pas la peine de me stresser pour l'école de mes enfants

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Catalan
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#701 Message par Catalan » 01 janv. 2016, 19:05

Ave a écrit :
ignatius a écrit :Je me demande si j'écris français.
Je dis que le problème de l'école est le faible niveau éducatif des parents (par extension quel que soit l'origine des personnes, mais cela me semblait suffisamment explicite ), et on me parle immigration. :roll:
ignatius a écrit : Le problème est le type d'immigration qui a été choisie (en gros l'ouvrier docile et sans formation pour faire tourner les usines), qui correspondait à une certaine logique (il vient puis repart au bout de quelques années), que n'a pas prise en compte le regroupement familial.

Maintenant il faut gérer les conséquences.
J'ai cru comprendre que tu parlais du faible niveau d'éducation du type d'immigration qui a été choisi.
Et moi, je dis que ce type d'immigration n'explique pas les problèmes de l'école aujourd'hui, car c'était le type d'immigration des années 60/70. Et que, en plus, les études montrent que à niveau socioculturel équivalent les enfants d'immigrés s'en sortent mieux que les locaux.
Après, qu'il y ait une corrélation entre niveau socio culturel (tous origines confondus) et réussite scolaire je suis d'accord.
C'est une bien belle histoire mais ce n'est pas la réalité.
La perversion de ces chiffres tient dans le "à niveau socio-culturel identique".
On compare de l'incomparable donc on peut faire dire n'importe quoi à ces chiffres.
Rapprocher le niveau SC d'un nomade mauritanien avec un référentiel français n'a aucun sens.
Et au delà de ça comme justement précisé par Manfred et d'autres, l'immense majorité de l'immigration présente un niveau SC très inférieur à celui constaté en France.

La ou je suis d'accord, c'est que bien évidemment l'immigration n'est pas le seul défi auquel est confronté l'école publique.
Modifié en dernier par Catalan le 01 janv. 2016, 19:19, modifié 1 fois.

Catalan
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#702 Message par Catalan » 01 janv. 2016, 19:12

ignatius a écrit :Combien d'analphabetes chez les immigrés espagnols ?
Quasiment aucun.
On ne peut comparer l'immigration européenne et subsaharienne.

De toute façon ce n'est pas la couleur qui importe mais le niveau de diplôme pour une bonne intégration.
Même pas malheureusement...
Il y a de nombreux pays où les diplômes s'achètent (comme de nombreux autres papiers administratifs d'ailleurs).
Entièrement d'accord si le diplôme est obtenu dans le même (évidemment...)

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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#703 Message par Ave » 01 janv. 2016, 19:26

Catalan a écrit : C'est une bien belle histoire mais ce n'est pas la réalité.
La perversion de ces chiffres tient dans le "à niveau socio-culturel identique".
On compare de l'incomparable donc on peut faire dire n'importe quoi à ces chiffres.
Rapprocher le niveau SC d'un nomade mauritanien avec un référentiel français n'a aucun sens.
Et au delà de ça comme justement précisé par Manfred et d'autres, l'immense majorité de l'immigration présente un niveau SC très inférieur à celui constaté en France.
La réalité c'est quoi ...? Je veux bien discuter sur des données et non pas sur des "on dit".

Justement comparer l'incomparable serait de comparer les résultats des enfants d'immigrés sans tenir compte de leur milieu socioculturel.

L'étude dont je faisais référence prenait le niveau d'étude des parents (la mère notamment) et comparait le résultats scolaires des enfants au sein de chaque catégorie. Les résultats étaient équivalents ou meilleurs pour les enfants issus de l'immigration. Le fait que tu me dises que à niveau de diplôme équivalent le CSP des immigrés en inférieure aux français, ne fait qu'aller dans mon sens.

Quand au niveau socio culturel des immigrés, ce que je dis, est que les données montrent que le niveau éducatif des immigrés a évolué à la hausse ces dernières années. Donc ce n'est pas ce facteur qui explique les problèmes actuels de l'école en France qui sont, eux, bel et bien réels.
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#704 Message par Catalan » 01 janv. 2016, 19:32

Ave a écrit :Une étude plus récente, je n'ai pas tout lu, mais au moins on pourra parler sur des données et non pas sur des "ce que tout le monde voit autour de soi"...
http://www.grdr.org/IMG/pdf/recherche-a ... n_grdr.pdf
De façon globale, on peut dire que le profil du «migrant rural, polygame, analphabète» du bassin du fleuve Sénégal, encore très présent dans les représentations, n’est plus dominant dans la réalité.
Je suis d'accord.
Le profil des immigrés a changé en 20 ou 30 ans.
Oui, rural, analphabete et polygame tout ça à la fois, ce n'est "plus" le profil majoritaire (comprendre donc ça l'était avant ce qui me surprend qd même)
Or les enfants actuellement dans le système scolaire (notamment collèges et lycées) sont les enfants de ces vagues précédentes d'immigration.

Donc quantifier, déterminer si les enfants de ces nouveaux profils "dominant" les flux migratoires africains sont un problème ou une chance pour le système scolaire français...bein ça n'est pas encore possible. Il faudra d'abord que leurs enfants traversent le système scolaire & que des études puissent être faites sur le sujet.

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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#705 Message par lecriminel » 01 janv. 2016, 19:33

Catalan a écrit : C'est une bien belle histoire mais ce n'est pas la réalité.
attendez de vous faire piquer vos boulots d'ingénieur avant de vous plaindre du niveau technique des immigrés.
Le résultats objectifs chez nous : 90% de la population éligible vaccinée en un an. Si on était resté à la chloroquine on serait tous mort. Mais ca doit être un détail.

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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#706 Message par Ave » 01 janv. 2016, 19:39

Catalan a écrit :
Ave a écrit :Une étude plus récente, je n'ai pas tout lu, mais au moins on pourra parler sur des données et non pas sur des "ce que tout le monde voit autour de soi"...
http://www.grdr.org/IMG/pdf/recherche-a ... n_grdr.pdf
De façon globale, on peut dire que le profil du «migrant rural, polygame, analphabète» du bassin du fleuve Sénégal, encore très présent dans les représentations, n’est plus dominant dans la réalité.
Je suis d'accord.
Le profil des immigrés a changé en 20 ou 30 ans.
Oui, rural, analphabete et polygame tout ça à la fois, ce n'est "plus" le profil majoritaire (comprendre donc ça l'était avant ce qui me surprend qd même)
Or les enfants actuellement dans le système scolaire (notamment collèges et lycées) sont les enfants de ces vagues précédentes d'immigration.

Donc quantifier, déterminer si les enfants de ces nouveaux profils "dominant" les flux migratoires africains sont un problème ou une chance pour le système scolaire français...bein ça n'est pas encore possible. Il faudra d'abord que leurs enfants traversent le système scolaire & que des études puissent être faites sur le sujet.
Non, ce n'était pas majoritaire, car c'est un extrait d'une étude intitulée «Scolarisation des enfants de migrants d’origine subsaharienne en France» qui, eux même, ne représentent que 12% de la population immigrée.
Les immigrés subsahariens d'il y a 30 ou même 20 ans, ne sont plus trop en âge d'avoir des enfants au collège, du reste.
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#707 Message par Catalan » 01 janv. 2016, 19:52

Ave a écrit :
Catalan a écrit : C'est une bien belle histoire mais ce n'est pas la réalité.
La perversion de ces chiffres tient dans le "à niveau socio-culturel identique".
On compare de l'incomparable donc on peut faire dire n'importe quoi à ces chiffres.
Rapprocher le niveau SC d'un nomade mauritanien avec un référentiel français n'a aucun sens.
Et au delà de ça comme justement précisé par Manfred et d'autres, l'immense majorité de l'immigration présente un niveau SC très inférieur à celui constaté en France.
La réalité c'est quoi ...? Je veux bien discuter sur des données et non pas sur des "on dit".

Justement comparer l'incomparable serait de comparer les résultats des enfants d'immigrés sans tenir compte de leur milieu socioculturel.

L'étude dont je faisais référence prenait le niveau d'étude des parents (la mère notamment) et comparait le résultats scolaires des enfants au sein de chaque catégorie. Les résultats étaient équivalents ou meilleurs pour les enfants issus de l'immigration. Le fait que tu me dises que à niveau de diplôme équivalent le CSP des immigrés en inférieure aux français, ne fait qu'aller dans mon sens.

Quand au niveau socio culturel des immigrés, ce que je dis, est que les données montrent que le niveau éducatif des immigrés a évolué à la hausse ces dernières années. Donc ce n'est pas ce facteur qui explique les problèmes actuels de l'école en France qui sont, eux, bel et bien réels.
Je n'ai jamais dit que "à niveau de diplôme équivalent le CSP des immigrés en inférieure aux français".
Je comprends pas ta phrase en fait.

Ce que je conteste c'est ton raisonnement qui consiste à dire :
Puisque le niveau SC des immigrés récents est meilleur que celui des immigrés plus anciens, cela ne peut donc pas être lié aux baisses de performance de notre système scolaire.

Excuse moi, mais ton raisonnement est faux.

Le système scolaire a absorbé les enfants d'immigrés anciens puis va absorber les enfants des immigrés plus récents.
Si dans les 2 cas, le niveau SC est plus faible que celui des locaux, il s'agit d'une difficulté ou d'un enjeu (si tu préfères) pour notre école.
Modifié en dernier par Catalan le 01 janv. 2016, 20:04, modifié 2 fois.

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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#708 Message par Catalan » 01 janv. 2016, 19:54

Ave a écrit :
Catalan a écrit :
Ave a écrit :Une étude plus récente, je n'ai pas tout lu, mais au moins on pourra parler sur des données et non pas sur des "ce que tout le monde voit autour de soi"...
http://www.grdr.org/IMG/pdf/recherche-a ... n_grdr.pdf
De façon globale, on peut dire que le profil du «migrant rural, polygame, analphabète» du bassin du fleuve Sénégal, encore très présent dans les représentations, n’est plus dominant dans la réalité.
Je suis d'accord.
Le profil des immigrés a changé en 20 ou 30 ans.
Oui, rural, analphabete et polygame tout ça à la fois, ce n'est "plus" le profil majoritaire (comprendre donc ça l'était avant ce qui me surprend qd même)
Or les enfants actuellement dans le système scolaire (notamment collèges et lycées) sont les enfants de ces vagues précédentes d'immigration.

Donc quantifier, déterminer si les enfants de ces nouveaux profils "dominant" les flux migratoires africains sont un problème ou une chance pour le système scolaire français...bein ça n'est pas encore possible. Il faudra d'abord que leurs enfants traversent le système scolaire & que des études puissent être faites sur le sujet.
Non, ce n'était pas majoritaire, car c'est un extrait d'une étude intitulée «Scolarisation des enfants de migrants d’origine subsaharienne en France» qui, eux même, ne représentent que 12% de la population immigrée.
Les immigrés subsahariens d'il y a 30 ou même 20 ans, ne sont plus trop en âge d'avoir des enfants au collège, du reste.
Oui je sais que c'est une étude sur les flux sub-sahariens.
Je persiste, je ne savais pas que l'analphabète rural et polygame était le profil dominant.

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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#709 Message par Ave » 01 janv. 2016, 20:15

Catalan a écrit : Oui je sais que c'est une étude sur les flux sub-sahariens.
Je persiste, je ne savais pas que l'analphabète rural et polygame était le profil dominant.
Oui, c'était a priori le cas pour la première vague d'une partie de l'immigration subsaharienne, notamment Malienne et Sénégalaise.
Les deux principales immigrations subsahariennes en France proviennent des pays sahéliens dont la majorité
se situe dans le bassin du Fleuve Sénégal (Mali, Mauritanie, Sénégal) et des pays de l’Afrique Centrale et des pays côtiers (Congo, Cameroun, Côte d’Ivoire etc.).

La première (Mali, Sénégal, Mauritanie, Guinée Bissau) d'origine rurale est faiblement scolarisée.
Les premières arrivées remontent aux années cinquante.
C’est une immigration majoritairement composée de Sénégalais et de Maliens. L’enquête
de l’INSEE en 2005 donne les chiffres:
56 000 Sénégalais et 50 000 Maliens
Cette immigration a concerné d’abord des hommes seuls qui vont vivre en France dans des foyers pour
travailleurs migrants.
Au cours de la première décennie, elle se caractérise par des liens très forts avec la communauté d'origine et par des retours fréquents des hommes dans le pays d’origine, le séjour en France étant perçu comme une aventure provisoire.

