le féminisme

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Jeffrey
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Re: le féminisme

#7801 Message par Jeffrey » 15 déc. 2017, 15:27

pangloss a écrit :Il y a belle lurette que les sciences ont montré l'inanité des prémisses de systèmes philosophiques comme celui de Rousseau. Comment peut-on donc encore les enseigner pour autre chose que leur valeur historique et littéraire ?
Qu'ils lisent plutôt des auteurs comme Dawkins, de Waal, Jared Diamond ou Todd en IUFM.
Bref, que nul n'y entre s'il n'est aussi géomètre...
Je n'étais pas sûr à la remarque de Is54 qu'on parle des IUFM comme instituts universitaires de formation des maitres . Je m'étais dit que ça pouvait être un acronyme àlakon qui pointe sur les féministes ou je ne sais quoi. En fait, en essayant de trouver un rapport avec les IUFM, je ne voyais pas trop d'où ça pouvait venir, ni le rapport avec la choucroute.
Is44 a écrit :Je n'ai pas compris pourquoi les IUFM () appréciaient autant Rousseau alors que selon moi, l'être humain était un animal luttant pour sa survie et celle de son espèce et que c'était la morale qui lui permettait de vivre en société, l'intérêt de la religion -je suis athée- étant d'apporter des règles et d'adoucir la vie.
Cela me surprend toujours de voir que nous fonctionnons toujours comme une meute : tout groupe contient un mâle dominant reconnu comme tel par les femelles. En tant que femme, je peux simplement avoir envie de transmettre autre chose à ma fille.
Initialement, j'ai laissé tomber, pensant qu'Is34 faisait une tentative pour contribuer constructivement, et qu'il n'y a pas de prob à cela.
Je vois donc que tout le monde a compris comme moi la citation de Is24.

Donc, il n'y a plus qu'à tirer l'échelle et rappeler que les IUFM n'existent plus depuis 5 ans. Les élucubrations sur l'amour inconditionnel qu'ils portaient à Rousseau restent de toute manière à justifier, mais on peut aussi passer à autre chose. Quant à Rousseau, c'est le type qui collé ses 5 gosses à l'assistance publique il me semble. Donc à oublier aussi.
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#7802 Message par fabinoo » 15 déc. 2017, 19:12

Manfred a écrit :
pangloss a écrit : Il y a belle lurette que les sciences ont montré l'inanité des prémisses de systèmes philosophiques comme celui de Rousseau. Comment peut-on donc encore les enseigner pour autre chose que leur valeur historique et littéraire ?
Qu'ils lisent plutôt des auteurs comme Dawkins, de Waal, Jared Diamond ou Todd en IUFM.
ça explique bien des choses...
Surtout quand on sait que les auteurs cités pour "remplacer" Rousseau sont des demi-intellectuels. On est loin de Descartes, Leibniz ou Pascal.
Todd et Jared Diamond, c'est franchement un gag (pas lu les autres, mais si c'est du même tonneau, il ne faut pas s'étonner de la médiocrité du Monde si ce sont eux les nouveaux grands penseurs)
Totalement d'accord pour Diamond, pour Todd, je ne sais pas, il me semble quand même beaucoup plus solide, et surtout, parle de ce sur quoi il travaille vraiment.
Diamond n'est pas inintéressant (pour mon travail de recherche, il est même fabuleusement intéressant), mais il est incroyablement simpliste. Lui et Pinker divisent en gros les sociétés en "sociétés modernes" et "sociétés traditionnelles" (Diamond) et "sociétés étatiques" et "sociétés non étatiques" pour Pinker.
C'est quasiment une blague. C'est oublier l'incroyable diversité des sociétés non étatiques et traditionnelles. Sur la violence, on a des différences considérables entre les quelques sociétés étudiées, difficile d'en tirer des conclusions générales (voir tableaux ci-dessous).

Diamond est en revanche plus intéressant quand il souligne aussi ce que les sociétés traditionnelles ont à nous apprendre, et toute leur complexité. Mais curieusement, la plupart des lecteurs retiennent surtout la question de la violence pour rattacher Diamond à Hobbes...

Concernant Rousseau, les dés sont multiplement pipés. D'abord parce que sa pensée est caricaturée dans le mythe du bon sauvage, l'homme bon que la société corrompt, alors que sa pensée est quand même significativement plus complexe et nuancée. Ensuite, parce que comme tout homme de son époque, il n'a pas l'apport scientifique nécessaire pour penser le passé. Il commet la même erreur majeure que Hobbes, celle de croire que l'homme préexiste à la société, et a commencé son existence solitaire (Hobbes : "solitary, poor, nasty, brutish, and short"). Or, nous sommes issus d'une lignée de primates sociaux longue de plusieurs dizaines de millions d'années. Jamais les hommes n'ont vécu de manière atomisée.
La pensée de Rousseau, comme celle de Hobbes, est donc nulle et non avenue sur le sujet.

Dawkins est intéressant surtout par la mémétique (chapitre 11 du gène égoïste). Là, à mon avis, on a une intuition géniale. Pour la question du gène égoïste, l'idée est bonne, c'est son extension qui pose problème. L'idée de gène égoïste n'impose pas des individus égoïstes. L'intérêt du gène peut très bien se retrouver dans une société parfaitement solidaire, si cette solidarité accroit les chances globales de transmission et du survie du gène. Dawkins admet cela, mais en considérant que ça ne peut être qu'"une forme limitée d'altruisme", ce que je pense déjà contestable. Mais beaucoup de ses lecteurs ont même zappé ça.

De Waal, c'est un vrai primatologue, il parle de ce qu'il connaît, même s'il a quelques biais je pense un peu trop en faveur des bonobos, qui ne sont peut-être pas si angéliques.


Sur la grande hétérogénéité de la violence dans les sociétés traditionnelles / non étatiques. Des rapports de 1 à 50. Et des chasseurs-cueilleurs nettement moins violents que les cultivateurs, même si globalement un peu plus violents que les sociétés étatiques (remarque : il y aurait à dire sur la validité de tous ces chiffres, certains auteurs, comme Chagnon, qui a travaillé sur les Yanomami, étant très contestés, mais pourtant repris sans discussion par la plupart des auteurs cités plus haut). Notamment, toutes les sociétés de Nouvelle Guinée sont des cultivateurs, dans une situation de pression démographique importante (il y avait plus de population il y a un siècle dans les hautes terres de Guinée, qui sont la plus grosse référence de Diamond, que dans toute l'Eurasie il y a 20 000 ans : difficile d'extrapoler d'une situation à l'autre, ça nécessite beaucoup plus de travail).

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#7803 Message par fabinoo » 15 déc. 2017, 19:30

Notons que sur le tableau précédent, le chiffre des morts par guerre et génocides au XXème siècle me semble nettement sous-évalué. On est à près de 250 millions de morts entre les 80 à 100 millions du communisme, les morts des deux guerres mondiales, et toutes les autres guerres et génocides. Soit environ 5% de tous les décès.
Avec une mortalité moyenne de l'ordre de 15 pour 1000, soit 1500 pour 100 000, on arrive à plutôt 0.75 pour 1000, soit 75 pour 100 000. Je ne sais pas comment l'auteur trouve le chiffre ridiculement bas de 6 pour 100 000.
Aux US actuellement, on est pour les homicides à 6 pour 100 000 (en Corse aussi les mauvaises années), et c'est un chiffre nettement sous la moyenne du siècle, et sous la moyenne mondiale.
Au total, les morts violentes pour le 20ème siècle, toutes violences confondues, dans les sociétés étatiques, doit plutôt approcher les 80 à 100 pour 100 000.

Autre remarque : si la mortalité globale est de 30 pour 1000, soit 3000 pour 100 000, les 150 pour 100 000 qui semblent la moyenne des chasseurs-cueilleurs représente à nouveau 5% des décès.

Autre remarque encore : on a assez peu de sociétés étudiées quantitativement pour leur violence. Il est probable qu'on ait un biais de sélection : on mesure préférentiellement la violence des sociétés qui nous semble intéressantes à étudier parce qu'elles sont violentes. Passer des années à faire des statistiques sur des sociétés offrant peu de matériel à étudier est sans doute moins attrayant.

Il ne s'agit pas de dire que nos ancêtres étaient de bons sauvages, on en est loin, mais on est probablement loin aussi de la vision hobbesienne.

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#7804 Message par Jeffrey » 15 déc. 2017, 19:32

remarquable, merci pour ce post, je suis dépassé en termes de connaissances en la matière. C'est un monde fort intéressant que celui de la bulle, la rencontre de compétences, savoirs et cultures différents et complémentaires. Un rayon de soleil dans ma lecture de ce soir sur BI;
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#7805 Message par fabinoo » 15 déc. 2017, 19:54

On a d'autres biais potentiels intéressants.
Par exemple, Diamond se moque (je crois que c'est dans le 3ème chimpanzé) des hommes qui se vantent de leurs exploits de chasseurs, en Nouvelle Guinée. Alors qu'en réalité, chaque fois qu'il suit une partie de chasse, le résultat est ridicule. Au passage, il en conclut que l'homme n'a donc jamais été un chasseur, généralisant une situation de cultivateurs s'essayant à la chasse dans une région surpeuplée et déplétée en gibier aux chasseurs-cueilleurs du paléolithique, dont la chasse était la raison d'être, et qui se trouvaient au milieu d'un gibier considérablement plus abondant.
Mais le vrai problème est que toutes les données ethnographiques se basent sur des interviews. Il faudrait au moins émettre l'hypothèse que les interviewés puissent éventuellement enjoliver les choses, soit pour se vanter de leurs exploits guerriers, soit pour donner à l'interviewer ce qu'il attend.

A l'inverse, le fait que l'on retrouve assez peu de traces de violence dans les fossiles du paléo (3 à 4%) doit être tempéré par le fait qu'une bonne partie des squelettes ne sont pas complets, et qu'il manque les zones les plus susceptibles de porter les traces de blessures mortelles. Les statistiques portant uniquement sur les squelettes à peu près complets donnent un pourcentage nettement plus important. Mais là encore, difficile de savoir si ce sont des violences toutes volontaires ou si certaines sont involontaires (on peut imaginer que des sociétés qui vivent de la chasse connaissent des accidents de chasse).

Bref, c'est une question vraiment très compliquée, qui mériterait mieux que le traitement qu'en font Pinker et Diamond, et mieux que l'éternelle opposition entre Rousseau et Hobbes.

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#7806 Message par franckyfranck » 15 déc. 2017, 19:56

Totalement d'accord pour Diamond, pour Todd, je ne sais pas, il me semble quand même beaucoup plus solide, et surtout, parle de ce sur quoi il travaille vraiment.
Le problème de Todd c'est avant tout quand il sort de ses connaissances (très intéréssantes) pour faire de la prospective politique (pas toujours juste). Je dirai idem pour Guilluy dont les premuiers écrits étaient éclairants et qui, quand il commence à les utiliser à des fins politiques deviennent fatiguants. Et je pourrais rajouter J.P Le Goff à la liste.

Quand à Diamond on ne sait effectivement plus trop si on est dans de l'entertainment (auquel cas j'aime bien) ou ailleurs...

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#7807 Message par amalricu » 16 déc. 2017, 05:53

Petite incise dans ce débat très élevé...

La société patriarcale est quelquefois plus dure aux petits mâles qu'aux fillettes :

Dans mon enfance (années 70), j'ai eu droit à la fessée déculottée devant la classe pour un crayon noir oublié chez moi (je ne pouvais pas écrire avec le bleu que j'avais en cours) et je fus menacé du même châtiment pour ne pas réciter ma poésie devant la classe (je la connaissais mais j'étais pétrifié de timidité). Heureusement, la mémoire me revint à la vue du bourreau montant dans l'escalier pour m'infliger la correction promise...

Etrangement, les jeunes filles échappaient à ce châtiment....le CPE était-il progressiste ou préférait-il les petits garçons ? Ou le postérieur d'un gamin avait-il moins droit au respect que celui de sa soeur ?
Je fais le pari que la Russie laissera tant de "plumes" en Ukraine que Poutine finira par être "écarté" du pouvoir par les générations plus jeunes de ses services sécuritaires pour négocier ce qui reste sur la table. Echéance 2023.

