Goldorak2 a écrit :
Le crédit crée l'argent.
Lorsque quelqu'un s'endette -et que la banque accepte le crédit-, la banque crée crédite la personne.
Avec cet argent, l'emprunteur a du vrai argent qu'il peut changer en vrai billet, faire des chèques, dépenser.
Il gagne aussi une dette qu'il doit rembourser. Plutôt que capacité d'endettement, c'est la capacité à rembourser qui importe...
Pourquoi la banque accepte ? Parce que le client doit rembourser moyennant intéret. Elle va probablement prendre des gages...
Et pourquoi y a t'il intérêt : parce que la banque a des frais (les bâtiments banque, le banquier, les infrastructures) et assume le risque
de défaut de l'emprunteur qui planterais la banque.
L'emprunteur, avec cet argent, va être plus productif et gagner plus d'argent grace à l'achat de matériel ou prestation. Ou va s'épargner une dépense.
Par exemple, un bucheron est pauvrement équipé d'outils manuels. Il est capable de couper 10 stères par jour avec sa hache et sa scie à bras. Qui lui rapporte 1.
S'il s'endette pour acheter une tronçonneuse, il sera capable de couper 40 stères par jour. Il gagnera 3 (il faut baisser ses prix pour gagner des part de marché).
Avec le surplus dégagé, il remboursera la banque (disons 1) et gardera de la marge (donc 2) pour lui.
Le bucheron a doublé ses revenus grace à ce prêt et cet argent ex nihilo.
Lorsqu'il remboursera son emprunt à la banque, l'argent crée au départ est détruit. Mais le bucheron gagne 2 fois plus qu'avant. Et la banque a obtenu des intérêts.
L'argent a été crée ex nihilo.
Puis détruit lors du remboursement. Mais il a entre temps permis un surplus de richesse pour l'emprunteur et pour la banque (les intérêts).
Mais le cycle continue. Car avec ses revenus de 3, le bucheron va demander des services à d'autres. A commencer par le fabriquant de tronçonneuse...
mais aussi d'autres biens et services.
Qui vont répondre à la demande, éventuellement en augmentant leur production, donc vraisemblablement en empruntant (et en créant de la monnaie).
Il va aussi être imité : les autres bucherons s'équipent.
Comme nous sommes en expansion (plus riche, plus productif, plus nombreux) il y a (presque) toujours plus d'emprunt nouvellement contractés que de remboursements
d'emprunts anciens à un instant t.
Le crédit crée l'argent... et permet d'avoir immédiatement du capital. Et avec une idée et du travail, on transforme ce capital en surplus de richesse.
Raisonnement parfait, ou presque.
Bon, maintenant, qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire avec tout ce bois ?
Tu admets toi-même que notre brave bûcheron va être imité par de non moins braves collègues.
Donc, la production totale de bois va être exponentielle. ( Mais les forêts ne savent pas encore croître de façon exponentielle... )
Les prix vont chuter. ( C'est un cas d'application de la loi des rendements décroissants, il me semble. )
Comme nous sommes en France, l'état va créer un Fonds Unique de Cadrage du Keruing
( c'est un bois... )à la filière bois, avec un prix minimum garanti... puis des quotas...
puis le n'importe quoi habituel...
Il me semble que la crise actuelle est, entre autres, une crise de surproductivité de certains secteurs anciens, qui s'ajoute à l'incapacité
de découvrir de nouveaux secteurs à développer, secteurs capables de rencontrer une véritable demande.
Les difficultés des constructeurs automobiles ne sont pas dues à leur incapacité de produire plus. ( Réponse : prime à la casse. )
Les difficultés des producteurs laitiers ne sont pas liées à leur incapacité de produire plus. ( Réponse : prix régulés, après une brève phase de presque libéralisation demandée par les producteurs eux-mêmes... )
etc, etc...
Pour trouver de nouveaux gisements de richesse pour la production desquelles il serait justifié de s'endetter, il faut des ingénieurs ( des vrais... ), des inventeurs,
des chercheurs ( en sciences dures, bio comprise. ) Justement les métiers sur lesquels notre société s'essuie les pieds : les gamins veulent devenir radiologues ( <= pognon sécu ), avocats, travailler dans le droit, le marketing...
Notre société vieillissante, désireuse de conserver les rapports de force financiers entre générations, est incapable de produire de l'innovation.
Tout est fait pour freiner, stopper, endiguer, tout ce qui pourrait être nouveau (bioéthique... )
Tout ça se paie et se paiera. Mais comme c'est une mort lente, ça ne se voit pas, et on se dit sinon qu'on peut encore un peu continuer comme cela.
Cela me fait irrésistiblement penser à Obélix Cie : ''
avez-vous essayé le menhir égyptien ?''
Ce que dit Pimono est exact.