Marie 94 a écrit :Quel rapport entre 1 concours où chacun chante des chansons différentes et un examen où les élèves travaillent le même sujet et on attend la même réponse?
Tu as évoqué l'argument du nombre de pays où ce test est pratiqué pour en exprimer la valeur ou la pertinence. Je t'ai donné un exemple de concours auquel participent de nombreux pays en matière de chanson et qui est devenu un produit très conformiste et totalement standard au point où tous les pays pratiquement chantent en anglais. Je n'attache aucune valeur au concours eurovision bien évidemment.
Marie 94 a écrit :
Ces tests PISA qui cherchent à vérifier la maîtrise d'acquis d'un enfant de 15 ans existent depuis 2000 et la France y participe depuis 2009. Il a fallu attendre les mauvais résultats et notre dégringolade pour contester sa pertinence? L'EN ressemble à un mauvais élève qui n'accepte pas d'être noté.
1° je ne parle pas au nom de l'EN, j'explique comment les choses sont analysées.
2° Personne de raisonnable en France ne conteste la dégringolade, la gamelle, la magistrale déculotée de l'enseignement des mathématiques en 15 ans en France. Les résutats Pisa confirment cette Bérézina à périmètre d'évaluation égal. C'est à dire que bien que ce qu'évaluent les tests pisa soit une sorte de concept d'utilisation des mathématiques très taylorisé et conçu pour une réponse à un stimuli de type situation professionnelle, il n'en reste pas moins que même là dessus, nous sommes de plus en plus mauvais d'année en année.
Marie 94 a écrit :
J'ai trouvé cet article intéressant d'un prof de maths sur ce test:
http://m.slate.fr/story/80811/passez-le ... hematiques
Ce sont les bons résultats des élèves de Singapour à ces tests en maths qui ont popularisé le méthode du même nom. D'où mon intérêt pour cette méthode. Ils font mieux ailleurs. Pourquoi? Et si leur méthode était meilleure que la nôtre? Ce sont des questions que doit se poser l'EN plutôt que de casser le thermomètre...
C'est compliqué à expliquer, et je ne suis pas certain que tu sois la bonne personne pour l'entendre.
En pas trop long et d'une manière caricaturale :
On enseigne les maths pour quoi ?
Pour la capacité d'abstraction ? pour la capacité d'organisation de la pensée ? pour la capacité de modélisation ? pour la capacité d'emploi dans une situation identifiée ? (*)
Si on les enseigne pour la capacité d'emploi dans une situation donnée, est ce que cette situation doit donner lieu à des problèmes ouverts, semi ouverts ou fermés ? Est-il important de savoir faire abstraction/omission d'un contexte inutile et verbeux, ce qui correspond probablement à une situation d'activité professionnelle où un agent doit identifier des données exploitables et les organiser selon un processus mathématique, même s'il ne maitrise strictement rien du contexte donné qui s'apparente à un bruit de fond.
exemple pisa 2012 pour la suisse :
http://pisa.educa.ch/sites/default/file ... .pdf[quote]
CARGO À VOILE
Nonante-cinq pour cent du commerce mondial est transporté par voie maritime, par environ 50 000 bateaux-citernes, vraquiers et porte-conteneurs. La plupart de ces cargos fonctionnent au diesel.
Des ingénieurs ont l’intention de mettre au point un système utilisant la puissance du vent pour assister les cargos. Ils proposent de fixer un cerf-volant servant de voile sur les cargos et ainsi d’utiliser la puissance du vent pour diminuer la consommation de diesel ainsi que l’impact de ce carburant sur l’environnement.
Question 4 : CARGO À VOILE PM923Q04 – 019
Nom : NouvelleVague
Type : cargo
Longueur : 117 mètres
Largeur : 18 mètres
Charge utile : 12 000 tonnes
Vitesse maximale : 19 noeuds
Consommation de diesel par an sans cerf-volant : approximativement 3 500 000 litres
En raison du prix élevé du diesel (0,42 zed par litre), les propriétaires du cargo NouvelleVague envisagent de l’équiper d’un cerf-volant.
On estime qu’un cerf-volant de ce type permettrait de réduire globalement la consommation de diesel d’environ 20 %.
Équiper le NouvelleVague d’un cerf-volant coûte 2 500 000 zeds.
Au bout de combien d’années environ, les économies de diesel auront-elles couvert le coût du cerf-volant ? Justifiez votre réponse à l’aide de calculs.[/quote]
Il y a aussi un dessin d'un bateau tiré par un cerf volant et un autre dessin d'un second bateau au cas où les nœudnoeuds n'auraient pas saisi le contexte...
On est dans une logique d'extraction et d'application d'un protocole de calcul ensuite.
C'est en gros cette méthode qui est préconisée par la méthode Singapour.
On est très loin d'un enseignement académique des maths d'il y a 20 ans en France. En France, la méthode consistait plus à extraire la quintessence disciplinaire et l'enseigner dans les concepts et à la faire pratiquer de manière répétitive. On ne s'intéressait pas à l'application, et on comptait sur l'intelligence des individus pour appliquer avec du bon sens des formules qu'ils avaient comprises. Mais là on est dans la logique: j'apprends à réagir face à un contexte.
Là on est complètement dans le concept : je comprends parce que c'est "concret". En réalité, cela n'a rien de concret, car je me demande bien combien de petits suisses ont approché un cargo porte container et savent ce qu'est un nœud marin... Mais ça fait partie du deal, on entraine les gamins à isoler ce qui peut être traité par un mécanisme enseigné en classe. On retrouve cette approche en plein dans les "sciences industrielles" aussi de ce que j'en ai vu dans la scolarité de mes enfants.
Bref ce sont des maths appliquées, appliquées selon un processus taylorisé de l'ingénierie.
Ceci sous entend que la question est quand même bien posée, est pertinente, et que les données permettent plus ou moins de fournir une réponse (on appelle cela "quel est l'âge du capitaine").
Comme je le disais, à mon avis, il faudrait plutôt conserver un enseignement traditionnel des mathématiques et appliquer la méthode Singapour aux enseignants.
(*) Note que ta réponse n'a pas d'importance, c'est une question de point de vue. Personnellement, je ne suis pas concerné par la question, mes enfants non plus.