pangloss a écrit : ↑22 janv. 2020, 14:54
olmostoline a écrit : ↑22 janv. 2020, 13:50
Et en prenant une bonne mesure, un homme politique n'économise-t-il pas plus de gaz à effets de serre qu'il n'en produira à titre privé durant toute sa vie ?
Ainsi en est-il de Donald Trump, qui par ses initiatives "protectionnistes" a ralenti le commerce mondial...et donc diminué le nombre de traversées des porte-containers qui crachent chacun plus de CO2 et de s.loperies que des centaines de milliers d'automobiles...
Pas du CO2.
Ce que produit en masse un porte-container, c'est du SO2, du dioxyde de soufre, et effectivement des millions de fois plus qu'un véhicule individuel. En terme de CO2, par contre, il doit être bcp plus efficace.
La raison de cette pollution au soufre est assez simple, c'est que d'une part le carburant classique est quasiment exempt de soufre, d'autre part que ce soufre extrait doit bien se retrouver quelque part en bout de raffinerie, et c'est dans le fuel lourd des gros navires, qu'il se retrouve concentré.
Ce SO2 est un irritant pulmonaire, provoque des pluies acides, mais n'est pas un gaz effet de serre, loin s'en faut. Il a au contraire un effet refroidissant par augmentation de l'albedo des nuages (pouvoir réflechissant).
Il faut bien se rendre compte que la pollution provoque un effet mixte: les aerosols (dont le dioxyde de soufre) de durée de vie faible (quelques semaines) augmentent l'albedo et refroidissent, les gaz à effet de serre (CO2, CH4, NO2, O3, Fluorocarbonés) de durée de vie longue (quelques dizaines à quelques milliers d'années) réchaffent par forçage radiatif.
L'effet net peut-être un refroidissement, comme dans les années 60-70, où l'accumulation des gaz à effet de serre était encore modérée, et la pollution aux aerosols très importante. C'est la cause principale du hiatus observé dans cette période.
Entretemps, une législation plus stricte s'est mise en place (il fallait bien faire quelque chose, rappelez-vous des pluies acides), et la pollution aux aerosols a diminué, pendant que les gaz à effet de serres s'accumulaient. On a donc un réchauffement qui s'emballe.
Différentes études considèrent d'ailleurs qu'on a sans doute sous-estimé le pouvoir refroidissant des aerosols (et donc sous-estimé aussi le forçage radiatif des gaz à effet de serre), et qu'on devrait avoir une réchauffement de 0,5 à 1,1 degré celsius plus important aujourd'hui, n'eût été l’effet des aerosols sur l'albedo. C'est une mauvaise nouvelle, puisque cette pollution ne dure pas (et que les gouvernements, dont la chine, s'y attaquent préférentiellement, vu ses effets sur la santé publique); il faut donc s'attendre à des températures plus importantes que prévu en 2100.
En somme, on fait depuis des années de la géo-ingenieurie sans le savoir (mais on arrête progressivement).
D'ailleurs, la nouvelle législation de 2020 impose aux gros navires de diminuer les émissions de SO2 de 80%, soit en utilisant un carburant plus pauvre, soit en filtrant les émissions.