier gosse en 2021 c’est 31 ans. Il était de 24 ans en 1974 et 28,8 en 1994. (Insee)

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Re: le féminisme

#11679 Message par amalricu » 13 févr. 2022, 08:51

Fluctuat a écrit :
12 févr. 2022, 21:23
Il y autre chose, qui rejoint le fil sur Orpea. Dans nombre de sociétés, on coexiste à plusieurs générations et avec des pairs : s'occuper d'un autre être humain, en début ou fin de vie est une experience de tous les jours, et l'on nes pas forcément seuls( le père et la mère) pour élever un enfant. Dans ces conditions, on ne part pas avec une représentation totalement artificielle de la parentalité, même idéalisée- en mode " moi je ferai mieux"- cela s'appuie quand même sur du réel.
Je pense que l'article mélange des choses très différentes : le post partum, c'est une vraie pathologie. En revanche le " horreur : je ne vais plus pouvoir me préoccuper seulement de mon nombril", c'est le résultat d'une société individualiste... Avec en plus la pression narcissique d'être un parent parfait, là où les générations précédentes considéraient que si l'enfant était nourri, logé, lavé et assez éduqué pour devenir autonome, le job était fait.
La société de la performance engendre une minorité d'élus et une flopée d'aigris.
Je fais le pari que la Russie laissera tant de "plumes" en Ukraine que Poutine finira par être "écarté" du pouvoir par les générations plus jeunes de ses services sécuritaires pour négocier ce qui reste sur la table. Echéance 2023.

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Re: le féminisme

#11680 Message par WolfgangK » 13 févr. 2022, 09:08

Puisqu'on voit dit d'externaliser la procréation au tiers-monde, pourquoi vouloir vous entêter à refuser de délocaliser la production de ressources humaines ?
L'islamophobie n'est pas plus du racisme que l'antisionisme n'est de l'antisémitisme.
Que les racistes soient islamophobes n'implique pas que les islamophobes soient racistes.

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Re: le féminisme

#11681 Message par PACA » 13 févr. 2022, 09:19

clairette2 a écrit :
12 févr. 2022, 16:34
Enfin, il est peut-être devenu plus dur d'élever un môme en raison de toutes les exigences sociétales du moment (être de parfaits parents - pas de baffes, être à l'écoute, leur faire faire plein d'activités...-, poids de la société de consommation qui fait que les enfants sont des petits rois toujours insatisfaits, etc ...).
Soyons pragmatiques et honnêtes, tous dépend des enfants :
- un enfant qui se couche tôt fait ses nuit qui peut patienter jusqu'à 7h 8h du mat pour le petit déj c'est la paradis (..mon fils pas très propre assez tard)
- un enfant qui se couche tard et se réveille à 5 h du mat et qui hurle en trépignant des pieds "à boire le lait" pendant quelques années c'est assez lourd et traumatisant (...ma fille très propre assez tôt) Elle a pris quelques fessées quand elle ne voulait pas dormir à minuit. A 44 ans elle toujours "anormalement" dynamique d'où son surnom Superwoman.

J'ai tiré le mauvais numéro pour les nuits, je me suis occupé de ma fille quand ma femme a repris la fac, ma femme a eu plus de chance avec mon fils, sauf pour la propreté !
J'ai horreur des enfants mais je ne peux pas me passer d'eux, ce sont des infirmes, au travail les collègues me traitaient de père indigne parce que je disais la vérité. (Réveillé et lever à 5h du mat il faut être c.n pour s'attendrir !... elle était chiante la petite)

Je n'ai jamais fait attention aux "exigences sociétales"(distributeur de fessées sur les fesses => juste faire la tomate, pas de baffe au visage), j'avais la simple exigence organique toute bête de pouvoir dormir.
Je garde aussi un très mauvais souvenir de recherche de nourrices, le parcours du combattant .... du coté de Versailles, le Chesnay.

Il y a des similitudes, je pourrais faire la comparaison avec la garde des mes deux parents dépendants, cancer et Parkinson .... c'est une autre histoire. Les Parkinson ça se réveillent très tôt !
Modifié en dernier par PACA le 13 févr. 2022, 10:00, modifié 1 fois.

