Sifar a écrit :C'est un bordel sans nom.
En mode optimiste: la multiplication des options, des 'choix', la possibilité de faire varier des horaires, jouer sur majeures/mineures, etc... Tout cela donne des degrés de liberté aux autorités locales pour faire ce qu'elles veulent, au mieux des intérêts ( des élèves, des familles, du pays, de l'industrie, etc... et ce ne sont pas les mêmes intérêts. )
On amusera à moindres frais ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas apprendre ( Sciences politiques et codéveloppement féministe en majeure, l'art des tags dans une perspective darwinienne en mineure.. ) et on concentrera les moyens sur ceux qui peuvent.
En fait, il y a une contradiction fondamentale à gérer. Les entreprises ont besoin de gens bien formés en sciences. Cependant, la répartition des talents dans la population ne coïncide pas avec celle des CSP. Soit on les paie à la mesure de leur rareté et des efforts qu'ils ont consentis, soit on continue à les voir s'échapper vers les bu.lls.hit jobs bien payés. Mais les payer davantage, c'est aussi les faire monter dans l'échelle sociale, indépendamment de leur CSP de naissance. Dilemme...
Pendant 30 ans, les CSP+ ont repris la main sur la filière scientifique en y renforçant les exigences de conformisme et en y éliminant celles de talent.
( Je ne développe pas, mais dans le système actuel, l'élève avantagé, c'est une jeune fille, en classe euro, qui fait de belles fiches bristol pour apprendre son cours et qui décroche une mention très bien, grâce à son 17 en SVT et malgré son 14 en maths ( pourtant, à 2x30 euros/semaine de cours particuliers, on pouvait espérer plus, mais il y a des choses qui ne s'achètent pas. ) On s'extasie sur ses résultats en conseil de classe, le proviseur s'étonne de ce qu'elle ne demande pas une MPSI, le prof de maths explique qu'elle a raison d'aller faire une prépa sciences po ou une prépa médecine, pour ensuite glisser sotto voce à son collègue de physique. 'ça prouve qu'elle n'est pas si conne, elle sait ce qu'elle vaut réellement.'
L'élève actuellement désavantagé, c'est celui qui résout en 20 minutes un exercice bonus en fin de DS, exercice bonus que le prof de maths a lui mis deux heures à faire.
Cet élève est pris à partie en conseil par le professeur de LV2 espagnol pour une obscure histoire de travail non rendu, c'est scandaleux, je m'oppose aux félicitations. )
Pour les SI, mention spéciale à ceux que j'ai cette année: bosseurs, sympas, rapides à la comprenette, on donne une formule une fois, elle est connue 6 mois plus tard...
Bon, sélectionnés à la main en Seconde par l'ancien proviseur, le nouveau est un homme du XXI° siècle qui sait se dresser contre l'élitisme et pourrir une filière qui marche bien.
Pour la parenthèse avec lescargot, je pense qu'elle n'est pas inintéressante. Je déplore a posteriori la monopolisation du débat. Je maintiens que lescargot est un malade mental qui avance des explications tarabiscotées avec des obsessions monomaniaques. Il le fait à chaque fois, et sur des sujets qu'il ne maitrise pas du tout. En référence récente, je citerai ses interventions sur le niveau de vie et la ségrégation dans les 12 métropoles, où il parle du concours centrale sans même comprendre comment sont recrutés les élèves étrangers sur le concours étranger, ou encore sur le fil faut-il acheter sa résidence principale où il explique qu'il ne faut pas acheter sa RP parce qu'il avait un haut fonctionnaire assez riche dans sa famille qui ne l'avait pas achetée et que c'était mieux pour lui.
