Quelques remarques sur la pertinence des tests psychométriques.
Oui les tests psychométriques peuvent être pertinents pour mesurer le QI. Mais en tant qu'évaluation formative plus que comme évaluation certificative.
C'est à dire lorsque le but de la personne qui passe le test est de connaître son niveau plutôt qu'avoir le meilleur score possible. Ça paraît évident, mais on trouve sur internet des site pour s'entraîner a passer des tests de QI…
Mais c'est un peut comme les examens de concours de maths pour rentrer à l'X ou l'ENS : est-ce qu'ils sont pertinents pour évaluer le niveau en maths ?
Seulement si l'on a pas pu connaître les questions à l'avance et mémoriser les bonnes réponses.
Cf. la discussion qui a dévié sur les programmes de sup' et spé et si les élèves découvrent ou non des notions lors des concours suivant la prépa dans laquelle ils étaient.
En gros, pour répondre à des questions, on peut utiliser :
- la mémoire pure si l'on a déjà vu la réponse à la question précise
- l'intelligence cristallisée / connaissance, si l'on a déjà vu des réponses à des questions similaires et qu'on a compris suffisamment pour pouvoir généraliser / faire l'analogie
- l'intelligence fluide / générale, facteur g, si l'on a jamais vu ce genre de question et qu'on improvise.
En fait, il s'agit plus ou moins d'un continuum pour des questions qui ne sont pas totalement élémentaires et qui peuvent faire appel à plus ou moins de connaissances plus ou moins éloignées. Mais aussi, en moyenne et pour un âge donné, l'intelligence cristallisée est corrélée à l'intelligence fluide puisque c'est avec la dernière qu'on élabore la première.
Pour ce qui est de tester les enfants, je pense que ça peut être utile si l'on note un décalage entre des manifestations extra scolaires de vivacité intellectuelle et des résultats scolaires décevants. Aussi, si l'enfant n'aime pas l'école. Ça peut-être parce qu'il souffre d'être largué ou parce qu'il souffre de s'ennuyer faute d'apprendre quoi que ce soit : c'est important de faire al différence (j'allais dire, pour l'orienter dans la classe de niveau qui va bien, mais non évidemment
).
Je n'y connais pas encore grand chose parce que ma gamine est de toutes façons trop petite et qu'elle se plaît à "l'école" (← le jardin d'enfants !), mais je connais un gamin pour lequel l'école maternelle avait suggéré de faire faire un bilan psychométrique parce qu'il ne s'intéressait pas aux activités proposées par sa classe (montessori multi-niveau). L'évaluation a permis de déterminer que c'était parce qu'il avait déjà tout compris maîtrisé depuis longtemps. Mais cette évaluation n'a servi à rien parce que l'école primaire où il était s'opposait idéologiquement au saut de classe, donc il s'est emmerdé de la CP au CM2 jusqu'à ce qu'il puisse sauter une classe et intégrer un collège sélectif.
Il serait intéressant d'avoir des correspondances entre les différentes sous-rubriques des tests de QI (e.g. wisc 5) et les compétences des programmes de l'EN, mais comme c'est à l'intersection entre la psychométrie et la pédagogie, ça ne concerne personne car les deux communauté s'ignorent (ou se détestent / méprisent).
Il me semble qu'il y a surtout de l'intelligence fluide en maths et très certainement du visio-spatial en géométrie. Mais j'ai lu que le visio-spatial, bien qu'essentiel dans les études supérieures d'ingénieur, n'était pas très sollicité avant le Bac (aussi, c'est là que les garçons sont plus forts que les filles…).
En fait, ce qu'il est important de réaliser à mon avis, c'est que les différentes matières elles-mêmes sont [*]les meilleurs tests des capacités cognitives qu'elles sollicites (évidemment) SI (← c'est important):
- on a les bons pré-requis
- on passe le temps qui va bien pour étudier
- avec les bonnes méthodes
Donc plutôt que de chercher à tester si son gamin pourra être fort en XXX ou YYY, il me semble plus pertinent de chercher à savoir :
- s'il a les prérequis
- s'il bosse
- s'il bosse correctement
Donc pour ma gamine, je ne préoccupe surtout de faire l'état de l'art sur comment acquérir telle ou telle compétence et motiver à l'acquisition de ces compétences plutôt que sur comment essayer de détecter/évaluer telle ou telle capacité cognitive.
Après, le problème qu'il y a si l'on stimule "trop bien" ses gamins par rapport à la moyenne, c'est qu'ils peuvent être pris (pire, se prendre) pour supérieurement intelligents alors qu'ils sont "en avance" et la chute risque d'être douloureuse lorsque l'influence parentale s'estompera et qu'ils "tomberont" à leur "vrai" niveau, surtout si leur estime d'eux-mêmes (et qu'ils croient que l'estime de leurs parents) est basée là-dessus. C'est pour ça, notamment, qu'il ne faut jamais féliciter un gamin pour son intelligence.
[*] Ensuite, évidemment il y a le facteur "prof", c'est-à-dire que si le prof de maths note la capacité à coller des gommettes colorées, les notes de maths de votre gamin ne vous renseigneront pas sur ses capacités cognitives dans le domaine des maths, mais on suppose que ce n'est pas le cas.
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