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Re: le féminisme

#7808 Message par clairette2 » 16 déc. 2017, 09:30

Jeffrey a écrit :
Donc, il n'y a plus qu'à tirer l'échelle et rappeler que les IUFM n'existent plus depuis 5 ans. Les élucubrations sur l'amour inconditionnel qu'ils portaient à Rousseau restent de toute manière à justifier, mais on peut aussi passer à autre chose. Quant à Rousseau, c'est le type qui collé ses 5 gosses à l'assistance publique il me semble. Donc à oublier aussi.
Passée par un IUFM en 2008, je confirme qu' on nous faisait lire Rousseau. Et avions droit aux commentaires debiles et d une autre époque d une vieille prof qui attendait la retraite en glandouillant..
« La moitié des hommes politiques sont des bons à rien. Les autres sont prêts à tout » Coluche

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Re: le féminisme

#7809 Message par WolfgangK » 16 déc. 2017, 16:37

fabinoo a écrit :
Manfred a écrit :
pangloss a écrit : Il y a belle lurette que les sciences ont montré l'inanité des prémisses de systèmes philosophiques comme celui de Rousseau. Comment peut-on donc encore les enseigner pour autre chose que leur valeur historique et littéraire ?
Qu'ils lisent plutôt des auteurs comme Dawkins, de Waal, Jared Diamond ou Todd en IUFM.
ça explique bien des choses...
Surtout quand on sait que les auteurs cités pour "remplacer" Rousseau sont des demi-intellectuels. On est loin de Descartes, Leibniz ou Pascal.
Todd et Jared Diamond, c'est franchement un gag (pas lu les autres, mais si c'est du même tonneau, il ne faut pas s'étonner de la médiocrité du Monde si ce sont eux les nouveaux grands penseurs)
Totalement d'accord pour Diamond, pour Todd, je ne sais pas, il me semble quand même beaucoup plus solide, et surtout, parle de ce sur quoi il travaille vraiment.
Diamond n'est pas inintéressant (pour mon travail de recherche, il est même fabuleusement intéressant), mais il est incroyablement simpliste. Lui et Pinker divisent en gros les sociétés en "sociétés modernes" et "sociétés traditionnelles" (Diamond) et "sociétés étatiques" et "sociétés non étatiques" pour Pinker.
C'est quasiment une blague. C'est oublier l'incroyable diversité des sociétés non étatiques et traditionnelles. Sur la violence, on a des différences considérables entre les quelques sociétés étudiées, difficile d'en tirer des conclusions générales (voir tableaux ci-dessous).
Pour les sociétés, e pense qu'on peut quand même distinguer selon le degré d'externialisation de la violence à l'État, avec le passage de cultures de l'honneur ou chacun doit montrer qu'il peut infliger de la violence pour se faire respecter, à des cultures de la dignité, où assuré de sa propre valeur, on sait pouvoir recourir aux forces de l'ordre si nécessaire. (Certains considèrent que les SJW manifestent une culture victimaire, où le status de victime ouvre au contraire droit à des bénéfices sociaux http://righteousmind.com/where-microagg ... come-from/ ). Il s'agit bien sûr d'une échelle et des sous-populations ne sont pas homogènes même dans un pays. Aux USA, le Sud a une culture de l'honneur marquée https://en.wikipedia.org/wiki/Culture_o ... ed_States) étudié par Richard Nisbett. Plus près de chez nous, ce sont les cultures méditéranéennes qui en sont aujourd'hui l'archétype, étudiées depuis Bourdieu ( The sentiment of honour in kabyle society.1965).

Comme le fait remarquer Nassim Nicholas Taleb, ce n'est pas tant que cette centralisation de l'exercice de la violence réduit la violence, mais elle concentre celle-ci. Au quotidien, bien sûr, les routes sont plus sûres, les villages ne passent pas leur temps à se batailler, mais on a de temps en temps des guerres mondiales. Montée en importance des évènements extrêmes (cf. sa théorie de "Black Swan").
fabinoo a écrit : Dawkins est intéressant surtout par la mémétique (chapitre 11 du gène égoïste). Là, à mon avis, on a une intuition géniale. Pour la question du gène égoïste, l'idée est bonne, c'est son extension qui pose problème. L'idée de gène égoïste n'impose pas des individus égoïstes. L'intérêt du gène peut très bien se retrouver dans une société parfaitement solidaire, si cette solidarité accroit les chances globales de transmission et du survie du gène. Dawkins admet cela, mais en considérant que ça ne peut être qu'"une forme limitée d'altruisme", ce que je pense déjà contestable. Mais beaucoup de ses lecteurs ont même zappé ça.
L'idée, c'est qu'il faut considérer la compétition évolutive non pas seulement au niveau des individus, mais des groupes sociaux. La génétique explique l'altruisme les individus envers ceux qui portent les mêmes gènes (cf. Just Babies de Paul Bloom), la mémétique explique l'altruisme des individus envers le groupe social dont la solidarité consituera un avantage compétitif (d'où notamment les religions qui jouent aussi ce rôle). Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/The_Lucifer_Principle d'Howard Bloom qui parle aussi de ça.
Les deux ne s'opposent pas : l'altruisme social réutilise sans doute les mêmes mécanismes de l'atruisme génétique.

EDIT : sur les niveau multiples de sélection → https://evolution-institute.org/focus-a ... selection/
Modifié en dernier par WolfgangK le 23 déc. 2017, 11:31, modifié 1 fois.
L'islamophobie n'est pas plus du racisme que l'antisionisme n'est de l'antisémitisme.
Que les racistes soient islamophobes n'implique pas que les islamophobes soient racistes.

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Re: le féminisme

#7810 Message par pangloss » 21 déc. 2017, 09:51


Toute la série de ces cours est absolument passionnante. Je ne veux même pas pointer un moment de cette video.
«C'est quand un moustique se pose sur vos testicules qu'on réalise que la violence ne résout rien."
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Re: le féminisme

#7811 Message par duffie » 26 déc. 2017, 18:45

Une championne d’échecs refuse d’aller défendre son titre en Arabie Saoudite
http://www.20minutes.fr/monde/2193551-2 ... or=RSS-176
L’Ukrainienne Anna Muzychuk, double championne du monde d’échecs dans deux modalités de jeu, a annoncé dans une publication Facebook qu’elle renonçait à défendre ses titres lors des mondiaux d’échecs qui se jouent jusqu’au 30 décembre.
../..
« Ne pas me sentir comme une créature inférieure »
« J’ai décidé de ne pas aller en Arabie saoudite, […] de ne pas porter une abaya (vêtement qui couvrant), de ne pas devoir sortir accompagnée et de ne pas me sentir comme une créature inférieure », a-t-elle expliqué sur Facebook. La femme de 27 ans ajoute qu’elle n’a pas été tentée par l’argent, bien qu’avec sa participation elle espérait gagner « plus que dans douze tournois réunis ».

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Re: le féminisme

#7812 Message par pangloss » 26 déc. 2017, 19:43

Bravo à elle.
«C'est quand un moustique se pose sur vos testicules qu'on réalise que la violence ne résout rien."
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Re: le féminisme

#7813 Message par amalricu » 26 déc. 2017, 20:36

clairette2 a écrit :
Jeffrey a écrit :
Donc, il n'y a plus qu'à tirer l'échelle et rappeler que les IUFM n'existent plus depuis 5 ans. Les élucubrations sur l'amour inconditionnel qu'ils portaient à Rousseau restent de toute manière à justifier, mais on peut aussi passer à autre chose. Quant à Rousseau, c'est le type qui collé ses 5 gosses à l'assistance publique il me semble. Donc à oublier aussi.
Passée par un IUFM en 2008, je confirme qu' on nous faisait lire Rousseau. Et avions droit aux commentaires debiles et d une autre époque d une vieille prof qui attendait la retraite en glandouillant..
Le vieux monde....Rousseau était un malade, un plaintif, un infantile....une demi bite....
Je fais le pari que la Russie laissera tant de "plumes" en Ukraine que Poutine finira par être "écarté" du pouvoir par les générations plus jeunes de ses services sécuritaires pour négocier ce qui reste sur la table. Echéance 2023.

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Re: le féminisme

#7814 Message par Sifar » 26 déc. 2017, 20:50

Femmes et jeu d'échecs, il y a du potentiel pour 5 pages. Plafond de verre, toussa...
Ce que dit Pimono est exact.

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Re: le féminisme

#7815 Message par clarine » 30 déc. 2017, 13:49

https://twitter.com/Kum0kun/status/947049311736561665

Un petit thread sur la notion d'anti-féminisme (les concerné.e.s se reconnaîtront... ou pas :wink: ).
En gras : c'est moi qui souligne.
Kumokun@Kum0kun

Petit retour sur la notion d'anti-féminisme grâce au livre de Diane Lamoureux et Francis Dupuis-Déri - les Antiféminismes : Analyse d'un discours réactionnaire

Diane Lamoureux le décrit ainsi : “L’antiféminisme prend plusieurs formes. C’est essentiellement un discours conservateur, souvent réactionnaire (en réaction au féminisme) et il repose usuellement sur une compréhension naturalisée et hiérarchique des rapports sociaux de sexe.”

Dans le même ouvrage, l'article de Sara Garbagnoli revient sur la stratégie Vaticane de créer un homme de paille pour décrédibiliser les études de genre et le féminisme. Elle décrit notamment comment le terme "théorie du genre" a été inventé de toute pièce

Les tweets qui suivent sont des citations de son texte, d'une limpidité exemplaire.

“En raison de cette démarche théorique “para-doxale” et de sa consubstantielle visée politique révolutionnaire, le féminisme ne peut que déranger l’ordre établi (et ceux qui en tirent bénéfice) et générer, en réaction, des formes d’opposition qui le visent directement."

"D’où l’importance de la notion d’anti-féminisme qui dit autre chose et plus que ce à quoi les termes “misogynie” et “sexisme” renvoient."

"L’anti-féminisme nie (minimise, individualise, pathologise, ethnicise) ce que les analyses féministes montrent et étudient: que les femmes sont opprimées et exploitées, que la minoration subie par les femmes fait système, qui est non réductible à d’autres formes de domination."

"L’anti-féminisme s’oppose farouchement à la légitimité des études et des recherches féministes en les taxant d’un ensemble hétéroclite de défauts qui en saperaient la validité."

"Non scientifiques (car militantes), communautaristes (car produites par des groupes minoritaires au nom de la minoration subie), inutiles (il n’y aurait pas, ou plus, d’oppression, ou il en existerait d’autres formes qui seraient prioritaires) ou exagérées (il n’y aurait par tant d’oppression que ça), les analyses féministes seraient elles-mêmes productrices de formes de violences et de discrimination (envers les hommes, envers les enfants, envers les femmes elles mêmes)."

‏Ces extraits du texte de Sara Garbagnoli permettent de reconnaître facilement les discours anti-féministes. Par exemple, l'anti-féminisme rationaliste se distingue de l'anti-féminisme catholique par la teneur de ses arguments, teintés de scientisme.

1) il se défend d’être anti-féministe, mais juste contre “l’extrémisme” du féminisme contemporain, post-moderne, intersectionnel, autant de qualificatifs que les rationalistes associent au post-modernisme, qu’ils qualifient d’élucubration intellectuelle.

2) il multiplie les appels à la Nature et au déterminisme biologique, en se manifestant par des références systématiques à des études dont le caractère scientifique sera donné comme indiscutable, puisque basées sur la théorie de l'évolution par exemple (cf évo-psy)

L’anti-féminisme rationaliste n’est pas ouvertement dirigé contre le féminisme car ce n’est pas une attitude rationnelle, mais il survient comme produit secondaire de la posture rationaliste à s’appuyer sur la science à tout va et à défendre la liberté d’expression et la “vérité”

Ces anti-féministes ont tendance à détourner à leur avantage la légitimité qu’on confère à la science en invoquant les “faits”, renvoyant ainsi leurs opposants politiques dans le camp des pseudo-sciences, des êtres non doués de raison, des idéologues, des crédules, des croyants.

Cette utilisation de la science comme moyen de maintenir la structure de domination a été déjà bien décrite par les marxistes et les post-structuralistes ; ce n’est donc par étonnant que ces deux écoles de pensées soient les ennemis numéro un de l'anti-féminisme rationaliste.