Pour comprendre ses propos, il suffit de voir d'où il parle. Ainsi, on apprend sur le fil de la ségrégation dans les 12 métropoles qu'il a postulé en prépa à Ginette (ou à Stan ?) (probablement, puisque quasiment les seules prépa qui demandent une lettre de motivation en plus de l'examen des notes, en tout cas, dans les prépas publiques, c'est pas demandé).
http://www.bulle-immobiliere.org/forum/ ... 0#p2254410
on apprend simultanément que ses deux frères y ont été pris, mais pas lui, qu'il a des problèmes neurologiques, et qu'il attribue sa non sélection à cet handicap. On apprend aussi qu'il a planté son année de spé, mais que sur les conseils de son père il a redoublé et mieux réussi. Donc en résumé, Monsieur fils à papa vient d'une famille où tout le monde cherche à passer en prépa privée, que dans son cas, ça a merd'é et que d'après lui c'est parce qu'il a des problèmes neurologiques, que son père a quand même fait des pieds et des mains pour caser son mioche parce qu'il connaissait toutes les ficelles du système. Après, on comprend mieux son obsession de la critique des fonctionnaires et du système éducatif. Les frustrations, je vois parfaitement de quel côté elles sont à chercher.
En dehors des trolls de compétition qui sont attirés comme des mouches à m(iel ?) pour pleurnicher sur l'enlisement du débat, il y a des informations qui sont quand même distillées dans ces échanges.
Ainsi, j'avance formellement que le système de recrutement des universitaires n'est pas différencié fondamentalement entre ceux qui exercent en école d'ingé ou ceux qui exercent à l'université. Je dis aussi que la formation des contenus d'enseignement n'est pas du tout encadrée avec la même exigence en fac qu'en école d'ingé. Je dis également que l'adéquation entre contenu de formation universitaire et entreprises ne fait l'objet d'aucune réunion de travail, aucun contact dans le monde de la faculté, ou à titre totalement sporadique, et que ce n'est définitivement pas la même chose en école d'ingénieurs. Enfin je dis que l'université n'accorde quasiment aucun crédit en matière de carrière personnelle à des universitaires qui feraient le choix de privilégier l'enseignement à la recherche. Essayez de postuler à un poste en expliquant que vous êtes un bon enseignant et vous verrez bien si vous êtes sélectionné. Il y a un certain nombre d'universitaires parmi les gens qui fréquentent ce forum, ils pourront confirmer ou infirmer à loisir ce que je dis.
parenthèse close pour moi.
Je vais reprendre à partir de ce que dit Sifar.
Je suis d'accord avec la lecture de Sifar du profil valorisé actuellement dans le secondaire.
Maintenant, si on doit faire une analyse de la réforme proposée, le grand perdant ne sera pas les maths, parce que justement, la réforme permet visiblement de choisir un menu maths/théorique assez important.
On peut avoir 6+3 h de spécialité maths en terminale, c'est à dire comme maintenant, avec en plus 6 h d'info par semaine. Je sais que Sifar ne considère pas l'informatique comme une science ayant une valeur de formation importante. Personnellement, je pense le contraire. Je pense qu'en six heures par semaine, un certain nombre de raisonnements complexes peuvent être développés en matière informatique. D'abord l'algorithmique, mais aussi la question de la complexité, des éléments de théorie des graphes, la segmentation protocolaire par niveaux d'interface...
Donc, je pense que les mathématiques et la formation sciences dures sortiront plus ou moins indemnes de cette réforme. Avec en plus, une possibilité de choisir le début d'un parcours élitiste (ce qui renforcera les inégalités entre établissement probablement).
Le grand perdant de la réforme sera en revanche la physique. Aucun enseignement complémentaire proposé en terminale. La possibilité de faire l'impasse quasi totale sur la discipline physique en choisissant maths+info en terminale. Il est totalement évident que l'abandon de cette discipline ne posera aucun problème aux élèves choisissant maths+info et postulant par exemple dans des prépas économiques ou commerciales ou tout type de filière un peu sélective qui recrute actuellement sur un bac S.
C'est quelque chose qui est un mouvement général de fond actuellement. Ainsi, en filière classes préparatoire, les effectifs des filières physique sont en décroissance. Par ailleurs, plusieurs écoles d'ingénieur actuelles ont décidé dès cette année de diminuer le ratio de places proposées dans leur sein aux filières physique.
Donc, une lecture prédictive de la réforme, c'est qu'elle préservera (ou arrêtera la dégringolade c'est selon) le niveau de préformation en maths, mais qu'elle signe l'abandon d'une formation scientifique en physique.