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Re: le féminisme

#11682 Message par Manfred » 13 févr. 2022, 09:57

à mettre dans la rubrique "intersectionnalité"

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Re: le féminisme

#11683 Message par pepa2 » 13 févr. 2022, 10:17

Bonjour,
Je suis assez sidérée de constater l'ignorance de l'auteure, journaliste, concernant la maternité. Je n'ai pas lu l'article et ne sais pas à quel âge elle a enfanté", son ignorance peut se comprendre si elle était une jeune adolescence mais sinon un tel manque de réalisme pour quelqu'un d'instruit, qui a lu, qui a écouté, paraît un peu déconcertant.
Tout le monde sait qu'après l'accouchement il y a un phénomène hormonal qui donne une certaine déprime, tout le monde ou presque sait, que les premières nuits sont difficiles et alors ? Normalement ça se régularise, c'est donc une question d'un peu de temps? pas de quoi en faire un plat quand bien sûr il n'y a pas eu de complications majeures dans l'accouchement. La vie est une prise de risques et l'évènement de donner la vie est une décision majeure qui implique réflexion, on n'a pas que des avantages à donner la vie et il ne faut pas être naïf, comme "l'enfant" qu'on choisit pour donner une nouvelle chance à son couple et qui n'arrangera rien du tout. Choisir de donner la vie est une responsabilité et l'enfant qui vient au monde y a droit car il n'a rien demandé.
Logiquement il ne faudrait pas avoir un enfant trop jeune car justement cela implique un peu de maturité sur ce qui vous attend et aussi générosité. Et effectivement si on ne veut pas se casser la tête et faire de bonnes nuits, peut-être qu'on peut envisager une vise sans enfant après tout, j'ai une amie qui l'a fait en pleine conscience en sachant qu'elle n'avait pas envie de changer sa vie et je trouve cela juste par rapport à celles qui se plaignent. Et puis il faut quand-même savoir que les liens du couple ont des interactions très fortes sur l'équilibre de l'enfant, le père se doit d'accompagner la mère dans ce projet de vie.

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Re: le féminisme

#11684 Message par PACA » 13 févr. 2022, 10:37

pepa2 a écrit :
13 févr. 2022, 10:17
Et effectivement si on ne veut pas se casser la tête et faire de bonnes nuits,
Toutes les activités humaines nécessitent un effort initiatique rébarbatif au début, marcher, parler, lire, écrire ..... vivre en société.
Le suicide serait d'une efficacité radicale qui permettrait d'obtenir une paix éternelle sans être importuné (cf le trivial "Ici repose", quoique il me semble avoir compris que certains paradis pourraient être truffés d'individus peu fréquentables ?... il faut choisir le bon, je n'ai pas la connaissance d'options paradisiaques ?)

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Re: le féminisme

#11685 Message par pangloss » 13 févr. 2022, 13:08

:mrgreen:
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Re: le féminisme

#11686 Message par optimus maximus » 13 févr. 2022, 14:08

Il faut quand même préciser qu'un enfant qui naît aujourd'hui a une probabilité de déclassement nettement plus forte qu'un enfant né en 1950.
Le monde de 2040 est possiblement un monde de pénuries du fait de la raréfaction des matières premières à fort rendement énergétique et des sols moins fertiles.

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Re: le féminisme

#11687 Message par lisa » 13 févr. 2022, 17:23

Autre temps, autres mœurs

L'allaitement mercenaire ou les femmes qui vendaient leur lait
http://hbscxris.over-blog.com/2019/07/l ... -lait.html


10% environ des enfants français de la fin du XIXème sont allaités par une nourrice mercenaire, mais ce chiffre cache d’énormes disparités, jusqu’à un tiers des petits parisiens et presque la moitié des petites lyonnais vivent les 12 premiers mois de leur existence au sein d’une femme qui n’est pas leur mère.
Les régions déshéritées, fournissant des « nourrices sur lieu » se sont d’ailleurs caractérisées par une forme de féminisme avant l’heure.

En effet, à contrario de toute la société de l’ancienne France, la naissance d’une fille y était préférée à celle d’un garçon.

Là où les sols étaient ingrats et les perspectives d’embauche médiocre, un garçon ne nourrirait guère les siens, tandis qu’une fille avait toujours l’espoir de devenir nourrice, au pire « nourrice à emporter » pour l’assistance. Mais il y avait celles qui faisaient rêver, les quelques élues qui deviendraient « nourrices sur lieu ».