Pour aller plus loin sur l'analyse du discours anti-féministe en milieu rationaliste (nouveaux athées, libertariens, etc.), cf https://medium.com/@Kum0kun

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Re: le féminisme

#7816 Message par Pi-r2 » 30 déc. 2017, 13:56

ce sont des attaques qui discréditent à priori uniquement sur la forme et empêchent tout dialogue constructif.
Nier les différences biologiques hommes / femmes est juste absurde. C'est effectivement anti scientifique et bon à jeter à la poubelle.
Si on refuse de travailler sur les faits, on refuse effectivement le dialogue avec les rationalistes.
Et pourtant je me considère comme féministe. :roll:
Les bonnes idées triomphent toujours. D'ailleurs c'est à cela qu'on reconnait qu'elles étaient bonnes.
mon statut de modérateur ne m'interdit pas de participer aux discussions. Je ne modère pas les discussions auxquelles je participe.

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Re: le féminisme

#7817 Message par Sifar » 30 déc. 2017, 14:55

Ces textes, d'une façon générale, me terrifient: pas pour moi, ça va, merci. Mais pour l'espèce humaine en général. C'est le tonneau des Danaïdes, il faut tout refaire, ce que l'on tenait pour acquis est rejeté et à reconstruire en permanence.

Absence totale de raisonnement, malgré l'utilisation abusive d'un vocabulaire mal maîtrisé et de termes dont le sens est dévoyé, ce qui caractérise ces discours de gens qui n'ont pas l'esprit scientifique (*).
Elles sont persuadées que détourner le sens d'un mot est toujours un acte scientifique, que cela donne de la substance aux concepts et permet un regard nouveau sur un
problème donné. C'est ce qu'elles ont appris en Terminale L option arts plastiques ou son équivalent italien.

Mais je dois reconnaître que du point de vue de l'efficacité sophistique, c'est efficace: un texte sans structure, sans centre, sans prémisses avouées est très difficile à
démolir. Il n'apporte rien, mais est de ce fait presque invulnérable. Le cas de la théoriedugenrequin'existepasmaisilyadesétudesdegenre est emblématique de cette
mentalité de méduse. C'est un problème, car cela s'étend à tous les domaines. Le RCA ne pourrait exister sans cette féminisation de la pensée, puisqu'il repose sur une
succession d'arguments tous faux: l'affirmation A ayant été démontée, repli sur l'affirmation B qu'il faut à nouveau démonter, etc...
" Bon, d'accord, la courbe de Mann est fausse, mais regardez le CO2..Bon d'accord, le CO2 suit la température et pas l'inverse, mais regardez les gentils ours blancs
en peluche qui meurent de faim..."
Comme le cerveau humain a beaucoup de mal à se "remettre à zéro" après avoir étudié un argument ou ressenti une émotion, l'accumulation de ces arguments suffit à
laisser l'idée vague que oui, certes, il n'y a pas de preuves définitives mais ! Il n'y a pas de fumée sans feu, etc...

(*) Je ne leur reproche pas, pas plus que je ne pourrais reprocher à ma chatte de me rapporter des souris mortes.
C'est dans sa nature, personne ne lui a appris à le faire et elle est persuadée que ça me fait plaisir.
clarine a écrit :“En raison de cette démarche théorique “para-doxale” et de sa consubstantielle visée politique révolutionnaire, le féminisme ne peut que déranger l’ordre établi (et ceux qui en tirent bénéfice) et générer, en réaction, des formes d’opposition qui le visent directement."
L'observation montre qu'au contraire, l'ordre établi est très satisfait de ces mouvements politiques, qui focalisent l'attention sur le sociétal au détriment du social.
Ce n'est pas Caroline Fourest ou Pierre Bergé que la 'Justice' persécute, mais bien Dieudonné et Soral.
2) il multiplie les appels à la Nature et au déterminisme biologique, en se manifestant par des références systématiques à des études dont le caractère scientifique sera donné comme indiscutable, puisque basées sur la théorie de l'évolution par exemple (cf évo-psy)
Je n'ai que très rarement rencontré de textes féministes ayant pour objet de prendre en compte le biologique. ( C'est le trou noir où il ne faut pas regarder. Le silence autour des connectomes cérébraux est assourdissant, par exemple. )
Les rares fois où la biologie est appelée à la rescousse de l'argumentaire scientifique, on trouve toujours un moment où l'on stoppe l'étude. Stop ! N'allez pas plus loin.
Je me souviens de Catherine Vidal, qui utilise l'argument d'autorité de son état de scientifique et finit par dire: " Certes, les hormones jouent probablement un rôle, mais
comme on ne sait pas lequel, on ne doit pas en tenir compte." Alors que c'est justement ça l'intérêt de la science objective, c'est accepter de se laisser emporter par le
raisonnement en des lieux que l'on n'avait pas prévus.

Reprocher aux anti-féministes d'utiliser l'argumentaire biologique, c'est refuser de porter le débat sur le seul champ où l'on peut obtenir des résultats non équivoques, c'est en fait clamer son rejet de tout ce qui est scientifique.
Et cependant, ce rejet de faits scientifiques est paradoxalement revendiqué comme étant un argument solide. cf. en invoquant les “faits”
Ces guillemets sont typiques. Au lieu de développer proprement autour de ce point, le texte fonctionne par implicite. S'il y a des guillemets, c'est implicitement que ces
faits n'en sont pas. Mais alors, j'eusse apprécié un développement, une analyse, des preuves, des cas concrets de faits dont la construction soit analysée, disséquée.

Mais elles ne peuvent pas, donc elles mettent des guillemets.
Ce que dit Pimono est exact.

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optimus maximus
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Re: le féminisme

#7818 Message par optimus maximus » 30 déc. 2017, 14:58

Je suis tombé sur ça sur YouTube, j'ai regardé le début et ça m'a fait rigoler :mrgreen:
Je partage :
https://youtu.be/xcDhK1SXcRk

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clarine
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Re: le féminisme

#7819 Message par clarine » 30 déc. 2017, 15:26

Pi-r2 a écrit :ce sont des attaques qui discréditent à priori uniquement sur la forme et empêchent tout dialogue constructif.
Nier les différences biologiques hommes / femmes est juste absurde. C'est effectivement anti scientifique et bon à jeter à la poubelle.
Si on refuse de travailler sur les faits, on refuse effectivement le dialogue avec les rationalistes.
Et pourtant je me considère comme féministe. :roll:
Attention, c'est très long malgré les quelques coupes que j'ai faites. Bon courage pour la lecture.
Attention bis, je ne dis pas que tu fais partie de ce mouvement (ou d'un quelconque autre... je te soupçonne de vouloir appartenir à aucun, dans ton unicité intrinsèque :wink: ) mais je pense que nous pouvons retrouver certains des mécanismes de pensée (de rationalisation) décrits chez bcp d'entre-nous.
Kumokun a écrit :ces courants ont la particularité commune de se présenter comme “rationalistes”, dans le sens où ils privilégient ce qu’ils appellent la “raison” et les “faits” sur tout autre mode de raisonnement (sans pour autant en donner une définition précise).
[...]
Nous montrerons cependant que l’opposition rationaliste aux idées promues par ce militantisme n’est pas tant due à une argumentation rationnelle qu’à la sociologie des membres de ces courants de pensée.
[...]
Les libres penseurs rationalistes forment donc une tradition intellectuelle agrégeant des individus issus d’horizons divers, créant un continuum intellectuel entre les nouveaux athées et les libertariens.
[...]
La critique des sciences humaines, et plus largement des humanités, par les nouveaux athées vient principalement du fait qu’ils ont pris comme horizon de référence un idéal-type de rationalité, dont le paradigme est la méthode scientifique. Ils la brandissent en général comme un argument d’autorité, mais ils ne disent pas précisément en quoi cela consiste, ni ne font d’étude ou de recherche sur la méthode scientifique en soi (en général les sociologues des sciences et leur vision relativiste sont justement honnis par les nouveaux athées). C’est pourquoi dès qu’il est question d’épistémologie et de philosophie des sciences, certains philosophes réalistes sont invoqués pour leur servir de caution intellectuelle (en France ce sera Jacques Bouveresse et Pascal Engel).
[...]
En outre, par opposition aux dérives religieuses créationnistes, les nouveaux athées vont naturellement montrer un attachement important à la théorie de l’évolution de Darwin. Tout cela fait qu’ils privilégieront les énoncés de la psychologie évolutionniste aux énoncés de la sociologie, sans pour autant dans la plupart des cas avoir plus de connaissance dans un champ que dans l’autre. Nous voyons donc que les nouveaux athées sont face à un type de choix purement psychologique et moral en vertu duquel ils choisissent la discipline (psychologie évolutionniste) qui sert le mieux leurs intérêts psychologiques et politiques, tout en relativisant la véracité de l’autre (sociologie). Les nouveaux athées reprochent en particulier aux sociologues ou aux théoriciens post-modernes de supposer que les individus naissent vierges de tout influence pré-natale, qu’elle soit biologique ou psychologique. Toutes les différences de comportement observées actuellement seraient alors induites par la socialisation différenciée des individus (en fonction de leur genre par exemple). De ce fait, si les différences ne sont pas naturelles, cela offrirait une caution scientifique à la volonté politique et morale de les réduire. En supposant que l’on nait avec une ardoise blanche (blank slate), les sociologues et les théoriciens post-modernes nieraient les preuves d’existence de différences femmes-hommes, et transformeraient les sciences humaines en un champ pseudo-scientifique hanté par une idéologie politique aux visées égalitaristes. Ce type de discours foisonnerait dans les études de genre (gender studies), qui forment un corpus de recherches sur les interactions entre genre et société, transversales aux disciplines traditionnelles que sont la sociologie, l’histoire, la géographie… En d’autres termes, les rationalistes reprochent aux théoriciens post-modernes, et notamment aux études de genre, de détourner la science de ses buts premiers (sans pour autant décrire quels sont-ils), en la transformant en un outil militant ayant pour but de mener à bien un agenda politique.
[...]
Les philosophes français tels que Foucault, Deleuze, Derrida,… ont été originellement importés par les universitaires américains issus des départements de littérature, offrant ainsi une nouvelle manière d’analyser les textes en soulignant l’importance de toujours resituer la position du locuteur vis à vis de son texte.
[...]
les outils intellectuels proposés par les auteurs français, après avoir été relus et repensés par les américains, proposaient une manière innovante d’analyser les rapports de domination. Nous pouvons par exemple retenir l’idée que les dominé·e·s sont plus légitimes à parler de leur situations que les dominants, que le système de domination forme un “complexe” bien plus grand et diffus que les simples discriminations interpersonnelles, et bien sûr l’idée de l’intersectionnalité : que l’on subit différemment une domination lorsqu’on est à l’intersection de plusieurs oppressions. Nous allons voir dans cette partie comme les nouveaux athées (et les rationalistes en général) dénigrent ces avancées conceptuelles par principe, parce qu’elles sont issues d’une pensée post-moderne. Ce faisant, ils se rangent mécaniquement dans la catégorie des opposants au militantisme féministe, mogai et anti-raciste. Nous verrons qu’au delà du contenu de leur réflexion, c’est leur manière même de penser et leur profil sociologique qui font qu’ils ne peuvent pas comprendre le militantisme post-moderne, s’ils ne changent pas de paradigme intellectuel.

L’une des nouveautés majeures du post-modernisme, est d’arrêter de croire qu’il existe des énoncés objectifs, et de ramener tous les énoncés à la position de leur locuteur·ice dans l’espace social et historique au moment d’énonciation. Cela a eu d’importantes répercussions dans les milieux militants (blancs), puisque d’une part ça a permis de relativiser le discours mainstream prétendument neutre comme étant en réalité produit par les dominants, et en contrepartie ça a légitimé le “point de vue du dominé” sur le rapport de domination⁷. Dès lors, venant d’un dominant, il devient illégitime de remettre en doute la parole d’une personne vivant une situation de domination, que le dominant n’a jamais vécu. Cette idée représente une aporie aux yeux des rationalistes car la pertinence d’un argument devrait être absolue et reposer sur la raison, théoriquement atteignable par tou·te·s, et certainement pas dépendre de la personne qui le formule. D’autre part, ils ne considèrent valide un énoncé que lorsqu’il est confirmé par des faits mesurables, et donc un témoignage individuel est forcément subjectif donc certainement pas porteur de réalité objective. Pourtant aujourd’hui cette position n’est plus tenable car l’émergence d’internet a permis à des milliers de subjectivités de communiquer entre elles, et de prendre conscience des similitudes de leur vécu. La subjectivité devient intersubjective lorsque des milliers de témoignages convergent sur la description d’un fait social. Internet a ainsi permis de montrer que les vécus individuels des personnes dominées forment une mosaïque qui dés-individualise les situations de domination, et qui dessine le système d’oppression.

