Vendredi 8 novembre, Anas K. s’est aspergé d’essence avant de s’immoler devant un bâtiment du Crous, dans le 7e arrondissement de Lyon. « Aujourd’hui, je vais commettre l’irréparable », avait-il écrit sur Facebook. Il voulait alerter sur sa précarité et celle de nombreux autres étudiants. « Brûlé à 90 % » selon un syndicat, il se trouvait encore entre la vie et la mort mardi matin, alors que des dizaines de rassemblements ont eu lieu devant les Crous de toute la France.
https://www.nouvelobs.com/societe/20191 ... -lyon.htmlAnas K. écrivait : « Cette année, faisant une troisième L2, je n’avais pas de bourse, et quand j’en avais, 450 euros par mois, est-ce suffisant pour vivre ? » Faisant part de ses inquiétudes pour l’avenir (le chômage, la retraite…), il accuse « Macron, Hollande, Sarkozy et l’UE de [l]’avoir tué, en créant des incertitudes sur l’avenir de tous ». « J’accuse aussi Le Pen et les éditorialistes d’avoir créé des peurs plus que secondaires », écrit-il.
Dès ses années au lycée Honoré-d'Urfé, dans le quartier Bellevue, au sud de Saint-Étienne, Anas participe à des actions pour les élèves sans papiers ou sans domicile.
https://www.francebleu.fr/infos/educati ... 1573495866Après avoir obtenu bac ES sans mention en 2016, Anas part vivre à Lyon, là son engagement semble redoubler. Il s'engage à Solidaires, il donne de nombreuses interviews en dénonçant par exemple l'insalubrité des logements étudiants, en soutenant aussi la CGT Cheminot lors d'un mouvement de grève. Son immolation par le feu vendredi est donc le dernier acte, extrême, d'un parcours profondément militant.
Un aperçu de sa pensée :
http://lyonbondyblog.fr/LBB/tribune-des ... e-reponse/