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Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 14 nov. 2015, 00:27
par wasabi
Sifar a écrit :Pas seulement, mais en grande partie. L'automaticité des passages, y compris aux étages où il y a théoriquement sélection, c'est un acquis des parents.
ça fait mieux de le présenter comme cela que comme un "le mec ne sait pas lire alors qu'il devrait le savoir depuis le CP, forcément ça risque de poser problème pour le passage en 4eme, mais ne nous posons pas la question de savoir comme dans les classes successives de CP, CE1, CE2, CM1, CM2, 6eme personne n'a pris l'initiative de le rediriger vers une classe plus adaptée plutôt que de penser systématiquement que les savoir non acquis dans les classes où on est censé les apprendre vont miraculeusement être acquis dans les classes ultérieures dans lesquelles on ne les enseignera pas à nouveau et où le plus clair du temps on va s'appuyer dessus ce qui risque plutôt d'empêcher la compréhension et l'assimilation des connaissances ultérieures et de créer un handicap majeur par effet boule de neige". Ce à quoi vous allez répondre "mais il n'y a pas de système de classes adaptées pouvant supporter de tels effectifs", sûrement la faute des associations de parents d'élèves.

Je trouve ça complètement fou. C'est d'un autoritaire incroyable. A un problème donné (élève n'ayant pas acquis) l'enseignement avait une réponse systématique : le redoublement. Le redoublement ça ne marchait pas avant le lycée (soyons sérieux "redoublant" c'était synonyme de "gros nul" et pas de "seconde chance"), ça coûtait cher (d'autant plus vu que ça ne fonctionnait pas), et les parents n'aimaient pas. On l'a supprimé, et plutôt que de trouver une solution plus efficace, on ne cherche pas et on préfère se lamenter de la fin de sa martingale miracle et laisser tout en plan. C'est d'une irresponsabilité globale pathétique.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 14 nov. 2015, 00:36
par Jeffrey
Sifar a écrit :
wasabi a écrit :C'est quoi le problème exactement ?
Ils font pression, en particulier la FCPE, pour une diminution de la sélection, pour des notes plus larges, en remettant en cause la parole, la qualité des enseignants, etc...
Que ce soit fondé ou pas, peu importe, quelle institution peut fonctionner en jouant en permanence ses 'clients' contre ses employés ?

Une citation de l'ex-président de la FCPE :
"Mais les enseignants sont là au service des enfants comme la caissière est là au service des clients".

Sur le fond, pourquoi pas : mais le problème est que c'est intégré plus ou moins profondément par les élèves, qui en viennent à considérer que tout leur est du.
Si le cours n'est pas appris, c'est la faute du prof, c'est l'élève n'a pas en TS le niveau de calcul supposé de troisième, on demande au prof de maths ce qu'il compte faire, etc...
En gros, je suis dans la position d'un garçon de café et un garçon de café n'a pas à intimer l'ordre de se taire à ses clients. S'ils sont arrivés en retard, il doit se débrouiller pour leur trouver une table pour 5, etc..
Renverser le rapport d'autorité, pourquoi pas, mais les conséquences sont terribles.

Bien sûr, ça et là, quelqu'un de très ingénieux, charismatique, disposant d'une énergie physique supérieure à la moyenne, etc... peut s'en tirer.
Bien sûr, il reste des classes où la majorité des élèves n'a pas cette mentalité. Mais ce sont des cas isolés.

Et un système 'industriel', de masse, qui repose sur un grand nombre de participants comme l'EN, ne peut pas fonctionner en supposant que les qualités particulières des individus à son service peuvent tout pallier.
Dans l'histoire, les parents auront été les idiots utiles de ceux qui ont décidé de flinguer l'EN en la pourrissant.
La FCPE ? Mais quelle bonne blague, pour rappel, la FCPE a été fondée par le secrétaire général du syndicat des instituteurs, Henri Aigueperse. C'est une fédération qui a toujours été à la botte des enseignants. Elle s'occupe du poids des cartables, des menus à la cantine et de tout ce qui ne dérange personne dans le sacro saint domaine pédagogique. Toute discussion relative à la pédagogie est totalement bannie des conseils d'école, des conseils de classe en secondaire et des conseils d'administration. Tout au plus, sert elle gentiment la soupe aux réformes pondues par la gauche quand elle a le pouvoir en matière d'éducation, comme c'est le cas avec la réforme du collège actuellement.
Evoquer la FCPE comme le bras armé des parents, c'est risible. Le taux de participation des parents aux élections est en dégringolade constante depuis 30 ans (http://www.education.gouv.fr/cid2659/le ... leves.html)
un parent sur 10 environ vote FCPE en France.
Cette fédération, comme toutes les autres associations de parents d'élèves ne sert quasiment à rien, tant l'ensemble des assemblées représentatives s'assoient dessus quand elles siègent. Prenez le cas d'un CA de collège ou de lycée, le seul moment où le corps professoral élu est au complet, c'est lorsqu'il y a le vote de la dotation horaire globale, parce que là c'est leurs miches qu'ils défendent. Et à ce CA, les parents ne peuvent rien dire, ils sont insignifiants.
Sifar, je ne sais pas si vous avez déjà siégé à un CA en lycée ou collège, mais parler du rôle de la FCPE dans la vie de l'établissement, ça ferait rire n'importe quel chef d'établissement.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 14 nov. 2015, 00:47
par stchong
Jeffrey a écrit :[La FCPE ? Mais quelle bonne blague, pour rappel, la FCPE a été fondée par le secrétaire général du syndicat des instituteurs, Henri Aigueperse. C'est une fédération qui a toujours été à la botte des enseignants. Elle s'occupe du poids des cartables, des menus à la cantine et de tout ce qui ne dérange personne dans le sacro saint domaine pédagogique. Toute discussion relative à la pédagogie est totalement bannie des conseils d'école, des conseils de classe en secondaire et des conseils d'administration. Tout au plus, sert elle gentiment la soupe aux réformes pondues par la gauche quand elle a le pouvoir en matière d'éducation, comme c'est le cas avec la réforme du collège actuellement.
Evoquer la FCPE comme le bras armé des parents, c'est risible. Le taux de participation des parents aux élections est en dégringolade constante depuis 30 ans (http://www.education.gouv.fr/cid2659/le ... leves.html)
un parent sur 10 environ vote FCPE en France.
Cette fédération, comme toutes les autres associations de parents d'élèves ne sert quasiment à rien, tant l'ensemble des assemblées représentatives s'assoient dessus quand elles siègent. Prenez le cas d'un CA de collège ou de lycée, le seul moment où le corps professoral élu est au complet, c'est lorsqu'il y a le vote de la dotation horaire globale, parce que là c'est leurs miches qu'ils défendent. Et à ce CA, les parents ne peuvent rien dire, ils sont insignifiants.
Sifar, je ne sais pas si vous avez déjà siégé à un CA en lycée ou collège, mais parler du rôle de la FCPE dans la vie de l'établissement, ça ferait rire n'importe quel chef d'établissement.
Exact, la FCPE est simplement une annexe du PS , et toute la démagogie qui va avec.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 14 nov. 2015, 00:51
par WolfgangK
Sifar a écrit : Les gens capables de la discipline, de la constance nécessaire pour bénéficier d'un cours en ligne ou d'un livre à la louche, 5% de la population.
Je ne sais pas si c'est vrai, mais pour moi tout devrait être fait pour augmenter cette population ! Je suis moi-même presqu'autodidacte en informatique, je n'ai commencé à apprendre de nouveaux trucs en classe qu'au niveau du DEA. Ce serait le moyen le plus simple et efficace d'améliorer le niveau d'éducation global en rendant les apprenants autonomes.

