Vincent92 a écrit : ↑14 févr. 2019, 13:07
crispus a écrit : ↑14 févr. 2019, 11:25
Le problème en subventionnant une activité, c'est que la subvention est captée par le prestataire aux dépens du client. Comparer le prix de fenêtres ou des poêles avant et après la mise en place du crédit d'impôt, de la TVA réduite... Perso j'aurais pu changer toutes les fenêtres de ma maison (90 m2) pour ~1500 € avant 2000. Je l'ai fait vers 2005 : le devis avait plus que doublé.
Tu as regardé le prix du pain aussi? C'est incroyable comment ca a augmenté avec l'€!
Plus sérieusement, oui, le prestataire capte une partie (c'est souvent des petites entreprises. Celles dont on parle sans arrêt à la TV et dont on explique qu'il faudrait recentrer les subventions sur elles plutôt que sur le CAC 40) mais c'est le seul moyen si tu veux que les gens fassent des travaux coûteux sans les mettre ou mettre les locataires dans le caca.
Encore une fois, les propriétaires ne travaillent pas pour l'état et n'ont pas forcément les mêmes priorités. Surtout quand on parle de travaux qui coûtent cher pour une économie faible.
C'est un peu le même principe que pour une voiture. Les gens n'ont rien contre changer pour des trucs moins polluant mais c'est aussi une question de POGNON.
Tu comprends les GJ qui se plaignent que les taxes sur l'essence augmentent et qui se sentent piégés mais tu trouves normal qu'on taxe/punisse les propriétaires qui ont les logements les plus énergivores. J'interprète ton manque de cohérence par le fait que tu es juge et partie.
Quand on taxe c'est une injustice scandaleuse, quand on subventionne c'est de la gabegie.
Et quand on laisse agir la main invisible du marché, ça ne fonctionne pas.
Si ça doit coûter disons 30k€ pour isoler une passoire pour faire économiser 150€/mois en chauffage à ses occupants (i.e. passer la facture énergie de 250€ à 100€) et en faire un logement confortable, il faut que le bailleur puisse récupérer dans les 150€ sur le loyer. Ca fait un RoI à 6% brut, environ 3% net. Peut être pas suffisant pour motiver les bailleurs à investir, surtout si ça doit se gérer en co-propriété.
Le problème c'est que dans les faits, ça ne fonctionne pas ou très peu. Les loyers sont grossomodo surface × loyer au m² qui se pratique dans le coin.
Sur quels leviers appuyer ?
Pour orienter la demande en location et en achat vers les logements mieux isolés
- renchérir l'énergie : ça revient à tapper sur les pauvres qui n'ont pas le choix
- sensibiliser sans taper au portefeuille : c'est bien, mais pas suffisant
Pour inciter les bailleurs à faire les travaux
- subventionner les travaux : c'est encore ce qui marche le mieux
- appliquer un bonus / malus sur la taxe foncière ou sur les revenus locatifs en fonction du DPE : encore faudrait-il avoir des DPE fiables.
Pour sensibiliser, il faudrait aussi disposer d'une échelle de DPE qui ait un sens. Le coup de l'énergie primaire avec le coef 2,58 pour le chauffage électrique c'est une connerie monumentale dans un pays où moins de 10% de l'électricité est produite en cramant du fossile. Ça aurait du sens si on avait des chaudières nucléaires à la maison. En tout cas il faudra penser à réviser ce coefficient, le jour où on sera à 50% d'EnR dans le mix électrique.