Au milieu des années soixante‐dix apparaissent des changements importants : arrêts et contrôles des flux migratoires de travail, début du regroupement familial avec l'arrivée des épouses.
Les femmes représentaient en 1982 environ 36% de l’ensemble des migrants.
En 1990, elles sont 117 382 soit 42,66% de l’effectif total des migrants subsahariens en France (BAROU 2002).
Notre enquête confirme cette tendance.
En effet, sur l’ensemble du panel, on observe une arrivée massive des familles entre 1974 et 1987 (58% de l’échantillon).
Elle indique aussi une diversification géographique des migrations qui correspond à l’avènement d’une immigration plus urbaine venue d’Afrique Centrale et des pays côtiers.
Les migrants de cette deuxième grande vague ont un niveau d’instruction plus élevé (30% sont diplômés du
supérieur, TEO octobre 2010) que «le migrant traditionnel» originaire du bassin du fleuve Sénégal.


En 1999, les trois pays de l’Afrique Centrale (les deux Congo, le Cameroun) et la Côte d’ivoire totalisaient 115 814 immigrés.
Ce chiffre se rapproche du nombre des immigrés venus du bassin du fleuve Sénégal (Mali, Mauritanie,
Sénégal) qui sont, eux aussi, de plus en plus souvent des urbains.
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#710 Message par RoyBatty » 01 janv. 2016, 23:05

Ave a écrit :Quleques éléments sur le système éducatif finlandais, un de plus performants :
Les (étonnantes) particularités du système éducatif finlandais

En 2007, la Finlande a complètement réformé son système éducatif, en faisant aujourd’hui l’un des meilleurs au monde. Comment y sont-ils parvenu? Il semblerait que la clé passe par l’abandon complet du modèle centré sur l’évaluation des acquis.

Voici quelques faits intéressants à propos du système éducatif finlandais, tels que traduits de l’article du Business Insider International mentionné précédemment.

À propos des élèves et de l’apprentissage…
– Les petits finlandais commencent l’école à l’âge de 7 ans seulement.
30 % des élèves reçoivent de l’aide spécialisée pendant leurs 9 premières années d’école.
– Les élèves ne subissent aucune évaluation pendant les 6 premières années.
– Il n’existe qu’un seul test standardisé, et il est administré aux élèves de 16 ans.
Difficultés d’apprentissage ou pas : les élèves apprennent dans les mêmes classes.
– Les classes de sciences sont limitées à 16 élèves pour qu’ils puissent faire des travaux pratiques à chaque période.
– Les élèves du primaire disposent de 75 minutes de récréation par jour.

À propos de la réussite éducative…
– 66 % des élèves entament des études supérieures, le plus haut taux de l’Europe.
– La différence entre les élèves les plus faibles et les plus forts est la plus petite au monde.
– 93 % des élèves réussissent leurs études secondaires.
– Depuis 2001, les jeunes Finlandais arrivent dans les premières positions des classements internationaux en science, lecture et mathématiques.

À propos des finances…
– La Finlande dépense en moyenne 30 % moins par élève que les Etats-Unis.
– Le système d’éducation est financé à 100 % par l’État.
– Le salaire moyen d’un enseignant qui débute est l’équivalent de 29 000 $US en 2008. Après 15 ans d’expérience au secondaire par exemple, il est équivalent à 102 % de la moyenne des diplômés universitaires.

À propos des enseignants…
– Ils ne sont en classe que 4 heures par jour, et ont 2 h de formation continue par semaine.
– Tous les enseignants ont une maîtrise, entièrement payée par l’État.
– Ils sont sélectionnés parmi les meilleurs 10 %.
– Il y a eu en 2010 pas moins de 6600 candidats pour combler 660 postes au primaire.
– Leur statut social se compare à celui des médecins et des avocats.

On pourrait être tenté de croire que le système éducatif n’est pas nécessairement en cause dans ces résultats. Cependant, il semblerait que la Norvège, pays d’une superficie et d’une population semblable à la Finlande, avec une culture relativement homogène, opérant un système scolaire rappelant celui des Etats-Unis, performe plutôt comme les Américains.
De quoi tordre l'idée des classes de niveau comme étant la panacée, entre autres.
Attention, pour moi le PB n'est pas les gamins ayant des difficultés d'apprentissage mais les gamins n'ayant aucun cadre et qui in fine mettent le bazard en cours.
Pour les classes de niveau je n'ai pas d'avis.
Aider les gamins en difficultés est une évidence que cela soit par classes de niveau ou accompagnement spécifique sans classes de niveau.


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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#711 Message par Ave » 01 janv. 2016, 23:21

RoyBatty a écrit :
Attention, pour moi le PB n'est pas les gamins ayant des difficultés d'apprentissage mais les gamins n'ayant aucun cadre et qui in fine mettent le bazard en cours.
Pour les classes de niveau je n'ai pas d'avis.
Aider les gamins en difficultés est une évidence que cela soit par classes de niveau ou accompagnement spécifique sans classes de niveau.
Et tu ne penses pas qu'il peut y avoir une corrélation entre enfants mettant le bazar en classe et difficultés scolaires ? tu ne penses pas que dans certains cas ils peuvent être liés et s'alimenter réciproquement dans une sorte de cercle vicieux ?
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#712 Message par Manfred » 01 janv. 2016, 23:29

Ave a écrit :
Catalan a écrit :
Ave a écrit :Une étude plus récente, je n'ai pas tout lu, mais au moins on pourra parler sur des données et non pas sur des "ce que tout le monde voit autour de soi"...
http://www.grdr.org/IMG/pdf/recherche-a ... n_grdr.pdf
De façon globale, on peut dire que le profil du «migrant rural, polygame, analphabète» du bassin du fleuve Sénégal, encore très présent dans les représentations, n’est plus dominant dans la réalité.
Je suis d'accord.
Le profil des immigrés a changé en 20 ou 30 ans.
Oui, rural, analphabete et polygame tout ça à la fois, ce n'est "plus" le profil majoritaire (comprendre donc ça l'était avant ce qui me surprend qd même)
Or les enfants actuellement dans le système scolaire (notamment collèges et lycées) sont les enfants de ces vagues précédentes d'immigration.

Donc quantifier, déterminer si les enfants de ces nouveaux profils "dominant" les flux migratoires africains sont un problème ou une chance pour le système scolaire français...bein ça n'est pas encore possible. Il faudra d'abord que leurs enfants traversent le système scolaire & que des études puissent être faites sur le sujet.
Non, ce n'était pas majoritaire, car c'est un extrait d'une étude intitulée «Scolarisation des enfants de migrants d’origine subsaharienne en France» qui, eux même, ne représentent que 12% de la population immigrée.
Les immigrés subsahariens d'il y a 30 ou même 20 ans, ne sont plus trop en âge d'avoir des enfants au collège, du reste.
c'est sur que quand le subsaharien polygame analphabète des années 80 fait 12 gosses quand l'immigré européen en fait 1 ou 2, ça n'a strictement aucune influence sur la composition de la population scolaire 20 ans après... mais bon, s'ils ne sont que 12% au départ je suis rassuré hein, du moment que leurs enfants naissent en France ils sont aussi français que les autres pas vrai ? C'est marrant, mais on dirait que tu y crois à tes chiffres, sauf que tu ne veux jamais voir ce que l'on s'abstient prudemment de compter.

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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#713 Message par Ave » 01 janv. 2016, 23:52

Manfred a écrit : c'est sur que quand le subsaharien polygame analphabète des années 80 fait 12 gosses quand l'immigré européen en fait 1 ou 2, ça n'a strictement aucune influence sur la composition de la population scolaire 20 ans après... mais bon, s'ils ne sont que 12% au départ je suis rassuré hein, du moment que leurs enfants naissent en France ils sont aussi français que les autres pas vrai ? C'est marrant, mais on dirait que tu y crois à tes chiffres, sauf que tu ne veux jamais voir ce que l'on s'abstient prudemment de compter.
Toujours dans la caricature.... c'est sur, tous les maliens et sénégalais ont fait 12 gosses, qui sont, eux mêmes, polygames et analphabètes à leur tour.... :roll:
Je sais que pour toi les chiffres de l'Insee sont toutes trafiquées, mais la réalité est que les immigrés européens et leurs descendants représentaient en 2008 45% du total (soit 5,3 millions), là où les subsahariens et leurs descendants ne représentaient que 10,4% (1,2 millions).

Pays/région (2008) Immigrés / 2e génération / Total / %
(en milliers)
Espagne 257 / 620 / 877 / 7,3 %
Italie 317 / 920 / 1 237 /10,4 %
Portugal 581 / 660 / 1 241 /10,4 %
Autres pays de l'UE 27 653 / 920 / 1 573 /13,2 %
Autres pays européens 224 / 210 / 434 / 3,6 %
Total Europe 2 032 / 3 330 / 5 362 /44,9 %
Algérie 713 / 1 000 / 1 713 /14,3 %
Maroc 654 / 660 / 1 314 /11,0 %
Tunisie 235 / 290 / 525 / 4,4 %
Total Maghreb 1 602 / 1 950 / 3 552 /29,7 %
Afrique subsaharienne 669 / 570 / 1 239 /10,4 %
Turquie 239 / 220 / 459 / 3,8 %
Asie du Sud-Est 163 / 160 / 323 / 2,7 %
Autres pays d'Asie 355 / 210 / 565 / 4,7 %
Amérique/Océanie 282 / 170 / 452 / 3,8 %
Total autres régions 1 708 / 1 330 / 3 038 /25,4 %
Total 5 342 / 6 610 / 11 952 /100 %
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#714 Message par RoyBatty » 02 janv. 2016, 00:27

Ave a écrit :
RoyBatty a écrit :
Attention, pour moi le PB n'est pas les gamins ayant des difficultés d'apprentissage mais les gamins n'ayant aucun cadre et qui in fine mettent le bazard en cours.
Pour les classes de niveau je n'ai pas d'avis.
Aider les gamins en difficultés est une évidence que cela soit par classes de niveau ou accompagnement spécifique sans classes de niveau.
Et tu ne penses pas qu'il peut y avoir une corrélation entre enfants mettant le bazar en classe et difficultés scolaires ? tu ne penses pas que dans certains cas ils peuvent être liés et s'alimenter réciproquement dans une sorte de cercle vicieux ?
J'ai vu des gamins n'ayant aucun PB d'apprentissage foutre la 'Mot2Cambronne'. Au moins un cas dans mes proches : n'a aucun diplôme, ne fout rien et vit du chômage aujourd'hui après avoir mis le Bronx pendant toute sa scolarité. Il n'a rien d'un imbécile et a appris seul la mécanique.

A l'inverse j'ai vu des gamins ayant beaucoup de difficultés ne pas broncher en classe. Au moins 2 cas dans mes proches : travaillent et ont des diplômes... Ils n'ont jamais eu de soucis de comportement.


Bien évidement ça peut se cumuler.

Par contre ce que j'ai vu c'est que les fouteurs de 'Mot2Cambronne' étaient quasi systématiquement des gamins livrés à eux même : trainent dans la rue avec d'autres gamins et là il y a un effet de groupe effectivement.

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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#715 Message par Manfred » 02 janv. 2016, 02:23

Ave a écrit : Toujours dans la caricature.... c'est sur, tous les maliens et sénégalais ont fait 12 gosses, qui sont, eux mêmes, polygames et analphabètes à leur tour.... :roll:
en effet, c'est de la caricature, qui sert à illustrer un propos, mais le prendre au pied de la lettre n'est pas vraiment pertinent. nierais tu que les populations immigrées en provenance d'Afrique ont à la fois une natalité beaucoup plus forte que les européens, tout en ayant un niveau socio-culturel beaucoup plus faible ? Crois tu que les enfants issus de ces populations là ne sont pas fortement influencés par leurs origines tout comme par leur milieu ?
à t'entendre, à lire tes stats ou plutôt les interprétations que tu en fais, tout devrait aller de mieux en mieux en France, pourtant c'est le contraire qui est constaté. Et oui, ces stats sont bidons, ne serait ce que parce qu'il n'y a pas d'équivalence possible entre un agriculteur malien et un français, ou encore parce qu'elles ne vont pas au delà de la seconde génération, et ne prennent donc pas en compte la 3ème, alors qu'avec un immigré arrivé adulte (ce qui est le cas de la grande majorité des immigrés), on arrive à la 3ème génération en 20 ans et des poussières et c'est suffisant pour sortir de ta statistique. C'est du même tonneau que la stat qui indique que l'arrivée d'un million de migrants en Allemagne va faire grimper le PIB (grâce aux dépenses colossales qu'il va falloir faire pour les prendre en charge :lol: )

Catalan
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#716 Message par Catalan » 02 janv. 2016, 09:41

Pour Ave qui préfère les stats d'Etat à la réalité perçue...et aussi pour les autres, je vous recommande le bouquin de Michèle Tribalat, démographe à l'INED : "Les yeux grand fermés".
Au delà du titre superbement choisi, le bouquin avait fait hurler les vierges effarouchées du VivreEnsemble et autres amateurs de contes de fée.

Pour vous donner un avant-gout, voici ce qu'en disait Marianne.
http://www.marianne.net/Michelle-Tribal ... 89981.html

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#717 Message par Sifar » 02 janv. 2016, 16:13

Idiocracy :
Ce que dit Pimono est exact.

