Editeur : L'Expansion
Auteur : Sébastien Pommier
Date 28/02/2017
Dès le 1er juillet, Bordeaux sera aux portes de Paris. Grâce à la ligne à grande vitesse (LGV), il sera possible de rallier les deux villes en 2h04 contre 3h15 aujourd'hui. Une performance rendue possible par le nouveau tronçon entre Tours et Bordeaux,
De grandes entreprises en ont déjà profité pour délocaliser des centres de décision. C'est notamment le cas de Thales ou de Dassault qui accompagnent la montée en puissance de l'aéronautique civil sur la métropole, historiquement plus orientée sur le militaire. "Thales a transféré une centaine de personnes de la région parisienne sur Bordeaux en ouvrant un important centre d'innovation"
Autre pan de l'économie à profiter de cette attractivité, le digital. "Dans ce secteur, beaucoup de boites sont très agiles, leurs créateurs bougent partout et ils se sont installés en sachant qu'avec Paris à deux heures, cela facilitera les échanges"
la future ligne permettra "une croissance de 20 à 30% du tourisme d'affaires" avec un trafic passagers pouvant atteindre 20 millions de voyageurs par an, soit une augmentation de 20% sur cet axe.
A l'inverse, la fréquence des trains (environ un par heure), devrait "entraîner une réduction de l'ordre de 5 à 10 % des nuitées dans le centre-ville"
Avec une augmentation de plus de 7% sur an, Bordeaux décroche la palme de la plus forte hausse des prix immobiliers en 2016.
"En fait c'est une croissance très rapide, explique à L'Express l'économiste Michel Mouillart, responsable du baromètre LPI-SeLoger. Il y a eu une petite embellie au printemps 2014, on était à 3200 euros/m² en moyenne. Mais depuis l'été 2015, c'est l'affolement. Comme partout, il y a eu un petit contrecoup début 2016, mais cette année on dépasse déjà les 4400 euros à Bordeaux".
Seul hic, il s'agit essentiellement d'investissement locatif (60% des transactions selon des responsables du réseau Guy Hoquet cités par Les Echos) et les Bordelais ne profitent que très peu de cette bulle (moins de 20% des transactions). Avec le boom de la location entre particuliers, type Airbnb ou Abritel, Bordeaux est en train de subir les effets de bord que connait justement la capitale.
"Le problème de Bordeaux, ce n'est pas sa très forte attractivité résidentielle, c'est bien son attractivité économique qui n'atteint pas le même dynamisme. On sait bien que l'emploi, notamment celui du conjoint pour les familles nouvellement arrivées, n'est pas au même niveau, même si la situation s'améliore.