wiz79 a écrit :lescargot a écrit :
Pour moi les types qui nous expliquent à usure les vertus réputés des "pilotes" de l'économie marxisto-keynésienne qui nous ont plantés en expliquant que selon un ouvrage de.....1854, ce serait çà où le déluge sont des malades.....
ou des chinois.
...sauf qu'aujourd'hui les chinois tirent finement parti de leur stratégie de "rattrapage" de l'occident initialisée il y a 20 ans au moins pour employer chez eux aujourd'hui les solutions inventées par les "pays développés" y a 50 ou 100 ans, et qui fonctionnaient encore chez ceux-ci il y a #20 ans, mais en fait plus vraiment aujourd'hui.
La bonne stratégie pour des "émergents" en automne ou en hivers est de laisser les "pays développés" inventer et mettre en place les futures "bonnes idées" du nouveau cycle qui s'annonce, et de continuer d'appliquer chez eux les poncifs anciens des "pays développés" tant que ces poncifs marchent encore, c'est à dire tant qu'ils ont encore un retard suffisant sur les "pays développés" pour que, ce qui est devenu inopérant chez ceux-ci fonctionne encore assez bien chez eux....
wiz79 a écrit :
Marxisto-keynésien, c'est tellement vide de sens comme expression.
çà a le sens des théses marxistes complétées, ou assaisonnées, de thèses keynésiennes ou réputées telles, cad essentiellement une focalisation sur la demande plutot que sur l'offre, ainsi que sur la gestion (ou la manipulation....) des agrégats monétaires, plus une adhésion au credo marxiste sur le rendement marginal décroissant de l'investissement productif, la "valeur" éventuellement crée par les acteurs économiques de part leurs décisions + ou - pertinentes en matière d'investissements industriels étant étant niée par principe....
C'est à peu près le "consensus mou" actuel de la presse française, y compris parfois celle réputée "de droite"
wiz79 a écrit :
Et toujours la sempiternelle référence à 1854, vide de sens aussi. Arrêtez donc de vous accrocher au passé.
Pour moi, on est collé depuis 15 ans environs dans une dialectique ancienne à propos de la "baisse réputée du taux de profit", qui amènerait une stagnation économique parce-que l'"investissement productif" serait en fait de moins en moins productif avec pour conséquence une "baisse du revenu des entrepreneurs" et donc un flux d'"investissements productifs" qui aurait en plus vocation à diminuer à cause de cette baisse de revenu....
Cette dialectique correspond à 3 doctrines + ou - anciennes, réputés connues et très différentes :
- La doctrine de D.Ricardo (1817) : Selon cette doctrine, les entrepreneurs (<=> "industriels"....) auraient vocation à se faire bouffer par les rentiers (<=> "propriétaires fonciers..."), parce-que la croissance doit amener un développement de l'agriculture sur des terres marginales et donc une augmentation en valeur et également en % de la rente foncière sur les terres agricoles anciennement cultivées ("rente différentielle"....), alors que les revenus industriels seraient amenés à regresser à cause d'une "maturation" naturelle de l'industrie, d'un sur-investissement des entrepreneurs dans leurs moyens de production, d'une conccurence forte, et, surtout d'une absence de mécanisme de "rente différentielle" entre industriels, puisque leurs coûts de production sont, ou seraient, similaires.
Ricardo considère que le revenu des travailleurs (<=> "ouvriers"...) doit demeurer à peu près constant et indexé sur le prix des produits alimentaires
- La doctrine de K.Marx (1854) : Selon cette doctrine, 100% de la "valeur" de la production d'une entreprise serait dus à la "valeur travail" des ouvriers de cette entreprise et 0% de cette valeur ne pourrait correspondre à la compétence de ses dirigeants où à la pertinence et au fonctionnement normal des machines et autres investissements réalisés par cette entreprise. Dans cette logique, les profits des entreprises sont entièrement dus à de la "valeur travail" réalisées par les ouvriers de l'entreprise et non payés par l'entreprise en tant que salaires ("extorsion..."), et, le "taux de profit" serait ce profit divisé par les "capitaux investis", avec une distinction importante chez Marx entre "capital fixe" (<=> machines...) et "capital variable" (<=> fond de roulement...).
Marx semble intimement convaincu que le rôle principal des machines dans une entreprise industrielle est de fournir des arguments à la direction pour extorquer un peu plus de "valeur travail" non payée aux ouvriers et absolument pas d'augmenter la valeur de la production de l'entreprise à quantité de travail constant, ce qui serait contradictoire avec sa théorie de la valeur-travail. Dans cette logique-là, l'investissement d'un entrepreneur dans des machines supplémentaires est considéré comme de moins en moins rentable, puisqu'on parle ici exclusivement de rapports de force et d'extorsion réputée de la valeur travail des produits fabriqués par l'entreprise et pas de productivité au sens classique, et parce-que Marx exclu complètement et à-priori l'idée que la production de l'entreprise avec ces machines pourraient avoir une plus grande valeur du point de vue des clients, tout en demandant moins de travail aux ouvriers de l'entreprise.
En fait Marx tourne en rond sur son concept de "valeur-travail" qui l'amène à postuler que seuls les ouvriers, et non pas les ingés ou les commerciaux, créeraient de la valeur, et à conclure qu'une Trabant "vaut" autant qu'une Rolls s'il a fallu autant d'heures d'ouvriers pour produire ces 2 voitures.
- La doctrine de N.Kondratieff (1924) : Kondratieff lui-même ayant traité exclusivement de conjoncture et pas de théorie-éco dans ses ouvrages (par crainte des "théoriciens" moscoutaires de 1924 ?....), parler de "doctrine kondratievienne" est plus une inférence ou une extrapolation qu'un fait historique, mais çà me parait en fait une extrapolation tout à fait licite en 2010. Donc, comme mentionné dans un de mes posts précédents, la "doctrine kondratievienne" correspond à mon avis à l'étude de phénomènes de non-linéarités inter-générationelles dans la transmission de la connaissance, qui font que la pertinence des milieux dirigeants et des doctrines ou "bonnes recettes" mises en oeuvres pr ces milieux dirigeants évoluerait fortement dans le temps avec une période correspondant à la durée d'une vie humaine, ou d'une vie humaine active, excluant l'enfance et les éventuelles périodes de retraite totalement inactive.
En pratique les décisions économiques, dont les décisions d'investissement, seraient le plus souvent : assez bonnes au printemps, bonnes pendant l'été, passables pendant l'automne et mauvaises pendant l'hivers à cause de la plus ou moins bonne pertinence des doctrines et/ou recettes qui fondent ces décisions.....
Donc, en continuant de marteler sur les poncif marxistes de base, vous proclamez votre attachement aux doctrines et aux bonnes recettes de 1854 alors que le problème à résoudre est que les doctrines et les bonnes recettes qui marchaient encore en 1995 ne marchent plus en 2010
wiz79 a écrit :En fait j'ai l'impression que personne sur ce forum ne parle exactement de la même chose en évoquant Kondratieff
C'est en effet le principe des concepts-valise.
...amha, le pb. c'est surtout que n'importe-qui peut assez facilement dire nimporte-quoi pourvu que çà mousse en théorie-éco réputée, parce-que le discours de théorie-éco ressemble superficielement à un discours journalistique à la Nouvel-Obs ou assimilé, et que la plupart des lecteurs sont incapables de comprendre qu'il ne s'agit pas en fait de théorie-éco mais seulement d'une salade politico-marketing non réellement argumentée