C'est généralement ce que l'on dit lorsque l'on n'est pas d'accordTom-Personne a écrit :Je pense que ce qui me rend dingue avec tous les militants et les intellectuels féministes, anti-racistes ou encore "décoloniaux", c'est qu'il faudrait accepter leurs propos comme des pétitions de principe, sans jamais questionner leur fondement factuel.
Or, celui-ci me paraît très mince.
Si tu veux un exemple de propos féministe, en voilà un, pris au hasard :
http://observers.france24.com/fr/201707 ... ne-espagne
Il y a aussi le droit à la contraception, à l'IVG, qui sont continuellement remis en cause. Tout ce qui touche (!) au corps même des femmes, c'est un point qui est acquis dans les sphères progressistes occidentales. D'ailleurs je ne pense pas me tromper en avançant que tu ne remettra pas en cause le bien fondé de ces exigences.
Aujourd'hui c'est davantage sur le terrain commun aux hommes et aux femmes que les nouvelles revendications féministes se portent, dans un mouvement égalitariste, bienvenu à mon avis. Et cela ne consiste pas seulement à interroger le rapport des hommes à leur pouvoir, mais aussi les constructions sociales intégrées depuis la plus petite enfance chez tout un chacun.
Mais il se trouve des détracteurs à ces revendications qui n'hésiterons pas à recourir à la bonne vieille technique du "si on veut tuer son chien, on l'accuse d'avoir la rage". Cela peut se faire avec la complicité plus ou moins volontaire des médias qui effectivement iront chercher les figures, les revendications les plus radicales et par là même les plus contestables en moyenne. Et cela éclipse en partie les discours plus modérés amha. C'est la même chose dans les manifestations, où les médias vont parler, montrer les casseurs et occulter le reste de la manif : son objet, la participation... Quelques dizaines de personnes qui masquent par le truchement des médias l'action et les désiratas de milliers d'autres. De là à dire que ça en arrange certains, il n'y a qu'un pas que je franchis.
Il n'y a qu'à relire cette file pour s'en convaincre : elle est principalement alimentée par des articles relatant des revendications ou postures très radicales, voire des posts parlant de certaines femmes sans rapport avec le féminisme dans un comportement quasi pathologique, et ce sont souvent les mêmes qui s'y collent. Mise en avant de la radicalité, voire de l'extrémisme (ben oui, personne n'a dit qu'il suffit de se proclamer féministe pour être quelqu'un de bien, en tout cas pas moi). C'est une forme "d'homme de paille", où les propos féministes, qui sont très divers, sont masqués à dessein par certains propos très durs et clivants, venant de certain(e)s féministes. Il est facile ensuite de réfuter l'ensemble en n'en faisant voir qu'une partie, provoquant un beau jettage de bébé avec l'eau du bain.
Il ne ne s'agit pas de nier qu'il puisse y avoir des revendications excessives, contestables, de la mysandrie. Il faut en tenir compte et voir aussi à travers le flood de ce genre d'infos ce qu'il y a derrière, les personnes mesurées, les revendications légitimes qui sont loin, très loin d'être toutes acceptées et prises en compte. Et un propos peut très bien être tenu par quelqu'un d'imparfait mais toucher juste. Il faut faire son tri.. Imagine sinon si tous les misogynes étaient réduits au silence, ça ferait un paquet de monde qui n'aurait plus voix au chapitre!
En revendication légitimes là au pied-levé je verrais l'image des femmes dans les pub, leur quasi absence dans les hautes sphères décisionnelles, les constructions sociales qui poussent les hommes et les femmes vers des types, des domaines d'activité donnés, voire pas d'activité du tout, l'égalité salariale, etc.
Après, la volonté de s'attaquer à ces questions ne dépend pas nécessairement du sexe. C'est aussi une image à démolir que celle qui nous est parfois présentée comme étant celle des femmes (harpies vengeresses) combattant les hommes. Le conservatisme, le machisme et autres peut aussi bien être l'objet d'hommes que de femmes, qui ne trouveront par exemple rien à redire à l’attribution des places dans la société en fonction du sexe. Il ne s'agit pas forcément de rééquilibrages des uns au détriment des autres.
Pour finir sur ces généralités, j'ajouterais que tout ne doit pas porter à légiférer. La plupart des revendications féministes relèvent des questions de mœurs, sociétales comme on dit maintenant, et que pour cela l'action se passe...dans la sphère sociale, ici, sur les réseaux sociaux, dans les rapports non institutionnalisés entre les gens. On comprend que des détracteurs renvoient un peu vite à la législation, au droit, comme dans l'affaire Weinstein et les # qui s'en sont suivis : allez parler de ça ailleurs! Alors que des victimes de harcèlement faisaient part de la sourde oreille des autorités compétentes justement... Et que leur but n'est pas forcément de punir pénalement (pas forcément je répète), mais d'abord de parler. Pour reprendre l'analogie avec d'autres luttes sociales, c'est un peu la même chose que les sites de prise de parole, de témoignage "On vaut mieux que ça" en 2016.