wasabi a écrit : ↑24 avr. 2019, 16:27
JiBéPé a écrit : ↑24 avr. 2019, 16:02
Ce mec a des responsabilités 10 000+ fois supérieures aux miennes et ça l'air de lui paraître normal de confondre l'argent de la boite avec le sien. C'est impossible que ce soit une erreur ou dû à une méconnaissance des règles.
J'ai donc la certitude absolue que 1. il sait très bien que ce qu'il fait est contraire aux règles, et 2. tout le monde (cadres sup) à la direction financière et la comptabilité est au courant de ce qu'il fait. Qu'est-ce qui fait donc que rien n'est fait pour remédier à la situation ?
2 hypothèses :
- soit il ne faisait pas spécialement pression, mais "c'est le grand patron" donc on dit rien, parce que "s'il le fait, c'est qu'il doit avoir une bonne raison";
- soit quelques uns ont essayé de faire respecter les règles, mais ils ont curieusement été rapidement viré ou muté à la concession de Vesoul, donc les suivants ferment leur gueule.
il y a ça, mais pas que, il y a aussi un problème avec les sociétés en cascades
Exemple :
La société A à Paris décide de payer des travaux de réfection à Notre Dame de Paris, ça comprend des études d'architectures, de la rénovation, et l'entretien des espaces verts alentours dont les espèces ont été endommagés par l'incendie. La société A est une grosse société avec des salariés compétents, des audits, des contrôles...
Mais le patron de la société A décide de confier ce travail à la société B qui est détenue majoritairement par la société A sans être une filiale et être consolidée avec. Cette société B est domiciliée dans un autre pays à l'autre bout du monde. Évidemment les salariés de A ne travaillent pas pour B, à l'exception notable du patron de A qui est aussi patron de B. Cette société B est beaucoup plus petite, les personnels ont été nommé plus ou moins directement par le patron de A et les personnels de la société B à l'exception du patron n'ont pas connaissances des obligations ou des actions de A en dehors de ce qui les concerne. La société B reçoit les fonds de A pour "études d'architectures, de la rénovation, et l'entretien des espaces verts " quelque part en France, son patron décide de transférer ces sommes à la société C domiciliée à Paris -à l'autre bout du monde du point de vue de B- et qui fait de l'entretient d'espace verts.
Et finalement le parc du domicile du patron de A à Paris se fait entretenir par C. C'est la même idée avec une société D qui reçoit de l'argent de A pour le même motif mais qui versera ces fonds à E domiciliée à Paris et qui fait de la rénovation et en particulier la construction d'une nouvelle aile au château de A qui est au milieu du parc précédemment cité.
Et ça c'est avec un pays opaque au milieu, alors imaginez vous quand ça passe par Dubaï, Oman, Brésil, Pays Bas, îles vierges Britanniques, Japon, Inde, France, USA... qui sont les pays cités dans les 4 choses que reprochent les japonais -pour l'instant- à Carlos.
Imaginez vous quand il n'y a pas une seule société intermédiaire, mais une cascade de dizaines qui ont à chaque fois un droit local différent.
Bien sûr tu as raison, les transferts entre sociétés et entre pays rendent l'ensemble plus opaque, mais je crois que ça renforce encore plus l'impression de culpabilité de Carlos car cela montre bien une volonté de brouiller les pistes.
D'autre part, je mettrais un bémol à ta description : ce que tu décris est déjà un mode de fonctionnement frauduleux. En effet, en théorie, chaque société doit être dirigée de manière à ce que les actions décidées soient dans l'intérêt de la société en question. Cela veut dire que même si Carlos est patron des sociétés A, B et C, quand il prend une décision au titre de son mandat de dirigeant de la société A, cela doit être dans l'intérêt direct de la société A, idem pour les sociétés B et C. Et cela doit être mesurable et traçable. Si les ressources de la société A sont utilisés dans un intérêt direct autre que celui de la société A, il y a abus de bien social.
Le corollaire de cela est très important : la DF, la compta et le contrôle de gestion, qui sont des organes propres à chacune des société, ont la responsabilité de vérifier que les dépenses correspondent effectivement à des conséquences bénéfiques à l'entreprise et ne peuvent donc pas se cacher derrière le fait que la patron avait plusieurs casquettes pour justifier le fait de ne pas avoir été chercher plus loin.
Dans ton exemple, le comptable de la société A qui verse les fonds à la société B, il est obligé de mentionner à quoi correspond le versement. A tout moment, mais en particulier à la fin de l'année au moment du bilan, la société doit pouvoir justifier ces dépenses, sinon, bon courage pour certifier les comptes. L'image de l'argent qui disparait au bénéfice d'une autre société, sans remise en cause, sous prétexte que le patron de A, B et C est la même personne est donc une simplification : c'est de la responsabilité des fonctions de gestion de l'entreprise de s'assurer que les décisions sont cohérentes avec les intérêts de la boite.
Visiblement, cela n'a pas été fait, d'où mes deux hypothèses sur le pourquoi de la chose (soit ils avaient la trouille de base, soit ils avaient la trouille parce qu'il y avait déjà eu des représailles : la différence entre les deux sera déterminante pour déterminer la peine encourue par Carlos).
Dans tous les cas, il est certain que des gens savaient que ce que Carlos faisait n'était pas net et cela a continué des années. Je pense qu'on assiste en bonne partie à un bal des faux-culs ces derniers mois (tout le monde semble tomber des nues), mais je ne vais pas pour autant plaindre Carlito, qui l'a bien cherché. Ça l'emmerde d'être le seul à tomber, il va forcément essayer d'en entraîner certains dans sa chute, il n'empêche qu'il s'est bien gavé et qu'il risque gros.