seb-seb a écrit : ↑28 sept. 2018, 08:01
caroline77 a écrit : ↑28 sept. 2018, 06:09
Ces salaires jamais revalorisés, avec un coût de la vie qui va en augmentant, est une honte.
(..)
Non, mais nous avons un avancement d'échelon (tous les tremblements de terre...) supposé augmenter le salaire, qui permet à peine de compenser l'augmentation du coût de la vie.
Ca compense ou ca compense pas ?
Ça compense, sauf quand le point d'indice est gelé. (Je crois que tu pourras obtenir des informations sur le sujet auprès d'Ignatius...)
La vérité c'est qu'un fonctionnaire en fin de carrière gagne plus qu'un fonctionnaire en début de carrière.
La vérité c'est que dans beaucoup de métiers qu'on retrouve à la fois dans le public ou le privé (ça peut être le cas pour un comptable, un informaticien, ou un prof, mais pas pour un flic), les chances d'avoir un très bon salaire sont plus faibles dans le public que dans le privé et le salaire moyen est souvent plus faible dans le public.
La vérité, c'est que dans le public, on a quand même largement moins peur de perdre son job et qu'il est plus facile d'obtenir un crédit ou de faire passer un dossier de location pour trouver un logement.
Voilà, tout ça a déjà été dit un nombre incalculable de fois, et il me semble que c'est un peu hors sujet avec le sujet des retraités. (spoiler : je fais moi-même un HS en fin de post, alors, peace!
)
Pour revenir au sujet, je trouve que Vincent92 a déjà dit beaucoup de choses très sensées.
Pour rebondir, de mon point de vue, on a peut-être en France laissé depuis quelques décennies s'installer une mauvaise définition de ce qu'est la pension de retraite et qui pourrait expliquer la grogne actuelle des retraités.
A la base, le système de retraite par répartition (apparu sous Vichy, avant c'était par capitalisation) servait à éviter que des vieillards (c'était un terme très usité à l'époque) ne pouvant plus travailler, se retrouve dans la misère et ne puisse subvenir à leurs besoins élémentaires. Il y avait donc l'idée que les pensions de retraites étaient un revenu destiné à éviter la pauvreté et la pire déchéance économique liée à l'incapacité physique de continuer à travailler. Les personnes qui pouvaient se constituer un patrimoine le faisaient comme cela a toujours été le cas et en profitait pour leurs vieux jours, et ceux qui n'avaient pas pu devaient se contenter de leur retraite ce qui était mieux que rien (c'était donc une avancée).
Aujourd'hui, quand on interroge les gens (et d'ailleurs surtout les principaux intéressés), ce même système par répartition (alors même que les ratios actifs/retraités sont beaucoup moins favorables) devrait maintenant être censé leur permettre de maintenir un niveau de vie équivalent sans avoir à taper dans leur patrimoine pour couler des vieux jours heureux. Et en plus, ils voudraient des augmentations (en plus de l'inflation), parce que, vous comprenez, c'est quand même pas facile tous les jours, la retraite, on a beaucoup de mérite.
Alors, d'accord, je ne peux pas leur en vouloir, chacun voit midi à sa porte, mais avec un état en déficit chronique, je me demande s'il ne serait pas nécessaire (idem pour l'assurance chômage) de revenir progressivement à des fondamentaux : la retraite sert à garantir que personne ne se retrouve dans la misère une fois qu'il ne peut plus travailler, il faut un minimum vieillesse décent, mais il n'est peut-être pas utile de maintenir des niveaux de taux de remplacement aussi élevés qu'aujourd'hui pour ceux qui ont eu de hauts salaires, ça c'est le job des systèmes de retraites complémentaires : on baisse les cotisations retraites pour tout le monde, et à chacun de décider comment il financera le superflu de ses vieux jours, retraite complémentaire privée ou constitution d'un patrimoine par d'autres moyens (immo, actions, etc.).
C'est à mon sens un sujet qui rejoint fortement celui de l'assurance chômage (voilà mon HS
). A quoi cela sert-il? Maintenir un niveau de vie quasi constant pendant 2 ans, ou bien aider à tenir sans superflu pendant un période de transition, voir aider à une transition vers un niveau de vie réduit si on a pas retrouvé un aussi bon poste. J'ai dans mon entourage des gens qui ne voient pas le problème à se prendre 6 mois pour faire le tour du monde sur le dos de l'assurance chômage, parce que quand même "ils ont cotisés plein pot pendant 10 ans" avec un revenu à peine diminué. Là, je ne rejoins pas Vincent92 qui estime devoir pouvoir trouver
sereinement un poste qui exige des
qualifications équivalentes. Bah si au bout de 6 mois, il n'a pas retrouvé le job de ses rêves, je sais pas si cela devrait être la fonction de l'assurance chômage de le conforter dans un souhait qui n'est peut-être pas en rapport avec la réalité du moment.
Bref, revenons-en à la fonction initiale des mécanismes de sécurité et de solidarité qui ont été mis en place, clarifions-les auprès des gens pour qu'ils arrêtent de penser que tout leur est dû, arrêtons d'infantiliser et de déresponsabiliser tout le monde (pas besoin de faire vos calculs pour bien vivre à la retraite, l'état s'en charge pour vous, pas besoin de vous remettre en question si vous ne retrouvez pas de job selon vos prétentions au bout de 6 mois, l'état est là pour caresser votre égo). Et peut-être que ce sera plus simple d'avoir des systèmes à l'équilibre. Et du coup, peut-être qu'on aura à nouveau un peu d'argent à remettre dans l'éducation et le maintien de l'ordre.
Conclusion : ces chiffres sur les niveaux de vie des retraités sont peut-être le signe que ce n'est plus sur cette catégorie de population (hors minimum vieillesse) qu'il faut réaliser un gros effort financier, mais la logique électorale risque de me contredire...