Nof a écrit :
Pourtant la société équipe plusieurs corps de l'armée[...]
Bon après c'est peut être que du marketing.
Vous êtes marrant.
Un peu de chronologie.
Historiquement à partir de la renaissance seuls les gens qui avaient besoin dans leur activité professionnelle d'avoir des valeurs temporelles précises utilisaient des montres -essentiellement des militaires navigateurs et des scientifiques-, les autres se basaient sur le soleil ou aux cloches du clocher quand il y en avait. Puis vint la révolution industrielle, le développement du train et les embauches à heure fixe et le besoin d'une source de temps se fit sentir pour tout le monde. Les horloges de clochers se multiplièrent et les montres aussi durant le XIXeme siècle. Cependant dès le début du XIXeme siècle l'ensemble des inventions horlogères mécaniques actuelles existaient déjà : montre à bracelet, ressort à spirale, échappement à ancre, remontage automatique, tourbillon, complications classiques... De cette époque datent certaines marque horlogères comme Breguet, Blancpain, Vacheron Constantin... Les innovations apportées par la suite ne furent qu'incrémentales au niveau de la précision, de la robustesse et au niveau du boitier (étanchéité à l'eau à l'air, résistance aux chocs et aux vibrations...) ou du bracelet et on se lançait souvent des gageures techniques que l'on médiatisait comme la traversée à la nage de la manche, des défis d'alpinisme, l'aéropostale, voire la lune... afin d’asseoir sa réputation. De cette époque datent d'autres marque horlogères (Rolex, Oméga...) et la concentration de l'horlogerie sur la Suisse. Et ce jusque dans les années 60-70 et la démocratisation des base de temps à quartz. Et là ce fut le drame.
Rupture technologique, tout le savoir faire accumulé à foutre aux orties par la nouvelle invention qui rend obsolète l'ancienne technologie. Les marques essayent de rivaliser avec les asiatiques sur un créneau où elles n'ont plus d'avance technologique et où leurs coûts et leur histoire (traditions, inertie sociale..) les handicapent. Grosse crise économique en Suisse occidentale et en particulier dans le canton de Neuchâtel dans les années 70. Le messie Hayek arrive dans les années 80, impose une nouvelle marque cheap mais "swiss made" rachète un constellation de marques prestigieuses en péril, profite à fond de facteurs d'échelle et rationalise tout le fonctionnement de cette industrie. On prendra du quartz pour les premiers prix et jetables en jouant à fond sur le facteur d'échelle et en fleurtant avec la limite du "swiss made", on monte en gamme -et en prix !- les marques classiques en restant sur la technologie obsolète dont l'obsolescence lui confère une dimension artistique qui remplace la dimension fonctionnelle mais on rationalise en utilisant des composants communs, mais tout cela en profitant de l'image obtenue à une autre époque par ces marques. Marques commerciales du Swatch Group : Swatch, Flik Flak, Certina, Tissot, Calvin Klein, Balmain, Hamilton, Rado, Longines, Omega, Blancpain, Jaquet Droz, Breguet... En parallèle s'opèrent d'autres concentrations dans les années 80-90 comme Richemont ( Baume & Mercier, Jaeger-LeCoultre, Cartier, Lange & Söhne (DE), IWC, Piaget, Vacheron Constantin, officine Panerai...) ou LVMH ( Chaumet(FR) , Zenith, Tag Heuer, Bvlgari, Dior, Hublot....) et Rolex qui a le plus gros CA sur une seule marque n'a pas vraiment connu la crise et est restée indépendante. L'industrie horlogère suisse a un second souffle.
Et vers le milieu des années 90 -même pas 20ans- deux français décident de créer une entreprise important dans un premier temps des montres allemandes puis fabriquant en Suisse des montres mécaniques, en utilisant des innovations développés par d'autres, une montée en gamme qui fut une nécessité pour d'autres mais pour eux un simple positionnement d'activité anachronique voulu à une époque où le quartz explose techniquement les montres mécaniques. Et cette marque déroule depuis du marketing astucieux qui joue sur un quiproquo quant'à son origine ( certains peuvent penser qu'elle était fournisseur pendant les premiers pas de l'aviation, pendant la deuxième guerre mondiale...) ou des partenariats actuels d'image (comme si au GIGN on utilisait des montres mécaniques à aiguilles ! Si c'est le cas ce sont des charlots).
Tant mieux pour l'économie française on va dire.