re salut, quatre ou cinq pages plus haut, nous avons devisé à propos de votre expertise. Je n'ai pas eu les réponses aux questions soulevées.
j'aime bien les experts, c'est une bonne série.
supercastor a écrit :Catalan a écrit :le discours de supercastor se résume en 2 points:
1- celui qui n'est pas enseignant ou assimilé ne "sait" pas et par extension n'est pas légitime pour parler de ce sujet.
Cf l'avalanche de questions fermées sur mes éventuelles expériences face à un élève en difficulté.
Il y a effectivement une question de compétence et d'expertise.
Imagine qu'un type qui n'y connaît rien en programmation arrive dans une discussion et balance un truc du genre "Ça marcherait mieux si tout était codé en html", ou qu'un autre, sans aucune formation d’ingénierie, arrive dans une salle de commande d'une centrale nucléaire et affirme "Vous devez appuyer sur le gros bouton vert". Tu trouverais sans doute normal qu'on lui explique poliment qu'il est prié de s'instruire avant d'ouvrir sa bouche sur un sujet dont il ne connaît rien.
L'enseignement c'est un métier. Il faut des connaissances approfondies en psychologie cognitive, affective, en psychosociologie, en sociologie, en neurosciences, en sciences de l'éducation (les bons auteurs, pas les charlatans), en docimologie, dans le système administratif, et bien sûr dans la discipline à enseigner. Cela demande aussi plusieurs années d'expérience et de progression pour construire toutes les pratiques qui permettent d'être efficace en cours et en dehors du cours.
Donc on ferme le topic, ou vous voulez qu'on fasse un concours de celui qui est le meilleur professionnel sur la question ?
Moi je dirais, que comme tout métier, il y a un jour où on débute, un jour où on a capitalisé des expériences. Il y a aussi de mauvais enseignants à vie, d'autres qui sont bons dès le premier jour. Ceci n'enlève rien au fait que c'est un métier qu'enseigner, mais déjà, cela laisse entendre qu'il n'y a pas qu'une seule manière d'être un enseignant.
supercastor a écrit :
Alors, je suis désolé, mais quand quelqu'un, qui ni connaît visiblement pas grand chose, se place en position d'expert dans mon domaine et balance un truc qui n'est qu'un préjugé, et bien oui, je me mets en position d'expert (le vrai) et je t'explique que ce que tu crois être très intelligent montre surtout que tu n'y connais pas grand chose. Et, oui, je revendique qu'enseigner est une expertise, et qu'il ne suffit pas d'avoir été élève pour avoir un début d'autorité dans le domaine.
Donc, encore une fois, quand as-tu eu à traiter un "élève difficile" ?
Je pense que la réponse est "jamais", car sinon, tu te serais vite rendu compte qu'il est beaucoup plus rentable de le transformer en élève intégré que de l'exclure du système.
Je trouve que la liste de catalan contient de bonnes et de mauvaises idées, des choses applicables, d'autres non. Tout est question de parenthèses (
) pour organiser les priorités d'action.
A vrai dire, ce qui m'ennuie le plus dans votre discours, c'est de passer à côté de l'essentiel concernant la gestion des élèves socialement difficiles.
Si on prend un collège par exemple, le prof qui voit le plus un gamin par semaine, c'est le prof de français, à raison de 4 h.
Qu'est ce que c'est 4 h ? Rien, ou presque rien.
Ce qui m'ennuie dans votre discours d'expert - et ça m'ennuie beaucoup moins dans le discours de catalan qui ne se prétend pas expert - c'est de ne pas avoir évoqué
- que le temps de cantine, c'est 2h par jour sur 5 jours par semaine, soit plus du double de chaque enseignant.
- que les interclasses, c'est deux pauses de 20' matin et soir et le boxon à chaque changement de cours,
-que la gestion des abords de l'établissement (horaires d'entrée, de sortie, attroupements autorisés ou interdits à l'entrée de l'établissement
- l'organisation des CPE
- l'organisation des emplois du temps
- l'affectation des classes
- la constitution des classes en fonction des données de l'année précédente.
- l'intervention de l'assistance sociale au sein de l'établissement
- la présence ou pas de l'infirmière scolaire (ou du médecin scolaire)
- les CESC, commission hygiène et sécurité
- les projets pédagogiques déployés par le CA....
Bref, ce qui manque dans votre approche d'expert, c'est que l'école est avant tout un milieu fermé pour l'extérieur, que la vie s'y organise selon des rythmes, des règles sociales, et surtout que les problèmes de discipline commencent systématiquement à l'extérieur des classes avant de s'introduire dans la classe. Car dans la classe, il y a un adulte, qui observe les enfants, et si ceux ci en arrivent à nier son autorité, c'est d'abord et avant tout parce que chaque école est un espace de liberté dans lequel les élèves prennent leurs marques, adoptent des comportements, établissent une hiérarchie et des règles comportementales.
Un véritable expert aurait expliqué que l'essentiel des difficultés lourdes surviennent dans des établissements où aucune logique de travail en équipe, et de composition des équipes n'est mise en œuvre. Qu'est ce que composer des équipes ? Mettre des profs aguerris avec d'autres dont on sait les difficultés, organiser les horaires en conséquence, valider des projets présentés par des enseignants ou les inciter à les reformuler...
Après, on peut toujours expliquer que bien enseigner, c'est comprendre et tenir compte des difficultés sociales et relationnelles des élèves.
Ouais. La porte était elle bien ouverte au moment où vous l'avez enfoncée ?