Mais comment faire ?

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 14 nov. 2015, 01:06
par Jeffrey
navré d'interrompre la discussion, je n'étais pas du tout branché sur les news, je viens de découvrir les évènements sur Paris ce soir, je bascule sur l'autre fil, mes propos ne tombent pas au bon moment.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 14 nov. 2015, 09:35
par Pi-r2
WolfgangK a écrit :
Sifar a écrit : Les gens capables de la discipline, de la constance nécessaire pour bénéficier d'un cours en ligne ou d'un livre à la louche, 5% de la population.
Je ne sais pas si c'est vrai, mais pour moi tout devrait être fait pour augmenter cette population ! Je suis moi-même presqu'autodidacte en informatique, je n'ai commencé à apprendre de nouveaux trucs en classe qu'au niveau du DEA. Ce serait le moyen le plus simple et efficace d'améliorer le niveau d'éducation global en rendant les apprenants autonomes.

Mais comment faire ?
je ne pense pas que ce soit possible, une bonne part des qualités requises étant d'origine génétique selon moi.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 14 nov. 2015, 11:05
par Jeffrey
Pi-r2 a écrit :
WolfgangK a écrit :
Sifar a écrit : Les gens capables de la discipline, de la constance nécessaire pour bénéficier d'un cours en ligne ou d'un livre à la louche, 5% de la population.
Je ne sais pas si c'est vrai, mais pour moi tout devrait être fait pour augmenter cette population ! Je suis moi-même presqu'autodidacte en informatique, je n'ai commencé à apprendre de nouveaux trucs en classe qu'au niveau du DEA. Ce serait le moyen le plus simple et efficace d'améliorer le niveau d'éducation global en rendant les apprenants autonomes.

Mais comment faire ?
je ne pense pas que ce soit possible, une bonne part des qualités requises étant d'origine génétique selon moi.
Précisément, simple constat : ceux qui ont les capacités pour apprendre ont dans la grande majorité des cas les stratégies associées pour fonctionner en autonomie.
Je pense d'ailleurs que c'est peu ou prou la même chose.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 14 nov. 2015, 11:47
par supercastor
Pi-r2 a écrit :je ne pense pas que ce soit possible, une bonne part des qualités requises étant d'origine génétique selon moi.
Ce n'est pas parce que les capacités cognitives sont, en partie, d'origine génétique, qu'une éducation ne peut pas les augmenter.
Pour être caricatural, deux jumeaux monozygotes, dont l'un serait élevé par des loups et l'autres par un couple de professeurs de Harvard, auront probablement quelque différence de QI.

Pour être moins caricatural, l'effet Flynn suggère que l'éducation (et l'amélioration des conditions de vie) permet d'augmenter les capacités cognitives moyennes d'une population, sans évolution génétique majeure.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Flynn

Je pense qu'il est difficile de quantifier la part du génétique et de l'environnemental. Il est sans doute certain que les deux sont très importants.

Mon expérience professionnelle me suggère que les capacités de progrès des élèves sont très importantes et que l'école peut jouer un rôle majeur dans le processus.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 14 nov. 2015, 12:09
par Pi-r2
supercastor a écrit :Ce n'est pas parce que les capacités cognitives sont, en partie, d'origine génétique, qu'une éducation ne peut pas les augmenter.
tout à fait d'accord avec ça. Mais là on parlait en gros d'apprendre tout seul, justement.
supercastor a écrit :Je pense qu'il est difficile de quantifier la part du génétique et de l'environnemental. Il est sans doute certain que les deux sont très importants.
Oui c'est d'ailleurs LA raison pour laquelle on n'a pas encore fait de vraie IA. On cherche à programmer directement le produit fini "intelligent" alors qu'il faut programmer la capacité à devenir intelligent.
supercastor a écrit :Mon expérience professionnelle me suggère que les capacités de progrès des élèves sont très importantes et que l'école peut jouer un rôle majeur dans le processus.
Et ça me parait théoriquement complètement juste, mais il faudrait donc une école qui s'adapte à chacun pour en tirer le meilleur, ce qui est difficile à mettre en place.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 14 nov. 2015, 16:00
par supercastor
Ben, disons que si l'école cherchait vraiment à s'adapter aux élèves, on devrait trouver des gisements de "rendement" inexploité.

Simplement identifier précisément le niveau de chaque élève avant le cours pour éviter de lui apprendre ce qu'il sait déjà ou quelque chose de bien trop compliqué pour lui...

Cela ne paraît pas un objectif insurmontable, pourtant on n'en parle quasiment jamais sur les "réformes" de l'école.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 14 nov. 2015, 16:25
par Pi-r2
supercastor a écrit :Cela ne paraît pas un objectif insurmontable, pourtant on n'en parle quasiment jamais sur les "réformes" de l'école.
non parce que c'est contraire au dogme en vigueur.
Dogme dont sont victimes autant la majorité des profs que les élèves d'ailleurs. Et qui vient des crétins de pédagogistes qui dirigent l'EN.
J'ai eu affaire à eux, et ça donne des envies de violence physique.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 14 nov. 2015, 20:05
par WolfgangK
Jeffrey a écrit :
Pi-r2 a écrit :
WolfgangK a écrit :
Sifar a écrit : Les gens capables de la discipline, de la constance nécessaire pour bénéficier d'un cours en ligne ou d'un livre à la louche, 5% de la population.
Je ne sais pas si c'est vrai, mais pour moi tout devrait être fait pour augmenter cette population ! Je suis moi-même presqu'autodidacte en informatique, je n'ai commencé à apprendre de nouveaux trucs en classe qu'au niveau du DEA. Ce serait le moyen le plus simple et efficace d'améliorer le niveau d'éducation global en rendant les apprenants autonomes.

