Petit up.
Pendant que les quadras s'inquiètent de la suite de leur carrière, ceux qui ne le sont pas encore (quadra) s'inquiètent du caractère ingérable des 18/25 ans.
Dans Marianne :
http://www.marianne.net/18-25-ans-gener ... 37584.html.
En lisant ça, je dois bien dire que j'ai pris un coup de vieux. Je m'y reconnais complètement...
En ce moment, je suis sur une mission où j'ai carrément abandonné l'idée de faire travailler 2 techniciens (exploitation).
Pour les apparences, ils imputent toujours sur mon budget, mais en réalité, j'ai automatisé presque tout ce que je leur demandait initialement.
Je crois que leur manager a abandonné (mais lui, plutôt baby boomer, il attend visiblement la retraite; je ne suis pas vraiment aidé...)
Sur les 2, il y en a un qui est totalement incompétent, donc c'est sans espoir. Mais le second a l'air à peu près capable, sauf qu'il préfère passer toutes ces journées sur facebook et instagram.
Quelques extraits :
« Ils m'ont renvoyé une image terrible de mon travail », déclare Louis, grand brun aux yeux clairs, chef de service dans une entreprise qui conçoit des sites Internet. « Si tu les mouches, ça fait vieux *** ; si tu ne dis rien, tu les laisses croire qu'ils ont tout compris. Il n'y a pas d'issue », soupire encore Marie.
Pendant que Louis et Marie - une génération qui a conquis ses premiers postes dans un marché déjà saturé par le chômage en faisant assaut d'obséquiosité, d'humilité, voire de docilité - s'étouffent avec leur Valda, les plus vieux, eux, se penchent avec curiosité sur cette nouvelle livrée. Des dizaines de guides et d'articles à destination des chefs d'entreprise livrent leurs astuces pour appréhender ces jeunes chiens fous, que l'on dit créatifs et audacieux, mais aussi, hélas, rétifs à la hiérarchie et impossibles à fidéliser.
Du vécu pour ce qui me concerne, mais mon problème n'est pas tant que certains djeuns ne font rien (note : j'ai bien dit certains), mais que les managers ne semblent pas vouloir faire la différence entre les plus âgés qui se sont pliés au système et ont fait le job, et ceux des plus jeunes qui se comportent comme si tout leur était du, qu'ils obtiennent des résultats ou pas au final.
« Quand je vois le grand boss du cabinet qui va assister à une conférence sur le management de la génération Y, ça me désespère, je ne comprends pas qu'il soit si indulgent. Moi, je suis scandalisée. Ça fait quatre ans que je travaille ici, j'ai eu une dizaine de stagiaires. Il y en a eu deux qui voulaient bien faire ce que je leur demandais. Les autres choisissent leurs sujets, et disent franchement quand ça les saoule. Je passe des heures à négocier avec eux pour obtenir un glorieux "OK, mais ça m'ennuie vraiment". Il y a des stagiaires qui sont partis en week-end le vendredi soir et qui ne sont jamais revenus. C'est devenu une vraie source de stress. Moi, j'étais corvéable à merci, je ne disais jamais non, je n'aurais jamais osé quitter un stage. »
Peut-être qu'il ne fallait pas être corvéable à merci. Cela dit, je comprends quand même car j'ai souvent l'impression que les plus jeunes font preuve d'un narcissisme déplacé. Ca peut choquer quand à leur place, on s'est écrasé et qu'on voit que les baby-boomers semblent fascinés par ce même narcissme.
Cette volonté d'échanger d'égal à égal, de « collaborer » plutôt que recevoir des ordres, Juliette a du mal à la supporter. Enjouée, pleine d'humour, la jeune femme prend un ton soudainement beaucoup plus sec lorsqu'elle évoque ses jeunes collaborateurs : « Quand un consultant junior me dit qu'il regrette un mode de fonctionnement trop basé sur la délégation, j'ai envie de lui répondre que oui, effectivement, je suis sa chef. Moi, la hiérarchie, à mon grade, je me la bouffe tous les jours, eux la refusent. C'est peut-être pour ça qu'on est une génération sacrifiée. »
J'ai l'impression que maintenant, tout le monde se sent atteint du syndrome de la "génération sacrifiée".
Si les trentenaires sont si virulents, c'est qu'ils sont frustrés de voir ceux qui n'ont pas encore baissé les bras, ceux qui se permettent encore de dire ce qu'eux-mêmes pensent tout bas, à savoir : 'Mot2Cambronne' ! Voilà qui devrait réconcilier tout le monde.
Je ne sais pas vraiment quoi penser de ça. Au final, il faut bien que les entreprises tournent quand même.
Ce qui est intéressant, c'est d'imaginer ce que deviendront les 18/25 ans après 15 ou 20 ans de carrière.
Les conditions d'entrée sur le marché du travail semblent devenues épouvantables, mais je ne peux pas m'empêcher de penser que les "conditions de sortie" le sont aussi.
Peut-être que si on a courbé l'échine et accepté de jouer le jeu, on n'accepte pas la désinvolture des plus jeunes, car implicitement, on sait que passé 40/45 ans, ça va commencer à devenir difficile?