[...]

D’autre part, les nouveaux athées, de par leur filiation Darwinienne, privilégieront les explications évolutionnistes aux explications sociales. Ainsi, face à un fait social, ils opposeront aux théories sociologiques constructivistes les justifications données par la psychologie évolutionniste, et admireront logiquement certains spécialistes comme Steven Pinker par exemple. Ils sont très friands des avancées dans ce domaine, sans se demander plus avant s’il admet une vérifiabilité et une falsifiabilité plus importantes que la sociologie. Ils privilégieront donc les explications évolutionnistes, tout en prétendant se préserver de porter un jugement. Pourtant c’est porter un jugement moral que de critiquer les militant·e·s sur leur caution scientifique. C’est orienter le débat sociétal sur les questions de sciences, alors que les mouvements féministes, anti-racistes et mogai sont des mouvements politiques avant tout. Cela revient à ne donner l’autorisation de débattre qu’aux individus et mouvements qui pensent “bien”, i.e. rationnellement, en respectant la science. C’est un privilège de dominant de pouvoir classifier la légitimité des revendications en fonction de la bonne tenue du discours qui les porte. On sent poindre ici le fait que le nouvel athéisme est un courant politique qui se drape d’oripeaux consensuels pour légitimer ses revendications conservatrices.

Rappelons qu’une oppression, ce n’est pas seulement un regard méfiant, une blague lourde, un traitement différencié de la police, c’est tout cette chaîne de comportements mis bout à bout, qui prend sens de manière globale comme faisant partie d’une structure sociale de domination. Les gens se permettent de faire des blagues sexistes, racistes, homophobes, etc parce que la société dans son ensemble est laxiste à ce sujet ; c’est donc le système social entier qui concourt à l’oppression. La domination n’est pas forcément formulée comme une volonté explicite, et elle s’exprime plutôt par un aveuglement auto-persuasif des dominants sur leur innocuité dans l’espace social. Les nouveaux athées sont particulièrement opposés à cette vision systémique des choses car ils ne peuvent pas concevoir que les individus dominants d’une société puissent être oppressifs sans le savoir ni le vouloir. En effet, en tant que rationalistes, il pensent que la rationalité seule permet d’avoir le recul suffisant sur soi pour juguler ses comportements oppressifs. Ils ne se considèrent donc pas comme oppressifs. Ils récusent aussi le point de vue systémique car ils le trouvent profondément marxiste, voire complotiste. On retrouve ici le positionnement économique typique des penseurs rationalistes, qui penchent du côté du libéralisme comme seule manière rationnelle (et naturelle) de mener l’économie. Leur opposition à la conception systémique des oppressions est donc un translaté de leur opposition au marxisme.

Derrière une volonté apparemment saine de promouvoir une mentalité scientifique, les nouveaux athées défendent en fait un corpus d’idées politiques conservatrices.
Cela s’appuie pour partie sur leur refus ou leur impossibilité de concevoir la pensée sociologique comme rationnelle, falsifiable et mainte fois confirmée. Refus par principe, parce que les sciences humaines ne sont prétendument pas aussi rigoureuses que les sciences dures. Impossibilité, car cognitivement, un scientifique dur privilégiera certainement des raisonnement logiques à des raisonnement heuristiques.
Le scientifique dur aura du mal à envisager le raisonnement sociologique, le bain social holistique, le fait que beaucoup de nos gestes, de nos remarques et de nos réflexions sont issus de notre socialisation. C’est comme si cognitivement, la forme de pensée des nouveaux athées était, de par son fonctionnement même, incapable de s’emparer de la pensée sociologique. Cela se voit parfois lorsqu’ils manifestent leur opinion dans un débat, en se ramenant aux définitions des mots comme garantes de vérité, en invoquant les “faits”, ou encore en relevant les incohérences dans les discours de leurs adversaires ; en quelque sorte ils privilégient la structure logique du discours et son assise factuelle, plutôt que son contenu heuristique et le sens qu’il porte. Les modalités du raisonnement rationaliste sont un décalque des valeurs prônées par ce mouvement. En accord avec celles ci, ils croient que la pensée est un objet pouvant atteindre une perfection rationnelle, indépendamment du corps et du vécu qui la portent. Ils pensent que leur mode de pensée est le meilleur (car prétendument justifié par la Science, avec un grand S), et que ce mode de pensée est un idéal-type pouvant être atteint par tout le monde, indépendamment de son vécu et de sa formation intellectuelle. Au final, les nouveaux athées ont aussi dans leur liturgie une version de l’ardoise vierge de toute influence, aussi absurdement critiquable que le blank slate des post-modernes qu’ils conspuent tant.

Nous ne pouvons trancher complètement sur les motivations philosophiques des nouveaux athées. Ils prétendent être sincères dans leur démarche, mais leur acharnement et leur condescendance montrent qu’ils jouent aussi un jeu politique. Ce n’est pas juste critiquer les croyances, la foi sous toutes ses formes (religieuses ou post-modernes), car il semble que toute cette énergie dépensée sous-tend un projet politique. Les nouveaux athées utilisent la caution scientifique pour légitimer les causes qu’ils défendent : liberté d’expression, méfiance envers les musulmans, libéralisme économique, conservatisme sociétal… Ils moquent les militant·e·s intersectionnel·le·s en les accusant de détourner la science lorsque cela les arrange, et de nier les résultats scientifiques qui ne vont pas dans leur sens, sans voir qu’eux mêmes font exactement la même chose.
[...]
Cette arrogance intellectuelle, cette certitude d’avoir raison (car la science serait de leur côté), est typique des nouveaux athées (et de certaines professions scientifiques en général). C’est d’autant plus arrogant, qu’ils ne prennent pas la peine de lire dans le détail les articles qu’ils conspuent ou juste de se former en sociologie. C’est une démarche très dogmatique, très loin de la déontologie scientifique. C’est là une autre spécificité des nouveaux athées : dans leur processus argumentatif, ils privilégieront citer des journalistes, des essais, des podcasts, que tout autre ouvrage ou article universitaire. Et cela quitte à tomber dans la mauvaise foi intellectuelle en citant le documentaire de tel comédien qui ira dans leur sens¹¹, plutôt que de citer toute la littérature qui les contredit. L’argumentation n’a donc clairement pas lieu sur le plan scientifique, mais principalement politique.
[...]
en majorité des hommes blancs issus des classes supérieures¹². Il y a bien sûr des exceptions (souvent des femmes et des personnes racisées, comme Ayaan Hirsi Ali, malheureusement souvent prises comme caution morale des positions du mouvement sur l’islam ou l’anti-racisme). C’est un profil sociologique très proche des libertariens, un peu plus aisé certainement (l’éducation plus élevée pouvant expliquer l’affinité avec les sciences).
[...]
D’autre part, leurs références sont toujours les mêmes : les écrits des quatre cavaliers de l’athéisme par exemple (Dawkins, Hitchens, Harris, Dennett), certains magazines en ligne comme Quillette ou Areo et d’autres influenceur.se.s d’idées comme Helen Pluckrose ou Christina Hoff Sommers, ou bien encore les livres fondateurs qui dénoncent les dérives du post-modernisme (Gross-Levitt, parmi d’autres¹⁴).
[...]
ils se voient comme les ultimes défenseurs de la rationalité scientifique contre l’obscurantisme de la croyance irrationnelle et de l’idéologie romantique. Avec ses figures messianiques (Sokal et les quatres cavaliers de l’apocalypse), ses archanges (Pluckrose, Hoff Sommers, Saad), ses évangiles (Gross-Levitt, Sokal-Bricmont, Koertge), le nouvel athéisme ressemble à s’y méprendre à une nouvelle offre religieuse dont les croyants se représentent comme des croisés luttant contre l’avancée des totalitaristes de la pensée.
Et surtout, comme dans toute sous-communauté masculine et blanche, le sexisme et le racisme sont prégnants, malgré toutes les dénégations des nouveaux athées.

[...]

Tout ceci étant dit, comment ne pas voir le mouvement du nouvel athéisme comme un fondamentalisme séculaire socialement conservateur issu d’une minorité dominante en perte de privilèges, et qui se drape de la légitimité scientifique consensuelle pour rendre leur argumentation réactionnaire acceptable. Dans le détail, les valeurs portées par le mouvement rationalistes sont très proches de celles de la droite chrétienne américaine⁴ (anti-Islam, anti-genre, libéralisme économique), mais elles sont défendues de manière totalement novatrice et beaucoup plus sérieuse, puisque s’appuyant au maximum sur la science.
À leur décharge, les nouveaux athées ont cependant le mérite de raviver le débat sur un lien délicat, bien qu’éternel, entre sciences et politique. En effet ils dirigent leur offensive politique contre le militantisme intersectionnel en avançant des arguments scientifiques pour décrédibiliser leurs revendications. En dénonçant les dérives militantes des sciences humaines américaines, et en pratiquant eux même, dans l’autre extrême, un athéisme militant basé sur les sciences dures, ils ont le mérite de rappeler combien il est malvenu d’invoquer la science pour justifier d’un agenda politique et moral. Sans nier les apports théoriques importants que la science peut apporter au militantisme et inversement, il semble néanmoins nécessaire de maintenir une distinction entre ce qui relève des choix politiques et de la morale, et ce qui relève de la connaissance scientifique. En effet, le militantisme féministe permet de déconstruire les catégories de pensée, et donc d’offrir l’opportunité à certaines disciplines scientifiques de s’offrir une cure de rajeunissement théorique, ainsi que d’atteindre une plus grande objectivité en se détachant des préconceptions inconscientes qui structurent la pensée. Mais les scientifiques ne devraient pas tomber dans l’excès inverse, le dogmatisme, et la négation radicale de résultats scientifiques n’allant pas dans leur sens. D’autre part, le militantisme doit beaucoup aux avancées en sciences humaines (notamment depuis les années 1970), car cela lui permet d’opposer des arguments de poids contre le déterminisme essentialiste et le paralogisme naturaliste (faute logique qui consiste à confondre un jugement de fait et un jugement normatif). La sociologie, et les études de genre notamment¹⁶, ont permis de relativiser la croyance naturalisante que les différences femmes-hommes sont innées, en allant jusqu’à resituer même les termes du débat¹⁷. Elles représentent un atout politique et intellectuel certain pour celles et ceux qui souhaitent se déconstruire et réfléchir à ces questions.
Cependant, conditionner publiquement le contenu d’un militantisme politique à l’existence d’un corpus de justifications scientifiques nous obligerait, face à un résultat scientifique contradictoire avec ce corpus, soit à nier publiquement ce résultat, soit à admettre que notre objectif politique n’est pas légitime. Dans les deux cas, nous sommes face à une situation délicate, à choisir entre renier la déontologie scientifique, ou renier notre engagement politique. En n’appuyant pas notre discours éthique sur des justifications scientifiques, cela éviterait d’une part de contaminer le débat scientifique par les débats politiques, et cela permettrait d’autre part de renforcer le militantisme intersectionnel en le plaçant dans le domaine de la morale, et donc de le dissocier du spectaculaire journalistique toujours prompt à justifier scientifiquement des différences entre les genres, ainsi que de le prémunir des attaques rationalistes à propos de son assise scientifique. C’est une chose d’utiliser la sociologie pour démystifier le monde social, au même titre que les sciences physiques démystifient le monde physique, mais c’est autre chose que de justifier une philosophie morale à partir des résultats sociologiques. Sans nier l’apport pédagogique extrêmement nécessaire et important que représente la sociologie dans le processus de déconstruction, c’est un choix politique délicat que de se référer à elle — et plus systématiquement, à la science — comme source de légitimité de revendications sociétales. En effet cela déplace l’articulation entre science et engagement politique au niveau du domaine de la justification de l’une envers l’autre, au lieu de les considérer comme deux entités séparées. Justifier la nécessité du militantisme par la science plutôt que par la morale peut le fragiliser plus que le renforcer, puisque sa légitimité politique est alors tributaire des nouvelles avancées scientifiques.
Une position peut être plus modérée est d’admettre que l’individu accueille et analyse la recherche scientifique au prisme de ses convictions morales et de son militantisme. Ce trait est partagé tant par les militant·e·s intersectionnel·le·s que par les nouveaux athées, dont l’athéisme militant n’est pas en reste à ce sujet. De ce fait, la critique rationaliste du militantisme féministe se révèle être en réalité une tentative de déplacer le débat politique et moral sur le plan scientifique pour mieux décrédibiliser ce mouvement. Pour se prémunir de cette force conservatrice, il est donc vital que nous fassions au sein du mouvement la distinction entre ce qui relève du scientifique et ce qui relève du politique, et que nous nous interrogions sur la manière et les raisons qu’ont certains savoirs scientifiques de diffuser dans la sphère militante. Avec ces outils intellectuels, nous aurons les moyens d’empêcher que le débat public se fasse confisquer et se déroule selon les termes posés par les rationalistes.
Je t'invite à lire le 2ème billet de l'auteur sur le sujet (dans celui que je viens de citer, il fait principalement l'analyse des "nouveaux athées" qui n'est qu'un mouvement de la pensée rationaliste. Le suivant se penche plus particulièrement sur le libertarianisme -et son lien avec le masculinisme- qui appartient aussi au “courant rationaliste”.)
C’est un courant de pensée (majoritairement anglo-saxon) agglomérant plusieurs mouvements philosophiques (nouveaux athées, libertariens, sceptiques) qui ont tous la particularité de revendiquer l’esprit critique et la pensée rationnelle comme moyen nécessaire et suffisant pour atteindre une connaissance non faussée sur le monde.
NB : en gras, comme d'habitude, c'est moi qui souligne.

