oléobulle a écrit :Le "monde d'avant" étant incidemment celui où les champs de pétrole de la Mer du Nord n'étaient pas en cours d'épuisement, ils auront du mal à y retourner...
Absolument, il est très souvent oublié dans la présentation du "modèle anglais" que c'est en fait une pétromonarchie. D'ailleurs, dans les présentations sur le poids de l'industrie dans l'économie UK, qui est devenu supérieur à la France, on oubliait généralement de mentionner le poids très spécifique de l'industrie pétrolière et gazière en Écosse. Depuis la fin des années 70, le RU a gagné énormément d'argent grâce à ça, l'économiste Stiglitz a fait en 2010 une déclaration à la BBC disant que le pays avait gaspillé ses ressources. Aspect rarement mentionné de la légende dorée thatchérienne, les revenus gaziers ont financé les restructurations des 80's et les baisses d'impôts. La même politique aurait-elle pu être menée sans ces revenus providentiels ? L'avantage d'un état pétrolier démocratique comme le RU, c'est que l'état des réserves est a peu près transparent. Et la production est en chute sévère depuis le milieu des années 2000.
Un bon papier sur le cas anglais sur le site de référence français sur les questions énergétiques
http://petrole.blog.lemonde.fr/2013/06/ ... #more-8312
Finalement je me dis qu'aucun Etat, même un Etat développé et démocratique, n'arrive à gérer intelligemment une manne pétrolière ou gazière, trop de fric gagné trop facilement. La Norvège peut-être ? mais c'est minuscule et puis ça m'étonnerait pas quand même que leur merveilleux système social ne soit pas très largement subventionné au gaz et au pétrole.
Très franchement je me dis que le gaz de schiste en France, même s'il y en a sans doute un peu, on a tout intérêt à le garder pour le vendre très cher plus tard, au lieu de se schooter au gaz bon marché qui va durer 10 ans et se retrouver à la fin comme des cons. Dans l'article cité plus haut, il est dit que les estimations se situent entre 40 000 et 700 Mds de m3 (bonjour la précision). A 700, cela représente 15 ans de consommation britannique (à supposer donc qu'ils ne réexportent rien)