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#718 Message par wasabi » 02 janv. 2016, 16:58

Sifar a écrit :Idiocracy :
quel passage précisément ?
"Le marché peut rester irrationnel plus longtemps que vous ne pouvez rester solvable" - J.M. Keynes, 1936

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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#719 Message par Sifar » 02 janv. 2016, 17:13

La totalité, en fait. Je n'ai pas le temps de proposer une analyse construite, mais mon intuition est que cet homme et ce qu'il représente est un danger bien plus grave pour la civilisation que d'autres menaces plus évidentes, par les conséquences dévastatrices que le projet qu'il sert et qui est en voie d'application va avoir sur notre système éducatif. C'est une attaque contre le coeur de la pensée abstraite 'platonicienne', contre tout ce qui est subtil, fin et non réductible à un calcul.
Il n'a manifestement aucune idée de ce que sont les élèves du secondaire ( il croit que ceux-ci choisissent la spécialité info en TS parce que ça les intéresse.... il propose d'enseigner une version discrète du logarithme en sixième... )
Il faut vraiment l'écouter car il est important, pour reprendre ses termes, de connaître ses ennemis.
Ce que dit Pimono est exact.

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#720 Message par wasabi » 02 janv. 2016, 17:38

Sifar a écrit :La totalité, en fait. Je n'ai pas le temps de proposer une analyse construite, mais mon intuition est que cet homme et ce qu'il représente est un danger bien plus grave pour la civilisation que d'autres menaces plus évidentes, par les conséquences dévastatrices que le projet qu'il sert et qui est en voie d'application va avoir sur notre système éducatif. C'est une attaque contre le coeur de la pensée abstraite 'platonicienne', contre tout ce qui est subtil, fin et non réductible à un calcul.
Il n'a manifestement aucune idée de ce que sont les élèves du secondaire ( il croit que ceux-ci choisissent la spécialité info en TS parce que ça les intéresse.... il propose d'enseigner une version discrète du logarithme en sixième... )
Il faut vraiment l'écouter car il est important, pour reprendre ses termes, de connaître ses ennemis.
ok donc c'est son discours et ses projets que vous qualifiez "d'idiocracy", pas la société actuelle qu'il dépeint.
Jeffrey doit le connaître, il fait le même métier, a fait la même école, quasiment en même temps, et son domaîne d'expertise est proche. Ca se trouve c'est lui :mrgreen:
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#721 Message par WolfgangK » 02 janv. 2016, 18:27

Sifar a écrit :La totalité, en fait. Je n'ai pas le temps de proposer une analyse construite, mais mon intuition est que cet homme et ce qu'il représente est un danger bien plus grave pour la civilisation que d'autres menaces plus évidentes, par les conséquences dévastatrices que le projet qu'il sert et qui est en voie d'application va avoir sur notre système éducatif. C'est une attaque contre le coeur de la pensée abstraite 'platonicienne', contre tout ce qui est subtil, fin et non réductible à un calcul.
Il n'a manifestement aucune idée de ce que sont les élèves du secondaire ( il croit que ceux-ci choisissent la spécialité info en TS parce que ça les intéresse.... il propose d'enseigner une version discrète du logarithme en sixième... )
Il faut vraiment l'écouter car il est important, pour reprendre ses termes, de connaître ses ennemis.
Je pense que l'intervenant est très simpliste (il n'a pas l'air de comprendre l'aspect délibératif de la politique !), mais qu'il dit aussi des choses qui sont intéressantes, notamment :
- le lien entre croire qu'un gamin qui passe du temps devant un ordi sera bon en info et croire que mettre des tablettes dans les mains des gamins suffit à les faire progresser en info.
- le fait que l'informatique puisse faire comprendre l'intérêt/les applications des mathématiques
- qu'il soit nécessaire d'avoir des professeurs spécialisés (on ne ferait pas enseigner les maths par un expert en informatique, alors pourquoi faire l'inverse ?)
- le manque d'informaticiens compétents et le besoin de se préparer aux (r)évolutions informatiques.
L'islamophobie n'est pas plus du racisme que l'antisionisme n'est de l'antisémitisme.
Que les racistes soient islamophobes n'implique pas que les islamophobes soient racistes.

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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#722 Message par Parsifal » 02 janv. 2016, 19:26

Gilles Dowek est un bon représentant de l'école Française basée sur la logique et les systèmes de preuve. Il y a de jolies choses qu'il faut lire doucement du coté des manuels de Coq.
Je ne suis pas un adepte de sa voie de recherche, mais il a raison quand il dit qu'il faut que toutes les disciplines apprennent à manipuler des données. La vue algorithmique a été un progrès fondamental en sciences et il n'est pas idiot de penser que les enseignants devraient être capables de transmettre cette vision (il y a du boulot).
Par contre c'est extrêmement clivant, même chez les enfants : dès 6 ans il y a ceux qui savent jouer au "robot" et les autres.

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#723 Message par Fluctuat » 02 janv. 2016, 21:39

Pour le "modèle" finlandais, lire ce article très clair http://www.laviemoderne.net/grandes-aut ... finlandais
dont je n'extrais que ce passage
Autre caractéristique nationale importante : le finnois. La lecture et l’écriture de cette langue à la graphie parfaitement transparente (28 graphèmes pour 28 phonèmes) s’apprennent avec beaucoup de facilité pour un finnophone et, si sa syntaxe est complexe avec ses nombreuses déclinaisons, la simplicité de son système de dérivation permet aux élèves de comprendre facilement des termes qu’ils n’ont jamais rencontrés[3]. Pour se convaincre de cet avantage linguistique, il suffit d'observer les résultats paradoxaux des élèves suédophones en Finlande (environ 5% de la population), sensiblement plus faibles lors même qu’ils appartiennent – ce qui contredit les modèles de PISA dans tous les pays – aux classes sociales les plus favorisées !
Quand on sait que la plupart des difficultés des élèves français naissent d'une maîtrise défaillante de la langue et en particulier de la compréhension de la lecture...

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#724 Message par Ave » 02 janv. 2016, 22:18

RoyBatty a écrit :
Par contre ce que j'ai vu c'est que les fouteurs de 'Mot2Cambronne' étaient quasi systématiquement des gamins livrés à eux même : trainent dans la rue avec d'autres gamins et là il y a un effet de groupe effectivement.
D'ailleurs je trouve que au niveau du collège, ça manque de structures pour encadrer les enfants après les heures d'école quand les parents travaillent, pour ne pas qu'ils rentrent et se retrouvent tout seuls à la maison voir pire, qu'ils trainent dans la rue. Lâcher des enfants dans la nature à 11h30 et 14h sans aucun encadrement, à cet âge là ne peut rien donner de bon.
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#725 Message par Ave » 02 janv. 2016, 22:38

Manfred a écrit : nierais tu que les populations immigrées en provenance d'Afrique ont à la fois une natalité beaucoup plus forte que les européens, tout en ayant un niveau socio-culturel beaucoup plus faible ? Crois tu que les enfants issus de ces populations là ne sont pas fortement influencés par leurs origines tout comme par leur milieu ?
Je sais bien que les immigrés subsahariens ont une natalité plus forte que les français, mais elle s'approche de celle des français pour la deuxième génération, à fortiori pour la 3 ème. Quand au niveau socio culturel, on en a déjà parlé.
Tout ce que je dis est que on ne peut pas mettre sur le dos de 560 000 immigrés subsahariens et leurs 600 000 descendants la responsabilité de la déchéance de l'école en France. Ce serait trop simple.
Manfred a écrit :à t'entendre, à lire tes stats ou plutôt les interprétations que tu en fais, tout devrait aller de mieux en mieux en France, pourtant c'est le contraire qui est constaté. Et oui, ces stats sont bidons, ne serait ce que parce qu'il n'y a pas d'équivalence possible entre un agriculteur malien et un français, ou encore parce qu'elles ne vont pas au delà de la seconde génération, et ne prennent donc pas en compte la 3ème, alors qu'avec un immigré arrivé adulte (ce qui est le cas de la grande majorité des immigrés), on arrive à la 3ème génération en 20 ans et des poussières et c'est suffisant pour sortir de ta statistique.
Non, tu ne vas pas de mieux en mieux en France, sur ce point on est d'accord. Entre autres à cause du chômage et d'un système éducatif qui est devenu un de plus inégalitaires des pays développés et ne peut plus remplir son rôle.
Je n'ai jamais nié que le traitement de l'immigration en France a posé des problèmes mais je ne suis pas d'accord pour mettre sur le dos des immigrés toute la responsabilité sur la situation actuelle de la France, même si c'est devenu de bon ton.
Manfred a écrit : C'est du même tonneau que la stat qui indique que l'arrivée d'un million de migrants en Allemagne va faire grimper le PIB (grâce aux dépenses colossales qu'il va falloir faire pour les prendre en charge :lol: )
Ca, ce n'est pas une statistique que je sache, mais plutôt une prévision.
Pour ma part, je suis incapable de faire des pronostiques sur l'apport éventuel des reugiés syriens à l'économie de l'Allemagne, il faudrait déjà qu'ils aient la possibilité de travailler (donc pas pendant le processus de demande d'asile) mais je n'ai jamais pensé que leur accueil était une question de PIB mais humanitaire. Il s'agit des refugiés de guerre et non pas des immigrés économiques, et devraient rentrer pour la plus part chez eux la guerre finie, enfin si elle ne met pas 20 ans à finir. Cela montre bien toute l'hypocrésie de l'accueil de ces réfugiés.
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#726 Message par RoyBatty » 02 janv. 2016, 23:11

Ave a écrit :
RoyBatty a écrit :
Par contre ce que j'ai vu c'est que les fouteurs de 'Mot2Cambronne' étaient quasi systématiquement des gamins livrés à eux même : trainent dans la rue avec d'autres gamins et là il y a un effet de groupe effectivement.
D'ailleurs je trouve que au niveau du collège, ça manque de structures pour encadrer les enfants après les heures d'école quand les parents travaillent, pour ne pas qu'ils rentrent et se retrouvent tout seuls à la maison voir pire, qu'ils trainent dans la rue. Lâcher des enfants dans la nature à 11h30 et 14h sans aucun encadrement, à cet âge là ne peut rien donner de bon.
Entièrement d'accord.
Le problème c'est que l'école n'est ni une garderie ni un endroit ou l'on éduque. C'est un endroit ou on étudie et qui de ce fait doit être le moins perturbé possible.

Pour le temps en dehors de l'école il est évident qu'il manque des structures : aucun enfant ne devrait divaguer de 11h30 à 14h ou de 16h30 à 18h.

Attention c'est aussi de la responsabilité des parents le soir et le weekend : les gamins doivent toujours être sous la surveillance d'un adulte à l'extérieur.

La rue est une mauvaise école de la vie.

A la maison je suis plus mesuré : ça peut être cadré même sans présence de l'adulte à partir de l'adolescence, ça dépend des gamins et de leur autonomie.

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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#727 Message par Ave » 02 janv. 2016, 23:47

RoyBatty a écrit : Entièrement d'accord.
Le problème c'est que l'école n'est ni une garderie ni un endroit ou l'on éduque. C'est un endroit ou on étudie et qui de ce fait doit être le moins perturbé possible.

Pour le temps en dehors de l'école il est évident qu'il manque des structures : aucun enfant ne devrait divaguer de 11h30 à 14h ou de 16h30 à 18h.

Attention c'est aussi de la responsabilité des parents le soir et le weekend : les gamins doivent toujours être sous la surveillance d'un adulte à l'extérieur.

La rue est une mauvaise école de la vie.

A la maison je suis plus mesuré : ça peut être cadré même sans présence de l'adulte à partir de l'adolescence, ça dépend des gamins et de leur autonomie.
A l'école primaire cohabitent activités périscolaires et école, pourquoi pas au collège ?
Le collège pourrait aussi être un endroit où l'on éduque, d'autant plus à cet âge hyper sensible.