Mais comment faire ?
je ne pense pas que ce soit possible, une bonne part des qualités requises étant d'origine génétique selon moi.
Précisément, simple constat : ceux qui ont les capacités pour apprendre ont dans la grande majorité des cas les stratégies associées pour fonctionner en autonomie.
Je pense d'ailleurs que c'est peu ou prou la même chose.
Je ne suis pas vraiment convaincu, même si évidemment les capacités cognitives sont différentes. Je pense qu'il y a ceux/celles qui aiment comprendre pour comprendre et qui vont pratiquer par eux-même et pour eux-même la compréhension (en faisant jouer des hypothèses dans leur tête et en imaginant les résultats pédits peur leurs théories/modèles) et qui en pratiquant vont développer ces mêmes capacités.
Et il y a eux/celles qui s'en foutent donc qui ne pratiquent pas donc qui ne développent pas ces capacités. Tout l'enjeu à mon avis c'est de comprendre comment faire passer de la capatégorie des ceux/celles qui veulent bien apprendre des trucs parce qu'il faut bien passer des examens pour avoir des diplômes pour avoir un boulot ceux/celles qui a envie d'apprendre soit parce que c'est un plaisir en soi de comprendre soit parce qu'ils/elles auront compris qu'apprendre c'est augmenter sa puissance d'agir sur le monde (puisque les modèles permettent de prévoir les conséquences de nos actions et donc de guider celles-ci pour atteindre plus efficacement nos fins).

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 14 nov. 2015, 20:19
par Sifar
WolfgangK a écrit :apprendre c'est augmenter sa puissance d'agir sur le monde
Attention, c'est une pente dangereuse... car ce besoin de puissance n'est pas uniformément réparti ; je soupçonne même qu'il soit lié à des déterminants biologiques.
Plus sérieusement, ce besoin de puissance répond à une angoisse : nul besoin de s'armer en l'absence de menace. Il répond à un désir d'autonomie : nul besoin d'être fort s'il y a des forts pour vous protéger ( de leur plein gré ou de par la loi. )
Mais alors, le système actuel qui se veut bienveillant, sécurisant, protecteur, maternel, irait à l'encontre de ce désir de puissance ? Il priverait l'individu de cette incitation ?

( Je pense qu'il y a là une chose à creuser: trop d'angoisse et le cerveau est figé, sidéré, trop de sécurité et le cerveau est engourdi : il y a une voie 'de crête' étroite, un équilibre instable qui est le point où le cerveau se développe de façon optimale. "Instable", donc favorable aux recombinaisons, mais "équilibre" donc favorable à la construction. Refuser cette instabilité, par exemple en acceptant les réponses simples de la religion, refuser cet équilibre, en versant dans un nihilisme où tout se vaut, c'est se refuser l'amélioration. )

Pour être honnête, en me relisant, je pense que ça vient de ça :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Psychologie_individuelle
un peu daté, peut-être.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 14 nov. 2015, 20:28
par Parsifal
Ce n'est pas tout, je suis certain que certaines personnes "font l'effort" en pensant que la société est organisée de manière à récompenser cet effort.
C'est très clair chez ma mère par exemple, fille d'agriculteur, seule mention TB de son académie et agrégée qui est maintenant un peu amère sur le déroulement de certains éléments de sa carrière. Quand elle était très jeune avoir le bac assurait un poste de direction et un instituteur était un notable.
Dans le même genre un copain normalien me disait que son grand père -ouvrier- lui avait demandé un jour s'il était "vraiment" ingénieur. Après quelques discussions le vieil homme à conclu que "non" car un ingénieur de son époque habitait la grande maison du quartier.

Bref le savoir, bien que toujours utile, s'est démocratisé et à de la même façon perdu de sa valeur hormis pour les plus pointus -voire pour ceux spécialisés en avance par chance en avance dans un domaine à la mode.

Si l'on admet cela, l'on comprend alors mieux le fait que pour la masse - ie ceux qui ne sont pas dans les tous meilleurs - l'école soit très peu enthousiasmante. Elle demande des efforts et n'offre que peu de promesses. Voire à déjà déçu les promesses. Ce n'est pas un problème que les enseignants peuvent régler seuls.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 14 nov. 2015, 20:37
par supercastor
Sifar, je suis d'accord avec toi sur le point suivant : la peur empêche de réfléchir. Il vaut mieux l'éviter dans une situation pédagogique (même si elle surviendra inévitablement à un moment ou à un autre).

Par contre, je suis moins d'accord sur la question du sentiment de sécurité. Penser (je veux dire penser vraiment, par soi-même, sur quelque chose que l'on ne maîtrise pas) est incertain. D'ailleurs, souvent, on dit des idioties quand on pense quelque chose de nouveau. Donc penser crée en soit une "insécurité" (relative bien sûr), surtout dans un système éducatif où une erreur = un point de moins.

Je suis convaincu qu'il faut créer des espaces où les élèves peuvent se tromper "sans risque", surtout au début d'un apprentissage, pour qu'ils puissent s'engager dans la réflexion. (Ce qui n'empêche pas de faire un contrôle final où les erreurs sont "sanctionnées").

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 14 nov. 2015, 21:32
par wasabi
Parsifal a écrit :Ce n'est pas tout, je suis certain que certaines personnes "font l'effort" en pensant que la société est organisée de manière à récompenser cet effort.
C'est très clair chez ma mère par exemple, fille d'agriculteur, seule mention TB de son académie et agrégée qui est maintenant un peu amère sur le déroulement de certains éléments de sa carrière. Quand elle était très jeune avoir le bac assurait un poste de direction et un instituteur était un notable.
Dans le même genre un copain normalien me disait que son grand père -ouvrier- lui avait demandé un jour s'il était "vraiment" ingénieur. Après quelques discussions le vieil homme à conclu que "non" car un ingénieur de son époque habitait la grande maison du quartier.

Bref le savoir, bien que toujours utile, s'est démocratisé et à de la même façon perdu de sa valeur hormis pour les plus pointus -voire pour ceux spécialisés en avance par chance en avance dans un domaine à la mode.

