Difficile de dire a priori. Ça ne doit pas arriver et tout ce qui est possible est fait pour que ça n'arrive pas. En cas d'accident, on passe en mode damage control.sawaï a écrit : ↑18 janv. 2024, 16:54"Les risques sont maitrisés." je répète "Les risques sont maitrisés, circulez y'a rien à voir". Ben si justement. Il existe toujours des risques. Les acteurs en sont conscients? Parfait, parlons-en alors. Quelle serait la zone d'exclusion à CT/MT/LT si un réacteur fond? On prévoit un sarcophage? Que faire si le corium atteint une nappe phréatique?Les acteurs du nucléaire sont parfaitement conscients des dangers. Tout travailleur de ce secteur doit suivre une formation de sensibilisation à renouveler tous les trois ans. Quant aux risques, ils sont maîtrisés justement pour contenir le danger.
Le pire accident survenu en France est celui de Saint-Laurent-des-Eaux en 1980. Il y a eu fusion de 20kg d'un coeur de réacteur graphite-gaz. Ça a pris trois ans pour tout nettoyer et le redémarrer. Le Loir-et-Cher reste un endroit très fréquentable.
L'accident le plus grave survenu sur un REP est celui de Three Miles Island-2, en Pennsylvanie en 1979. Il a d'ailleurs été riche d'enseignements pour repenser les process de contrôle de ce type de réacteur et pour implémenter des dispositifs de sécurités. Le coeur a fondu à 45%, il est resté confiné dans l'enceinte. Ce réacteur n'a jamais pu redémarrer, mais son jumeau TMI-1 continue de fonctionner. Le corium a fini d'être retiré en 1990, le bâtiment reste une zone à accès contrôlé que l'on n'envisage toujours pas de démanteler complètement, l'eau contaminée ayant pénétré dans le béton. La population du comté n'a jamais cessé de croître.
Quand l'ASN émet des rapports, c'est mal, c'est pour cacher la vérité. Excuse-moi mais cet argument pue la mauvaise foi.sawaï a écrit : ↑18 janv. 2024, 16:54Non l'ASN se charge de noyer ce genre d'info au sein d'autres incidents plus mineurs. Ce sont les organismes genre CRIIRAD, qui se plaignent d'ailleurs de devoir dénicher les infos utiles de l'ASN dans le tas d'infos inutiles qui leur sont transmises (incidents négligeables par ex.).
En France le nucléaire civil a hérité de la transparence propre au nucléaire militaire. Tout est fait pour en dire le moins possible.
Après les acteurs ne sont pas totalement fous non plus : s'il y a un risque non négligeable identifié sur lequel agir, on peut espérer qu'il sera traité. Mais on ne lave pas son linge sale en public. Restent les risques non identifiés (oh un risque de submersion, la digue n'était pas assez haute, etc.). Et il y a un risque qui lui n'est pas traité convenablement, et pour cause il n'est pas traitable correctement, c'est la fusion d'un réacteur. Enfin, ce doit être envisagé quelque part mais chuuut. Là, on ne peut qu'élaborer des plans catastrophe. On distribuera des pastilles d'iode, les gens seront rassurés.
C'est une très bonne chose que la CRIIRAD existe cela dit. Ses mesures sérieuses, bien que commanditées par des associations antinuke sont plutôt rassurantes et permettent de relativiser leur discours alarmiste. Sinon, ne t'en fais pas on en entendrait parler dans tous les médias qui ont soif de sensationnel. Mais surtout, il est sain de surveiller que les surveillants publics (ASN, IRSN) font leur boulot correctement.
Contrairement à ce que tu prétends, le scénario d'une fusion du coeur est bien envisagé. On fait des simulations pour évaluer le risque de survenue et pour dimensionner l'enceinte de confinement. On installe des récupérateurs de corium y compris sous les réacteurs qui en étaient jusque là dépourvus.