Voile : le dimensionnement des boulons fixant les quilles.

[fabriceb]

Bonjour,

Quelqu'un se souvient il de l'affaire du marin qui, en tête d'un tour du monde en solitaire, avait été amené à abandonner parce que le dimensionnement des boulons fixant la quille sous son bateau avait été mal calculé.
En gros, il me semble que c'est la méthode utilisée par le bureau d'étude qui était inadaptée.

Le gars était énervé (on le comprend) parce que, après plusieurs semaines de mer, il était obligé de laisser tomber en disant (en gros) : "si je continue, on va me traiter de casse-cou et dire que c'est pour ma pomme s'il se passe quelque chose ... et si j'arrête, on me traitera de dégonflé".

Quelqu'un se souvient du nom du navigateur et de la course ?

[dioubiban]

google m'indique Bertrand de Broc en 1993 lors du vendee globe challenge (dans lequel il recoudra sa langue à bord guidé à la radio par un toubib avant d'abandonner)

[fabriceb]

Bonjour et merci de cette réponse aussi rapide.
Je viens aussi de prendre une grande baffe : je voyais cela plutôt au milieu des années 2000.

Cela va me permettre de creuser plus précisément (c'est pour donner un exemple de méthode de dimensionnement qui, mal maitrisée, peut être néfaste).

[coolfonzi]

Non, je crois que c'était Edward John Smith mais c'était pas pour le dimensionnement des boulons qu'il était énervé.
C'était parce qu'on lui avait vendu un bateau soit-disant insubmersible qui a coulé à la première navigation du rafiot.

Il en est mort et pas que lui.

[fabriceb]

La réponse que je cherchais était effectivement Bertrand de Broc.
https://us12.campaign-archive.com/?u=1e ... f449d76a1c

Notons que les boulons du navigateur s'étaient révélés indemnes après examen, et que le sponsor a licencié son skipper, qui avait eu le tort de ne pas lui demander son avis avant que d'abandonner.
Ledit sponsor a été condamné par les prud'hommes ...

Ils expliquent que « le dimensionnement de la quille de Groupe LG a été fait en respectant les normes proposées par les bureaux de contrôle ABS et Veritas. Suite à un problème de quille survenu sur le voilier Brooksfield (5 boulons cassés sur 7 après une traversée de l'Atlantique), nous avons été amenés à reprendre et à analyser les formules données par les bureaux de contrôle. Nous avons pu mettre en évidence des insuffisances dans la prise en compte des efforts réels (…). Ces approximations dans le calcul rendaient du même coup les coefficients de sécurité faibles, voire insuffisants. Bien que Groupe LG ait déjà bouclé un demi-tour du monde sans problème apparent, nous avons préféré prendre la responsabilité de demander à Bertrand de Broc de faire une escale technique en Nouvelle-Zélande pour éviter de lui faire courir des risques ».

Quant à SMITH, son malheur (et la décision -fatale mais correspondant aux instructions de cette époque- de son premier officier qui était de quart) a, à minima, permis de faire évoluer la gestion des collisions avec les icebergs : par la suite, les paquebots les ont pris de face, sans chercher à tourner à tout prix.
Cela inonde le compartiment avant, mais le reste du navire reste indemne.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Royal_Edward