Cela explique encore une fois qu’un accent particulier était mis sur la santé comme sur l’éducation des filles, plus importante que celle des garçons.

En effet, une fille qui décrochait une place de nourrice chez des gens aisés, c’était pour toute une famille un formidable espoir d’aisance financière comme d’ascension sociale.

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Re: le féminisme

#11688 Message par WolfgangK » 13 févr. 2022, 18:40

lisa a écrit :
13 févr. 2022, 17:23
Autre temps, autres mœurs

L'allaitement mercenaire ou les femmes qui vendaient leur lait
http://hbscxris.over-blog.com/2019/07/l ... -lait.html


10% environ des enfants français de la fin du XIXème sont allaités par une nourrice mercenaire, mais ce chiffre cache d’énormes disparités, jusqu’à un tiers des petits parisiens et presque la moitié des petites lyonnais vivent les 12 premiers mois de leur existence au sein d’une femme qui n’est pas leur mère.
Les régions déshéritées, fournissant des « nourrices sur lieu » se sont d’ailleurs caractérisées par une forme de féminisme avant l’heure.

En effet, à contrario de toute la société de l’ancienne France, la naissance d’une fille y était préférée à celle d’un garçon.

Là où les sols étaient ingrats et les perspectives d’embauche médiocre, un garçon ne nourrirait guère les siens, tandis qu’une fille avait toujours l’espoir de devenir nourrice, au pire « nourrice à emporter » pour l’assistance. Mais il y avait celles qui faisaient rêver, les quelques élues qui deviendraient « nourrices sur lieu ».

Cela explique encore une fois qu’un accent particulier était mis sur la santé comme sur l’éducation des filles, plus importante que celle des garçons.

En effet, une fille qui décrochait une place de nourrice chez des gens aisés, c’était pour toute une famille un formidable espoir d’aisance financière comme d’ascension sociale.
Oui. On en a déjà parlé il me semble, comme exemple du fait que la "théorie" selon laquelle les métiers féminins seraient mal payés parce que féminins et donc dévalués aux yeux d'une société "patriarcale". En fait, les hommes ont une plus grande responsabilités dans l'acquisition de ressources et donc plus de pression pour s'orienter dans les métiers plus rémunérateurs… quand ils le peuvent.
L'islamophobie n'est pas plus du racisme que l'antisionisme n'est de l'antisémitisme.
Que les racistes soient islamophobes n'implique pas que les islamophobes soient racistes.

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Re: le féminisme

#11689 Message par lisa » 13 févr. 2022, 19:06

WolfgangK a écrit :
13 févr. 2022, 18:40
lisa a écrit :
13 févr. 2022, 17:23
]Les régions déshéritées, fournissant des « nourrices sur lieu » se sont d’ailleurs caractérisées par une forme de féminisme avant l’heure.

En effet, à contrario de toute la société de l’ancienne France, la naissance d’une fille y était préférée à celle d’un garçon.

Là où les sols étaient ingrats et les perspectives d’embauche médiocre, un garçon ne nourrirait guère les siens, tandis qu’une fille avait toujours l’espoir de devenir nourrice, au pire « nourrice à emporter » pour l’assistance. Mais il y avait celles qui faisaient rêver, les quelques élues qui deviendraient « nourrices sur lieu ».

Cela explique encore une fois qu’un accent particulier était mis sur la santé comme sur l’éducation des filles, plus importante que celle des garçons.

En effet, une fille qui décrochait une place de nourrice chez des gens aisés, c’était pour toute une famille un formidable espoir d’aisance financière comme d’ascension sociale.
Oui. On en a déjà parlé il me semble, comme exemple du fait que la "théorie" selon laquelle les métiers féminins seraient mal payés parce que féminins et donc dévalués aux yeux d'une société "patriarcale". En fait, les hommes ont une plus grande responsabilités dans l'acquisition de ressources et donc plus de pression pour s'orienter dans les métiers plus rémunérateurs… quand ils le peuvent.
La société de l'époque était sans contexte patriarcale. Ceci en est une illustration supplémentaire. Soigner l'éducation de sa fille dans le but d'en faire une nourrice ( ce qui nécessitait qu'elle ait un enfant... séparé de sa mère- élevé par? ) me semble terrible.