Si l'on admet cela, l'on comprend alors mieux le fait que pour la masse - ie ceux qui ne sont pas dans les tous meilleurs - l'école soit très peu enthousiasmante. Elle demande des efforts et n'offre que peu de promesses. Voire à déjà déçu les promesses. Ce n'est pas un problème que les enseignants peuvent régler seuls.
il faut juste comprendre qu'un diplôme ne servait pas à former mais à sélectionner, donc plus le nombre de diplômés augmente moins la sélection est forte, plus le diplôme perd de sa valeur. On a multiplié les bacheliers, les Bac+5, les écoles de commerce, les écoles d'ingénieur, les MBA.... tout à perdu de sa valeur, même pour les formations toujours aussi sélectives car dans l'esprit de la plupart des gens deux diplômes de même nom peuvent avoir une différence de niveau mais pas si grande que cela.

Et une fois ce premier stade de dévalorisations inter générationnelle passé, il y a eu un deuxième effet qui a été la domination des profils de divertissement sur les intellectuels en terme de captation des ressources. Par profil de divertissement j'entends tout ce qui est spectacle : animateurs, musiciens, chanteurs, acteurs, sportifs pro...

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 03:42
par RoyBatty
De mon côté, en conclusion, je n'ai pas pris le risque que ma gamine se retrouve dans une classe pourrie dans un collège médiocre (25 % d'echec au brevet) au nom de raisons idéologiques.

Le risque était tout à fait réel qu'elle se retrouve dans ce type de collège celui-ci étant géographiquement le plus proche bien que n'étant pas rattaché à mon village. Notre département étant pilote...

Le collège auquel nous sommes rattaché actuellement avait des classes de niveau jusqu'à l'année dernière : c'est fini depuis cette année (sur directive ideologique du ministère ???) et les parents des bons eleves constatent que leurs enfants sont désormais dans des classes où il faut que l'enseignant palabre 10 à 20 mn avec 2 ou 3 élèves à chaque heure de cours... Et le niveau de leurs enfants baisse... Ainsi que la motivation...

Ma fille rentrera donc en sixième dans le privé, dans un établissement strict et élitiste (même si ce n'est pas mon objectif à l'origine)

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 08:01
par Suricate
wasabi a écrit :Et une fois ce premier stade de dévalorisations inter générationnelle passé, il y a eu un deuxième effet qui a été la domination des profils de divertissement sur les intellectuels en terme de captation des ressources. Par profil de divertissement j'entends tout ce qui est spectacle : animateurs, musiciens, chanteurs, acteurs, sportifs pro...
C'est quand même un peu la loterie, pour 1 qui gagne des millions ils sont des milliers à ne pas s'en sortir.
De là à dire qu'il y a captation des ressources par ces secteurs...

Moi je vois plus de gros salaires dans la banque et l'assurance.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 08:21
par Ave
wasabi a écrit : On a multiplié les bacheliers, les Bac+5, les écoles de commerce, les écoles d'ingénieur, les MBA.... tout à perdu de sa valeur, même pour les formations toujours aussi sélectives car dans l'esprit de la plupart des gens deux diplômes de même nom peuvent avoir une différence de niveau mais pas si grande que cela.
Il faut comprendre aussi que le marché du travail a radicalement changé. Il n'y a plus besoin des gens non qualifiés ou presque plus. La plupart de boulots non qualifiés ont été automatisés et ont disparu ou ont été délocalisés. Des lors, pour essayer de décrocher un job, il faut décrocher un diplômé. De là, multiplication et inflation de diplômes.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 10:52
par ignatius
Tiens dans la semaine, j'ai vu passer un classement des lycées décrochant le plus de mentions TB au bac.
Et bien c'est assez intéressant de regarder dans le détail pour les lycées que l'on pense connaitre.
http://etudiant.lefigaro.fr/bac/bac-act ... ees-18313/

Un triple exemple issu des endroits où j'ai habité :
Bordeaux, Niort, Rouen.

La moyenne nationale de mentions TB tourne à 12 %.

Le meilleur lycée public (je n'ai regardé que les lycées publics) de Bordeaux tourne à 18 %, celui de Niort à 8 % (c'est le meilleur lycée tout court, là où allait l'élite de l'intelligentsia niortaise :mrgreen: ) et à Rouen environ 22 % (ça tombe bien c'est le lycée de rattachement de la commune où j'habite).

Grosse surprise sur les lycées de Bordeaux, où ceux bénéficiant d'une solide réputation ne sont pas les meilleurs, loin de là.
Même chose sur Rouen, où un lycée ultra sélectif du privé, vantant ses résultats excellents (effectivement on tourne quasiment à du 100 % de réussite au bac), n'obtient "que" 14 % de mentions TB.

Il est dommage que cette étude ne pondère pas par filière : un collègue m'expliquait que son lycée dans les côtes d'armor avait un résultat excellent, mais un peu faussé car il y avait 5 classes de terminale S contre 1 ou 2 de L et 2 de ES.

En tout cas c'est assez intéressant.

Pour m'installer sur l'agglo, j'avais regardé les résultats du Brevet des collèges, et entre là où je suis et là ou j'hésitais, on avait le même taux de réussite au collège (environ 95 à 97 % je crois), donc a priori un niveau équivalent.
En allant plus dans le détail, on avait un écart de 20 % au niveau du brevet reçu avec mention (du genre 75 % contre 55 %).

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 11:36
par Parsifal
Malheureusement même le taux de mentions est faussé par les diverses renormalisations. Et même derrière une mention TB peut se cacher de fortes disparités car le bac est trop peu exigeant. Le vrai taux intéressant serait de savoir le pourcentage de reçus en médecine ou les écoles intégrées après prépa.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 11:42
par ignatius
Parsifal a écrit :Malheureusement même le taux de mentions est faussé par les diverses renormalisations. Et même derrière une mention TB peut se cacher de fortes disparités car le bac est trop peu exigeant. Le vrai taux intéressant serait de savoir le pourcentage de reçus en médecine ou les écoles intégrées après prépa.
C'est déjà un meilleur indicateur que le taux de réussite au bac.
Parce qu'entre deux lycées qui affichent tous les deux 97 %, l'un à 14 % de mentions TB (privé) et l'autre à 22 % (public), il n'y a pas photo.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 11:58
par wasabi
Suricate a écrit :
wasabi a écrit :Et une fois ce premier stade de dévalorisations inter générationnelle passé, il y a eu un deuxième effet qui a été la domination des profils de divertissement sur les intellectuels en terme de captation des ressources. Par profil de divertissement j'entends tout ce qui est spectacle : animateurs, musiciens, chanteurs, acteurs, sportifs pro...
C'est quand même un peu la loterie, pour 1 qui gagne des millions ils sont des milliers à ne pas s'en sortir.
De là à dire qu'il y a captation des ressources par ces secteurs...