Le problème est que déjà, si personne est à la maison, l'enfant peut être tenté de trainer dans la rue au lieu de rentrer directement. Et quand bien même il rentre, s'il est seul, il peut facilement trainer sur internet (ce qui est équivalent de trainer dans la rue, à mon sens). Ca fait jeune 11-13 ans pour être seul à la maison. A cet âge là, s'ils ne sont pas encadrés ils peuvent partir facilement en live et ne rien écouter ensuite, même si les parents veulent serrer la vis. Car ils ont pris l'habitude de se gérer la semaine et ne supportent plus qu'on les flique le we, par exemple.
J'ai vu ce que ça a donné avec ma nièce. A 11 ans, elle était élève modèle, petite fille adorable. Elle est entrée au collège, ses parents disaient, elle est très responsable, elle peut rentrer seule à la maison, elle est très mature. Elle a commencé à avoir de mauvaises fréquentations, vers la fin de la 6ème ses résultats se sont dégradés ainsi que son comportement. Elle n'écoutait plus personne, cela s'est dégradé encore par la suite, elle fumait du cannabis, a fait un coma éthylique a 14 ans, ses parents n'avaient plus aucune prise et étaient depassés. Elle a failli se faire virer du collège, les profs étaient excedés et sa mère n'en pouvait plus de se faire convoquer. Mais il se trouve qu'elle est très intelligente et que tant mal que bien elle est arrivé à passer en seconde générale. Tous ses copains copines se sont fait virer et n'ont pas pu passer au lycée.
En seconde son comportement était toujours très compliqué mais elle a réussi à avoir des résultats corrects et est passé en première S. Elle a vu la lumière et s'est enfin rendu compte qu'il fallait qu'elle bosse si elle voulait faire quelque chose de sa vie. Le fait de voir tous ces anciennes copines droguées jusqu'aux yeux et sans autre avenir qu'attendre le we pour aller se saouler a fini par faire tilt dans sa tête et maintenant en terminal S, elle est une de meilleures de sa classe.
Enfin, je pense que ses parents ont été trop optimistes en croyant que à 11 ans elle pouvait se gérer comme une adulte et on failli payer le prix fort. Ils ont eu beaucoup de chance que cela se finisse bien, mais de tout son groupe de copains copines du collège, c'est la seule qui s'en est sortie.
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#728 Message par Jeffrey » 03 janv. 2016, 01:05

RoyBatty a écrit :
Jeffrey a écrit :Le sujet est de savoir si pour résoudre les problèmes d'échec scolaire, de gestion des cas difficiles, il faudrait imposer un mélange des populations selon des critères sociaux, voire culturels. Votre interprétation de la question est peut être sincère, mais elle manque cruellement d'informations concernant le fonctionnement actuel.
D'abord, comprenez bien qu'à la vision du problème actuel, l'analyse "plus de mixité = dilution des problèmes liés aux inégalités sociales" est perçue comme une insulte par les gens issus de milieux défavorisés et qui ne sont pour autant pas des problèmes sociaux. Ce raccourci est ressenti comme un amalgame qui ne donne ni la clé réelle des problèmes, ni ne permet d'envisager des solutions efficaces (politique de l'excuse).
Ensuite, vous ignorez complètement la diversité des problèmes scolaires : soit disciplinaires (champ disciplinaire), soit comportementaux soit collectifs, soit individuels. Vous n'évoquez absolument pas l'arsenal de mesures dont dispose un établissement pour résoudre ces difficultés. Avant de songer à déplacer des populations, il faut commencer à analyser les problèmes qu'on rencontre. Si un ou deux enfants par classe posent problème, il existe un grand nombre de mesures appropriées au départ pour désamorcer la situation;
Je ne donne qu'un exemple, comme par exemple le changement de classe, ou la composition des classes initiales.
Si on prend l'exemple du changement de classe, dans une classe ou un ou deux meneurs perturbent, une première mesure consiste à déplacer l'élève dans une autre classe.
Mais pour que cela soit réalisable, il faut que les deux classes aient opéré une progression pédagogique commune (mêmes chapitres abordés en même période), donc cela veut dire que le chef d'établissement s'est mis d'accord avec les équipes enseignantes au préalable. Cela veut dire aussi qu'il a composé avec soin les équipes sur les classes en question, et pas qu'il a affecté tel ou tel prof uniquement en fonction de sa fiche de souhaits et des horaires de la classe. Cela signifie aussi que les élèves à problèmes ont été repérés l'année d'avant et qu'ils sont suivis par une attention particulière. Tout cela demande un travail d'administration, de gestion des équipes enseignantes, de dialogue.
Evidemment, il y a des établissements ou cela fonctionne, d'autres où le chef d'établissement s'en fout royalement.
Un autre exemple, le conseil de discipline. Si un élève est exclu d'un établissement à la suite d'un conseil, il est obligatoirement repris par un autre du secteur. Il y a alors plusieurs manières de faire : soit la politique de la patate chaude, soit le dialogue inter établissement et les procédures d'accueil en fonction des raisons qui motivent le déplacement disciplinaire (on peut vouloir déplacer un élève pour l'éloigner de certaines fréquentations, on peut aussi le déplacer parce qu'il y a un conflit ouvert avec un ou des enseignants, c'est carrément pas pareil). Dans les deux cas, la manière dont l'administration de l'établissement gère les problèmes est soit "j'éteins les incendies", soit "pose des extincteurs".
Dans cent autres situations, les établissements et leurs administrations disposent d'un tas d'outils et de moyens pour gérer le social, les difficultés individuelles et collectives. La gestions des affectations des profs sur telle ou telle classe est aussi de cet ordre.

Imposer la mixité pour des raisons d'analyse en amont relève plus d'une idée générale des problèmes que d'une connaissance profonde de l'organisation actuelle et des moyens d'actions des établissements. Prenez la question de l'affectation dans tel ou tel établissement, elle relève de la carte scolaire. Au niveau élémentaire, c'est du ressort de la municipalité, au niveau du collège, la gestion est académique. Mais savez vous comment sont gérées les dérogations ? Savez vous que jusqu'à récemment ce sont encore les chefs d'établissements qui donnent un avis favorable ou défavorable aux demandes. Savez vous comment sont organisés les bassins d'affectation ?
A bien des niveaux, tout l'arsenal administratif permet déjà de régler les problèmes. C'est ce qui fait qu'il existe des établissements avec problèmes et d'autres sans problèmes. Ce n'est pas vraiment la composition de la population qui est la source du problème. C'est la manière de gérer les bahuts.
Assez d'accord avec un bémol :
Les quartiers à problèmes font fuir les populations souhaitant se sortir de cette situation dès qu'elles le peuvent.
Se faisant la concentration de problèmes augmente.

Le collège hérite mécaniquement des problèmes des populations du quartier. (Au passage faisant fuir un peu plus ceux qui veulent s'en sortir)
Le forum n'arrête jamais, j'ai fait une pause quelques jours, et j'ai bien vu que le sujet a dérapé sur les immigrés, les wesh, les banlieues à problèmes, etc.
Le problème est de savoir quel pourcentage de collèges est concerné par ces problèmes dont vous parlez, et à quelle intensité. Le problème aussi est de bien comprendre que la règle qui s'applique pour les 90% de collèges "standards" ne s'applique peut être pas pour les 5% qui sont à l'extrémité (du "mauvais côté") , et que si on définit un mode de fonctionnement universel en fonction des besoins spécifiques de ces 5%, on pourrit le système éducatif pour les 90% du milieu.
Après, si vous voulez parler de Léonarda et considérer qu'elle est suffisamment importante pour proposer des trucs à la hache pour l'EN, faites vous plaisir.
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#729 Message par WolfgangK » 03 janv. 2016, 01:18

Jeffrey a écrit : Le forum n'arrête jamais, j'ai fait une pause quelques jours, et j'ai bien vu que le sujet a dérapé sur les immigrés, les wesh, les banlieues à problèmes, etc.
Le problème est de savoir quel pourcentage de collèges est concerné par ces problèmes dont vous parlez, et à quelle intensité. Le problème aussi est de bien comprendre que la règle qui s'applique pour les 90% de collèges "standards" ne s'applique peut être pas pour les 5% qui sont à l'extrémité (du "mauvais côté") , et que si on définit un mode de fonctionnement universel en fonction des besoins spécifiques de ces 5%, on pourrit le système éducatif pour les 90% du milieu.
Après, si vous voulez parlez de Léonarda et considérer qu'elle est suffisamment importante pour proposer des trucs à la hache pour l'EN, faites vous plaisir.
Bonsoir Jeffrey,
Je suis d'accord sur le fait qu'il ne fasse pas traiter le cas général en fonction de cas particuliers, mais je pense qu'il faut distinguer les cas extrêmes (e.g. les 5% les plus durs) des cas particuliers (Léonarda ou autres dont je me fous totalement). En effet, si pour traiter les 5% les plus durs, il serait pertinent de disperser les habitants de leur "zone de chalandise" au maximum, ça va donc impacter les autres établissements et on ne peut donc pas les traiter part.
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#730 Message par Jeffrey » 03 janv. 2016, 01:27

wasabi a écrit :
Jeffrey a écrit :Le sujet est de savoir si pour résoudre les problèmes d'échec scolaire, de gestion des cas difficiles, il faudrait imposer un mélange des populations selon des critères sociaux, voire culturels. Votre interprétation de la question est peut être sincère, mais elle manque cruellement d'informations concernant le fonctionnement actuel. [...]
L'argument est donc "taisez vous, vous ne savez rien".
:shock:
Non, mon développement est : vous avez une vision partielle du sujet, très partielle même. Donc voici des pistes sur les moyens actuels dont vous semblez ignorer jusqu'à l'existence même.
wasabi a écrit : C'est à dire qu'il y a les introduits qui par travail, nécessité ou pour le plaisir se sont penchés sur l'organisation complexe d'un ministère obèse, et les autres ils doivent fermer leur gueule parce qu'ils n'ont pas cette information ?
il y a en effet les gens qui font un effort pour s'instruire, qui cherchent, s'interrogent, consultent, se documentent, tout cela demande un effort parfois considérable. Et il y a les grandes gueules, qui n'y connaissent rien, et n'ont même pas envie d'apprendre, considérant que le droit de la ramener est un droit absolu. Personnellement, je ne critique jamais ceux qui font l'effort d'apprendre, en fait ceux qui font des efforts tout court, mais chacun son style.
wasabi a écrit : A la base quel que soit le domaîne une approche "boîte noire" permet de donner son avis sur la manière dont la fonction est assurée, on n'a pas besoin de savoir comment c'est boutiqué à l'intérieur, pourquoi cela serait différent ici ?
Parce qu'il n'y a que les imbéciles et ceux qui croient déjà savoir qui pensent qu'on n'a pas besoin d'en savoir plus.
wasabi a écrit : Ensuite, votre histoire de progression pédagogique commune, c'est juste une honte. C'est un laxisme sans nom qui a laissé les enseignants oeuvrer comme ils le voulaient pour un gain pragmatique nul, un gain idéologique fort (l'enseignant est LIBRE de faire comme il veut), et du coup il faudrait mettre des choses en place pour assurer que ce minimum soit respecté, et encore uniquement au niveau local, et pourtant ça traîne les pattes ou ça n'en a rien à branler. Le rapport coût bénéfice fait que sur l'ensemble du pays les progression devraient être synchrones.
C'est extraordinaire de considérer que parce que j'explique que toutes les progressions pédagogiques ne sont pas synchrones, cela signifie que la doxa actuelle est que l'enseignant est libre de faire comme il veut. Si vous avez un problème avec la logique, je peux vous faire un cours si vous voulez. Le pire est que vous êtes tellement arcbouté sur votre haine de l'éducation nationale que vous n'avez même pas compris que j'expliquais qu'un bon chef d'établissement devait en fait harmoniser les progressions pédagogiques de ses différents professeurs justement.
wasabi a écrit : Il y a quelques décennies, un enfant changeant d'établissement en cours d'année était systématiquement mis en redoublement, c'est juste incroyable.
Ben ouais, c'est juste incroyable, parce que c'est faux, cela a toujours dépendu des établissements.
wasabi a écrit : Maintenant ce n'est plus le cas, mais visiblement le mammouth préfère toujours laisser ses membres faire ce qu'ils veulent pour un gain nul en contrepartie d'un lourd handicap pour ceux qui sont amenés à changer d'établissement en cours d'année. Juste incroyable de voir quels sont les éléments qui sont pris en considération pour prendre les décisions, et force et de constater qu'il s'agit toujours des intérêts des enseignants plutôt que l'intérêt public.
Je ne sais pas où vous allez chercher des foutaises pareilles. Je me demande bien d'une part quel intérêt personnel aurait un enseignant à commencer par tel ou tel chapitre plutôt qu'un autre. Je me dis qu'a priori un bon enseignant devrait même être en mesure de réorganiser sa progression en cours d'année en fonction de la réactivité de sa classe. Vous pensez peut être que tout le monde devrait aller exactement au même rythme comme à l'armée. Vous avez tout compris à ce qu'est l'éducation.
wasabi a écrit : Deuxièmement, votre histoire de changement d'établissement standardisé, c'est bien joli, mais ce n'est applicable qu'en zone urbaine très dense. Même en zone dense, il y a un problème de logistique dès qu'on a fait le ou les deux collèges ou lycées publics de proximité.
Oui, c'est là que c'est bien joli, parce que dans certains cas, les établissements peuvent se mettre d'accord pour que ce soient les parents qui soient obligés de se coltiner les trajets s'ils ne s'occupent pas de leurs mômes malgré les nombreux signaux d'alarme que l'établissement a envoyé aux familles. Ca permet par exemple quand un père est un gros kon obnubilé par son taf de l'obliger à véhiculer son mioche tous les matins pendant 20 minutes et donc à lui parler en bagnole. Voilà, des fois, déplacer un gamin dans un bahut où les parents sont obligés de le véhiculer plutôt que de le laisser en auto gestion qui merdouile, ça remet les pendules à l'heure.
wasabi a écrit :[
Prenez rien que le Val d'Oise, pourtant en région parisienne.
http://ac-versailles.fr/public/upload/d ... 014-15.pdf
Si vous habitez à Cergy, Argenteuil ou Sarcelles il y a plusieurs collèges facilement accessibles. Mais dès que vous êtes en dehors ça devient difficile. Vu que les transports en commun sont optimisés pour aller sur Paris, pas faire du banlieue / banlieue, que le transport organisé par le département est fait pour relier le domicile au collège de rattachement public standard, que les vélos se font piquer trois fois par an, on fait comment ?
on s'occupe de ses gosses, parce que quand on les fait, ensuite on les éduque, et quand un môme fait le kon parce qu'il est livré à lui même et que les parents s'en occupent pas, un changement d'établissement, des fois, ça oblige à recadrer les priorités pour tout le monde.
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#731 Message par Jeffrey » 03 janv. 2016, 01:38