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Re: le féminisme

#11690 Message par PACA » 13 févr. 2022, 19:10

Alice Coffin sur BFM : le voile pour jouer au foot => bien sur que oui, le voile partout si elles le veulent

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Re: le féminisme

#11691 Message par Manfred » 13 févr. 2022, 22:01

PACA a écrit :
13 févr. 2022, 19:10
Alice Coffin sur BFM : le voile pour jouer au foot => bien sur que oui, le voile partout si elles le veulent
ils ne lui ont pas parlé de ses anciennes prises de position ?

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Re: le féminisme

#11692 Message par PACA » 13 févr. 2022, 22:09

Chaque dimanche dans BFMTVSD, Jean-Baptiste Boursier anime un débat entre Alice Coffin, militante féministe, conseillère municipale écologiste à la mairie de Paris et Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de Valeurs actuelles.
https://www.bfmtv.com/replay-emissions/ ... 30232.html

Alice Coffin, c'est vraiment un cas, je ne la rate pas je me régale, finalement à elle toute seule elle fait voter Zemmour sans hésiter, une très bonne promo pour de l'anti woke, si en plus elle fait équipe avec les islamistes c'est le pompon.

Pas de problème, elle a un avis sur tout, normal ... c'est le génie lesbien !

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Re: le féminisme

#11693 Message par Madi94 » 13 févr. 2022, 23:30

Adele traitée de transphobe pour avoir simplement dit qu'elle aimait être une femme

La chanteuse britannique Adele a été critiquée pour avoir dit qu'elle aimait "être une femme" et une "artiste féminine" lors de la cérémonie de remise des BRIT Awards, première à supprimer les catégories genrées. Certains internautes ont trouvé dans ses mots un indice de transphobie.

Lors de la cérémonie de remise des prix musicaux BRIT Awards, le 8 février à Londres, la chanteuse britannique Adele a remporté trois trophées, plus que tout autre artiste, mais ses déclarations ont généré une tempête sur les réseaux sociaux.

La star a été récompensée pour la meilleure chanson, le meilleur album et en tant que meilleure artiste. En quête d’inclusivité, cette cérémonie BRIT Awards a été la première à marquer la suppression des catégories genrées pour les meilleurs interprètes masculins et féminins et à introduire "l’artiste de l'année".
Après avoir été récompensée comme artiste de l'année, Adele a déclaré depuis la scène:

"Je comprends pourquoi le nom de ce prix a changé, mais j'aime être une femme et être une artiste féminine, c'est vrai! Je suis vraiment fière de nous, vraiment, vraiment".


Suite à cela, quelques commentaires ont déclenché une vraie polémique sur la prétendue transphobie d’Adele, c’est-à-dire sur son hostilité aux personnes transgenres.

Bien que ces "détracteurs" soient peu nombreux, une vague de soutien pour la chanteuse a surgi sur Twitter. Plusieurs personnalités ont ironisé sur ces accusation

"Absolument honteux. Comment Adele a-t-elle osé avoir l'audace d'ignorer les conneries neutres de genre et d'être fière d'être une femme? Elle est clairement une TERF diabolique qui doit être annulée immédiatement", a réagi le journaliste et présentateur britannique Piers Morgan.

"Un homme dit qu'il aime être une femme et les gens applaudissent et soutiennent une telle progression. Une femme le dit et les gens s'en offusquent. C'est là où nous en sommes", a pris la défense de la chanteuse Sonia Poulton, journaliste musicale britannique.

"Espérons que tous ceux qui doutaient que nous soyons sous l'emprise d'une idéologie néfaste auront les yeux pleinement ouverts en voyant à quel point il est devenu controversé pour une femme de dire: "J'aime être une femme", a abondé Milli Hill, journaliste britannique.
https://fr.sputniknews.com/20220210/ade ... 77637.html

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Re: le féminisme

#11694 Message par PACA » 14 févr. 2022, 09:06

PACA a écrit :
13 févr. 2022, 22:09
Alice Coffin, c'est vraiment un cas,
Un quart d'heure quotidien d'Alice Coffin sur BFM c'est la certitude d'avoir Zemmour Président.
En plus c'est divertissant.
Vas y Alice fonce tu es sur la bonne voie, met le paquet ! ... génial le génie ça déchire.
Alice, Alice, ... Alice

Vive les dégommeuses
http://lesdegommeuses.org/
Nous sommes les dégommeuses : une équipe de foot majoritairement composée de lesbiennes et de personnes trans qui a pour objectif de lutter contre les discriminations dans le sport et par le sport.

