Editeur : LE MONDE
Date : 16.01.2018
Les naissances baissent pour la troisième année de suite. Le taux de fécondité passe à 1,88 enfant par femme, s’éloignant du seuil de renouvellement de la population.
Si la population continue d’augmenter, pour s’établir à 67,2 millions de personnes, elle le fait à un rythme moins soutenu que les années précédentes (+ 0,3 %, contre + 0,5 % entre 2008 et 2013, + 0,4 % entre 2014 et 2016). Le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre les naissances et les décès est « historiquement bas » à + 164 000 personnes, au niveau le plus faible constaté depuis l’après-guerre (hors Mayotte).
Le nombre de naissances est en baisse pour la troisième année consécutive. En 2017, 767 000 bébés sont nés, soit 17 000 de moins qu’en 2016, après des baisses d’ampleur comparable en 2016 et 2015.
Pour quelle raison ? « Il n’existe pas de modèle explicatif des variations de fécondité, observe Laurent Chalard, géographe de la population à l’université Paris-Sorbonne. Elles résultent de décisions personnelles et sont liées aux évolutions des mentalités. »
Autre explication conjoncturelle possible : les coups de rabot portés à la politique d’aides aux familles pendant le quinquennat de François Hollande. Diminution des allocations familiales et baisse du plafond du quotient familial pour les plus aisés, modulation des aides à l’accueil des jeunes enfants… Une politique poursuivie sous la présidence d’Emmanuel Macron
Autre explication possible : la hausse des prix de l'immobilier ?Dernière hypothèse : un changement plus profond des comportements chez les jeunes générations. Les jeunes étudient plus longtemps, se mettent en couple plus tard et reculent l’âge d’avoir un premier enfant. Comme en témoigne l’âge moyen à la maternité des femmes, qui continue d’augmenter pour atteindre 30,6 ans (contre 29,8 dix ans plus tôt).