WolfgangK a écrit :
Jeffrey a écrit : Le forum n'arrête jamais, j'ai fait une pause quelques jours, et j'ai bien vu que le sujet a dérapé sur les immigrés, les wesh, les banlieues à problèmes, etc.
Le problème est de savoir quel pourcentage de collèges est concerné par ces problèmes dont vous parlez, et à quelle intensité. Le problème aussi est de bien comprendre que la règle qui s'applique pour les 90% de collèges "standards" ne s'applique peut être pas pour les 5% qui sont à l'extrémité (du "mauvais côté") , et que si on définit un mode de fonctionnement universel en fonction des besoins spécifiques de ces 5%, on pourrit le système éducatif pour les 90% du milieu.
Après, si vous voulez parlez de Léonarda et considérer qu'elle est suffisamment importante pour proposer des trucs à la hache pour l'EN, faites vous plaisir.
Bonsoir Jeffrey,
Je suis d'accord sur le fait qu'il ne fasse pas traiter le cas général en fonction de cas particuliers, mais je pense qu'il faut distinguer les cas extrêmes (e.g. les 5% les plus durs) des cas particuliers (Léonarda ou autres dont je me fous totalement). En effet, si pour traiter les 5% les plus durs, il serait pertinent de disperser les habitants de leur "zone de chalandise" au maximum, ça va donc impacter les autres établissements et on ne peut donc pas les traiter part.
ça existe déjà, ça s'appelle des bassins d'affectation. Les mesures disciplinaires sont toujours plus efficaces quand elles sont ciblées sur les enfants qui en ont besoin. On ne peut pas déplacer en masse tous les enfants d'un quartier pour les affecter ailleurs;
D'autre part, je ne connais bien que la région parisienne sud, et un peu les Yvelines et le 92. Dans tous les endroits difficiles, les zones sensibles sont hyperlocalisées. Je pense à la cité jardin à Suresnes, je pense à Grigny la grande borne, je pense aux Tarterêts... A chaque fois, on traverse une route, et tout change.
Ce n'est pas l'établissement qui constitue le lieu d'habitation, par contre, la manière dont les règles sont respectées dans l'établissement sont totalement essentielles.
Quis custodiet ipsos custodes?

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WolfgangK
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#732 Message par WolfgangK » 03 janv. 2016, 01:45

Jeffrey a écrit :
WolfgangK a écrit :
Jeffrey a écrit : Le forum n'arrête jamais, j'ai fait une pause quelques jours, et j'ai bien vu que le sujet a dérapé sur les immigrés, les wesh, les banlieues à problèmes, etc.
Le problème est de savoir quel pourcentage de collèges est concerné par ces problèmes dont vous parlez, et à quelle intensité. Le problème aussi est de bien comprendre que la règle qui s'applique pour les 90% de collèges "standards" ne s'applique peut être pas pour les 5% qui sont à l'extrémité (du "mauvais côté") , et que si on définit un mode de fonctionnement universel en fonction des besoins spécifiques de ces 5%, on pourrit le système éducatif pour les 90% du milieu.
Après, si vous voulez parlez de Léonarda et considérer qu'elle est suffisamment importante pour proposer des trucs à la hache pour l'EN, faites vous plaisir.
Bonsoir Jeffrey,
Je suis d'accord sur le fait qu'il ne fasse pas traiter le cas général en fonction de cas particuliers, mais je pense qu'il faut distinguer les cas extrêmes (e.g. les 5% les plus durs) des cas particuliers (Léonarda ou autres dont je me fous totalement). En effet, si pour traiter les 5% les plus durs, il serait pertinent de disperser les habitants de leur "zone de chalandise" au maximum, ça va donc impacter les autres établissements et on ne peut donc pas les traiter part.
ça existe déjà, ça s'appelle des bassins d'affectation. Les mesures disciplinaires sont toujours plus efficaces quand elles sont ciblées sur les enfants qui en ont besoin. On ne peut pas déplacer en masse tous les enfants d'un quartier pour les affecter ailleurs;
D'autre part, je ne connais bien que la région parisienne sud, et un peu les Yvelines et le 92. Dans tous les endroits difficiles, les zones sensibles sont hyperlocalisées. Je pense à la cité jardin à Suresnes, je pense à Grigny la grande borne, je pense aux Tarterêts... A chaque fois, on traverse une route, et tout change.
Ce n'est pas l'établissement qui constitue le lieu d'habitation, par contre, la manière dont les règles sont respectées dans l'établissement sont totalement essentielles.
OK. je suis convaincu. Merci.

PS: j'ai toujours été convaincu du « la manière dont les règles sont respectées dans l'établissement est totalement essentielle», mais j'imaginais qu'il valait mieux faire un déplacement préventif que curatif. Mais tu connais manifestement (beaucoup) mieux le sujet, donc je mets à jour mes croyances sur ce point. En 2016, j'ai pris la bonne résolution d'être (un peu) moins borné ☺.
L'islamophobie n'est pas plus du racisme que l'antisionisme n'est de l'antisémitisme.
Que les racistes soient islamophobes n'implique pas que les islamophobes soient racistes.

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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#733 Message par Jeffrey » 03 janv. 2016, 01:53

Sifar a écrit :La totalité, en fait. Je n'ai pas le temps de proposer une analyse construite, mais mon intuition est que cet homme et ce qu'il représente est un danger bien plus grave pour la civilisation que d'autres menaces plus évidentes, par les conséquences dévastatrices que le projet qu'il sert et qui est en voie d'application va avoir sur notre système éducatif. C'est une attaque contre le coeur de la pensée abstraite 'platonicienne', contre tout ce qui est subtil, fin et non réductible à un calcul.
Il n'a manifestement aucune idée de ce que sont les élèves du secondaire ( il croit que ceux-ci choisissent la spécialité info en TS parce que ça les intéresse.... il propose d'enseigner une version discrète du logarithme en sixième... )
Il faut vraiment l'écouter car il est important, pour reprendre ses termes, de connaître ses ennemis.
Je ne partage pas tout ce que dit Dowek, je l'ai déjà écrit ici; Mais je considère que c'est un type très pertinent, sincère, et très concerné par ce qu'il explique.
De plus, sur la question du logarithme discret, et d'autres idées intéressantes, je suis plus d'accord avec Dowek qu'avec Sifar.
En général, les enseignants du secondaire sont pétris d'archaïsmes sur le protocole à suivre en matière d'introduction des notions. De mon point de vue, Sifar n'échappe pas à ce constat. Et j'assume pleinement certaines idées qui paraissent originales de ce fait. J'ai déjà exprimé ces conceptions récemment sur le sujet des fonctions ou sur les complexes par exemple, ou plus anciennement sur l'introduction d'un tableur et des suites au collège.
De même, je substituerais volontiers certaines notions actuelles de l'enseignement des mathématiques à d'autres. Je pense que la finesse d'esprit est tout aussi délicate et subtile en algorithmie qu'en géométrie notamment.
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#734 Message par RoyBatty » 03 janv. 2016, 02:39

Jeffrey a écrit :
RoyBatty a écrit :
Jeffrey a écrit :Le sujet est de savoir si pour résoudre les problèmes d'échec scolaire, de gestion des cas difficiles, il faudrait imposer un mélange des populations selon des critères sociaux, voire culturels. Votre interprétation de la question est peut être sincère, mais elle manque cruellement d'informations concernant le fonctionnement actuel.
D'abord, comprenez bien qu'à la vision du problème actuel, l'analyse "plus de mixité = dilution des problèmes liés aux inégalités sociales" est perçue comme une insulte par les gens issus de milieux défavorisés et qui ne sont pour autant pas des problèmes sociaux. Ce raccourci est ressenti comme un amalgame qui ne donne ni la clé réelle des problèmes, ni ne permet d'envisager des solutions efficaces (politique de l'excuse).
Ensuite, vous ignorez complètement la diversité des problèmes scolaires : soit disciplinaires (champ disciplinaire), soit comportementaux soit collectifs, soit individuels. Vous n'évoquez absolument pas l'arsenal de mesures dont dispose un établissement pour résoudre ces difficultés. Avant de songer à déplacer des populations, il faut commencer à analyser les problèmes qu'on rencontre. Si un ou deux enfants par classe posent problème, il existe un grand nombre de mesures appropriées au départ pour désamorcer la situation;
Je ne donne qu'un exemple, comme par exemple le changement de classe, ou la composition des classes initiales.
Si on prend l'exemple du changement de classe, dans une classe ou un ou deux meneurs perturbent, une première mesure consiste à déplacer l'élève dans une autre classe.
Mais pour que cela soit réalisable, il faut que les deux classes aient opéré une progression pédagogique commune (mêmes chapitres abordés en même période), donc cela veut dire que le chef d'établissement s'est mis d'accord avec les équipes enseignantes au préalable. Cela veut dire aussi qu'il a composé avec soin les équipes sur les classes en question, et pas qu'il a affecté tel ou tel prof uniquement en fonction de sa fiche de souhaits et des horaires de la classe. Cela signifie aussi que les élèves à problèmes ont été repérés l'année d'avant et qu'ils sont suivis par une attention particulière. Tout cela demande un travail d'administration, de gestion des équipes enseignantes, de dialogue.
Evidemment, il y a des établissements ou cela fonctionne, d'autres où le chef d'établissement s'en fout royalement.
Un autre exemple, le conseil de discipline. Si un élève est exclu d'un établissement à la suite d'un conseil, il est obligatoirement repris par un autre du secteur. Il y a alors plusieurs manières de faire : soit la politique de la patate chaude, soit le dialogue inter établissement et les procédures d'accueil en fonction des raisons qui motivent le déplacement disciplinaire (on peut vouloir déplacer un élève pour l'éloigner de certaines fréquentations, on peut aussi le déplacer parce qu'il y a un conflit ouvert avec un ou des enseignants, c'est carrément pas pareil). Dans les deux cas, la manière dont l'administration de l'établissement gère les problèmes est soit "j'éteins les incendies", soit "pose des extincteurs".
Dans cent autres situations, les établissements et leurs administrations disposent d'un tas d'outils et de moyens pour gérer le social, les difficultés individuelles et collectives. La gestions des affectations des profs sur telle ou telle classe est aussi de cet ordre.

Imposer la mixité pour des raisons d'analyse en amont relève plus d'une idée générale des problèmes que d'une connaissance profonde de l'organisation actuelle et des moyens d'actions des établissements. Prenez la question de l'affectation dans tel ou tel établissement, elle relève de la carte scolaire. Au niveau élémentaire, c'est du ressort de la municipalité, au niveau du collège, la gestion est académique. Mais savez vous comment sont gérées les dérogations ? Savez vous que jusqu'à récemment ce sont encore les chefs d'établissements qui donnent un avis favorable ou défavorable aux demandes. Savez vous comment sont organisés les bassins d'affectation ?
A bien des niveaux, tout l'arsenal administratif permet déjà de régler les problèmes. C'est ce qui fait qu'il existe des établissements avec problèmes et d'autres sans problèmes. Ce n'est pas vraiment la composition de la population qui est la source du problème. C'est la manière de gérer les bahuts.
Assez d'accord avec un bémol :
Les quartiers à problèmes font fuir les populations souhaitant se sortir de cette situation dès qu'elles le peuvent.
Se faisant la concentration de problèmes augmente.