edit : mise en forme
Modifié en dernier par clarine le 30 déc. 2017, 16:16, modifié 1 fois.

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Sifar
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Re: le féminisme

#7820 Message par Sifar » 30 déc. 2017, 15:46

ils ne considèrent valide un énoncé que lorsqu’il est confirmé par des faits mesurables
Oui, c'est vraiment trop injuste.
C'est un générateur automatique de textes ?

Les raisonnements heuristiques...
Dans les deux cas, nous sommes face à une situation délicate, à choisir entre renier la déontologie scientifique, ou renier notre engagement politique.
Le choix sera fait en fonction de la conclusion souhaitée, c'est comme cela que l'on raisonne avec les sciences heuristiques.
Poubelle.
Ce que dit Pimono est exact.

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Re: le féminisme

#7821 Message par toto78 » 30 déc. 2017, 16:42

clarine a écrit :...
approuvé !
L'élite intellectuelle se prétend intelligente (Maurizio Ferraris)
Il faudrait que cesse en France l'idée qu'être diplômé c'est être intelligent (Emmanuel Todd)

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Re: le féminisme

#7822 Message par fabinoo » 30 déc. 2017, 17:27

J'adore ces textes qui commencent par dénoncer un homme de paille (oh mon dieu, on a traduit "gender studies" par "théorie du genre", quel dévoiement extrême ! Et il parait que ce serait une "stratégie vaticane", rien que ça) pour ensuite en dérouler un énorme sous forme d'un prétendu antiféminisme, appuyé par un procès d'intentions généralisé (si l'on questionne et remet en cause certaines affirmations féministes, ce n'est pas parce que ces affirmations sont questionnables, mais uniquement parce qu'on défend l'oppression du système...).

Quant au second texte, Clarine, quand tu seras capable de dérouler un argumentaire et de l'appuyer par la pensée des autres au lieu de nous servir les longs gloubi-boulgas des autres tels quels en guise de pensée, ça sera peut-être plus facile.
On va quand même tenter d'extraire quelques points saillants et d'y répondre. Pas forcément dans l'ordre...

Cette idée représente une aporie aux yeux des rationalistes car la pertinence d’un argument devrait être absolue et reposer sur la raison, théoriquement atteignable par tou·te·s, et certainement pas dépendre de la personne qui le formule.
Un homme de paille, un...
Les rationalistes que je connais pensent effectivement que la pertinence d'un argument devrait reposer sur la raison, mais la raison leur dit aussi que, bien entendu, un certain nombre de faits, notamment sociologiques ou anthropologiques, sont perçus différemments par les différentes personnes qui les vivent. Ils s'attachent en conséquence à essayer d'évaluer la pertinence de chaque perception par des protocoles rationnels, et à faire la part du rationalisable de l'irrationalisable. Ils savent par ailleurs clairement que la raison n'est pas atteignable par tous, hélas.
ils ne considèrent valide un énoncé que lorsqu’il est confirmé par des faits mesurables, et donc un témoignage individuel est forcément subjectif donc certainement pas porteur de réalité objective. Pourtant aujourd’hui cette position n’est plus tenable car l’émergence d’internet a permis à des milliers de subjectivités de communiquer entre elles, et de prendre conscience des similitudes de leur vécu. La subjectivité devient intersubjective lorsque des milliers de témoignages convergent sur la description d’un fait social.
Encore un homme de paille.
Les rationalistes ne sont pas en désaccord avec ça. Mais le fait que des milliers de personnes aient le même vécu ne démontre qu'une chose : que ce ressenti est partagé, qu'il est réel. Pas forcément que ce ressenti est exact. Des milliers de gens avaient à une époque le ressenti que la terre était plate et que le soleil lui tournait autour...
Pourtant c’est porter un jugement moral que de critiquer les militant·e·s sur leur caution scientifique. C’est orienter le débat sociétal sur les questions de sciences, alors que les mouvements féministes, anti-racistes et mogai sont des mouvements politiques avant tout.
Ok, merci de l'avouer. On est dans la situation d'un groupe qui défend ses intérêt avec des arguments totalement idéologiques. C'est légitime, mais j'ai le droit de ne pas être d'accord, ni sur les buts de ce groupe, ni sur son argumentation idéologique.

C’est un privilège de dominant de pouvoir classifier la légitimité des revendications en fonction de la bonne tenue du discours qui les porte.
Bref, je suis dominé.
Qu'est-ce qui le prouve ?
Rien, mais comme je suis dominé, je n'ai pas à le prouver.
(on a déjà parlé de ce raisonnement particulièrement fallacieux).
Rappelons qu’une oppression, ce n’est pas seulement un regard méfiant, une blague lourde, un traitement différencié de la police
On a vu à quel point il est douteux que la police et/ou la justice ait un traitement en défaveur des femmes. Si on en juge par le différentiel de condamnations pour des faits similaires, il faut en conclure que les dominés, ce sont bien les hommes, dans notre société.
Mais bon, comme dans le cas précédent : puisque les femmes SONT dominées, elles n'ont pas à démontrer qu'elles le sont effectivement, elles n'ont qu'à l'affirmer à tous propos.
En outre, par opposition aux dérives religieuses créationnistes, les nouveaux athées vont naturellement montrer un attachement important à la théorie de l’évolution de Darwin. Tout cela fait qu’ils privilégieront les énoncés de la psychologie évolutionniste aux énoncés de la sociologie, sans pour autant dans la plupart des cas avoir plus de connaissance dans un champ que dans l’autre.
Encore une fois, pas besoin de démontrer que "dans la plupart des cas", mes adversaires n'ont pas "plus de connaissance dans un champ que dans l'autre". Je n'ai qu'à l'affirmer, puisque je suis le dominé autoproclamé, et laisser entendre que moi, je maîtrise, sans avoir à le démontrer non plus, hein. Pas besoin non plus de démontrer qu'ils soient athées, ni que leur athéisme ait quoi que ce soit de nouveau, c'est juste qu'un peu de novlangue du genre "mansplaining" ou "nouveaux athées", ça permet de donner l'impression qu'il y a de la grosse conceptualisation à l'appui du raisonnement.
Les nouveaux athées reprochent en particulier aux sociologues ou aux théoriciens post-modernes de supposer que les individus naissent vierges de tout influence pré-natale, qu’elle soit biologique ou psychologique.
Oui, précisément, c'est ce qu'on peut reprocher à certains : affirmer cela contre toutes les évidences qui montrent la part relativement importante de l'inné dans les caractéristiques individuelles.

En d’autres termes, les rationalistes reprochent aux théoriciens post-modernes, et notamment aux études de genre, de détourner la science de ses buts premiers (sans pour autant décrire quels sont-ils), en la transformant en un outil militant ayant pour but de mener à bien un agenda politique.
Oui, précisément, c'est ce qu'on peut reprocher aux post-modernes.
A cela près que les buts premiers de la science sont en réalité parfaitement clairs : approcher autant que possible de la compréhension des phénomènes et trouver des solutions aux problèmes.
militantisme féministe, mogai et anti-raciste.
Tiens, un peu de novlangue, ça manquait.
C’est comme si cognitivement, la forme de pensée des nouveaux athées était, de par son fonctionnement même, incapable de s’emparer de la pensée sociologique. Cela se voit parfois lorsqu’ils manifestent leur opinion dans un débat, en se ramenant aux définitions des mots comme garantes de vérité, en invoquant les “faits”, ou encore en relevant les incohérences dans les discours de leurs adversaires
Attention, les nouveaux athées, ces fourbes, relèvent les incohérences dans les discours. Sérieusement, ce texte est une caricature, c'est ça, je me suis fait piéger, ça fait une heure que je suis dessus, je me suis fait avoir ?????
Ils moquent les militant·e·s intersectionnel·le·s en les accusant de détourner la science lorsque cela les arrange, et de nier les résultats scientifiques qui ne vont pas dans leur sens, sans voir qu’eux mêmes font exactement la même chose.
On aimerait des exemples précis, mais non, on est dominé, on n'est pas obligé, et puis la précision, c'est pas sociologique.
ils privilégieront citer des journalistes, des essais, des podcasts, que tout autre ouvrage ou article universitaire. Et cela quitte à tomber dans la mauvaise foi intellectuelle en citant le documentaire de tel comédien qui ira dans leur sens¹¹, plutôt que de citer toute la littérature qui les contredit. L’argumentation n’a donc clairement pas lieu sur le plan scientifique, mais principalement politique.
J'imagine que le 11 menait vers un exemple, au moins un (oui, quand on est dominé, on a le droit de prendre UN exemple et d'en tirer une généralité, c'est pour lutter contre la domination, c'est légitime) ?
la critique rationaliste du militantisme féministe se révèle être en réalité une tentative de déplacer le débat politique et moral sur le plan scientifique pour mieux décrédibiliser ce mouvement.
Il n'existe qu'un seul féminisme, hein, c'est celui de l'auteur. Et toute critique de ce seul vrai féminisme au nom de la logique et de la vérité ne sera qu'une honteuse tentative de décrédibilisation.

---

Conclusion : on pourrait être en accord avec certaines affirmations de ce texte. Mais il y a tant d'aveux répétés de la haine de la réalité de l'auteur qu'on ne peut que rejeter l'ensemble de l'idéologie qui est ici présentée. Qui n'est pas LE féminisme, mais une forme bien particulière de pensée féministe, que je ne peux effectivement pas accepter.

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Re: le féminisme

#7823 Message par clarine » 30 déc. 2017, 19:54

fabinoo a écrit :quand tu seras capable de dérouler un argumentaire et de l'appuyer par la pensée des autres au lieu de nous servir les longs gloubi-boulgas des autres tels quels en guise de pensée, ça sera peut-être plus facile.
1) J'ai argumenté plus d'une fois sur ce fil. Je sais que vous connaissez donc ma position. Je sais aussi que je connais la vôtre sur le féminisme (avec leurs nuances selon les interlocuteurs). Que te faut-il de plus ? Au stade où en est ce fil, je pense que les positions de chacun sont faites et j'avoue que je ne vois pas trop l'intérêt à ressasser en boucle les mêmes arguments. Mes interventions se bornent à fournir de la matière (à débat ? :wink: ) à ceux que le sujet intéresse, dans un sens comme dans l'autre. Après, bien sûr, je n'oblige personne à lire... ni à commenter.

