Date : 26/09/2018
Une mairie squatte un bâtiment public pour reloger des travailleurs migrants
À Montreuil (Seine-Saint-Denis), le maire communiste a pris un arrêté de réquisition pour utiliser les 15.000 m² de locaux vides de l’Afpa. Il compte y loger les travailleurs migrants du foyer Bara qui tombe en ruine, faute de réparations.
Aux grands maux, les grands remèdes. Le maire communiste de Montreuil (Seine-Saint-Denis) lassé des discussions infructueuses avec l’État pour la remise en état du foyer Bara destiné aux travailleurs migrants a choisi de les reloger lui-même. Il a affiché ce matin à 6 heures sur les locaux historiques de l’Agence de formation professionnelle des adultes (Afpa) un arrêté de réquisition administrative. Immédiatement, 150 des 250 travailleurs migrants du foyer Bara ont pu pénétrer à l’intérieur des locaux, comme le rapporte France Info. «J’en ai marre de la bureaucratie, marre des lenteurs, de cette organisation qui broie les hommes à la fin», a déclaré l’élu à la radio.
Cette décision intervient après deux ans et demi de discussions avec l’État pour tirer les résidents des conditions indignes où ils vivaient. Dans la nuit de jeudi à vendredi, l’élu avait déjà dormi dans le foyer Bara pour dénoncer l’insalubrité des locaux. Il y a constaté une «menace grave, urgente et avérée» pour les résidents du foyer. «Il y a des rats, ils dorment dans des chambres beaucoup trop petites, dans des couloirs, près des toilettes. C’est vraiment horrible», dénonce le maire communiste.
S’estimant arrivé dans une impasse, sans réponse sur ses dernières propositions, l’élu a choisi de réquisitionner ces 15.000 m² de l’Afpa, des locaux vides depuis 2015 selon les affirmations du maire. L’édile et une partie du conseil municipal ont pénétré dans le bâtiment selon les constatations effectuées sur place. Les CRS ont rapidement encerclé les lieux.