Le collège hérite mécaniquement des problèmes des populations du quartier. (Au passage faisant fuir un peu plus ceux qui veulent s'en sortir)
Le forum n'arrête jamais, j'ai fait une pause quelques jours, et j'ai bien vu que le sujet a dérapé sur les immigrés, les wesh, les banlieues à problèmes, etc.
Le problème est de savoir quel pourcentage de collèges est concerné par ces problèmes dont vous parlez, et à quelle intensité. Le problème aussi est de bien comprendre que la règle qui s'applique pour les 90% de collèges "standards" ne s'applique peut être pas pour les 5% qui sont à l'extrémité (du "mauvais côté") , et que si on définit un mode de fonctionnement universel en fonction des besoins spécifiques de ces 5%, on pourrit le système éducatif pour les 90% du milieu.
Après, si vous voulez parler de Léonarda et considérer qu'elle est suffisamment importante pour proposer des trucs à la hache pour l'EN, faites vous plaisir.
Bonsoir,

Je ne suis pas d'accord : les banlieues à problèmes sont au coeur de cette réforme. En dehors des milieux urbains cette réforme n'est de toutes façons pas applicable : les établissements sont trop éloignés.

Le problème dans mon cas c'est que l'un des collèges de secteur (géographiquement le plus proche) est dans les 5% que vous évoquez.

Le cas Leonarda est médiatique, mais pas anecdotique dans ce quartier situé à moins de 2 km de chez moi : nombre de gamins de 15 ans se comportent comme ça (je prends les transports en commun tous les jours). Avec la réforme on va disperser ces gamins dans plusieurs collège mais sans que cela soit suffisant : on passera d'un collège avec 40 % de gamins comme ça à 3 avec 15% de gamins à PB. Ça ne changera rien car dés 2 ou 3 gamins comme ça par classe ça devient problématique.

Au passage un 10 à 20 voitures brulées depuis début décembre même si c'est plutôt calme par rapport à il y a quelques années.

Et s'il vous plait ne me prêtez pas d'intentions racistes car les gamins que je vois ne sont pas tous issus de l'immigration.

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Catalan
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#735 Message par Catalan » 03 janv. 2016, 11:33

Ave a écrit :
Manfred a écrit : nierais tu que les populations immigrées en provenance d'Afrique ont à la fois une natalité beaucoup plus forte que les européens, tout en ayant un niveau socio-culturel beaucoup plus faible ? Crois tu que les enfants issus de ces populations là ne sont pas fortement influencés par leurs origines tout comme par leur milieu ?
Je sais bien que les immigrés subsahariens ont une natalité plus forte que les français, mais elle s'approche de celle des français pour la deuxième génération, à fortiori pour la 3 ème. Quand au niveau socio culturel, on en a déjà parlé.
Tout ce que je dis est que on ne peut pas mettre sur le dos de 560 000 immigrés subsahariens et leurs 600 000 descendants la responsabilité de la déchéance de l'école en France. Ce serait trop simple.
Manfred a écrit :à t'entendre, à lire tes stats ou plutôt les interprétations que tu en fais, tout devrait aller de mieux en mieux en France, pourtant c'est le contraire qui est constaté. Et oui, ces stats sont bidons, ne serait ce que parce qu'il n'y a pas d'équivalence possible entre un agriculteur malien et un français, ou encore parce qu'elles ne vont pas au delà de la seconde génération, et ne prennent donc pas en compte la 3ème, alors qu'avec un immigré arrivé adulte (ce qui est le cas de la grande majorité des immigrés), on arrive à la 3ème génération en 20 ans et des poussières et c'est suffisant pour sortir de ta statistique.
Non, tu ne vas pas de mieux en mieux en France, sur ce point on est d'accord. Entre autres à cause du chômage et d'un système éducatif qui est devenu un de plus inégalitaires des pays développés et ne peut plus remplir son rôle.
Je n'ai jamais nié que le traitement de l'immigration en France a posé des problèmes mais je ne suis pas d'accord pour mettre sur le dos des immigrés toute la responsabilité sur la situation actuelle de la France, même si c'est devenu de bon ton.
Manfred a écrit : C'est du même tonneau que la stat qui indique que l'arrivée d'un million de migrants en Allemagne va faire grimper le PIB (grâce aux dépenses colossales qu'il va falloir faire pour les prendre en charge :lol: )
Ca, ce n'est pas une statistique que je sache, mais plutôt une prévision.
Pour ma part, je suis incapable de faire des pronostiques sur l'apport éventuel des reugiés syriens à l'économie de l'Allemagne, il faudrait déjà qu'ils aient la possibilité de travailler (donc pas pendant le processus de demande d'asile) mais je n'ai jamais pensé que leur accueil était une question de PIB mais humanitaire. Il s'agit des refugiés de guerre et non pas des immigrés économiques, et devraient rentrer pour la plus part chez eux la guerre finie, enfin si elle ne met pas 20 ans à finir. Cela montre bien toute l'hypocrésie de l'accueil de ces réfugiés.
Désolé, je reviens sur ce sujet car je pense qu'il est central dans les enjeux et difficultés de notre système éducatif.

1- Ave nous affirme que les enfants d'immigrés ont de meilleurs résultats scolaires que les autochtones, à milieu socio-culturel identique.
Au delà de l'aspect contestable de ce type de comparaison, et du risque de biais induit, cela est faux.
Le dernier rapport PISA2012 (test international de performances de systèmes scolaires) fait par l'OCDE indique :
- Les élèves issus de l’immigration sont au moins deux fois plus susceptibles de compter parmi les élèves en difficulté.
- Même après contrôle du milieu socio-économique, en France, les élèves issus de l’immigration accusent des scores inférieurs de 37 points à ceux des élèves autochtones, soit presque l’équivalent d’une année d’études (contre 21 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE).
http://www.oecd.org/france/PISA-2012-results-france.pdf

Suite à la polémique créée par le rapport PISA, l'administration française a finalement avoué cet état de fait via une note du CNESCO (Conseil National d'évaluation du Système Scolaire).
http://www.cnesco.fr/wp-content/uploads ... 201153.pdf

2 - Ave nous affirme, avec plein de sincérité, que les immigrés récents ayant un meilleur niveau socio-culturel que ceux qui les ont précédés, alors la baisse de performance du système scolaire français ne peut pas être imputé à l'immigration.

Ce "raisonnement" est évidemment faux.
Comme déjà indiqué, si le niveau SC des immigrés récents est tjrs plus faible que celui des autochtones (c'est le cas pour les extra-européens), alors cela représente clairement une difficulté d'intégration majeure pour l'école.

Catalan
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#736 Message par Catalan » 03 janv. 2016, 11:47

Ave a écrit :Il s'agit des refugiés de guerre et non pas des immigrés économiques, et devraient rentrer pour la plus part chez eux la guerre finie
C'est pas le sujet du thread, donc je m'étendrai pas à te chercher des documents qui prouvent que l'eau ça mouille, mais là tu n'es plus dans l'angélisme bien-pensant, mais carrément dans l'aveuglement idéologique.
Les immigrés (pas que Syriens, et pas que réfugiés de guerre) resteront en Allemagne, ou en Europe.
Tout simplement parce-qu'ils sont comme nous : ils veulent un meilleur avenir pour leurs enfants.

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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#737 Message par Ave » 03 janv. 2016, 12:50

Catalan a écrit : 1- Ave nous affirme que les enfants d'immigrés ont de meilleurs résultats scolaires que les autochtones, à milieu socio-culturel identique.
Au delà de l'aspect contestable de ce type de comparaison, et du risque de biais induit, cela est faux.
Le dernier rapport PISA2012 (test international de performances de systèmes scolaires) fait par l'OCDE indique :
- Les élèves issus de l’immigration sont au moins deux fois plus susceptibles de compter parmi les élèves en difficulté.
- Même après contrôle du milieu socio-économique, en France, les élèves issus de l’immigration accusent des scores inférieurs de 37 points à ceux des élèves autochtones, soit presque l’équivalent d’une année d’études (contre 21 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE).
http://www.oecd.org/france/PISA-2012-results-france.pdf

Suite à la polémique créée par le rapport PISA, l'administration française a finalement avoué cet état de fait via une note du CNESCO (Conseil National d'évaluation du Système Scolaire).
http://www.cnesco.fr/wp-content/uploads ... 201153.pdf

2 - Ave nous affirme, avec plein de sincérité, que les immigrés récents ayant un meilleur niveau socio-culturel que ceux qui les ont précédés, alors la baisse de performance du système scolaire français ne peut pas être imputé à l'immigration.

Ce "raisonnement" est évidemment faux.
Comme déjà indiqué, si le niveau SC des immigrés récents est tjrs plus faible que celui des autochtones (c'est le cas pour les extra-européens), alors cela représente clairement une difficulté d'intégration majeure pour l'école.
1- je n'affirme rien, je fais référence à des études qui ne regardent pas tous les mêmes paramètres, (à l'occurrence le fait d'obtenir ou pas un diplôme en fonction de la catégorio socio culturelle des parents) car le sujet est évidemment complexe et ne peut pas se réduire à les immigrés foutent la 'Mot2Cambronne'.
Si on prend le dossier 2012 de l'INSEE on peut lire :
La réussite scolaire des enfants d’immigrés
par rapport à celle de la population qui n’est ni
immigrée ni issue de l’immigration est anal
ysée à travers deux indicateurs : ne posséder
aucun diplôme du second cycle de l’enseignem
ent secondaire d’une part, être titulaire du
baccalauréat quelle que soit la série d’autre part. Au regard de ces deux critères, les parcours
des enfants d’immigrés sont très différenci
és selon le pays de naissance des parents. Ces
différences par origine s’estompent lorsque
l’on tient compte des caractéristiques socio
-
démographiques et familiales, mais elles ne disparaissent pas toutes.
Les enfants d’immigrés venus de Turquie, d’Algérie, d’Espagne ou d’Italie sont surreprésentés
parmi les non-diplômés du second cycle du sec
ondaire, « toutes choses égales par ailleurs ».
S’agissant de l’obtention du baccalauréat, trois faits stylisés se dégagent. Les fils et les filles
de l’immigration turque sont en situation de sous-réussite, tandis que les fils et les filles de
l’immigration du sud-est asiatique sont en situat
ion de sur-réussite. Enfin, les filles de l’immi-
gration marocaine ou tunisienne, et dans
une moindre mesure celles de l’immigration
sahélienne, obtiennent plus souvent un baccalauréat que les filles ni immigrées ni enfants
d’immigrés, si l’on raisonne à caractér
istiques sociales et familiales données
Cela illustre bien la complexité et le fait que c'est contre intuitif car par exemple, pour beaucoup ici, ce sont les immigrés subsahariens qui forcémment auront les plus de chances d'être en échec scolaire. Pourtant on voit que les descendants d'espagnols et italiens sont surreprésentés dans ceux qui sortent sans diplôme du secondaire. A contrario, les filles subsahariennes réussisent mieux que prévu;
2- je ne dis pas ça. Je dis que le niveau socio culturel des immigrés a progressé alors que le système éducatif ne fait que se dégrader, et pas qu'en zone sensible. Je dis aussi, que les immigrés et leurs descednants, à eux seuls, ne peuvent pas expliquer cette dégradation. En revanche, je suis d'accord sur les effets négatifs qui découlent de la concentration dans les mêmes établissements des populations defavoirisées à faible niveau socio culturel;
A ce titre, je trouve très intéressant les conclusions de l'OCDE à partir des enquêtes PISA sur le sujet :
http://www.oecd.org/pisa/pisaproducts/p ... -Final.pdf
Démêler la relation entre le statut d’immigrant, les compétences linguistiques et le profil socio-économique n’est pas chose aisée. Les données de l’enquête PISA montrent toutefois comment ces trois variables sont liées entre elles et dans quelle mesure elles sont corrélées à la performance des élèves à l’école, notamment le profil socio-économique de l’établissement d’enseignement où ils sont scolarisés.
Une analyse des données de l’enquête PISA 2009 s’est penchée plus particulièrement sur trois types
d’établissements d’enseignement : ceux présentant la plus forte concentration d’élèves issus de l’immigration ; ceux présentant la plus forte concentration d’élèves issus de l’immigration qui parlent à la maison une autre langue que la langue d’instruction à l’école ; et ceux présentant la plus forte concentration
d’élèves dont la mère est peu instruite.
Le fait d’avoir une mère peu instruite, c’est-à-dire qui n’est pas titulaire d’un
diplôme de fin d’études secondaires, est un indicateur de désavantage socio-économique particulièrement
pertinent au sein des populations issues de l’immigration.
En analysant la performance des élèves au travers de ce prisme, il apparaît que c’est avec la concentration
dans les établissements d’enseignement d’élèves dont la mère est peu instruite que la moindre performance scolaire des élèves, notamment de ceux issus de l’immigration, présente la plus forte
corrélation. Ce constat laisse penser que, pour les élèves issus de l’immigration – comme pour tous les
élèves, d’ailleurs –, le fait d’être concentrés dans des établissements d’enseignement fréquentés par des
élèves confrontés au même désavantage socio-économique qu’eux constitue un obstacle majeur à leur réussite scolaire.
En revanche, les résultats suggèrent que la moindre
performance des élèves n’est fortement corrélée ni
avec la concentration d’élèves issus de l’immigration,
ni avec celle d’élèves parlant une autre langue
que la langue d’instruction. En d’autres termes, la
scolarisation dans un établissement d’enseignement
fréquenté par des élèves originaires d’autres
pays ou parlant plusieurs langues n’affecte pas
autant l’apprentissage que la fréquentation d’un
établissement d’enseignement présentant une forte
concentration d’élèves issus de milieux défavorisés,
c’est-à-dire d’élèves dont la mère est peu instruite.
Il existe en fait de nombreux établissements
d’enseignement très performants qui présentent une
forte concentration d’élèves issus de l’immigration.