Moi je vois plus de gros salaires dans la banque et l'assurance.
un international de foot de premier plan touche plus que toute la partie d'un promotion d'école d'ingénieur restée en France de la même classe d'âge. Ribéry touche plus que la totalité des élèves de l'Ecole centrale de Paris de la promo 2006 (soit nés en 83 comme lui) en France par exemple.
Dans les années 80-90 les 3000 plus gros salaires des "métiers issus d'une formation scolaire" gagnaient plus que les 3000 plus gros salaires sportifs / arts / divertissement de la même classe d'âge. Donc même si certains s'en tiraient mieux dans le diverstissement, en moyenne ce n'était pas rentable. Ce n'est aujourd'hui plus le cas, même dans une division de seconde zone d'un sport de seconde zone, ou en étant animateur assistant d'une chaîne pas trop regardée les gens gagnent plus qu'en faisant des études élitistes en moyenne.
Comparez les salaires de Nicolas Karabatic ou Teddy Rinner (des sports dont tout le monde se branle à part les passionnés), ceux de NVB (oui elle est dans le business du spectacle), d'Enora Malagré (co animatrice d'une châine de seconde zone) et comparez avec ceux des métiers de "notables" traditionnels du même âge actuel.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 12:12
par Parsifal
Possible oui, mais ton lycée n'est accessible qu'en habitant dans un coin privilégié ce qui n'est assez différent d'un lycée privé s'étant fait une spécialité de l'accueil de cas difficiles.
Bref si on peut aller à Pierre Corneille (il me semble que c'est celui de rattachement de st Aignan et Bois Guillaume), aller à JB n'est qu'assez peu utile. C'est différent pour quelqu'un habitant au sud de Rouen.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 12:16
par ignatius
Parsifal a écrit :Possible oui, mais ton lycée n'est accessible qu'en habitant dans un coin privilégié ce qui n'est assez différent d'un lycée privé s'étant fait une spécialité de l'accueil de cas difficiles.
Bref si on peut aller à Pierre Corneille (il me semble que c'est celui de rattachement de st Aignan et Bois Guillaume), aller à JB n'est qu'assez peu utile. C'est différent pour quelqu'un habitant au sud de Rouen.
Tout à fait.
je pensais plutôt à JP2.
certains parents me tannent sur l'excellence de cet établissement, comparativement à la médiocrité du public.
cette étude me fait beaucoup rire.
vouloir payer pour avoir quelque chose de moins bon, c'est quelque chose que j'ai du mal à comprendre.

cela étant, je pense effectivement que si j'avais habité rive gauche, le privé aurait été mon choix.

comme j'ai du mal non pas avec le privé, mais avec certains parents y mettant leurs enfant (j'ai donné pendant que j'étais à Niort), je préfère m'installer dans un endroit où le loyer est plus cher, mais l'école gratuite et de qualité, et les parents d'élèves beaucoup moins pénibles.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 12:36
par wasabi
Ave a écrit :
wasabi a écrit : On a multiplié les bacheliers, les Bac+5, les écoles de commerce, les écoles d'ingénieur, les MBA.... tout à perdu de sa valeur, même pour les formations toujours aussi sélectives car dans l'esprit de la plupart des gens deux diplômes de même nom peuvent avoir une différence de niveau mais pas si grande que cela.
Il faut comprendre aussi que le marché du travail a radicalement changé. Il n'y a plus besoin des gens non qualifiés ou presque plus. La plupart de boulots non qualifiés ont été automatisés et ont disparu ou ont été délocalisés. Des lors, pour essayer de décrocher un job, il faut décrocher un diplômé. De là, multiplication et inflation de diplômes.
non c'est faux et je l'ai déja expliqué plus d'une fois. Les nouveaux boulots sont de moins en moins qualifiés (les créations d'emploi c'est aide à la personne, préparateur de commande, serveur dans un fast food...). Les gens à la fin de leurs études se retrouvent massivement sous employés, ce n'est donc absolument pas cohérent avec ce que vous racontez.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 12:39
par Ave
ignatius a écrit :
Parsifal a écrit :Possible oui, mais ton lycée n'est accessible qu'en habitant dans un coin privilégié ce qui n'est assez différent d'un lycée privé s'étant fait une spécialité de l'accueil de cas difficiles.
Bref si on peut aller à Pierre Corneille (il me semble que c'est celui de rattachement de st Aignan et Bois Guillaume), aller à JB n'est qu'assez peu utile. C'est différent pour quelqu'un habitant au sud de Rouen.
Tout à fait.
je pensais plutôt à JP2.
certains parents me tannent sur l'excellence de cet établissement, comparativement à la médiocrité du public.
cette étude me fait beaucoup rire.
vouloir payer pour avoir quelque chose de moins bon, c'est quelque chose que j'ai du mal à comprendre.

cela étant, je pense effectivement que si j'avais habité rive gauche, le privé aurait été mon choix.