2) Je ne vois pas l'intérêt de vous sortir mon gloubi-boulga quand celui des autres traduit bien, sinon mieux que ce que j'aurais pu écrire, ma vision des choses.

3) quand je cite un texte, cela ne veut pas nécessairement dire que j'approuve à 100% ce qui y est dit. Bien sûr, en général, il éclaire suffisamment ma pensée sur le sujet.

4) En l'occurrence, ce que j'ai trouvé particulièrement intéressant dans cet article, c'est certes la dénonciation de certains travers rationalistes (dont le fameux dogmatisme, très loin de la déontologie scientifique) mais, plus encore, le fait que sous couvert scientifique, les rationalistes défendent finalement un projet politique. Tout comme les féministes défendent un projet politique. Bref, toute la partie sur "le débat sur un lien délicat, bien qu’éternel, entre sciences et politique".

5) une des questions ici, me semble-t-il, n'est pas de dire quel est le meilleur projet politique mais bien de faire le distingo entre science et politique ET de comprendre le positionnement des "nouveaux athées" (puisque c'est d'eux dont on parle) par rapport au féminisme.
Comme le dit l'auteur de l'article "Nous montrerons cependant que l’opposition rationaliste aux idées promues par ce militantisme n’est pas tant due à une argumentation rationnelle qu’à la sociologie des membres de ces courants de pensée."
Personnellement, j'ai beaucoup aimé le "fondamentalisme séculaire socialement conservateur issu d’une minorité dominante en perte de privilèges, et qui se drape de la légitimité scientifique consensuelle pour rendre leur argumentation réactionnaire acceptable" même si je ne l'ai pas mis en gras. Je ne l'aurais sans doute pas formulé de manière aussi tranchée mais, pour ma part, je vois aussi beaucoup de conservatisme réactionnaire dans les arguments avancés contre le militantisme féministe (et non, je ne vais pas "re"parcourir les 157 pages de ce fil pour te sortir les exemples... dommage :lol: mais tu es tout à fait bienvenu à les relire si le cœur t'en dit :twisted:). En fait non, ne te donne pas la peine, je pense que tu ne verras rien de ce genre-là...

Pour le reste de ton post, j'y reviendrai plus tard... si j'y reviens un jour :wink: .

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#7824 Message par fabinoo » 30 déc. 2017, 21:23

Je crois que tu n'as pas compris la base de la pensée rationaliste (la vraie, pas l'homme de paille) :

D'abord on essaie de comprendre la réalité.
Ensuite, on met ou pas de la politique.

C'est la démarche inverse de celle qui est proposée dans les textes que tu donnes.
Elle n'est absolument pas identique, contrairement à ce qui est dit.

D'abord on évalue les causes des différences et la réalité des injustices, de la manière la plus rigoureuse possible.
Ensuite, à partir de cette évaluation, aussi juste et précise que possible, on fait de la politique. Qui elle, peut être bonne ou mauvaise dans ses intentions, ça, c'est un autre problème.
Ca, c'est la démarche rationnelle.

La démarche proposée dans tes textes, c'est :
D'abord, je décide de ce qui est bien.
Ensuite, je propose une fiction qui colle à ma vision, et j'appelle ça sociologie, sciences humaines; etc...). Et je prétends que c'est en fait la même démarche que la démarche rationnelle (ou bien que mes adversaires n'auraient pas en fait de démarche rationnelle, jamais), et que mon idéologie (bonne dans ses intentions) n'est là que pour moyenner une autre idéologie (mauvaise dans ses intentions).

Et c'est profondément mensonger et malhonnête.

MA démarche, c'est d'abord de chercher à approcher la vérité, la réalité.
Et ensuite seulement, je cherche à répondre aux problèmes qu'elle pose, et seulement aux problèmes existant réellement.

Peux-tu synthétiser toi aussi ta manière de procéder en quelques lignes, que je te comprenne ?

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Re: le féminisme

#7825 Message par fabinoo » 30 déc. 2017, 21:40

Personnellement, j'ai beaucoup aimé le "fondamentalisme séculaire socialement conservateur issu d’une minorité dominante en perte de privilèges, et qui se drape de la légitimité scientifique consensuelle pour rendre leur argumentation réactionnaire acceptable" même si je ne l'ai pas mis en gras.
Une démarche consistant donc principalement à faire à l'autre un procès d'intention, à définir par avance ses motivations, et de décider sans rien connaître de lui qu'il appartient à un groupe dominant bourré de privilèges qu'il a peur de perdre, sans jamais avoir à le démontrer, puisque c'est le postulat de départ.
Ca, c'est profondément malhonnête. Que sais-tu de moi, de ma vie pour me ranger dans une catégorie ?

Et prétendre qu'il y aurait dans cette conversation tout ce qu'il faut pour appuyer ton argumentaire mais de ne pas aller y chercher d'exemples que l'on puisse discuter.
Profondément malhonnête encore.

Et moi, je ne te fais pas de procès d'intention, je juge tes actes, ta manière de débattre et rien d'autre. Je ne sais pas qui tu es et je ne veux pas le savoir, je n'ai pas d'a priori sur ce que tu penses, je ne juge que ce que tu dis.
Alors fais de même, sors-les, les exemples qui montrent que je suis ce que tu prétends, et on en parle. Mais cesse les hommes de paille, les procès d'intention, et les appels à la vertu outragée.

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Re: le féminisme

#7826 Message par Jeffrey » 30 déc. 2017, 22:08

clarine a écrit :https://twitter.com/Kum0kun/status/947049311736561665

Un petit thread sur la notion d'anti-féminisme (les concerné.e.s se reconnaîtront... ou pas :wink: ).
En gras : c'est moi qui souligne.
Kumokun@Kum0kun

Petit retour sur la notion d'anti-féminisme grâce au livre de Diane Lamoureux et Francis Dupuis-Déri - les Antiféminismes : Analyse d'un discours réactionnaire

Diane Lamoureux le décrit ainsi : “L’antiféminisme prend plusieurs formes. C’est essentiellement un discours conservateur, souvent réactionnaire (en réaction au féminisme) et il repose usuellement sur une compréhension naturalisée et hiérarchique des rapports sociaux de sexe.”

Dans le même ouvrage, l'article de Sara Garbagnoli revient sur la stratégie Vaticane de créer un homme de paille pour décrédibiliser les études de genre et le féminisme. Elle décrit notamment comment le terme "théorie du genre" a été inventé de toute pièce

Les tweets qui suivent sont des citations de son texte, d'une limpidité exemplaire.

“En raison de cette démarche théorique “para-doxale” et de sa consubstantielle visée politique révolutionnaire, le féminisme ne peut que déranger l’ordre établi (et ceux qui en tirent bénéfice) et générer, en réaction, des formes d’opposition qui le visent directement."

"D’où l’importance de la notion d’anti-féminisme qui dit autre chose et plus que ce à quoi les termes “misogynie” et “sexisme” renvoient."

"L’anti-féminisme nie (minimise, individualise, pathologise, ethnicise) ce que les analyses féministes montrent et étudient: que les femmes sont opprimées et exploitées, que la minoration subie par les femmes fait système, qui est non réductible à d’autres formes de domination."

"L’anti-féminisme s’oppose farouchement à la légitimité des études et des recherches féministes en les taxant d’un ensemble hétéroclite de défauts qui en saperaient la validité."

"Non scientifiques (car militantes), communautaristes (car produites par des groupes minoritaires au nom de la minoration subie), inutiles (il n’y aurait pas, ou plus, d’oppression, ou il en existerait d’autres formes qui seraient prioritaires) ou exagérées (il n’y aurait par tant d’oppression que ça), les analyses féministes seraient elles-mêmes productrices de formes de violences et de discrimination (envers les hommes, envers les enfants, envers les femmes elles mêmes)."

‏Ces extraits du texte de Sara Garbagnoli permettent de reconnaître facilement les discours anti-féministes. Par exemple, l'anti-féminisme rationaliste se distingue de l'anti-féminisme catholique par la teneur de ses arguments, teintés de scientisme.

1) il se défend d’être anti-féministe, mais juste contre “l’extrémisme” du féminisme contemporain, post-moderne, intersectionnel, autant de qualificatifs que les rationalistes associent au post-modernisme, qu’ils qualifient d’élucubration intellectuelle.

2) il multiplie les appels à la Nature et au déterminisme biologique, en se manifestant par des références systématiques à des études dont le caractère scientifique sera donné comme indiscutable, puisque basées sur la théorie de l'évolution par exemple (cf évo-psy)

L’anti-féminisme rationaliste n’est pas ouvertement dirigé contre le féminisme car ce n’est pas une attitude rationnelle, mais il survient comme produit secondaire de la posture rationaliste à s’appuyer sur la science à tout va et à défendre la liberté d’expression et la “vérité”

Ces anti-féministes ont tendance à détourner à leur avantage la légitimité qu’on confère à la science en invoquant les “faits”, renvoyant ainsi leurs opposants politiques dans le camp des pseudo-sciences, des êtres non doués de raison, des idéologues, des crédules, des croyants.

Cette utilisation de la science comme moyen de maintenir la structure de domination a été déjà bien décrite par les marxistes et les post-structuralistes ; ce n’est donc par étonnant que ces deux écoles de pensées soient les ennemis numéro un de l'anti-féminisme rationaliste.

Pour aller plus loin sur l'analyse du discours anti-féministe en milieu rationaliste (nouveaux athées, libertariens, etc.), cf https://medium.com/@Kum0kun
Tout ceci me fait penser à plusieurs choses :
1° exprimer sa pensée sur Twitter, c’est fascinant :lol:
2° Je suppose que l’auteur est lesbienne ?
3° ça me fait penser à un.e forumer.euse, qui ne s’exprimait que par emoticons il y a quelque années. Tout le monde la prenait pour une femme. En fait, c’etait un mec :mrgreen:
4° pour le contenu, c’est de la daube, on est bien d’accord ? :D
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Re: le féminisme

#7827 Message par Sifar » 30 déc. 2017, 22:18

fabinoo a écrit :
Peux-tu synthétiser toi aussi ta manière de procéder en quelques lignes, que je te comprenne ?
Tenter une résumance de la pensée fulgurante et spiritique de skippy ? C'est impossible.
Ce que dit Pimono est exact.

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Re: le féminisme

#7828 Message par Jeffrey » 30 déc. 2017, 22:25

Sifar a écrit :
fabinoo a écrit :
Peux-tu synthétiser toi aussi ta manière de procéder en quelques lignes, que je te comprenne ?
Tenter une résumance de la pensée fulgurante et spiritique de skippy ? C'est impossible.
Ah skippy, toute la tendresse de mon enfance.
A propos, c’etait un mâle ou une femelle ?
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#7829 Message par fabinoo » 30 déc. 2017, 23:28

Et encore de la science patriarcale, tiens.

Study finds robust sex differences in children’s toy preferences across a range of ages and countries
http://www.psypost.org/2017/12/study-fi ... ries-50488
The study, which was published in the scientific journal Infant and Child Development, found that children overwhelmingly chose to play with toys typed to their gender. Boys played with male‐typed toys more than girls did, and girls played with female‐typed toys more than boys did.
the 16 studies in the meta-analysis were all observational studies of children in free play.
The sex difference in toy preference held even after the researchers accounted for the effects of the presence or absence of an adult, the study setting, the gender equality status of the country, year of publication, and presence of gender‐neutral toys.

But that does not mean these factors had no influence. For example, the meta-analysis found that boys did play with male‐typed toys less when at home than when in a laboratory and girls played with female‐typed toys less in more recent studies.

“There is a fashion today to say that gender is purely a social construct. In reality, gendered behaviour is a mix of biology and social influence, and I think our meta-analysis supports this view,” Barry told PsyPost.
(une science sans nuance, on le voit, totalement obnubilée par son objectif de domination)

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Re: le féminisme

#7830 Message par clarine » 31 déc. 2017, 01:21

Honnêtement, l'article que tu cites me donne l'impression qu'on a réinventé le fil à couper le beurre...

De ce que j'en comprends, il semble que cette méta-analyse ne fait que corroborer le fait que le comportement sexué est un mélange d'inné et d'acquis (de biologie et d'influence sociale). Bref, pas de quoi casser 3 pattes à un canard.

En admettant qu'il s'agit d'une découverte, peux-tu me dire ce que tu en conclus sur les différences hommes/femmes ? Parce que, perso, je ne vois pas ce que cet article apporte au débat de genre.

