Un an plus tard, le "décrochage brutal" grâce au "niveau très bas des taux" a-t-il était évité comme l'avaient prévu les notaires ?
En Bretagne, l'immobilier résiste sur le littoral, mais les prix chutent dans les terres
Lemonde / 08/08/14
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« Il est à nouveau possible de trouver en Bretagne un appartement à moins de 1 000 euros le mètre carré ou une maison à moins de 120 000 euros. » Me Pierre-Luc Vogel, vice-président du Conseil supérieur du notariat et notaire à Saint-Malo, fait le constat que partout dans la région, les prix baissent. Si quelques stations résistent, elles se comptent sur les doigts d'une main.
« Jusqu'en 2012, la majorité des stations bénéficiant d'une image de marque très forte comme La Baule, Carnac ou Dinard avaient effectivement résisté au retournement de la conjoncture, mais aujourd'hui le recul des prix est général », écrivent les notaires bretons dans leur dernier baromètre de l'immobilier.
A La Baule, station pourtant prisée des Parisiens, les prix des biens situés sur le littoral ont baissé d'au moins 10 % par rapport à leur sommet, et le repli atteint rapidement 30 %, voire 40 % quand on s'éloigne des plages. Les appartements proposées à la vente n'ont jamais été aussi nombreux, et beaucoup de constructions datant des années 1960 et 1970 ont mal vieilli. Un appartement avec vue sur la mer se vendait entre 6 000 et 7 000 euros le mètre carré avant la crise. En cas de travaux important, son prix peut désormais tomber à 4 500 euros
« La baisse n'est pas finie, annonce Franck Leroy, qui tient une agence Guy Hoquet à La Baule. Notre marché étant constitué à 70 % de résidences secondaires, les acheteurs peuvent facilement décaler leur projet d'acquisition dans le temps. »
Trop loin de la capitale pour attirer les Parisiens et leur pouvoir d'achat, le Finistère souffre. Par exemple, il est possible de trouver un appartement bien situé à Dournenez pour moins de 100 000 euros et une petite maison avec un budget de 150 000 euros à Morlaix, ce qui n'était pas envisageable avant la crise
« Ce type de bien n'a perdu que 12 % depuis 2008 car la demande est forte, poursuit le notaire malouin. En revanche, pour les autres, c'est beaucoup plus difficile. Je n'ai jamais vu autant de biens à la vente ! » Dès qu'il manque un parking ou un ascenseur, ou qu'il y a des travaux importants à réaliser, les prix chutent.
Dès que l'on s'enfonce dans les terres, les baisses des prix sont spectaculaires. Le repli atteint rapidement entre 15 % et 20 %, voire davantage s'il y a des travaux.
De façon générale, les maisons de campagne des années 1970 éloignées des agglomérations souffrent, surtout si elles n'ont pas été rénovées. « Il y en a beaucoup à vendre car leurs propriétaires, en vieillissant, souhaitent se rapprocher des centres-villes »
« Avant la chute de la Bourse en 2007, on voyait des Parisiens prêts à dépenser plus d'un million d'euros, explique un notaire de Dinard. Désormais, leur budget est plutôt compris entre 400 000 euros et 500 000 euros. »
C'est dans les biens dits « de prestige » que les baisses de prix sont les plus marquées. Une grande maison d'architecture classique de 500 m2 située sur la place principale de Dinard avec vue sur la mer, initialement proposée à 4 millions d'euros, attend toujours un acheteur, malgré un prix récemment ramené à 2,5 millions d'euros.