comme j'ai du mal non pas avec le privé, mais avec certains parents y mettant leurs enfant (j'ai donné pendant que j'étais à Niort), je préfère m'installer dans un endroit où le loyer est plus cher, mais l'école gratuite et de qualité, et les parents d'élèves beaucoup moins pénibles.
Le vrai indicateur d'un établissement n'est même pas les résultats au bac ou au brevet.
Moi ça me fait un peu rire les collèges privés parisiens qui affichent 100% de réussite au brevet avec 95% de mentions alors qu'ils ne prennent des élèves en 6ème avec une moyenne de 16 à 20.
Ce qui serait le comble est qu'ils n'arrivent pas à avoir des mentions.
Je trouve plus méritant le collège publique de mon secteur qui doit faire avec ses 30% d'élèves défavorisés et arrive quand même à avoir 95% de réussite au brevet et 60% de mentions.
Je suis assez sceptique sur la qualité intrinsèque des collèges privés, qui n'ont sûrement des meilleurs résultats que parce qu'ils peuvent trier les élèves, sans avoir de plusvalue particulière.
Par contre, si je penche sur le privé est plus pour une question de discipline et d'ordre dans les classes. Les bons élèves ça ne les empêchera d'être bons mais pour mon fils qui a un déficit d'attention cela peut être cata. Aussi parce que dans le public chaque prof fait ce qu'il veut et il n'y a pas (enfin ça dépend encore des établissements) de projet commun sauf rares cas où il y a une vraie cohésion d'équipe.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 12:45
par optimus maximus
Plusieurs points:
- les établissements ayant le plus grand nombre de mentions TB sont ceux qui font plus que le programme officiel et finissent celui-ci en décembre de l'année de terminale voire dès la fin de première
- même si c'est pas forcément perceptible, les études supérieures en France sont chères; pas à cause des frais de scolarité quoique ceux-ci peuvent être prohibitifs dans certaines filières comme les écoles de commerce, mais par les frais annexes comme le logement. Et ça c'est une immense source de stress pour bon nombre d'étudiants qui se retrouvent confrontés à des difficultés financières sans pouvoir faire face.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 12:50
par Ave
wasabi a écrit :
Ave a écrit :
wasabi a écrit : On a multiplié les bacheliers, les Bac+5, les écoles de commerce, les écoles d'ingénieur, les MBA.... tout à perdu de sa valeur, même pour les formations toujours aussi sélectives car dans l'esprit de la plupart des gens deux diplômes de même nom peuvent avoir une différence de niveau mais pas si grande que cela.
Il faut comprendre aussi que le marché du travail a radicalement changé. Il n'y a plus besoin des gens non qualifiés ou presque plus. La plupart de boulots non qualifiés ont été automatisés et ont disparu ou ont été délocalisés. Des lors, pour essayer de décrocher un job, il faut décrocher un diplômé. De là, multiplication et inflation de diplômes.
non c'est faux et je l'ai déja expliqué plus d'une fois. Les nouveaux boulots sont de moins en moins qualifiés (les créations d'emploi c'est aide à la personne, préparateur de commande, serveur dans un fast food...). Les gens à la fin de leurs études se retrouvent massivement sous employés, ce n'est donc absolument pas cohérent avec ce que vous racontez.
Je ne suis pas d'accord du tout.
Les boulots non qualifiés sont ceux qui ont le plus disparu. Effectivement à part préparateur de commande pour Amazon ou serveur de fast food.
Les ouvriers non spécialisés ont été les premiers à être touchés par le chômage.
Petite anecdote, quand j'ai commencé à travailler en France, on avait dans l'usine où j'étais des employés qui repartissaient le courrier (il y avait encore beaucoup de papier qui circulait entre les services). C'était souvent du personnel reformé qui n'était plus apte à travailler dans la production.
Il y avait un service entier de maintenance des installations et outillages, de gravure de menuiserie (car on produisait nous même nos emballages). Bref, j'avais une centaine des personnes dans mon service, là où maintenant ne doit plus rester une dizaine.
Il y avait aussi tout un tas de petit personnel qui faisait des tâches administratives non qualifiées qui ont complètement disparu.
Il y avait même des sécrétaires qui tapaient des courriers....
Maintenant une sécrétaire doit être bi ou tri langue et gère la logistique d'un service de plus de 30 personnes.
En tout dans l'usine il y avait plus de 1000 personnes, je supose que maintenant ils doivent être 200 max pour faire le même boulot. Et ceux qui restent sont plus qualifiés, non externalisables, non délocalisables. Donc si tu veux avoir une chance de rester dans les 200, vaut mieux être sur diplômé.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 13:08
par Bidibulle
Ave a écrit :Donc si tu veux avoir une chance de rester dans les 200, vaut mieux être sur diplômé.
Non. La docilité est la première compétence implicite d'un employé.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 13:08
par wasabi
Ave a écrit :
wasabi a écrit :
Ave a écrit :
wasabi a écrit : On a multiplié les bacheliers, les Bac+5, les écoles de commerce, les écoles d'ingénieur, les MBA.... tout à perdu de sa valeur, même pour les formations toujours aussi sélectives car dans l'esprit de la plupart des gens deux diplômes de même nom peuvent avoir une différence de niveau mais pas si grande que cela.
Il faut comprendre aussi que le marché du travail a radicalement changé. Il n'y a plus besoin des gens non qualifiés ou presque plus. La plupart de boulots non qualifiés ont été automatisés et ont disparu ou ont été délocalisés. Des lors, pour essayer de décrocher un job, il faut décrocher un diplômé. De là, multiplication et inflation de diplômes.
non c'est faux et je l'ai déja expliqué plus d'une fois. Les nouveaux boulots sont de moins en moins qualifiés (les créations d'emploi c'est aide à la personne, préparateur de commande, serveur dans un fast food...). Les gens à la fin de leurs études se retrouvent massivement sous employés, ce n'est donc absolument pas cohérent avec ce que vous racontez.
Je ne suis pas d'accord du tout.
Les boulots non qualifiés sont ceux qui ont le plus disparu. Effectivement à part préparateur de commande pour Amazon ou serveur de fast food.
Les ouvriers non spécialisés ont été les premiers à être touchés par le chômage.
Petite anecdote, quand j'ai commencé à travailler en France, on avait dans l'usine où j'étais des employés qui repartissaient le courrier (il y avait encore beaucoup de papier qui circulait entre les services). C'était souvent du personnel reformé qui n'était plus apte à travailler dans la production.
Il y avait un service entier de maintenance des installations et outillages, de gravure de menuiserie (car on produisait nous même nos emballages). Bref, j'avais une centaine des personnes dans mon service, là où maintenant ne doit plus rester une dizaine.
Il y avait aussi tout un tas de petit personnel qui faisait des tâches administratives non qualifiées qui ont complètement disparu.
Il y avait même des sécrétaires qui tapaient des courriers....
Maintenant une sécrétaire doit être bi ou tri langue et gère la logistique d'un service de plus de 30 personnes.
En tout dans l'usine il y avait plus de 1000 personnes, je supose que maintenant ils doivent être 200 max pour faire le même boulot. Et ceux qui restent sont plus qualifiés, non externalisables, non délocalisables. Donc si tu veux avoir une chance de rester dans les 200, vaut mieux être sur diplômé.
il y a eu une première phase d'automatisation et de désindustrialisation où les boulots de base type ouvrier de base à la chaîne ont disparu. Parce qu'à l'époque on disait que la tertiarisation des emplois donnait des emplois de meilleur qualité, et l'ouvrier sans qualité particulière se retrouvait en concurrence avec un asiatique mal formé comme lui mais beaucoup moins cher. Mais aujourd'hui les nouveaux métiers du tertiaire sont de mauvaise qualité, à part pour une minorité. En plus ils sont plus précaires.
Pour reprendre l'exemple de votre secrétaire, avant on avait 20 secrétaires avec un BEP secrétariat, là où aujourd'hui on a une secrétaire trilingue avec un BTS. Vous voyez q'un boulot de secrétaire est devenu vachement plus qualifié, moi je vois que 20 boulots qualifiés par un BEP ont disparu et qu'un nouveau boulot qui n'a rien à voir si ce n'est le nom s'est créé (raisonnez directement en termes d'années d'études après le brevet, on est pasé de 20 * 2 ans à 1* 5ans). En plus en termes de coût de la vie je ne suis pas du tout persuadé que la nouvelle vive mieux qu'une des anciennes.
On prend des licensiés pour en faire des saisonniers, des commerciaux pour en faire des télévendeurs, des ingénieurs pour en faire des techniciens, des bâcheliers pour en faire des livreurs de pizza.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 13:16
par optimus maximus
Pour aller dans le sens de Wasabi, la fameuse reprise US a été portée par les embauches dans les bars et les restaurants.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 13:24
par WolfgangK
Bidibulle a écrit :
Ave a écrit :Donc si tu veux avoir une chance de rester dans les 200, vaut mieux être sur diplômé.
Non. La docilité est la première compétence implicite d'un employé.
Justement, le diplôme est la marque de la docilité.
https://en.wikipedia.org/wiki/Disciplined_Minds

