On parle peu du Jet Stream.
C'est pourtant lui qui gouverne la circulation atmosphérique. Or il semble que le réchauffement très rapide de l'Artique affaiblit le Jet Stream, lui fait faire de plus grandes ondulations, le ralentit. En effet le Jet Stream se forme principalement à cause du gradient de pression et de température entre l'équateur et le pôle. A la suite de cet affaiblissement les évènements extrêmes se multiplient, et cela plus tôt que ce que prévoyait le GIEC.
Un article explicatif chez Usbeck et Rika sur le sujet, début 2019 (plutôt orienté vagues de froid) :
https://usbeketrica.com/article/austral ... climatique
Je cite :
Changement en cours
Dans un texte publié sur The Conversation, la spécialiste du changement climatique et professeure à l’université Rutgers, Jennifer Francis, argumente également en faveur d’un lien entre réchauffement planétaire et multiplication des épisodes de grand froid dans le Midwest. Elle explique que le vortex polaire est en fait la combinaison de deux vortex empilés l’un sur l’autre. Le vortex polaire stratosphérique, qui tourne autour du pôle Nord à 50 km d’altitude, repose sur un autre tourbillon, à 10 km d’altitude, plus connu sous le nom de jet stream et qui est impliqué dans la formation des hautes et basses pressions qui déterminent la météo sous nos latitudes au quotidien.
Or, écrit-elle, non seulement la Terre se réchauffe mais l’Arctique se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne du reste du globe. En conséquence de quoi, le différentiel de température et de pression entre l’air arctique et celui qui se trouve en dessous diminue, ce qui affaiblit les vents du jet stream. « Et de la même manière qu’une rivière au courant faible emprunte souvent une route sinueuse, un jet stream au courant ralenti a tendance à serpenter ».
En « serpentant », le jet stream provoque des vagues d’énergie qui peuvent ensuite perturber le vortex stratosphérique, envoyant certains de ces morceaux perturber la vie des Américains. Autrement dit, le réchauffement climatique pourrait augmenter les perturbations du jet stream et donc les périodes de froid extrême. À l’instar de ces collègues, Jennifer Francis précise que cette relation entre les deux phénomènes n’est pas encore démontrée, même si un lien est de plus en plus suspecté. Des études soulignent quoi qu’il en soit que le vortex polaire est en train de changer.
Canicules à la chaîne
À l’autre bout du Pacifique, au moment même où l’Amérique plonge sous les -50°C, l’Australie bout sous une fournaise approchant les 50°C.
Autre article, après la canicule de 2019, écrit par Vincent Mignerot, collapsologue, non scientifique, mais la présentation est bien faite...
https://dr-petrole-mr-carbone.com/canic ... que-prevu/
Ce que montrent les simulations des scientifiques et leur étude des relevés de températures, c’est que l’ondulation exagérée du jet stream favorise des situations pendant lesquelles ce déplacement atmosphérique se ralentit ou, même, se stoppe, particulièrement lorsque le courant jet établit six à huit ondes autour du globe. Ainsi, un anticyclone vient se caler dans la crête de l’onde (côté chaud donc), tandis qu’une dépression va se coincer dans le creux (côté froid). Et quand, un anticyclone est calé à l’ouest et à l’est par des dépressions, les météorologues parlent de blocage Omega (d’après la forme que prend alors le courant jet). C’est la configuration de la situation météorologique de la fin du mois de juin 2019, comme c’était celle de la canicule 2003. Si on se trouve du côté de l’anticyclone, on peut donc se retrouver sous une chaleur qui remonte du sud, partie du globe la plus chauffée, et qui persiste et peut devenir accablante. Mais si on se retrouve du côté de la dépression ce sont des pluies diluviennes qui peuvent s’abattre, comme celles qui ont provoqué en 2010 des inondations touchant des millions de personnes au Pakistan alors que la Russie était touchée par une vague de chaleur historique.
Ayant examiné de nombreux modèles climatiques différents et de multiples données d’observation, des scientifiques ont montré que les conditions favorables à ce genre de blocage, qui peuvent durer plusieurs semaines, sont en nette augmentation ces dernières décennies.
Le fonctionnement bizarre du Jet Stream n'est plus contesté, par contre les scientifiques ne sont pas tous d'accord sur le fait que cela puisse provenir du fort réchauffement de l'artique.Il est donc probable que le GIEC n'ait pas encore intégré ce phénomène dans ses prévisions.
Par contre chez Météo France, on commence à en parler :
https://www.futura-sciences.com/planete ... age-77050/
Christelle Robert : Globalement, le jet-stream - un fort courant de vents de haute atmosphère qui délimite, sur notre planète, les zones d'air froid et d'air chaud - apparaît comme l'agent de circulation qui orchestre le tout. Généralement, il encourage une circulation atmosphérique rapide et plus ou moins rectiligne. Cependant lorsqu'il s'affaiblit, il ouvre la porte à une circulation des masses d'air en méandres, permettant à l'air chaud de remonter plus vers le nord qu'à la normale - ou à l'air froid de descendre plus vers le sud. Provoquant ainsi les fameuses situations de blocage évoquées plus haut. Des situations de blocage qui peuvent donner naissance à des canicules. Ainsi les chercheurs se demandent aujourd'hui dans quelle mesure le réchauffement climatique affecte le jet-stream. Mais ce que nous savons déjà, c'est qu'avec la hausse globale des températures, les masses d'air qui arrivent sur la France en cas de canicule sont aujourd'hui plus chaudes que par le passé.
L'affaiblissement du Jet Stream, c'est comme si on avait franchi un seuil, c'est assez ennuyeux pour la France, qui risque de perdre, plus rapidement que prévu, son précieux climat tempéré.