Pour conclure : La concentration d’élèves issus de l’immigration dans un établissement
d’enseignement ou une classe ne constitue pas nécessairement un obstacle à la
bonne performance des élèves. En revanche, la concentration d’élèves au profil
socio-économique défavorisé est, quant à elle, fortement corrélée à l’obtention
de moins bons résultats scolaires pour les élèves. La réduction de la concentration
d’élèves au profil socio-économique défavorisé au niveau de chaque établissement
d’enseignement constitue donc un bon préalable pour faciliter la réussite de
l’intégration des élèves issus de l’immigration à l’école et, à terme, au sein
de la société.
C'est le coeur du sujet. Disperser les élèves defavorisés (immigrés ou pas) est une meilleure stratégie que de les concentrer dans les mêmes collèges. Ensuite, ce n'est pas évident à mettre en oeuvre en zone diffuse.
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#738 Message par Ave » 03 janv. 2016, 13:02

Catalan a écrit :
Ave a écrit :Il s'agit des refugiés de guerre et non pas des immigrés économiques, et devraient rentrer pour la plus part chez eux la guerre finie
C'est pas le sujet du thread, donc je m'étendrai pas à te chercher des documents qui prouvent que l'eau ça mouille, mais là tu n'es plus dans l'angélisme bien-pensant, mais carrément dans l'aveuglement idéologique.
Les immigrés (pas que Syriens, et pas que réfugiés de guerre) resteront en Allemagne, ou en Europe.
Tout simplement parce-qu'ils sont comme nous : ils veulent un meilleur avenir pour leurs enfants.
Je ne m'étendrai pas non plus mais tu remarqueras que j'ai mis la phrase en conditionnel.
Si les refugiés restent, ce sera parce que la guerre s'éternise et/ou parcequ'ils ont réussi à améliorer nettement leurs conditions de vie et qu'ils ne veulent donc plus rentrer et du coup, ils auront effectivement contribué à augmenter le PIB de l'Allemagne. Je parle des vrais réfugiés de guerre. Etant donné le profil des refugiés syriens qui sont, en grand partie éduqués, je ne pense pas qu'ils restent en Allemagne pour profiter de la soupe populaire. Mais je voulais pointer surtout le cynisme d'être là à faire des comptes sur combien vont ils apporter car, à la base, leur accueil était censé être humanitaire et provisoire. Cela montre bien l'hypocresie de la chose.
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#739 Message par remy51 » 03 janv. 2016, 13:05

Ave a écrit :560 000 immigrés subsahariens et leurs 600 000 descendants
comment tu trouves 600000 descendants avec 560000 immigrés vu leur taux de natalité ?

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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#740 Message par optimus maximus » 03 janv. 2016, 13:35

remy51 a écrit :
Ave a écrit :560 000 immigrés subsahariens et leurs 600 000 descendants
comment tu trouves 600000 descendants avec 560000 immigrés vu leur taux de natalité ?
Beaucoup sont des travailleurs venus sans leur famille et habitant des sonacotra (Je sais plus comment ça s'appelle maintenant)

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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#741 Message par optimus maximus » 03 janv. 2016, 13:44

Catalan a écrit :
Ave a écrit :
Manfred a écrit : nierais tu que les populations immigrées en provenance d'Afrique ont à la fois une natalité beaucoup plus forte que les européens, tout en ayant un niveau socio-culturel beaucoup plus faible ? Crois tu que les enfants issus de ces populations là ne sont pas fortement influencés par leurs origines tout comme par leur milieu ?
Je sais bien que les immigrés subsahariens ont une natalité plus forte que les français, mais elle s'approche de celle des français pour la deuxième génération, à fortiori pour la 3 ème. Quand au niveau socio culturel, on en a déjà parlé.
Tout ce que je dis est que on ne peut pas mettre sur le dos de 560 000 immigrés subsahariens et leurs 600 000 descendants la responsabilité de la déchéance de l'école en France. Ce serait trop simple.
Manfred a écrit :à t'entendre, à lire tes stats ou plutôt les interprétations que tu en fais, tout devrait aller de mieux en mieux en France, pourtant c'est le contraire qui est constaté. Et oui, ces stats sont bidons, ne serait ce que parce qu'il n'y a pas d'équivalence possible entre un agriculteur malien et un français, ou encore parce qu'elles ne vont pas au delà de la seconde génération, et ne prennent donc pas en compte la 3ème, alors qu'avec un immigré arrivé adulte (ce qui est le cas de la grande majorité des immigrés), on arrive à la 3ème génération en 20 ans et des poussières et c'est suffisant pour sortir de ta statistique.
Non, tu ne vas pas de mieux en mieux en France, sur ce point on est d'accord. Entre autres à cause du chômage et d'un système éducatif qui est devenu un de plus inégalitaires des pays développés et ne peut plus remplir son rôle.
Je n'ai jamais nié que le traitement de l'immigration en France a posé des problèmes mais je ne suis pas d'accord pour mettre sur le dos des immigrés toute la responsabilité sur la situation actuelle de la France, même si c'est devenu de bon ton.
Manfred a écrit : C'est du même tonneau que la stat qui indique que l'arrivée d'un million de migrants en Allemagne va faire grimper le PIB (grâce aux dépenses colossales qu'il va falloir faire pour les prendre en charge :lol: )
Ca, ce n'est pas une statistique que je sache, mais plutôt une prévision.
Pour ma part, je suis incapable de faire des pronostiques sur l'apport éventuel des reugiés syriens à l'économie de l'Allemagne, il faudrait déjà qu'ils aient la possibilité de travailler (donc pas pendant le processus de demande d'asile) mais je n'ai jamais pensé que leur accueil était une question de PIB mais humanitaire. Il s'agit des refugiés de guerre et non pas des immigrés économiques, et devraient rentrer pour la plus part chez eux la guerre finie, enfin si elle ne met pas 20 ans à finir. Cela montre bien toute l'hypocrésie de l'accueil de ces réfugiés.
Désolé, je reviens sur ce sujet car je pense qu'il est central dans les enjeux et difficultés de notre système éducatif.

1- Ave nous affirme que les enfants d'immigrés ont de meilleurs résultats scolaires que les autochtones, à milieu socio-culturel identique.
Au delà de l'aspect contestable de ce type de comparaison, et du risque de biais induit, cela est faux.
Le dernier rapport PISA2012 (test international de performances de systèmes scolaires) fait par l'OCDE indique :
- Les élèves issus de l’immigration sont au moins deux fois plus susceptibles de compter parmi les élèves en difficulté.
- Même après contrôle du milieu socio-économique, en France, les élèves issus de l’immigration accusent des scores inférieurs de 37 points à ceux des élèves autochtones, soit presque l’équivalent d’une année d’études (contre 21 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE).
http://www.oecd.org/france/PISA-2012-results-france.pdf

Suite à la polémique créée par le rapport PISA, l'administration française a finalement avoué cet état de fait via une note du CNESCO (Conseil National d'évaluation du Système Scolaire).
http://www.cnesco.fr/wp-content/uploads ... 201153.pdf

2 - Ave nous affirme, avec plein de sincérité, que les immigrés récents ayant un meilleur niveau socio-culturel que ceux qui les ont précédés, alors la baisse de performance du système scolaire français ne peut pas être imputé à l'immigration.

Ce "raisonnement" est évidemment faux.
Comme déjà indiqué, si le niveau SC des immigrés récents est tjrs plus faible que celui des autochtones (c'est le cas pour les extra-européens), alors cela représente clairement une difficulté d'intégration majeure pour l'école.
Ave doit fonder son constat sur l'étude de l'Ined "Trajectoires et origines" dans laquelle on s'intéresse au niveau de diplôme atteint par les enfants d'immigrés.
Ce n'est pas la même perspective que Pisa, qui a beaucoup d'aspects critiquables, notamment la forme de l'évaluation (qui est la même qu'un test TOEIC)

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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#742 Message par Ave » 03 janv. 2016, 13:52

remy51 a écrit :
Ave a écrit :560 000 immigrés subsahariens et leurs 600 000 descendants
comment tu trouves 600000 descendants avec 560000 immigrés vu leur taux de natalité ?
Ce n'est pas moi qui trouve, ce n'est pas moi qui fait le recensement des populations....
Une explication peut être le fait que c'est une immigration plus récente.
Le taux de fécondité des immigrés subsahariens en France est cependant beaucoup plus faible (autour de 3) que dans leurs pays d'origine.
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#743 Message par optimus maximus » 03 janv. 2016, 14:01

Y a aussi les étudiants originaires d'Afrique noire et qui sont plus nombreux que ce qu'on peut croire... Et ils n'ont pas d'enfants en général.

Catalan
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#744 Message par Catalan » 03 janv. 2016, 14:39

Ave a écrit :
Catalan a écrit : 1- Ave nous affirme que les enfants d'immigrés ont de meilleurs résultats scolaires que les autochtones, à milieu socio-culturel identique.
Au delà de l'aspect contestable de ce type de comparaison, et du risque de biais induit, cela est faux.
Le dernier rapport PISA2012 (test international de performances de systèmes scolaires) fait par l'OCDE indique :
- Les élèves issus de l’immigration sont au moins deux fois plus susceptibles de compter parmi les élèves en difficulté.
- Même après contrôle du milieu socio-économique, en France, les élèves issus de l’immigration accusent des scores inférieurs de 37 points à ceux des élèves autochtones, soit presque l’équivalent d’une année d’études (contre 21 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE).
http://www.oecd.org/france/PISA-2012-results-france.pdf

Suite à la polémique créée par le rapport PISA, l'administration française a finalement avoué cet état de fait via une note du CNESCO (Conseil National d'évaluation du Système Scolaire).
http://www.cnesco.fr/wp-content/uploads ... 201153.pdf

2 - Ave nous affirme, avec plein de sincérité, que les immigrés récents ayant un meilleur niveau socio-culturel que ceux qui les ont précédés, alors la baisse de performance du système scolaire français ne peut pas être imputé à l'immigration.

