lecriminel a écrit : ↑12 août 2019, 13:16
Praséodyme a écrit : ↑12 août 2019, 12:24
Blague à part, avec des taux aussi bas, même moi je suis prêt à sauter à pieds joints dans le béton.
Avec un modeste 1,54% sur 25 ans (baromètre du jour), d'après mes simulations c'est une opération blanche à 5 ans au même prix et à 10 ans il faudrait une correction de 15% pour que j'y perde. Le risque me paraît proche de zéro.
c'est une curieuse façon de voir les choses, tu ne comptes y rester que maximum 10 ans ? dans ce cas, je comprends le raisonnement (mais pas forcément le choix du risque même si les probabilités sont de ton coté),
pour moi acheter une maison , c'est simplement en trouver une qui te convienne parfaitement à long terme et que tu puisses acheter avec un portion raisonnable de tes revenus.
Si tu es obligé d'en prendre pour 25 ans et que tu ne comptes pas y rester plus de 10 ans, c'est que tu ne gagnes pas assez ou que la marché est trop haut, tu te retrouves coincé à deviner quelle sera la politique menée dans les années à venir. Si la fuite en avant de baisse des taux continue, l'achat semble sans risque, mais s'il y a reflux (ça n'en prend pas la direction mais on ne sait jamais) il n'y a aucune raison que la baisse ne soit que de 15%, si tu dois en prendre sur 25 ans c'est que la bulle n'a pas dégonflé chez toi.
Si je prends sur 25 ans, c'est parce que c'est l'IdF, parce que ma femme reprend seulement une activité professionnelle qui ne donne pas encore de revenus fixes, parce que nos parents n'ont pas un coup de pouce de 200k€ à nous donner et qu'avec les taux actuels, je peux emprunter 18% de plus sur 25 ans que sur 20 ans.
C'est une approche par le risque. Qui peut savoir ce que l'avenir lui réserve sur le plan professionnel, familial, etc. ? Je trouve que les Français ont fait preuve d'une insoutenable légèreté dans leur comportement d'acheteur immo au cours des années 2000-2012.
Voir à quel délai l'opération est blanche entre achat vs loc, voir à l'horizon 5 ans, 10 ans, 15 ans quel est le bénéfice/risque en fonction des anticipations plus ou moins optimistes, c'est l'idée de base derrière le simulateur de Suricate et ça ne me semble pas déconnant.
Evidemment, si j'achète une maison, c'est une qui nous plait pour y vivre aussi longtemps que possible, ça va sans dire. Nous louons actuellement une maison dans un village où nous nous trouvons bien. On resterait bien dans la même maison à long terme, seulement une location j'estime que c'est un choix non pertinent à long terme. On commence donc à regarder ce qui se vend autour de nous pour garder le même style de vie tout en capitalisant.
En 2030, il sera temps de nous poser des questions. Nos enfants auront 17 et 14 ans. Peut-être qu'on cherchera quelque chose de plus central pour leur donner plus d'autonomie.
Une bonne partie du réseau Grand Paris Express devrait être opérationnel, facilitant les déplacement de banlieue à banlieue, peut être que notre havre de paix sera devenu un suburb côté. Ou peut être que le bus qui nous relie à la gare Transilien aura été déclaré non-rentable et supprimé, les prix de l'essence, l'abonnement de parking et le Navigo zones 1-5 auront doublé, la meulière locale aura dégonflé de 25% et je me coifferai peut être d'un pompon vert si c'est l'équivalent d'un gilet jaune dans le futur. Peut-être que le énième plan social dans mon entreprise aura eu raison de moi et qu'on devra bouger à 300km. Peut être même que l'effondrement aura eu raison de 80% des urbains et seuls les néo-croûtards qui auront appris la permaculture survivront, mais là on entre dans le domaine de la science-économique-et-sociale-fiction.
Bref, l'avenir est incertain. Voir à 10 ans, c'est du bon sens.
Quoi qu'il en soit, depuis le temps qu'on attend le grand krach immo, je n'y crois plus. Martin Nadaud assénait que « Quand le bâtiment va, tout va ! ». Vingt années de bulle immo nous ont appris l'inverse : tant que tout ne s'effondre pas, le bâtiment va. Alors même en étant pessimiste, quitte à être dans la mouise, autant avoir ça.
Quant à l'article de Contrepoint, ce n'est qu'un marronnier pondu par un tâcheron qui n'a rien compris à son sujet. Avec des taux fixes et sans clause de forfait, la conséquence d'une crise immobilière ce n'est pas un krach boursier soudain type « subprime », mais une stagnation économique plus étalée dans le temps. La crise immo ne serait d'ailleurs pas l'élément déclencheur.