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 13:29
par Ave
Je pense sincèrement que le boulot est devenu plus complexe et qu'on demande beaucoup plus de compétences qu'auparavant d'une manière général, et qu'il y a quantitativement moins de boulots non qualifiés. Le gens l'ont bien compris et font de plus en plus d'études mais le nombre d'emplois qualifiés n'a pas augmenté suffisamment non plus pour absorber tous les diplômés, d'où le fait que parfois des emplois non qualifiés soient couverts par des diplômés, ce que précarise encore plus la situation des non diplômés qui n'ont, du coup, aucune chance de trouver du boulot, ce qui alimente la spiral des diplômes de l'autre côté pour tenter d'échapper au chômage.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 13:32
par optimus maximus
Ave a écrit :Je pense sincèrement que le boulot est devenu plus complexe et qu'on demande beaucoup plus de compétences qu'auparavant d'une manière général et qu'il y a quantitativement moins de boulots non qualifiés. Le gens l'ont bien compris et font de plus en plus d'études mais le nombre d'emplois qualifiés n'a pas augmenté suffisamment non plus pour absorber tous les diplômés, d'où le fait que parfois des emploies non qualifiés soient couverts par des diplômés, ce que, du coup, précarise encore plus la situation des non diplômés qui n'ont du coup, aucune chance de trouver du boulot, ce qui alimente la spiral des diplômes de l'autre côté pour tenter d'échapper au chômage.
Les ordinateurs simplifient beaucoup de choses: les calculs hyper complexes qu'il fallait se taper à la main, se font les doigts dans le nez dorénavant.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 13:34
par Ave
optimus maximus a écrit :
Ave a écrit :Je pense sincèrement que le boulot est devenu plus complexe et qu'on demande beaucoup plus de compétences qu'auparavant d'une manière général et qu'il y a quantitativement moins de boulots non qualifiés. Le gens l'ont bien compris et font de plus en plus d'études mais le nombre d'emplois qualifiés n'a pas augmenté suffisamment non plus pour absorber tous les diplômés, d'où le fait que parfois des emploies non qualifiés soient couverts par des diplômés, ce que, du coup, précarise encore plus la situation des non diplômés qui n'ont du coup, aucune chance de trouver du boulot, ce qui alimente la spiral des diplômes de l'autre côté pour tenter d'échapper au chômage.
Les ordinateurs simplifient beaucoup de choses: les calculs hyper complexes qu'il fallait se taper à la main, se font les doigts dans le nez dorénavant.
Parce que pour toi la complexité du travail est dans les calculs....ça c'était la partie simple.
La partie compliqué du travail, est toujours l'humain.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 15:06
par supercastor
Ave a écrit :Le vrai indicateur d'un établissement n'est même pas les résultats au bac ou au brevet.
Le seul indicateur pertinent pour un établissement scolaire serait un indice montrant la progression moyenne des élèves par rapport à des critères d'évaluation normalisés à l'échelle nationale....

Ça existe, mais dans certains pays anglo-saxon....
http://assessment.tki.org.nz/Assessment ... /What-Next

Pour la France, il faudra attendre qu'une rupture majeure survienne dans le système éducatif.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 15:08
par ignatius
cela existe.
ce qui m'intéresse, c'est de voir l'environnement de travail.
dans un lycée avec 25 % de mention TB, on n'a pas la même population d'élève que dans un lycée avec 2 %.
cela va au delà des résultats : les centres d'intérêts, les discussions, les loisirs.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 15:14
par supercastor
ignatius a écrit :cela existe.
? A quoi tu penses ?

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 15:27
par ignatius
supercastor a écrit :
ignatius a écrit :cela existe.
? A quoi tu penses ?
de temps en temps, certains hebdomadaires sortent des classements avec le résultat attendu selon la composition sociologique des élèves, et le résultat réel.
ils en concluent sur une plus ou moins value de l'équipe enseignante sur le résultat attendu.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 15:54
par Ave
ignatius a écrit :
supercastor a écrit :
ignatius a écrit :cela existe.
? A quoi tu penses ?
de temps en temps, certains hebdomadaires sortent des classements avec le résultat attendu selon la composition sociologique des élèves, et le résultat réel.
ils en concluent sur une plus ou moins value de l'équipe enseignante sur le résultat attendu.
J'ai vu aussi des classements de lycées en fonction du résultat du bac par rapport aux résultats des mêmes élèves au brevet pour calculer la valeur ajoutée. Je ne sais pas exactement comment c'était calculé ni ce que ça vaut.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 18:22
par Parsifal
ignatius a écrit :
supercastor a écrit :
ignatius a écrit :cela existe.
? A quoi tu penses ?
de temps en temps, certains hebdomadaires sortent des classements avec le résultat attendu selon la composition sociologique des élèves, et le résultat réel.
ils en concluent sur une plus ou moins value de l'équipe enseignante sur le résultat attendu.

Oui c'est appelé "plus value éducative" ou un truc du genre. Par contre c'est calculé sur le taux de réussite par rapport à la composition socio professionnelle.
J'ai cependant tendance à préférer le critère d'Ignatus même si la plus value est plus représentative de l'efficacité éducative. Le lycée c'est aussi un environnement de copains. Je crois d'ailleurs que Corneille a une plus value estimée proche de zéro.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 19:58
par ignatius
Parsifal a écrit :
ignatius a écrit :
supercastor a écrit :
ignatius a écrit :cela existe.
? A quoi tu penses ?
de temps en temps, certains hebdomadaires sortent des classements avec le résultat attendu selon la composition sociologique des élèves, et le résultat réel.
ils en concluent sur une plus ou moins value de l'équipe enseignante sur le résultat attendu.

