Merci à
wiz79 et
sakapoff de la bulle-immo pour les sources.
Quand on s'intéresse à ces histoires de déficit, de soutenabilité de la dette, il est bon de regarder l'épargne des ménages, et surtout, ce qu'on appelle la balance courante du pays.
Par exemple, si l'État Français doit 100 milliards à des pays étrangers, mais que les épargnants français ont prêté de leur côté 200 à ces pays étrangers, alors la situation est bien moins pire que si les épargnants français étaient eux aussi endettés auprès de ces pays étrangers.
Ainsi penser la soutenabilité de la dette publique en ne regardant que la sus dite dette publique est trop partiel. Il faut regarder aussi l'épargne
financière des ménages du pays (ce qui, j'imagine, n'inclut pas les piles de parpaings).
Du coup, si l'État a des problèmes de financement, il peut toujours taxer les revenus de la dette étrangère détenue par ses épargnants.
Enfin, se focaliser sur la seule balance commerciale ne permet pas de percevoir l'image complète. Il faut aussi regarder les flux d'argent (dividendes et intérêts) que les épargnants perçoivent de l'étranger.
En revanche, la balance commerciale est un bon indicateur avancé de la balance courante future alors que les flux d'intérêts/dividendes indiquent plutôt la capitalisation d'un pays sur sa puissance passée.
Vous pourrez aller voir sur Wikipedia, la définition de la
balance courante. Il y a notamment ce graphique explicatif assez clair de ce que contient la balance courante :
Ainsi, dans le cas de la dette grecque, il faut regarder qui détient cette dette. Et se demander du coup s'ils ont franchement intérêt à voir la Grèce faire défaut :
La crise grecque en six questions
Le Figaro, Claire Gallen, 26/03/2010 (en Français )
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010 ... tions-.php
En premier détenteur de la dette grecque, on trouve les français, et les allemands. Ben oui vos assurances vie en €, qu'est ce que vous croyez qu'il y a dedans ? Ils sortent pas du cul des vaches les 4% de rendement.
On peut donc alors s'intéresser à la balance courante des pays de l'Europe et voir à quel point l'euro a été un piège pour tous les pays du sud de l'Europe qui se sont fait littéralement aspirer leurs économies par l'Allemagne qui s'est fait un euro sur mesure pour elle même, et qui n'est en fait que le Deutsch Mark appelé différemment :
Voici des graphiques sortis de cet
excellent site de statistiques :
France :
balance courante
balance commerciale
Allemagne :
balance courante
balance commerciale
La France remontait superbement la pente jusqu'en 1998, avec un prix de l'immobilier très bas qui permettait de faire supporter des salaires pas trop élevés, une monnaie saine et une épargne orientée vers l'économie. L'Allemagne, elle, en revanche, avait une balance commerciale et courante dans le rouge depuis les années 70. L'Allemagne, en imposant avec le passage à l'euro, sa monnaie de protestant austère à la France, a
dégradé fortement la compétitivité du pays en lui imposant une monnaie trop forte et en poussant ses habitants dans les affres de la bulle immobilière (avec des taux d'intérêt trop bas). Et l'Allemagne a ainsi pu aspirer les emplois français chez elle. En gros, pour le dire autrement, les gens qui disaient non à l'euro avant le vote sur Maastricht avaient parfaitement raison et
tous les bonimenteurs qui vous ont vendu le oui, ont littéralement ruiné le pays. On peut désormais se demander si ils savaient ce qu'ils faisaient. En gros, la question qui se pose légitimement désormais, c'est "
traitres" ou "
imbéciles" ?
Et on voit très bien également dans ces graphiques qu'
il n'y a pas de compétitivité intrinsèque et naturelle allemande. Tous ses indicateurs étaient dans le rouge, contrairement à la France, avant le passage à l'€.
Car leur monnaie trop forte qui avantage trop les rentiers étouffe la croissance.
Et en remplacement de Trichet, il est déjà question de mettre Axel Weber à la tête de la BCE, un allemand partisan d'un euro ultra fort, et qui va graver dans le marbre que l'euro n'est en fait que le Deutsch Mark...
Il va falloir ouvrir les yeux... Les ouiouistes de Maastricht ont en fait vendu la France à l'Allemagne. Et cons comme sont nos dirigeants, je pencherais plutôt pour le fait qu'ils aient fait ça gratuitement en plus...
Pour les pays du Sud de l'Europe, alors qu'ils étaient régulièrement déjà en balance courante négative, l'euro, en interdisant les dévaluations, a fini de les ruiner. Balances courantes :
de la Grèce :
du Portugal :
de l'Espagne :
L'
Italie est elle, en gros, dans la même situation que la France :
Les
Pays Bas sont eux, en gros, dans la même situation que l'Allemagne :
Et on peut donc étendre le constat du dessus à "les ouiouistes de Maastricht ont en fait transformé l'Europe du Sud en vassal et en colonie de l'Europe du Nord".
Enfin, un autre point très intéressant, c'est de regarder l'état de la balance courante et de la balance commerciale des pays de l'est :
Slovaquie :
balance courante :
balance commerciale :
Pologne :
balance courante :
balance commerciale :
Leur balance commerciale est restée négative et leur balance courante s'est même fortement dégradée. Ces pays se font eux aussi littéralement aspirer par l'Allemagne et ne sont pas du tout en train de se développer
Ils se font juste exploiter. On y paye les salariés le minimum, et on rapatrie l'intégralité des profits, en empêchant ainsi tout capital privé de se former dans ces pays, les gardant de ce fait tous salariés et dépendants du capital allemand.
Tous les pays européens se sont vraiment fait avoir. L'Allemagne, face à un véritable gouffre démographique, a utilisé l'Euro pour transformer tous les pays d'Europe en vassaux, et
tous les travailleurs européens travaillent désormais pour payer le tribut aux allemands et leur payer leurs retraites.
Le suicide démographique allemand en 2010 et leur modèle de société déflationniste et mortifère* en image
Dans de telles conditions, il n'y a que deux options. Soit les français rejoignent les allemands dans leur modèle de société
mortifère*, pour les battre à leur propre jeu (ça je n'y crois pas et je ne nous le souhaite vraiment pas). Soit il va falloir sérieusement songer à
sortir de l'euro. Autant se couper une main tout de suite qu'un bras plus tard. Car sur la durée, ces déséquilibres finiront de toute façons par forcer la France à renier cette monnaie débile qui va la pousser à la faillite (au sens propre, pas figuré).
(* Par mortifère, j'entends que, de toutes façons, ce modèle est profondément injuste et n'a rien d'autre à offrir que la mort de la méritocratie, la mise en place de la société d'héritage, et l'envoi massif des jeunes actifs et de leurs enfants aux restaurants du cœur pour payer les thalassothérapies des vieux rentiers sur leur
épargne odieuse.)