Ce "raisonnement" est évidemment faux.
Comme déjà indiqué, si le niveau SC des immigrés récents est tjrs plus faible que celui des autochtones (c'est le cas pour les extra-européens), alors cela représente clairement une difficulté d'intégration majeure pour l'école.
1- je n'affirme rien, je fais référence à des études qui ne regardent pas tous les mêmes paramètres, (à l'occurrence le fait d'obtenir ou pas un diplôme en fonction de la catégorio socio culturelle des parents) car le sujet est évidemment complexe et ne peut pas se réduire à les immigrés foutent la 'Mot2Cambronne'.
Si on prend le dossier 2012 de l'INSEE on peut lire :
La réussite scolaire des enfants d’immigrés
par rapport à celle de la population qui n’est ni
immigrée ni issue de l’immigration est anal
ysée à travers deux indicateurs : ne posséder
aucun diplôme du second cycle de l’enseignem
ent secondaire d’une part, être titulaire du
baccalauréat quelle que soit la série d’autre part. Au regard de ces deux critères, les parcours
des enfants d’immigrés sont très différenci
és selon le pays de naissance des parents. Ces
différences par origine s’estompent lorsque
l’on tient compte des caractéristiques socio
-
démographiques et familiales, mais elles ne disparaissent pas toutes.
Les enfants d’immigrés venus de Turquie, d’Algérie, d’Espagne ou d’Italie sont surreprésentés
parmi les non-diplômés du second cycle du sec
ondaire, « toutes choses égales par ailleurs ».
S’agissant de l’obtention du baccalauréat, trois faits stylisés se dégagent. Les fils et les filles
de l’immigration turque sont en situation de sous-réussite, tandis que les fils et les filles de
l’immigration du sud-est asiatique sont en situat
ion de sur-réussite. Enfin, les filles de l’immi-
gration marocaine ou tunisienne, et dans
une moindre mesure celles de l’immigration
sahélienne, obtiennent plus souvent un baccalauréat que les filles ni immigrées ni enfants
d’immigrés, si l’on raisonne à caractér
istiques sociales et familiales données
Cela illustre bien la complexité et le fait que c'est contre intuitif car par exemple, pour beaucoup ici, ce sont les immigrés subsahariens qui forcémment auront les plus de chances d'être en échec scolaire. Pourtant on voit que les descendants d'espagnols et italiens sont surreprésentés dans ceux qui sortent sans diplôme du secondaire. A contrario, les filles subsahariennes réussisent mieux que prévu;
2- je ne dis pas ça. Je dis que le niveau socio culturel des immigrés a progressé alors que le système éducatif ne fait que se dégrader, et pas qu'en zone sensible. Je dis aussi, que les immigrés et leurs descednants, à eux seuls, ne peuvent pas expliquer cette dégradation. En revanche, je suis d'accord sur les effets négatifs qui découlent de la concentration dans les mêmes établissements des populations defavoirisées à faible niveau socio culturel;
A ce titre, je trouve très intéressant les conclusions de l'OCDE à partir des enquêtes PISA sur le sujet :
http://www.oecd.org/pisa/pisaproducts/p ... -Final.pdf
Démêler la relation entre le statut d’immigrant, les compétences linguistiques et le profil socio-économique n’est pas chose aisée. Les données de l’enquête PISA montrent toutefois comment ces trois variables sont liées entre elles et dans quelle mesure elles sont corrélées à la performance des élèves à l’école, notamment le profil socio-économique de l’établissement d’enseignement où ils sont scolarisés.
Une analyse des données de l’enquête PISA 2009 s’est penchée plus particulièrement sur trois types
d’établissements d’enseignement : ceux présentant la plus forte concentration d’élèves issus de l’immigration ; ceux présentant la plus forte concentration d’élèves issus de l’immigration qui parlent à la maison une autre langue que la langue d’instruction à l’école ; et ceux présentant la plus forte concentration
d’élèves dont la mère est peu instruite.
Le fait d’avoir une mère peu instruite, c’est-à-dire qui n’est pas titulaire d’un
diplôme de fin d’études secondaires, est un indicateur de désavantage socio-économique particulièrement
pertinent au sein des populations issues de l’immigration.
En analysant la performance des élèves au travers de ce prisme, il apparaît que c’est avec la concentration
dans les établissements d’enseignement d’élèves dont la mère est peu instruite que la moindre performance scolaire des élèves, notamment de ceux issus de l’immigration, présente la plus forte
corrélation. Ce constat laisse penser que, pour les élèves issus de l’immigration – comme pour tous les
élèves, d’ailleurs –, le fait d’être concentrés dans des établissements d’enseignement fréquentés par des
élèves confrontés au même désavantage socio-économique qu’eux constitue un obstacle majeur à leur réussite scolaire.
En revanche, les résultats suggèrent que la moindre
performance des élèves n’est fortement corrélée ni
avec la concentration d’élèves issus de l’immigration,
ni avec celle d’élèves parlant une autre langue
que la langue d’instruction. En d’autres termes, la
scolarisation dans un établissement d’enseignement
fréquenté par des élèves originaires d’autres
pays ou parlant plusieurs langues n’affecte pas
autant l’apprentissage que la fréquentation d’un
établissement d’enseignement présentant une forte
concentration d’élèves issus de milieux défavorisés,
c’est-à-dire d’élèves dont la mère est peu instruite.
Il existe en fait de nombreux établissements
d’enseignement très performants qui présentent une
forte concentration d’élèves issus de l’immigration.

Pour conclure : La concentration d’élèves issus de l’immigration dans un établissement
d’enseignement ou une classe ne constitue pas nécessairement un obstacle à la
bonne performance des élèves. En revanche, la concentration d’élèves au profil
socio-économique défavorisé est, quant à elle, fortement corrélée à l’obtention
de moins bons résultats scolaires pour les élèves. La réduction de la concentration
d’élèves au profil socio-économique défavorisé au niveau de chaque établissement
d’enseignement constitue donc un bon préalable pour faciliter la réussite de
l’intégration des élèves issus de l’immigration à l’école et, à terme, au sein
de la société.
C'est le coeur du sujet. Disperser les élèves defavorisés (immigrés ou pas) est une meilleure stratégie que de les concentrer dans les mêmes collèges. Ensuite, ce n'est pas évident à mettre en oeuvre en zone diffuse.
1-
Ave a écrit :Et que, en plus, les études montrent que à niveau socioculturel équivalent les enfants d'immigrés s'en sortent mieux que les locaux.
Je te dis non et je te cite PISA & la note du CNESCO de 2015.
Et là, tu me réponds sur la "complexité" des parcours différenciés selon l'origine migratoire...
C'est un autre sujet intéressant mais qui n'a rien à voir avec le point.

2-
Ave a écrit :ce que je dis, est que les données montrent que le niveau éducatif des immigrés a évolué à la hausse ces dernières années. Donc ce n'est pas ce facteur qui explique les problèmes actuels de l'école en France qui sont, eux, bel et bien réels.
Je persiste, ton raisonnement est faux. Le niveau SC ou éducatif des immigrés qui augmente n'est pas une raison qui exclurait le rôle de l'immigration dans la baisse de performance du système scolaire français.

Concernant ensuite la solution qui consisterait à disperser les élèves pour lisser le niveau SC moyen par établissement, je pense que c'est au mieux inapplicable au pire inefficace.
Dans certains territoires ou zones, cela reviendrait à faire l'inverse : disperser les élèves sans problèmes dans une masse plus large d'élève en difficultés.
Et comme d'hab avec ce type de mesure faussement humaniste, niveler par le bas...

Catalan
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#745 Message par Catalan » 03 janv. 2016, 14:47

Ave a écrit : Si les refugiés restent, ce sera parce que la guerre s'éternise et/ou parcequ'ils ont réussi à améliorer nettement leurs conditions de vie et qu'ils ne veulent donc plus rentrer et du coup, ils auront effectivement contribué à augmenter le PIB de l'Allemagne.
Encore une fois, ton raisonnement est faux.
Des immigrés syriens rentrent en Allemagne.
Pris en charge par l'administration Allemande, on leur propose soins gratuits, école gratuites, sécurité, très peu de corruption, etc...
Pour reprendre ton expression "ils réussissent à améliorer leurs conditions de vie".
En quoi celà amène à penser qu'ils "auront effectivement contribué à augmenter le PIB de l'Allemagne."
Excuse-moi mais LOL

lisa
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#746 Message par lisa » 03 janv. 2016, 15:09


pimouss690
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#747 Message par pimouss690 » 03 janv. 2016, 15:10

Bonjour,

je glane de temps à autres ici, et en tant qu'enseignante, je peux peut être vous faire part d une réalité "non chiffrée".

- Le collège est le point noir de notre système éducatif, nous, profs d’élémentaire l'appelons "la machine à broyer les enfants". Penser qu'à 11 ans, une majorité des élèves est assez autonome et mature pour passer de 1 prof à 10 est illusoire. Manque de suivi, d'encadrement. Sans parler malheureusement que nos collègues du secondaire ne sont pas formés pour être pédagogues ( leur concours est axé à 80% sur les connaissances de la matière). Bilan: des élèves (et des familles) que nous portons à bouts de bras de la petite section au cm2 s'écroulent souvent au collège.

- Les immigrés: à 70% les gamins qui arrivent dans notre école ( Syrie, Tunisie...) obtiennent très rapidement d'excellents résultats scolaires. Les parents ( qui ont tout perdu) misent énormément sur l'éducation de leurs enfants.
Ensuite pour avoir travaillé dans plusieurs "cadres", les petits enfants d'immigrés des années 60 ont le même profil que les autres. Le seul levier qui influe énormément est l'aspect socio-économique. Ces élèves dans un contexte socio-économique difficile posent en effet plus de problèmes.

- Il existe bel et bien une école à 2 vitesses. J'ai travaillé dans 2 écoles séparées de 1km. L'une en zone résidentielle, l'autre au milieu des tours: en moyenne section de la première: la moitié de mes élèves avaient compris le principe de la lecture et savaient déchiffrer dans la 2ème: la moitié de mes élèves de cp ne connaissaient pas leur alphabet... Malheureusement certaines équipes enseignantes ( mais c'est d'ailleurs la recommandation des nouveaux programmes) partent du présupposé que nous devons d'abord enseigner aux élèves les plus en difficultés. Cela implique de simplifier les attendus et malheureusement les "bons" élèves sont quelque part mis de côté.

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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#748 Message par Ave » 03 janv. 2016, 15:10

Catalan a écrit :
Ave a écrit : Si les refugiés restent, ce sera parce que la guerre s'éternise et/ou parcequ'ils ont réussi à améliorer nettement leurs conditions de vie et qu'ils ne veulent donc plus rentrer et du coup, ils auront effectivement contribué à augmenter le PIB de l'Allemagne.
Encore une fois, ton raisonnement est faux.
Des immigrés syriens rentrent en Allemagne.
Pris en charge par l'administration Allemande, on leur propose soins gratuits, école gratuites, sécurité, très peu de corruption, etc...
Pour reprendre ton expression "ils réussissent à améliorer leurs conditions de vie".
En quoi celà amène à penser qu'ils "auront effectivement contribué à augmenter le PIB de l'Allemagne."
Excuse-moi mais LOL
Parce que être au chômage même avec soins gratuits n'est pas améliorer les conditions de vie pour des gens qui avaient, avant la guerre, un niveau de vie correcte.
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#749 Message par Ave » 03 janv. 2016, 15:10

Bug
Modifié en dernier par Ave le 03 janv. 2016, 15:13, modifié 1 fois.
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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

#750 Message par WolfgangK » 03 janv. 2016, 15:23

Jeffrey a écrit : En général, les enseignants du secondaire sont pétris d'archaïsmes sur le protocole à suivre en matière d'introduction des notions. De mon point de vue, Sifar n'échappe pas à ce constat. Et j'assume pleinement certaines idées qui paraissent originales de ce fait. J'ai déjà exprimé ces conceptions récemment sur le sujet des fonctions ou sur les complexes par exemple, ou plus anciennement sur l'introduction d'un tableur et des suites au collège.
De même, je substituerais volontiers certaines notions actuelles de l'enseignement des mathématiques à d'autres. Je pense que la finesse d'esprit est tout aussi délicate et subtile en algorithmie qu'en géométrie notamment.
Bonjour,
Je ne voudrais pas parler pour Sifar, mais je pense que le problème qu'il perçoit est plus fondamental qu'un problème de protocole, mais un problème de valeurs en premier et de compétence (au sense domaine de compétence) en second :
- valoriser des applications (informatiques) de concepts mathématiques, c'est perçu comme remettre en cause leur intérêt intrinsèque
- s'autoriser un avis sur le contenu des programmes d'une matière (pour des raisons de synergie avec une autre, ici l'informatique) alors qu'on est pas soit-même enseignant en mathématique du secondaire, c'est perçu comme un remise en cause de la compétence de ces enseignants.

Pour le premier point, qui est le plus important à mon avis (au moins en théorie), je pense qu'il est fréquent, mais faux d'opposer intérêt pour l'abstraction en soi et intérêt "intéressé" par l'utilité des abstractions. Je pense que l'enseignement français est basé sur le filtrage en fonction de l'intérêt pour l'abstraction en soi,(ou la docilité pouvant tenir lieu d'intérêt) et que cet enseignement légitime donc une valorisation de celui-ci, principalement par ceux qui lui doivent tout (ce qu'il sont devenu par les études et ce qu'ils sont par leur métier) : les enseignants.

Pourtant je peux attester que ce clivage est simpliste puisque moi-même, je n'ai trouvé des propriétés comme l'associativité que modérémment érotiques jusqu'à ce que je comprenne que l'associativité permet notamment la parallélisation y compris d'opérations cumulatives (par exemple le calcul des sommes cumulées des valeurs d'un tableau). Alors que pour d'autres concepts (par exemple l'expression de contraintes complexes sur des sous-séquences sous forme de machines à états finis qui permettent d'optimiser une fonction objectif en ne considérant que les états et non les sous-séquences candidates) je trouve ça génial en soi, même si je n'ai aucune idée d'applications pratiques (enfin ça peut aussi servir à définir des contraintes d'appartenance de chaînes de caractères à un dictionnaire, mais ce n'est qu'un cas particulier). Donc je pense que le combat à mener serait non pas entre les partisans de "l'art pour l'art" ou plutôt de "la théorie pour la théorie" et les partisans de l'utile, mais entre ceux qui ont compris que ces catégories ne sont pas pertinentes et ceux qui vont jusqu'à baser leur identité et leur estime d'eux-même sur cette distinction. (Je pense qu'il y a de très bonnes raisons au ressentiment que de nombreux profs de maths et d'informatiques éprouvent quand à l'absence de reconnaissance, mais ce serait l'objet d'un autre post tant le sujet serait fertile).


Pour le deuxième point, j'ai moi-même tendance à penser que tout le monde fait largement fausse route en matière d'enseignement (moi aussi ☺), donc j'ai du mal à jeter la pierre à qui que ce soit.
L'islamophobie n'est pas plus du racisme que l'antisionisme n'est de l'antisémitisme.
Que les racistes soient islamophobes n'implique pas que les islamophobes soient racistes.

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