Il y a moyen de créer 100 000 logements à Paris IM avec quelques milliards et un peu de volonté politique.
Tu saisis une petite partie des 200 000 logements vides, tu rases la Goutte-d'Or et La Chapelle (20 000 logements), tu reloges les habitants temporairement dans les logements vides et tu construits 1000 tours de 18 étages. Et voilà, 100 000 logements à proximité des RER B, D et E.
Je ne dis pas que c'est la chose à faire. Décentraliser l'emploi qualifié vers les 20 métropoles serait sans doute une meilleure idée.
Mais si on veut garder une classe moyenne à Paris et des gamins dans les écoles, il faut bien organiser le logement. En laissant faire la main invisible aux doigts crochus du marché privé, on se retrouverait avec une ville peuplée de vieux ayant pu acheter leur appartement au XXème siècle, de fils de dictateurs africains, de banquiers-traders (si les machines ne les ont tous pas remplacés), d'étudiants et de jeunes actifs qui vivent à 4 colocs dans 50m².
Faudra juste trouver un autre nom que
logement social,
HLM ou autre joyeusetés qui sentent un peu trop le déclassement. J'ai pas réussi à expliquer à ma femme que Action Logement ce n'était pas un centre d'hébergement pour clochards. Elle ne voulait même pas aller visiter les 20% de logement sociaux dans les résidences privées toutes neuves, par principe. De toute façon, en six mois ils ne m'ont proposé que deux trucs corrects mais loin de tout et rien à Paris et 92 à part une cité blême à Issy-les-Moules, comme quoi le marché privé a encore trop d'importance.
Blague à part, au delà d'un certain seuil, ça va se transformer en modèle à la suédoise :
Voie officielle tellement rigide et impraticable qu'un marché parallèle anarchique se développe.
La première chose à comprendre, et qui est difficile à appréhender depuis la France, c’est que pour louer un appartement (ou une maison) en Suède, il faut être inscrit sur une liste d’attente pendant plusieurs années. Ceci ne signifie pas qu’on attend pour avoir un bon appartement, pas cher et bien situé, mais qu’on attend simplement pour avoir un appartement.
Sept ans d’attente pour un appart’ étudiant
Par exemple, à Uppsala, être inscrit sur cette liste d’attente pendant un ou deux ans permet d’avoir un appartement dans « le quartier qui craint » (Gottsunda, à 8 km au sud d’Uppsala). Attendre plus longtemps permet d’augmenter ses chances d’être bien situé et/ou d’avoir un bon appartement (pour vivre dans le centre, il faudrait compter dix ans d’attente...).
(...)
Par contre, une question vient tout de suite à l’esprit quand on lit cela : que fait-on pendant les années d’attente ? La réponse : on est dans la 'Mot2Cambronne'. Il faut éplucher les petites annonces à la recherche de particuliers louant, sous-louant, ou sous-sous-louant (je ne plaisante pas) leur bien ou une partie de celui-ci en allant sur l’équivalent suédois du Bon Coin, Blocket.se.
Quand on regarde ces annonces, à première vue, on pense que ça va. Je pensais cela aussi, j’ai vite déchanté. D’abord, la plupart du temps, lorsqu’il est écrit qu’un appartement de 60m² est mis en location, cela signifie qu’on peut louer une chambre dans cet appartement de 60m². Ensuite, une partie non-négligeable de ces annonces sont des arnaques. Et enfin – et c’est un point très important –, la très grosse majorité des locations sont des baux de quelques mois.
https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-m ... taire.html
Un autre moyen de régler le problème de l'exode des familles pourrait être d'inciter fortement les administrations et les grandes entreprises établies en petite couronne à acquérir des ensembles de logements à louer à tarif conventionné à leurs employés. Après tout, ce sont elles qui sont responsables de la concentration de la population active à la capitale et de la vie de cons qu'on mène 3h par jour dans les transports. Le Ministère de la Défense fait ça très bien ; quand mes parents sont arrivés à Paris, on a connu deux de ces cités à 0% de racaille, c'était tout à fait vivable, même si en dehors le quartier n'était pas top.