Pour ce qui est de l'étude elle-même, vu qu'elle n'est pas en accès libre, je ne peux pas formuler d'avis sur son contenu (sauf ce qu'en dit l'article que je viens de commenter plus haut) : elle apporte peut-être des éléments plus significatifs/déterminants sur cette question ?

A vrai dire, et plus généralement, je pensais que la recherche avait dépassé le "tout biologique" ou "le tout social"...

http://allodoxia.blog.lemonde.fr/2012/0 ... ne-acquis/
Odile Fillod a écrit :L’invocation de l’ « évidence » d’un rôle des gènes vise en fait à induire la confusion classique entre la question de la genèse d’une caractéristique chez un individu d’une part, et celle de l’origine des différences entre individus dans cette caractéristique d’autre part, qui est celle que j’ai formulée plus haut et qui fait véritablement l’objet du débat idéologique. Or dire que le patrimoine génétique d’un individu est un facteur déterminant dans la genèse de ses dispositions psychiques ne permet nullement de conclure que la variabilité des dispositions psychiques entre individus de patrimoines génétiques normaux est en partie déterminée par la variabilité de ceux-ci.

[...]

Quid des différences entre groupes sociaux ?
En imaginant qu’on ait répondu par l’affirmative à la question Q1bis* pour telle ou telle disposition psychique, resterait à répondre à la question Q2, c’est-à-dire à déterminer si les variantes génétiques responsables de différences entre individus sont aussi responsables de différences entre certains groupes sociaux. Comme l’explique également Pierre Roubertoux, quand bien même le caractère héréditaire d’un trait serait avéré, on ne pourrait en effet en déduire que les différences entre deux populations dans ce trait sont d’origine génétique (cf [9]). Lors de son exposé, Pierre-Henri Gouyon s’abstient d’aborder ce sujet glissant. Des intermédiaires culturels moins scrupuleux et surtout beaucoup plus ignorants n’hésitent pas, quant à eux, à sauter le pas, tels le journaliste Brice Couturier et la romancière-essayiste féministe Nancy Huston qui ont récemment donné sur France culture une version caricaturale du faux argument et de l’accusation de parti-pris idéologique vus plus haut pour expliquer que certaines différences comportementales entre hommes et femmes – par exemple la tendance des femmes à être « extrêmement préoccupées par des choses comme leurs enfants, la beauté », selon Huston – sont « évidemment » dues en partie à des dispositions innées. Ce qui est en tout cas évident, c’est que de tels propos expriment les croyances de ceux qui les tiennent et non les conséquences tirées de l’état des connaissances scientifiques,
*Question Q1bis = les différences entre individus dans les scores obtenus à telle ou telle mesure de capacités cognitives, de traits de la personnalité ou de tendances comportementales sont-elles en partie causées, via des mécanismes biologiques, par des différences dans les variantes génétiques qu’ils possèdent ?

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Re: le féminisme

#7831 Message par Manfred » 31 déc. 2017, 02:42

Jeffrey a écrit :
Sifar a écrit :
fabinoo a écrit :
Peux-tu synthétiser toi aussi ta manière de procéder en quelques lignes, que je te comprenne ?
Tenter une résumance de la pensée fulgurante et spiritique de skippy ? C'est impossible.
Ah skippy, toute la tendresse de mon enfance.
A propos, c’etait un mâle ou une femelle ?
au cas où il y aurait eu confusion, c'est de ce skippy là qu'il parlait :twisted:


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#7832 Message par Pi-r2 » 31 déc. 2017, 07:11

clarine a écrit : A vrai dire, et plus généralement, je pensais que la recherche avait dépassé le "tout biologique" ou "le tout social"...
Mais les féministes non.
Les bonnes idées triomphent toujours. D'ailleurs c'est à cela qu'on reconnait qu'elles étaient bonnes.
mon statut de modérateur ne m'interdit pas de participer aux discussions. Je ne modère pas les discussions auxquelles je participe.

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#7833 Message par fabinoo » 31 déc. 2017, 09:23

clarine a écrit :Honnêtement, l'article que tu cites me donne l'impression qu'on a réinventé le fil à couper le beurre...

De ce que j'en comprends, il semble que cette méta-analyse ne fait que corroborer le fait que le comportement sexué est un mélange d'inné et d'acquis (de biologie et d'influence sociale). Bref, pas de quoi casser 3 pattes à un canard.

En admettant qu'il s'agit d'une découverte, peux-tu me dire ce que tu en conclus sur les différences hommes/femmes ? Parce que, perso, je ne vois pas ce que cet article apporte au débat de genre.

Pour ce qui est de l'étude elle-même, vu qu'elle n'est pas en accès libre, je ne peux pas formuler d'avis sur son contenu (sauf ce qu'en dit l'article que je viens de commenter plus haut) : elle apporte peut-être des éléments plus significatifs/déterminants sur cette question ?

A vrai dire, et plus généralement, je pensais que la recherche avait dépassé le "tout biologique" ou "le tout social"...
Ah ben du coup, je suis content d'apprendre que tu es d'accord avec ça.
C'était pas évident au vu de tes interventions.
Tu sembles aussi en accord avec un travail scientifique, ce qui était encore moins évident. Des textes que tu avais donné hier, on pouvait penser qu'utiliser de la science dans un débat, c'était mal.

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#7834 Message par fabinoo » 31 déc. 2017, 10:37

Ce qui est intéressant avec le texte d'Odile Fillod, c'est que le fait même de le citer contredit totalement les textes donnés hier par Clarine. On a ici une féministe qui s'appuie massivement sur la science pour défendre son idéologie. Je ne me prononce pas sur le fait qu'elle le fasse bien ou mal, honnêtement ou pas (encore une fois, je ne fais pas de procès d'intention aux gens, moi), mais sa démarche est précisément celle que le texte précédent reprochait aux méchants patriarques.
Bref, il faut se décider. Soit on utilise la science, soit on ne l'utilise pas.

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#7835 Message par clarine » 31 déc. 2017, 11:30

Pi-r2 a écrit :
clarine a écrit : A vrai dire, et plus généralement, je pensais que la recherche avait dépassé le "tout biologique" ou "le tout social"...
Mais les féministes non.
Bien sûr que si.
Mais bien sûr, en tant que fervents féministes :roll: , vous êtes persuadés du contraire...

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#7836 Message par clarine » 31 déc. 2017, 11:45

fabinoo a écrit :Ce qui est intéressant avec le texte d'Odile Fillod, c'est que le fait même de le citer contredit totalement les textes donnés hier par Clarine. On a ici une féministe qui s'appuie massivement sur la science pour défendre son idéologie. Je ne me prononce pas sur le fait qu'elle le fasse bien ou mal, honnêtement ou pas (encore une fois, je ne fais pas de procès d'intention aux gens, moi), mais sa démarche est précisément celle que le texte précédent reprochait aux méchants patriarques.
Bref, il faut se décider. Soit on utilise la science, soit on ne l'utilise pas.
Euh, le texte que j'ai cité hier, n'interdit pas de se référer à la science, hein :roll: . Il souligne juste qu'il ne faut pas prendre des vessies pour des lanternes (je le fais en très très grossier, il est beaucoup plus riche que ça) et illustre simplement que même les tenants du rationalisme (dont je fais partie, hé oui) défendent une idéologie, sous couvert de science.
La différence entre eux et moi, si je puis dire, c'est que j'en ai conscience (et que je ne déboule pas avec mes gros sabots en disant je détiens le Vrai, l'Exact, etc. ; je prends en général soin de préciser que c'est mon avis, certainement subjectif, issu de ma pensée qui n'est que ce qu'elle est, etc.) et que mon idéologie ne vise pas... la domination et le maintien de mes privilèges.

L'analyse de Mme Fillod illustre quant à elle que la science est bien loin de trancher sur nombre de débats. Raison de plus pour être un peu plus modeste (je dirai même plutôt être un peu plus honnête) quand on la cite.

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Re: le féminisme

#7837 Message par Pi-r2 » 31 déc. 2017, 12:57

clarine a écrit :
Pi-r2 a écrit :
clarine a écrit : A vrai dire, et plus généralement, je pensais que la recherche avait dépassé le "tout biologique" ou "le tout social"...
Mais les féministes non.
Bien sûr que si.
Mais bien sûr, en tant que fervents féministes :roll: , vous êtes persuadés du contraire...
on se contente de constater, c'est amplement suffisant.
Les bonnes idées triomphent toujours. D'ailleurs c'est à cela qu'on reconnait qu'elles étaient bonnes.
mon statut de modérateur ne m'interdit pas de participer aux discussions. Je ne modère pas les discussions auxquelles je participe.

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Re: le féminisme

#7838 Message par Pi-r2 » 31 déc. 2017, 12:59

clarine a écrit : illustre simplement que même les tenants du rationalisme (dont je fais partie, hé oui) défendent une idéologie, sous couvert de science..
il faut comprendre quoi là ? Illustre= exemple donc certains rationalistes défendent une idéologie ou bien tous les rationalistes sont des idéologues qui s'ignorent ?
Je prétends n'avoir aucune idéologie, je ne mets pas les idées d'abord et le raisonnement ensuite. Mes "idées" sont le fruit du raisonnement.
Les bonnes idées triomphent toujours. D'ailleurs c'est à cela qu'on reconnait qu'elles étaient bonnes.
mon statut de modérateur ne m'interdit pas de participer aux discussions. Je ne modère pas les discussions auxquelles je participe.

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Re: le féminisme

#7839 Message par fabinoo » 31 déc. 2017, 13:12

clarine a écrit :
fabinoo a écrit :Ce qui est intéressant avec le texte d'Odile Fillod, c'est que le fait même de le citer contredit totalement les textes donnés hier par Clarine. On a ici une féministe qui s'appuie massivement sur la science pour défendre son idéologie. Je ne me prononce pas sur le fait qu'elle le fasse bien ou mal, honnêtement ou pas (encore une fois, je ne fais pas de procès d'intention aux gens, moi), mais sa démarche est précisément celle que le texte précédent reprochait aux méchants patriarques.
Bref, il faut se décider. Soit on utilise la science, soit on ne l'utilise pas.
Euh, le texte que j'ai cité hier, n'interdit pas de se référer à la science, hein :roll: . Il souligne juste qu'il ne faut pas prendre des vessies pour des lanternes (je le fais en très très grossier, il est beaucoup plus riche que ça) et illustre simplement que même les tenants du rationalisme (dont je fais partie, hé oui) défendent une idéologie, sous couvert de science.
La différence entre eux et moi, si je puis dire, c'est que j'en ai conscience (et que je ne déboule pas avec mes gros sabots en disant je détiens le Vrai, l'Exact, etc. ; je prends en général soin de préciser que c'est mon avis, certainement subjectif, issu de ma pensée qui n'est que ce qu'elle est, etc.) et que mon idéologie ne vise pas... la domination et le maintien de mes privilèges.

L'analyse de Mme Fillod illustre quant à elle que la science est bien loin de trancher sur nombre de débats. Raison de plus pour être un peu plus modeste (je dirai même plutôt être un peu plus honnête) quand on la cite.
Encore une fois, peux-tu me montrer à quel endroit je n'ai pas été modeste ou honnête, pour employer ta terminologie, dans mon usage de la science ? Quand est-ce que je déboule avec mes gros sabots et prétends detenir le Vrai, l'Exact, etc.
Tu passes ton temps à balancer des accusations, ce serait bien de les étayer. Merci.

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Re: le féminisme

#7840 Message par sawaï » 31 déc. 2017, 15:11

il se défend d’être anti-féministe, mais juste contre “l’extrémisme” du féminisme contemporain
On a du croiser les mêmes :lol:

Après difficile de juger le bouquin, on n'en a que des extraits sans exemple. Mais ça n'empêche pas nos "féministes" ou "non anti-féministes" de le clouer au pilori direct.
On verra.

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Re: le féminisme

#7841 Message par fabinoo » 31 déc. 2017, 15:26

sawaï a écrit :
il se défend d’être anti-féministe, mais juste contre “l’extrémisme” du féminisme contemporain
On a du croiser les mêmes :lol:

Après difficile de juger le bouquin, on n'en a que des extraits sans exemple. Mais ça n'empêche pas nos "féministes" ou "non anti-féministes" de le clouer au pilori direct.
Mais oui, bien entendu. On ne peut qu'être féministe (de 3ème génération) ou antiféministe.
De même qu'on ne peut qu'être soit pour la politique d'Israël soit antisémite.
C'est exactement le même sophisme qu'on retrouve dans les deux cas.

