Mais oui, elle est le fruit d'une Production, mais pas des rentiers eux-mêmes.pimono a écrit : ↑20 nov. 2018, 15:18saturne a écrit : ↑18 nov. 2018, 21:28
Simplement parce que ce n'est pas soutenable et que ceux qui produisent ce que les rentiers prélèvent au passage vont décider de mettre un coup d'arrêt. Car ils ne peuvent pas cesser de produire la richesse dont les rentiers (et eux-mêmes) se gavent. Si leur système de production devient dysfonctionnel par excès de parasitisme (de "rentisme"), alors la solution des Producteurs sera de tuer le parasite, pour préserver le système de production.
C'est que la solution inverse (finir de tuer le système de Production pour préserver la Rente) ne marche pas.
Pourquoi la richesse des rentiers ne serait pas considérée comme le fruit d'une production à part entière ?
Les rentiers sont ceux qui obtiennent un revenu sans le produire eux-mêmes mais en le prélevant sur le revenu des (salariés, professionnels, investisseurs/actionnaires).
Ce qu'on appelle une rente est un prélèvement sur les Revenus produits qui sont réellement produits par d'autres. Cest un "impot privé"
Mais faut raisonner dans le cycle : la Production, tu la monétises dans un Revenu (=travail ou service), qui sert à une Dépense (épargne et consommation).
Economie = { P -> R -> D (e+c) }
Il y a la taxation publique sur le Revenu ou sur la Dépense, mais c'est simplement une redistribution (services publics).
La taxation publique ne compte pour rien dans le système de production (dans son principe). Les économistes en font (en faisaient) souvent abstraction
Mais il y aussi une part de taxation privée sur le Revenu ou la Dépense, ce qu'on appelle "la rente".
Elle arrondit les angles : des bailleurs pour loger des gens, des royalties pour les artistes, des oisifs pour remplir les théatres et faire du luxe.
Dans un système bien portant, en fait la rente est simplement dépensée/épargnée.
Puis tu recommences le cycle,
Quand la rente est normale, ça ne pose pas de problème.
Tant que le taux de la rente est inférieur au taux de croissance, le cycle économique n'est pas altéré, tout au plus il est ralenti,
C'est un peu Piketty qui explique très bien le principe (sauf qu'il comptabilise l'immobilier comme un Capital, alors que c'est un coût, une Dépense!)
Mais si la rente grossit artificiellement, si elle est hors-contrôle, elle peut aggraver le ralentissement économique qu'elle provoque,
Dans ce cas-là, la rente n'est plus un luxe marginal, elle se transforme en une véritable extorsion privée.
Elle "décapitalise" la société, c'est à dire qu'elle prend sur le Capital, au lieu de prélever sur le surplus de richesse produite à chaque cycle.
Bref, les rentiers on s'en tape, du moment qu'ils restent marginaux, que leurs prélèvements sont inférieurs au taux de croissance.
Je les vois comme les héritiers des grands propriétaires fonciers vis à vis des grands capitalistes de la révolution industrielle.
Régulièrement, il y a un clash, on les zigouille ou on les ruine pour ramener leur taux de prélèvement en dessous du taux d'accumulation de capital productif, puis c'est reparti pour 50 ans de croissance. Ça donne ce qu'on appelle les grands cycles structurels.
On est arrivé, je crois que tout le monde le pressent, à la fin d'un cycle structurel. Ce ne sont plus les rentiers de l'ancien régime, ni les propriétaires fonciers de la révolution industrielle, ni les rentiers de l'expansion coloniale européenne... Maintenant, ce sont les rentiers de l'immobilier. Partout dans le monde d'ailleurs.
Sous contrôle de chaque pays il y a 3 types de rentes : (il y en d'autres, mais internationales, royalties, géopolitique...)
-- financière : via la rentabilité des livrets d'Etat (c'est la collectivité qui paie leurs intérêts)
-- pensions de retraites à charge du système (caisses de retraites spéciales, sectorielles) .
-- immobilières: bailleurs ou plus-valistes qui prélèvent leur "taxe" directement sur le salaire des locataires ou le salaire de leurs acheteurs (via emprunt)
Depuis 2008, on a rabotté les revenus des livrets -- Et bien sûr, gelé les salariés du public.
Qui sont les prochains ? C'est le grand doute qui plane : Rabotter les retraites ou rabotter l'immobilier ?
Ou les deux. Ça dépend si la classe politique se renouvelle dans les mairies, car jusqu`à Hollande, pas question de toucher à "mon trésor"
En tout cas, on va voir ces 2 groupes dans la rue de plus en plus souvent.
Ce sera mûr quand ils vont commencer à se taper dessus entre eux.
On peut être de la classe moyenne et, en voulant défendre son "niveau de rente", ne pas comprendre qu'on en devient la première victime.
C'est comme cela qu'on interprète les Brexiters, les Catalans, les Gilets-Jaunes. Et les votants de Trump.
Pour décider savoir ce qui va se passer, je crois qu'il faut le regarder comme une question de contrôle public.
Le vrai problème avec l'immobilier, c'est que son extorsion n'est pas sous contrôle direct de l'État, mais sous celui des rentiers (devenus politiciens) eux-mêmes
Les livrets ou les retraites sont déjà sous contrôle public- Le système bancaire est presque devenu un système para-public.
Donc moi je conclus que nous allons assister "rapidement" à la mise sous contrôle du secteur immobilier
Par exemple, un secteur immobilier para-public. Avec des grosses sociétés privées immobilières qui vont rationnaliser et gérer le secteur.
P.S.:
Quand je disais que Pimono tu étais un rentier au RSA, ce n'est pas vraiment ça. En fait, les allocataires ou le RSA ne "soustraient" pas la Richesse.
De toutes façons, ce que tu reçois est sous contrôle de l'État, tu ne décideras jamais ton montant de RSA
(et c'est aussi pour ça que personne ne t'envie ! Ta liberté est une supercherie (vue de loin, je ne sais pas ce que tu en fais, et je ne te juge pas).
Par exemple, si tu te mettais à étudier ou à être youtubeur, et à produire qlq chose, ton RSA je trouverais que tu en tirerais un vrai profit.
Mais là, ça ne profite qu'à toi-même, tu n'en tires rien ? Eh bien tant pis pour toi, si tu ne mérites pas mieux qu'un RSA !