duffie a écrit :Jeffrey a écrit :je veux dire que si une personne éprouve le besoin de changer de sexe, c'est qu'elle éprouve bien un malaise vis à vis de son sexe. A partir de là, on ne peut prétendre à gouverner la réaction des autres. On peut très bien éprouver un malaise à fréquenter des hommes, des femmes ou des hommes transformés en femmes ou vice versa.
Une personne transgenre ne cherche pas à changer de sexe mais correspondre plus complètement au sexe qu'elle est intérieurement, ce n'est donc pas un malaise par rapport au sexe mais un manque d'harmonie.
Et quand il y a un manque d'harmonie, ce n'est pas un malaise ? Tu joues sur les mots ?
duffie a écrit :
L'attirance où le rejet d'un sexe donné vers à n'a donc rien à voir avec la transidentité, d'ailleurs un homme ne devient pas une femme par exemple parce quelle n'aime pas les hommes ...
Quand je parle de l'attirance ou du rejet d'un sexe donné, je ne me place pas forcément du point de vue de celui qui envisage de changer de sexe. Je dis que chacun d'entre nous a un rapport singulier aux représentants de son sexe et du sexe opposé. On peut très bien être un homme et se sentir plus à l'aise dans un milieu exclusivement masculin, ou inversement. Tu ne vois la question que sous l'angle de celui qui change de sexe, je l'étends à la perception qu'on a d'autrui.
duffie a écrit :
Jeffrey a écrit :
J'avais pris le soin de ne pas utiliser le je et le tu, perso je m'en fous complètement du sexe ou de la couleur de peau, et je pense aussi que c'est une bêtise.
Je me sens assez différent des gens par nature pour être extrêmement sensible à la tolérance, tolérance par rapport à son physique, ses aptitudes, ses goûts, in fine, tout ce qui est globalement dans la nature non modifiable des gens.
Mais je ne classe pas les opinions et les choix de tout un chacun dans la même catégorie du "je supporte les autres parce que ça m'enrichit". Je pense que les hommes doivent travailler à être libres, ce qui veut dire aussi exercer des jugements.
Par contre, je n'adhère pas à ces conneries bienveillantes comme quoi fréquenter des gens différents c'est par principe une bonne chose.
Donc, précisément , je ne fréquente par exemple pas les gens qui ont toutes les religions du monde parce que c'est soit disant enrichissant.
J'évite les témoins de Jéhovah, les mormons, les islamistes et les derviches tourneurs entre autres.
Et aussi, pour naviguer dans des milieux soit disant ouverts et riches de différence, en réalité, je ne vois que conformisme comportemental. Tout est calibré sur un modèle devenu soit disant universel où la manière de penser est totalement conforme.
je fréquente pas mal de "milieux" moi aussi et je n'ai pas l'impression qu'un milieu plus qu'un autre soit meilleur du fait qu'il soit conformiste ou non, ils ont des façons de voir le monde différente et c'est précisément le fait de confronter ses visions qui enrichie en renforçant ou en modifiant celles-ci
Non, je ne suis pas d'accord, d'abord je parlais de milieux universitaires qui se veulent ouverts et universels simultanément. En réalité, il y a un énorme conformisme dont les gens ne se rendent pas réellement conscience. Les protocoles scientifiques (publication, relations à l'enseignement, conduite de carrière, formation intellectuelle, mentalité des enseignants, mentalité des étudiants) sont extrêmement conformistes à mesure qu'on rentre dans des processus internationaux et concurrentiels. En réalité, il n'y a qu'un seul modèle de pensée et de comportement. C'est très frappant aussi bien dans les grandes écoles françaises, comme dans les universités en formation doctorale, comme dans les universités américaines par exemple.
Enfin, quand tu parles d'enrichissement par confrontation des diversités, je ne suis pas non plus d'accord. En réalité, je considère que c'est une fausse méthode d'enrichissement intellectuel. Je vais prendre une métaphore, celle des variétés musicales dans les années 60 et 70 en France, la "richesse" des sylvie Vartan, Johnny Halliday et autres vedettes de cette époque était une simple copie de ce qui se faisait dans des milieux qui étaient eux innovants et situés à l'étranger, assez loin pour ne pas être accessibles à la masse des français. Résultat, nous avons perdu une originalité au profit d'un modèle anglo saxon. C'est la même chose pour les concepts d'émissions de télé actuellement.
C'est aussi comme cela qu'on prétend faire des améliorations dans notre société : on entend toujours "regardons comment font les scandinaves pour leur école, comment font les californiens ou les japonais pour les normes anti pollution, et essayons de copier"...
Ce n'est pas une richesse, c'est le contraire même.
De la Boétie n'a copié sur personne pour écrire son discours sur la servitude, Marx n'a pas eu besoin de précurseur pour analyser une société en termes de classe.
Sans prendre des exemples aussi illustres, et pour nos modestes personnes, il faut quand même comprendre que la confrontation qui devrait enrichir les visions déstructure en réalité les modèles établis. On peut se dire a priori que c'est au profit d'une amélioration potentielle, mais il n'en est rien, parce que cela suppose que nous avons parfaitement compris les modèles sous jacents et que nous faisons des modifications en plein connaissance de cause. Ce n'est pratiquement jamais le cas. C'est ce que Wolfgang essaye d'expliquer sur le fil de la religion. Il ne reçoit que des réponses primaires de certains opposants qui n'envisagent la question de la religion que sous un angle croire/pas possible/m'apporte rien.
Je ne fais donc pas ma devise de l'idée de l'enrichissement par la diversité, je pense que c'est bien plus subtil que cela dans bien des circonstances.