Peux-tu nier qu'il existe des types de féminisme et de revendication féministes très différents ?
Affirmerais-tu qu'il n'existe qu'un féminisme monolithique ?
Et peux-tu démontrer que les personnes qui sont en désaccord avec certaines revendications ou affirmations sont en désaccord avec toutes les revendications du féminisme ?

Non tu ne le peux pas. Non, les féministes de type SJW ne le peuvent pas.
Ils ne peuvent qu'aligner les sophismes à longueur de journée. Et quand on leur reproche leurs sophismes, alors ils en produisent un de plus : "si on me reproche mes sophismes, c'est parce qu'on me déteste irrationnellement, au fond, non pas pour ce que je raconte comme âneries, mais pour ce que je suis".

Toute la logique féministe SJW tient dans cette seule phrase.

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Re: le féminisme

#7842 Message par fabinoo » 31 déc. 2017, 15:32

Sur la violence masculine, on retrouve les mêmes statistiques chez l'humain moderne et chez le chimpanzé.
Cela tendrait plutôt à montrer que la violence masculine n'est pas une création sociologique patriarcale (EDIT : avant qu'on me fasse la remarque : création culturelle purement humaine, j'entends), mais bien quelque chose de profondément inscrit dans notre histoire évolutive.
Humans: Males commit 95% of homicides and are 79% of homicide victims
http://www.unodc.org/documents/gsh/pdfs ... OK_web.pdf

Chimps: Males commit 92% of chimpicides and are 73% of chimpicide victims
https://www.nature.com/articles/nature13727
Modifié en dernier par fabinoo le 31 déc. 2017, 15:56, modifié 1 fois.

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Re: le féminisme

#7843 Message par clarine » 31 déc. 2017, 15:48

Pi-r2 a écrit :
clarine a écrit :
Pi-r2 a écrit :
clarine a écrit : A vrai dire, et plus généralement, je pensais que la recherche avait dépassé le "tout biologique" ou "le tout social"...
Mais les féministes non.
Bien sûr que si.
Mais bien sûr, en tant que fervents féministes :roll: , vous êtes persuadés du contraire...
on se contente de constater, c'est amplement suffisant.
Il faudrait de temps en temps songer à quitter ses œillères.

Et puis savoir faire la part des choses : chez les féministes comme chez les rationalistes, comme chez les quituvoudras, il y a des cons. Ce n'est pas une raison pour mettre tout le monde dans le même panier.
Pi-r2 a écrit :
clarine a écrit : illustre simplement que même les tenants du rationalisme (dont je fais partie, hé oui) défendent une idéologie, sous couvert de science..
il faut comprendre quoi là ? Illustre= exemple donc certains rationalistes défendent une idéologie ou bien tous les rationalistes sont des idéologues qui s'ignorent ?
Je prétends n'avoir aucune idéologie, je ne mets pas les idées d'abord et le raisonnement ensuite. Mes "idées" sont le fruit du raisonnement.
En l'occurrence, plutôt que illustrer, j'aurais peut-être dû dire "montre" puisque c'est le terme qu'emploie l'auteur de cet article.
En l'occurrence bis, l'auteur parle des "nouveaux athées" dans cet article, pas de tous les rationalistes. Et il ne dit certainement pas qu'il ne faut pas utiliser la raison, hein. Mais juste que ce mouvement, sous couvert de rationalisme, défend en fait son propre agenda politique.
Après, sans s'afficher sous cette chapelle, ni aucune autre, je pense que certains arguments sont tout à fait transposables à nombre de rationalistes.

Permets-moi de sourire quand tu dis prétendre n'avoir aucune idéologie :wink: . Ton commentaire et la réponse de Warhouha (je crois que c'était lui) à celui-ci sur un autre fil est tout à fait éclairante.

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Re: le féminisme

#7844 Message par clarine » 31 déc. 2017, 15:50

fabinoo a écrit :Encore une fois, peux-tu me montrer à quel endroit je n'ai pas été modeste ou honnête, pour employer ta terminologie, dans mon usage de la science ? Quand est-ce que je déboule avec mes gros sabots et prétends detenir le Vrai, l'Exact, etc.
Tu passes ton temps à balancer des accusations, ce serait bien de les étayer. Merci.
1) je ne t'accuse pas, TOI.
2) je ne sais pas pourquoi tu te sens visé. Comme je l'ai dit, l'article fait référence à un mouvement rationaliste (je ne sais pas si on peut considérer que tu t'y rattaches et je m'en fous) et comme je l'ai dit aussi (je viens de le redire à Pi-r2), je pense que certains arguments valent pour beaucoup (mais je n'ai pas dit tous). A chacun de faire son examen de conscience ou de s'en foutre.
Mais le fait que des milliers de personnes aient le même vécu ne démontre qu'une chose : que ce ressenti est partagé, qu'il est réel. Pas forcément que ce ressenti est exact.
Quoi, tu te sens malheureux ? Ben t'as tout faux, mec !
contre toutes les évidences qui montrent la part relativement importante de l'inné dans les caractéristiques individuelles.
depuis quand l'évidence est un fait scientifique ?
Les rationalistes que je connais [...] savent par ailleurs clairement que la raison n'est pas atteignable par tous, hélas.
Si ce n'est pas de l'idéologie, ça !

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Re: le féminisme

#7845 Message par fabinoo » 31 déc. 2017, 16:23

Et puis savoir faire la part des choses : chez les féministes comme chez les rationalistes, comme chez les quituvoudras, il y a des cons. Ce n'est pas une raison pour mettre tout le monde dans le même panier.
Alors là, j'aime lire ça !

C'est précisément (ne pas mettre dans le même panier) ce que nous faisons en disant que nous n'aimons pas un certain type de féminisme.
Ce à quoi il se trouve systématiquement quelqu'un pour répondre que sous cet argument, nous cachons notre haine DU féminisme.
Et il n'y a pas besoin de remonter loin dans ce fil pour en avoir l'illustration.

Alors, peut-on à partir de maintenant considérer que nous sommes tous capables de nuance et qu'une critique même violente d'un certain type de féminisme ne cache pas forcément une haine DU féminisme ?
Ou bien cela ressortira-t-il dans quelques heures ou quelques jours ?

Quoi, tu te sens malheureux ? Ben t'as tout faux, mec !
Je n'ai jamais prétendu qu'un ressenti était FORCEMENT faux. Encore un sophisme de ta part.
Ou alors tu ne comprends pas la différence entre "un ressenti, même partagé, peut être faux" et "tous les ressentis sont faux" ?

depuis quand l'évidence est un fait scientifique ?
Depuis que ces évidences sont données par la somme des travaux scientifiques.
Maintenant, tu peux jouer sur les mots et nier que la science démontre qu'il y a une part d'inné dans les faits humains, mais tu te contredirais encore une fois totalement, puisque tu l'as clairement admis il y à quelques heures.
Ta passion de contredire pour contredire te fait dire tout et son contraire.
Si ce n'est pas de l'idéologie, ça !
Encore une réponse à une phrase sortie de son contexte.
C'était justement une réponse à un argument de TON texte qui se moquait de l'idée que la rationalité soit théoriquement atteignable par tous. Ce à quoi je répondais que les rationalistes, justement, savent que cette rationalité n'est pas atteignable par tous (mais j'aurais dû écrire "pensent"). Je répondais donc justement à une accusation, à un procès d'intention, en soulignant que les rationalistes pensent plutôt le contraire de ce que leur faisait penser l'auteur.
Cette pensée est-elle idéologique ? Je n'en sais rien, en tout cas, elle semble partagée entre ton auteur et les rationalistes, contrairement à ce qu'affirme ton auteur. Et c'est ça, et uniquement ça, que je soulignais.

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Re: le féminisme

#7846 Message par Pi-r2 » 01 janv. 2018, 08:36

fabinoo a écrit :
Et puis savoir faire la part des choses : chez les féministes comme chez les rationalistes, comme chez les quituvoudras, il y a des cons. Ce n'est pas une raison pour mettre tout le monde dans le même panier.
Alors là, j'aime lire ça !
+1 Mais je crains que ce ne soit que parce que c'est politiquement correct qu'elle le dit, qu'au fond elle ne le croit pas.
Les bonnes idées triomphent toujours. D'ailleurs c'est à cela qu'on reconnait qu'elles étaient bonnes.
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Re: le féminisme

#7847 Message par Pi-r2 » 01 janv. 2018, 08:38

clarine a écrit : En l'occurrence, plutôt que illustrer, j'aurais peut-être dû dire "montre" puisque c'est le terme qu'emploie l'auteur de cet article..
En l'occurrence, une telle assertion ne "montre" rien. Un exemple ne peut démontrer quelque chose qu'en temps que contre exemple. C'est du raisonnement de base.
clarine a écrit : Permets-moi de sourire quand tu dis prétendre n'avoir aucune idéologie :wink: . Ton commentaire et la réponse de Warhouha (je crois que c'était lui) à celui-ci sur un autre fil est tout à fait éclairante.
Je ne vois pas à quoi tu fais allusion et tu as probablement mal compris.
Les bonnes idées triomphent toujours. D'ailleurs c'est à cela qu'on reconnait qu'elles étaient bonnes.
mon statut de modérateur ne m'interdit pas de participer aux discussions. Je ne modère pas les discussions auxquelles je participe.

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Re: le féminisme

#7848 Message par lecriminel » 01 janv. 2018, 14:39

“En raison de cette démarche théorique “para-doxale” et de sa consubstantielle visée politique révolutionnaire, le féminisme ne peut que déranger l’ordre établi (et ceux qui en tirent bénéfice) et générer, en réaction, des formes d’opposition qui le visent directement."
je pense au contraire que le féminisme actuel (très mal mené) est un formidable alibi pour donner une légitimité à toutes les situations inacceptables.
On met des ordures sans éthique au gouvernement ? (MAM)
des cruches sous-formées arrivistes qui ne pensent qu'à tirer profit personnel ? (Rachida)
des personnes qui se sont precedemment enrichies indument par copinage ? (Pénicaud)
c'est pas grave, c'est normal, la preuve même les femmes sont pareilles !

d'ailleurs quand on veut éviter qu'on critique une assemblée, on ne dit pas qu'elle fait du bon travail, mais qu'elle est paritaire (sous-entendu inattaquable)

Il y a des pays en avance sur l'égalité, en Europe du Nord, mais jamais pris en exemples par nos féministes (ou alors pour les chiffres, mais jamais pour les copier). Ces derniers, imprégnés de culture latine/mafieuse ne demandent pas l'égalité pour tous mais une inégalité équitablement partagée entre femmes et hommes, ce sont les alliés de l'ordre établi.
Le résultats objectifs chez nous : 90% de la population éligible vaccinée en un an. Si on était resté à la chloroquine on serait tous mort. Mais ca doit être un détail.

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Re: le féminisme

#7849 Message par sawaï » 01 janv. 2018, 17:04

lecriminel a écrit :je pense au contraire que le féminisme actuel (très mal mené) est un formidable alibi pour donner une légitimité à toutes les situations inacceptables.
On met des ordures sans éthique au gouvernement ? (MAM)
des cruches sous-formées arrivistes qui ne pensent qu'à tirer profit personnel ? (Rachida)
des personnes qui se sont précédemment enrichies indument par copinage ? (Pénicaud)
c'est pas grave, c'est normal, la preuve même les femmes sont pareilles !
On a compris : le féminisme, c'est mal.
On verra.

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Re: le féminisme

#7850 Message par Manfred » 01 janv. 2018, 17:16

c'est surtout qu'il est totalement à coté de la plaque.
combien de femmes à l'Assemblée Nationale ?
combien d'ouvriers ?
combien d'employés ?
combien d'artisans ?
combien de paysans ?

on nous pond des lois sur la parité (en réalité une discrimination "positive", donc une promotion de la médiocrité) histoire que la femme du bourgeois puisse prendre la place de son mari, par contre la discrimination sociale, c'est un non-sujet.

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