"La non mixité est pour nous un outil ponctuel au service de la mixité"
Vive les dégommeuses voilées ! => ce sont les seules à pouvoir faire voter les abstentionnistes

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Re: le féminisme

#11695 Message par WolfgangK » 15 févr. 2022, 20:57

L'islamophobie n'est pas plus du racisme que l'antisionisme n'est de l'antisémitisme.
Que les racistes soient islamophobes n'implique pas que les islamophobes soient racistes.

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Re: le féminisme

#11696 Message par WolfgangK » 15 févr. 2022, 21:08

lisa a écrit :
13 févr. 2022, 19:06
WolfgangK a écrit :
13 févr. 2022, 18:40
lisa a écrit :
13 févr. 2022, 17:23
]Les régions déshéritées, fournissant des « nourrices sur lieu » se sont d’ailleurs caractérisées par une forme de féminisme avant l’heure.

En effet, à contrario de toute la société de l’ancienne France, la naissance d’une fille y était préférée à celle d’un garçon.

Là où les sols étaient ingrats et les perspectives d’embauche médiocre, un garçon ne nourrirait guère les siens, tandis qu’une fille avait toujours l’espoir de devenir nourrice, au pire « nourrice à emporter » pour l’assistance. Mais il y avait celles qui faisaient rêver, les quelques élues qui deviendraient « nourrices sur lieu ».

Cela explique encore une fois qu’un accent particulier était mis sur la santé comme sur l’éducation des filles, plus importante que celle des garçons.

En effet, une fille qui décrochait une place de nourrice chez des gens aisés, c’était pour toute une famille un formidable espoir d’aisance financière comme d’ascension sociale.
Oui. On en a déjà parlé il me semble, comme exemple du fait que la "théorie" selon laquelle les métiers féminins seraient mal payés parce que féminins et donc dévalués aux yeux d'une société "patriarcale". En fait, les hommes ont une plus grande responsabilités dans l'acquisition de ressources et donc plus de pression pour s'orienter dans les métiers plus rémunérateurs… quand ils le peuvent.
La société de l'époque était sans contexte patriarcale.
Évidemment et c'était normal en l'absence de forces de l'ordre / quasi-monopole étatique sur la violence (pour la même raison qu'il n'est pas normal que des personnes puissent envoyer d'autres personnes se faire tuer à la guerre, il n'est pas normal que les femmes prennent des décisions dont les retombées violentes concerneront uniquement les hommes de leur entourage). Ce que je moque, c'est la croyance (orthodoxie actuelle à l'Université sur le sujet) que nos sociétés y compris ici et maintenant seraient patriarcales et que c'est ce qui expliquerait la dévalorisation, en terme de rémunération, de métiers féminins. C'est bien sûr complètement c0n car il suffit de voir comment sont dévalorisés les métiers typiquement masculins qui ont été automatisés. Mais si les mâles ouvriers sont moins valorisés que les femmes infirmières / professeures, c'est qu'ils sont victime de la "masculinité toxique" qui les empêchent de s'adapter aux besoins des métiers de "soin" ("care").
- Face (valorisation) : la masculinité domine
- Pile (dévalorisation): la masculinité est toxique
Les demeuréEs gagnent à tout les coups au pile ou face de l'oppression. (on a la même chose avec le racisme systémique qui explique aussi bien le "white flight" que la "gentrification" entre autres).
lisa a écrit :
13 févr. 2022, 19:06
Ceci en est une illustration supplémentaire. Soigner l'éducation de sa fille dans le but d'en faire une nourrice ( ce qui nécessitait qu'elle ait un enfant... séparé de sa mère- élevé par? ) me semble terrible.
Ne pas pouvoir ce consacrer à ses enfants pour gagner du POGNON est effectivement une chose assez terrible, et le lot commun de beaucoup d'hommes, mais il me semble que c'est l'idéal "féministe" contemporain.
L'islamophobie n'est pas plus du racisme que l'antisionisme n'est de l'antisémitisme.
Que les racistes soient islamophobes n'implique pas que les islamophobes soient racistes.