Oui c'est appelé "plus value éducative" ou un truc du genre. Par contre c'est calculé sur le taux de réussite par rapport à la composition socio professionnelle.
J'ai cependant tendance à préférer le critère d'Ignatus même si la plus value est plus représentative de l'efficacité éducative. Le lycée c'est aussi un environnement de copains. Je crois d'ailleurs que Corneille a une plus value estimée proche de zéro.
Tout à fait.
Ce qui m'intéresse dans un lycée, c'est autant l'environnement que la qualité de l'enseignement.
Si l'on ne se formait durant sa jeunesse que durant les heures de cours, cela serait bien triste.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 21:33
par Ave
ignatius a écrit : Ce qui m'intéresse dans un lycée, c'est autant l'environnement que la qualité de l'enseignement.
Si l'on ne se formait durant sa jeunesse que durant les heures de cours, cela serait bien triste.
Tu as tout faux, l'environnement des jeunes aujourd'hui est sur l'appli FB de leur portable. Ils ne se parlent plus que par écran interposé.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 20 déc. 2015, 23:26
par miguel
Ben vous devez vous souvenir des problèmes que j'ai l'an dernier avec ma gamine dans le collège public, pourtant non classé en ZUP, mais avec le contournement scolaire il y avait des wesh/wesh. Il suffit de 2/3 éléments pour détruire une classe.
Ce qui est grave c'est que les établissements scolaires sont obligés d'accepter ces rakaills.

Bref cette année dans le lycée privé, aucune comparaison, avec le recul je me dis que j'aurai dû la mettre plus tôt dans le privé.
Elle a même eu des félicitations sur le bulletin, ils ont fêté noel etc....

Personnellement j'étais anti-école privé catho avant, je retourne ma chemise 8)

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 21 déc. 2015, 07:28
par Bidibulle
miguel a écrit : Bref cette année dans le lycée privé, aucune comparaison, avec le recul je me dis que j'aurai dû la mettre plus tôt dans le privé.
Elle a même eu des félicitations sur le bulletin, ils ont fêté noel etc....

Personnellement j'étais anti-école privé catho avant, je retourne ma chemise 8)
Bof, les miens sont aussi dans le privé catho (parce que madame avait rencontré les enseignants des 3 écoles aux alentours et préféré la vision pédagogique de ceux là. Moi j'étais pas trop pour). Il y a aussi du harcèlement. Plus sournois, plus masqué. Chaque année, c'est un ou deux gosses qui changent d'école en cours d'année pour ce genre de problèmes. Les cathos rigides sont aussi dans leur monde que les barbus et presqu'aussi intolérants, mais ils sont obligés de prendre plus large pour leur école qui sans ça n'existerait pas (à peine 1/3 des effectifs). Et même pas possibilité de discuter entre adultes, leur progéniture étant parfaite ...

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 21 déc. 2015, 08:16
par ignatius
Bidibulle a écrit :Les cathos rigides sont aussi dans leur monde que les barbus et presqu'aussi intolérants, mais ils sont obligés de prendre plus large pour leur école qui sans ça n'existerait pas (à peine 1/3 des effectifs). Et même pas possibilité de discuter entre adultes, leur progéniture étant parfaite ...
Quand mes enfants étaient dans le privé, je m'étais sévèrement accroché avec les représentants des parents d'élèves qui avaient mis un mot dans le carnet des enfants, appelant à se rendre à la manif pour tous.
J'avais fait un foin de tous les diables.
Et m'étais rendu compte effectivement que sous des manières policées, l'intolérance des cathos pur jus est extrême.
C'est à ce moment là que j'ai décidé de mettre mes enfants dans une (bonne) école publique.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 21 déc. 2015, 08:36
par Manfred
ignatius a écrit :
Bidibulle a écrit :Les cathos rigides sont aussi dans leur monde que les barbus et presqu'aussi intolérants, mais ils sont obligés de prendre plus large pour leur école qui sans ça n'existerait pas (à peine 1/3 des effectifs). Et même pas possibilité de discuter entre adultes, leur progéniture étant parfaite ...
Quand mes enfants étaient dans le privé, je m'étais sévèrement accroché avec les représentants des parents d'élèves qui avaient mis un mot dans le carnet des enfants, appelant à se rendre à la manif pour tous.
J'avais fait un foin de tous les diables.
Et m'étais rendu compte effectivement que sous des manières policées, l'intolérance des cathos pur jus est extrême.
C'est à ce moment là que j'ai décidé de mettre mes enfants dans une (bonne) école publique.
en même temps si l'avis des cathos sur certains points de société révulse certains parents, effectivement autant scolariser leurs enfants ailleurs, pour des questions de cohérence. Ton anecdote me choque moins que la ministre qui a interdit aux écoles cathos de prendre position sur le mariage homo tandis qu'elle même faisait le tour des écoles (!) publiques pour dire que cette loi était juste et nécessaire.

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 21 déc. 2015, 09:27
par ignatius
NVB n'est pas un exemple.
Qu'est ce que vient foutre une association de parents d'élèves dans l'histoire ?
Je me rappelle que j'avais choqué la présidente et son serre tête quand je lui avais rappelé que son rôle se cantonnait à organiser la kermesse :mrgreen:
et qu'il fallait pas compter sur mois cette année là pour tenir le stand de pêche à la ligne. :wink:
La rupture était donc consommée :lol:

Re: pas la peine de me stresser pour les écoles des enfants

Posté : 21 déc. 2015, 10:07
par zaz.1
Bidibulle a écrit :Les cathos rigides sont aussi dans leur monde que les barbus et presqu'aussi intolérants, mais ils sont obligés de prendre plus large pour leur école qui sans ça n'existerait pas (à peine 1/3 des effectifs). Et même pas possibilité de discuter entre adultes, leur progéniture étant parfaite ...
Ceux que tu décris comme de "vrais cathos rigides" vont dans des écoles catholiques hors contrat, et en fait elles ne peinent pas spécialement à exister (elles refusent même des candidats), malgrès les frais de scolarité élevés.
ignatius a écrit :Et m'étais rendu compte effectivement que sous des manières policées, l'intolérance des cathos pur jus est extrême.
Je suis pas sur qu'appeller à manifester pour défendre leurs convictions soit la "preuve d'une intolérance extrême", mais je suis d'accord : même s'ils peuvent avoir l'air plus policés que d'autre, les cathos sont loin d'être des bisounours.

C'est la faute au chef, déjà à son époque il bottait le derriere des marchands et insultait publiquement les autorités morales... :P