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Re: le féminisme

#11697 Message par optimus maximus » 15 févr. 2022, 21:53

WolfgangK a écrit :
15 févr. 2022, 20:57
Macron avait faire rire avec son air d'adolescent en rut éructant «c'est notre projet !!!! » Mais dans ce meeting, sa prestation était passable voire honorable dans la forme.

Mais elle, c'est totalement bidon. Chaque fois qu'elle fait une pose et qu'elle regarde fixement droit devant elle avec un sourire en coin, j'ai l'impression de revoir le sketch de De Caunes et Garcia où ce dernier interprète Sandrine trop forte

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Re: le féminisme

#11698 Message par henda » 20 févr. 2022, 07:41

“Toujours les mêmes profils” : Mila “emmerdée toutes les 30 secondes” sur les bords du Rhône
https://www.valeursactuelles.com/faits- ... -du-rhone/
Un cri d’alarme, mais aussi de colère. Sur Instagram puis sur Twitter, Mila a raconté son après-midi cauchemardesque alors qu’elle se promenait sur les bords du Rhône à Lyon. Au téléphone avec son petit-ami, elle explique dans un premier temps qu’elle se fait « emmerder » partout où elle passe et « toutes les 30 secondes » : « On se fait harceler, n’importe quelle jeune femme le dira à ma place », lâche-t-elle d’abord. Elle explique ensuite les agressions qu’elle vient de subir : « T’as des belles fesses, on va te ba*ser le cul, on va te violer », etc.
Des scènes qu’elle a racontées après coup dans la soirée, toujours en story. « Je suis tout le temps emmerdée comme ça, mais 99% du temps on n’a pas le réflexe de filmer », déplore-t-elle. « Je ne suis pas agressée en tant que Mila mais en tant que femme », ajoute-t-elle, dépeignant un quotidien devenu insupportable pour les femmes. Finalement, elle s’est décidée à aller porter plainte dans la soirée. Sur Twitter, elle a révélé que la police ne pourrait « probablement pas faire grand-chose » parce que le principal agresseur était « probablement un sans-papier ».

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Re: le féminisme

#11699 Message par lecriminel » 21 févr. 2022, 11:29

henda a écrit :
20 févr. 2022, 07:41
Sur Twitter, elle a révélé que la police ne pourrait « probablement pas faire grand-chose » parce que le principal agresseur était « probablement un sans-papier ».
et ?
Le résultats objectifs chez nous : 90% de la population éligible vaccinée en un an. Si on était resté à la chloroquine on serait tous mort. Mais ca doit être un détail.

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Re: le féminisme

#11700 Message par PACA » 21 févr. 2022, 13:09

lecriminel a écrit :
21 févr. 2022, 11:29
henda a écrit :
20 févr. 2022, 07:41
Sur Twitter, elle a révélé que la police ne pourrait « probablement pas faire grand-chose » parce que le principal agresseur était « probablement un sans-papier ».
et ?
Si ce n'est que les sans-papiers ce serait un moindre mal, il faut arrêter de s'offusquer, les femmes sont considérées comme des putes impures.
Nos mères, sœurs et filles, femmes sont toutes des femmes à niquer si elles sortent en jupe, soumises à une caste supérieure, nous savons que les féministes, EELV LFI sont complices. Une partie de la caste supérieure pure à des besoins sexuels qui est hygiénique, c'est tout à fait normal.
Selon la formule consacrée par les nouveaux penseurs , si elles sont agressées c'est qu'elle l'on cherché.
C'est fatiguant ces pseudo défenseurs des femmes, fatigant cette hypocrisie généralisée.

Et avec l'équipe EELV, LFI les femmes n'ont pas fini d'en voir , il faut savoir se tenir correctement ... elles sont têtues, ça va niquer.
+ un peu de fumette, coke, woke, ça va passer.

Notons qu'Alice Coffin n'a jamais posté le moindre tw pour défendre MIla, recevant insultes sexistes/lesbophobes et menaces de mort/viol par dizaines de milliers, et que les médias/personnalités (de gauche notamment) s'étaient monté bien sur Mila.
https://twitter.com/fredericlefevre/sta ... 28?lang=fr

Amine El Khatmi dénonce la gauche qui défile avec Assa Traoré et se tait sur Mila .

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